Friday, June 28, 2019

Qui a le droit


Qui a le droit d'écrire l'histoire du Québec?  Si la réponse peut apparaître simple , il n'en demeure pas moins que la question se pose suite à la parution d'un article du Devoir. Un article qui dit être lu intégralement pour en saisir la substantifique moelle. Le Devoir titre en effet: »Des anglophones ont demandé des modifications à un programme d'histoire (Le Devoir, 26 juin). « la communauté anglophone a demandé des modifications au programme histoire du Québec et du Canada de 3e et 4e secondaire, mais elle a obtenu un succès mitigé, a constaté Le Devoir après avoir parcouru des documents en vertu de la loi.
 


 
 
 Les « partenaires du réseau de l'éducation de la communauté anglophone » ont reproché au ministère de l'Éducation de relater l'histoire du Québec à travers «un cadre national».À leurs yeux, ce programme est «beaucoup , beaucoup centré sur l'évolution des Canadiens français au Québec. Ce faisant , le ministère de l'Éducation « propose une orientation qui sied mal à la diversité de la société et les diverses interprétations », ont-ils déploré durant la révision du programme à l'hiver 2017. [...] «L'Association provinciale des enseignants et enseignantes du Québec (APEQ)  (une recherche rapide sur l'APEQ, conduit au site de la Quebec Provincial Association of Teachers, ils ont tenu un congrès commun les 23 et 24 novembre 2017.  curieux et rare exemple de deux syndicats l'un anglophone et l'autre que l'on suppose francophone, logeant à la même enseigne, copains comme cul et chemise.  La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) est affilié au Congrès du Travail du Canada, mais elle conserve son autonomie. L'Association provinciale des enseignants et enseignantes du Québec (APEQ) regrette l'utilisation du vocable «guerre de la Conquête» pour désigner le conflit qui a mené à la chute de la Nouvelle-France (1754-1760). La guerre de Conquête terme rarement utilisé en anglais, n'est qu'un siège de la guerre de Sept ans (sic). Il ne s'agit pas d'une volonté de conquête envers les Canadiens, mais d'un conflit entre deux empires coloniaux.(Les Britanniques n'avaient pas de «volonté de conquête», c'est probablement pour cela qu'il ne sont jamais partis.
Le directeur exécutif de l'APEQ, Sébastien Joly, préconise une vision plus «nuancée» de l'affrontement ayant entraîné la déportation des Acadiens et la destruction d'une partie de la vallée du Saint-Laurent. « il y a différentes façons d'interpréter la chose, [autres] que [celle selon laquelle ] ce sont les méchants Britanniques qui ont conquis Les Français de la Nouvelle-France pour les assujettir.» souligne-t-il dans un entretien téléphonique avec Le Devoir. c'est un peu plus complexe que ça. Il y a différentes théorie sur chaque évènement historique, mais je pense  qu'on se rapproche davantage de la vérité historique.» La vérité historique de Sébastien est à l'image de la tour de Pise, elle penche toujours du même côté, un côté bon ententiste et assimiliationiste . Pour M. Joly, le malaise des Anglo-Québécois à l'égard du programme d'histoire de3e et 4e secondaire dépasse  le récit du changement de régime de 1760. Il souligne l'oubli des patriotes anglophones de 1837-1838 par le ministère de l'Éducation. «C'est un mouvement qui est plus démocratique que de libération des Canadiens français », mentionne-t-il à l'autre bout du fil (c'est probablement la raison pour laquelle, il n'y a aucun de ces Patriotes anglophones qui compte parmi les douze pendus condamnés suite aux Troubles, ils ne menaçaient en rien l'ordre anglais instauré par la Conquête) . L'association de quelques 8 000 membres a aussi sourcillé en lisant que « René Lévesque rentre bredouille «des conférences constitutionnelles précédant le rapatriement de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique en 1982. »Le texte laisse entendre que le Québec n'a retiré aucun avantage au rapatriement de la Constitution », ce qui est faux selon elle.  Le ministère a réécrit le passage du programme. Les Québécois n'ont-il pas en effet gagné une Charte des droits et libertés (le Québec disposait déjà de la sienne depuis1975) assortie d »une disposition de dérogation? »Tout compte fait, la fameuse « clause dérogatoire » et la Charte des droits et libertés se sont plutôt avérées des cadeaux de Grec en regard des revendications historiques du Québec », répond l'historien Pierre Laporte. »
Parmi eux, le comité d'orientation pédagogique du réseau scolaire anglophone du Québec (COPRSAQ) s'est plaint d'une insuffisance de l'histoire du Canada (hors Québec) dans le programme provisoire ne suffit pas » a-t-il fait valoir selon un compte-rendu d'une rencontre organisée par le ministère de l'Éducation en janvier 2017. En se fiant à la chronologie des événements on peut supposer que le ministre de l'Éducation de l'époque était le libéral, Sébastien Proulx.



Toute l'impudence rhodésienne des Anglophones du Québec se retrouve dans cette opposition.

Jugeant probablement que la coupe n'est pas pleine avec les demandes formulées plus haut. la COPRSAQ et l'association des directeurs généraux des commissions scolaires anglophones  (ADGCSAQ) ont demandé que Mordecai Richler soit ajouté à une courte liste d'artistes francophones.  « Aux yeux de M. Laporte, cette demande d'ajout  pourrait « s'apparenter à de la provocation». « L'essentiel de son oeuvre est en anglais  et ses quelques (trop)célèbres remarques à propos des Canadiens français devraient suffire à le disqualifier », indique le chargé de cours et porte-parole de la Coalition pour l'histoire. »

Qui a le droit d'écrire notre histoire nationale? Des historiens québécois, il n'en manque pas.  Qu'ils soient mandatés pour rédiger une histoire qui rende compte sans concessions de notre survie et de luttes pour cette dernière sans maquiller notre histoire sous des fards bon ententistes et collaborationnistes.  Que la COPRSAQ, L'APEQ et de l'ADGCSAQ se consacrent à la rédaction d'une histoire du Canada , Le ministère canadien du Patrimoine prêtera sûrement une oreille attentive à tout projet mis de l'avant par ces organismes.  Ils pourront nous offrir leurs visions de la déportation des Acadiens, de la guerre de la Conquête, de la rébellion des Patriotes, de l'exécution de Louis Riel de la campagne du Nord-ouest, de la crise des écoles françaises de l'Ontario, des deux conscriptions et de la crise d'Octobre, ils pourront ainsi à loisir y ajouter Les « différentes théories sur chaque événement historique «  si chères à Sébastien Joly de l'APEQ.  La préparation d'un manuel d'histoire « nationale »est par ailleurs un excellent test pour vérifier si le ministre l'Éducation Jean-Francois Roberge a les courage de son chef et de son collègue Simon Jolin-Barrette lorsque vient le temps de défendre les intérêts du Québec.



Quelles seront les prochaines demandes des anglophones, exiger que les enseignants en histoire entrent en classe en saluant leurs étudiants par un Bonjour Hy. Nous pourrions ainsi boire la coupe jusqu'à la lie.

Tuesday, June 25, 2019

Si peu nationale

La fête nationale 2019 est désormais derrière nous, Elle a été accompagnée comme au cours des années précédentes par le traditionnel grand spectacle de la fête nationale. Il y a habituellement deux spectacles, celui de Québec, le 23 juin et celui de Montréal, le 24 juin. Spectacles sensés honorer la fête nationale. Alors que notre refus de faire l'indépendance, nous condamne à célébrer dès lors une fête provinciale. Qu'en est-il cette année de l'hommage montréalais à la nation? Que fêter dans un tel cadre? Le contenu des festivités montre d'ailleurs année après année, la difficulté d'être de ces spectacles privés de leur dimension politique Nous sommes donc année après année devant de vastes spectacles de variétés. Le grand spectacle de la fête nationale 2019 est représentatif à cet égard, malgré ses prétentions à être une fête nationale, quelques artistes, souvent les mêmes, chantonnent quelques ritournelles dont les paroles françaises cachent mal les mélodies rock. Le spectacle de la fête Nationale 2019 n'échappe pas à cette règle du spectacle de variétés provincial malgré ses prétentions à s'auto proclamer « fête nationale ».
En dépit de l'ambition des organisateurs d'organiser un spectacle pour tous les goûts et tous les âges (Pour tous les goûts au spectacle de la fête nationale à Montréal, Journal de Montréal, 23 juin), le spectacle s'adresse surtout à des jeunes.




inspirée par un enthousiasme qu'il est difficile de ne pas tenir pour un « enthousiasme de commande », la journaliste Marie-Josée R. Roy écrit: « Animé pour une troisième édition par Guillaume Lemay-Thivierge (...toujours les mêmes...), le grand rassemblement a commencé avec un pot-pourri de « chansons anciennes » offert par le choeur Expérience Gospel (y a-t-il encore au Québec des choeurs qui ne soient pas gospel?) et le violoniste Alexandre Da Costa. on y a reconnu les immortels titres À la claire fontaine, Partons la mer est belle et C'est l'aviron qui nous mène, entres autres, émaillé des incontournables petits drapeaux bleus et blancs qui fendaient l'air un peu partout (comme s'il suffisait d'agiter un petit drapeau, probablement fait en Chine, pour avoir un pays). Va pour le fait de chanter ces « chansons anciennes » qui ne vieillissent pas. Quel est l'intérêt d'interpréter Call Girl (reprise par Marie-Hélène Thibert) et les Boys par Éric Lapointe?Même question pour l'hommage rendu au hip-hop québécois par le rappeur Koriass. Pour en rester à Éric Lapointe, nous avons eu droit avec lui à une ouverture aux accents de J'ai le rock'n'roll et toé, Lapointe n'a jamais prétendu être un académicien, mais pouvons nous souhaiter un traitement moins cavalier de la langue française lors du grand spectacle de la Fête nationale? Encore tout à son « enthousiasme de commande », la journaliste poursuit en écrivant : « toute la bande (Jenny Salgado(une rappeuse d'origine haïtienne), Koriass, Marie-Michèle Desrosiers, Guylaine Tanguay) s'est ensuite unie au son de la réjouissante Gayé de Fouki. une chanson si réjouissante qu'il convient d'en citer les paroles du refrain. 
On est gayé
On est prayé
On est baté
On a fumé toute la journée
On est buzzé
On est poqué
On est gayé gayé
On est gayayayayé
On est gayayayayé
On est gayayayayé
Pour ceux qui ignoreraient le sens du mot gayé, le mot signifie simplement stone, il vient du créole et dérive du terme gayance, qui signifie gaité ou être emporté par la joie. Véritable apologie du pot et des paradis artificiels, on peut facilement imaginer l'intérêt d'interpréter une telle chanson dans le cadre la fête nationale.  
faudra-t-il appeler au secours Robert Charlebois et Pierre Bourgault dont le Entr' deux joints contient au moins une exhortation à sortir de l'apathie et de l'indifférence et à passer à l'action.
 
 
Le comité organisateur avait invité Mariana Mazza: « À cet égard, l'humoriste Mariana Mazza, maillot bleuet drapeau du Québec au dos a décliné un petit monologue sur « son » Québec multiculturel, avant de se commettre, de sa voix rauque, en duo avec Éric Lapointe sur N'importe quoi. Rien ne nous aura été épargné.
on ne demande de ressasser les chansons des Vigneault, Ferland et Claude Gauthier (Le grand six pieds) et Pauline Julien (avec cette ode superbe à l'hiver et à la femme canadienne-française qu'est À que l'hiver), mais nos auteurs compositeurs sont assez doués pour imaginer un répertoire  contemporain que nos concitoyens pourraient facilement mémoriser et fredonner collectivement. Plutôt que de payer pour des spectacles inutiles comme ceux du 24 juin, le comité organisateur de la fête nationale pourraient être l'initiateur d'un concours national pour susciter l'écriture de telle chansons.

Un chef national

À l'occasion de la Fête nationale,  François Legault visiblement à l'aise dans son rôle de chef national, a publié un message digne de mention, Pas de salut à ceux venus d'ailleurs et de partout pour n'être finalement de nulle part, mais un salut bien senti à nos racines: François Legault salue:»une nation qui a une identité, des valeurs qui vit en français depuis 400 ans.» Après l' hommage obligé, à nos entrepreneurs et nos sportifs. Le premier ministre ne se fera pas d'amis chez les multiculturalistes à la Philippe Couillard et Pierre Arcand. L'an dernier,Philippe Couillard, dans un tweet sibyllin nous appelait « à célébrer ensemble la belle nation unie que nous sommes tous », sans préciser s'il avait en tête la nation québécoise ou la nation canadienne.


Saturday, June 22, 2019

Réécrire l'histoire, une rue à la fois


Digne de prendre la succession de Denis Coderre, Valérie Plante entretient elle aussi des ambitions d' historienne. Après Denis Coderre qui a défiguré le drapeau de la ville de Montréal y ajoutant un pin blanc sensé représenter la contribution des Autochtones à la fondation de Montréal, l'administration Plante vient à cet effet de débaptiser la rue Amherst, accusé d'avoir distribué aux partisans du chef outaouais pro français, Pontiac, des couvertures ayant servi à des hommes souffrant de la variole et de ce fait pionnier de la guerre bactériologique. La rue Amherst devient maintenant la rue Atateken, « Atateken, un mot tiré de la langue Kanien'kéha (mohawk) qui signifie fraternité et sororité. « Le rapprochement , l'inclusion, le partage, la paix », a poursuivi Mme Plante. » Ça nous ramène également à comment on doit travailler ensemble pour se rappeler du passé , s'inscrire dans le présent et écrire le futur », a-t-elle souligné en marge de la Journée nationale des peuples autochtones.» (La rue Amherst devient la rue Atateken, Le Devoir, 21 juin). Pourquoi ne pas avoir choisi un terme en langue outaouaise, concrétisant un véritable hommage à Pontiac, impossible de rebaptiser la rue Amherst en rue Pontiac, il y a déjà une rue portant ce nom dans l'arrondissement du Plateau Mont-Royal.


Deux phénomènes sont ici décelables.  En parlant de «se rappeler le passé, s'inscrire dans le présent et écrire le futur » Valérie Plante s'est elle inconsciemment souvenue  des propos de George Orwell qui écrivait: « qui contrôle le passé contrôle l'avenir. Qui contrôle le présent contrôle le passé.» Mme Plante maîtrise visiblement cette réflexion aux accents totalitaires de l'auteur de 1984. Elle contrôle le présent aujourd'hui et entend bien contrôler le passé.  

Autre phénomène décelable dans le discours de Valérie Plante, phénomène propre à la gogauche, cette tendance à corriger les « erreurs» du passé en jouant avec les mots ne répare rien, mais donne bonne conscience à ceux qui perpétuent ces crimes contre l'histoire. À noter parmi les participants à la cérémonie de changement de nom, la présence de Manon Massé de Québec solidaire, autre figure de proue de cette gogauche bien intentionnée.  À noter la présence du grand chef de Kanesetake, Serge Simon, de Ghislain Picard, président de l'assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador et de Sylvie d'Amours, ministre responsable des affaires autochtones, preuve une fois de plus de l'indifférence des caquistes à la portée métapolitique des mots et des symboles. 
Probablement un peu égarée entre le passé, le présent et l'avenir, Valérie Plante oublie de se tenir au courant de l'actualité, Les Mokawks de Kanesetake  sont à couteaux tirés avec l'administration municipale d'Oka au sujet d'un développement immobilier (Bisbille entre les Mohawks et Oka, Journal de Montréal, 15 mars) Nous n'avons aucune admiration pour le général Amherst, mais le fait de débaptiser la rue Amherst ne changera pas le contenu des livres d'histoire. À moins que Valérie n'ait l'ambition ultime de réécrire l'histoire à la manière « politiquement correcte», Ce qui serait assez dans l'esprit de son totalitarisme hilare. Si c'est là son intention Nous lui suggérons de rebaptiser la rue Wolfe à Montréal, non pas dans un esprit de réconciliation avec les autochtones, mais dans un esprit d'hommage aux pionniers de la Nouvelle-France et à ceux qui ont combattu pour elle, s'il faut à tout prix demeurer dans l'esprit d'une réconciliation avec les autochtones, proposons la rue Louis-Riel, dont le combat réconcilie les luttes des autochtones des Prairies avec celle des Canadiens français des Plaines de l'Ouest,  il y a actuellement un parc Louis-Riel à Montréal, l'un n'empêche l'autre. Autre suggestion rebaptiser la rue Wolfe, rue Kondiaronk, un chef Huron Wendat, artisan de la Grand paix de Montréal (1701).

Au-delà de la langue

Toute la poussière n'est pas retombée suite à l'adoption de la loi 21 sur la « laïcité », retombera-t-elle d'ailleurs un jour?
Après les manifestations dans la rue, nous en sommes maintenant aux affrontements feutrés des tribunes libres des quotidiens, mais le fond du débat ne change pas nécessairement. Jetant le gant, Eric Mendelsohn, avocat inscrit au Barreau du Québec, au Barreau de l'Ontario et à celui de l'État de New York écrit: « Cette loi représente un désaveu de certaines prémisses juridiques , politiques et morales fondamentales de la Constitution de l'État québécois, (grâce à Me Mendelsohn nous découvrons que l'État québécois a une constitution) prémisses qui se voulaient, jusqu'à maintenant, des éléments constitutifs de ce qu'on appelle aujourd'hui « l'identité québécoise ». Ce faisant , la loi opère un virage idéologique sans précédent dans l'histoire constitutionnelle du Québec moderne. Quelle est la nature de ce virage idéologique? Après avoir fait appel à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et à la Charte de la langue française, pour Me Mendelsohn, la Charte de la langue française: «elle renonçait dès ses premiers mot, à identifier le «peuple québécois» avec la majorité francophone , et encore moins avec les Québécois « de souche ». Au contraire, elle confirmait que le « peuple québécois » comprend tous ceux et celles qui habitent le territoire du Québec. Elle abondait dans ce sens en déclarant que le rayonnement de la langue française se poursuivrait « dans un esprit de justice et d'ouverture , dans le respect des institutions de la communauté québécoise d'expression anglaise et celui des minorités ethniques «dont l'apport précieux au développement du Québec était reconnu.  Bref la Charte de la langue française énonçait on ne peut plus clairement l'appartenance des minorités ethniques au « nous » québécois, titulaire de tous droits collectifs. Qu'en est-il alors de la loi 21 qui se veut une «loi fondamentale» qui entend modifier les « assises constitutionnelles »sur lesquelles «est fondé l'État québécois ? La loi renonce d'emblée à la notion inclusive du « peuple québécois» , remplacée par celle de « la nation québécoise » définie par ses « caractéristiques propres », dont un « parcours historique spécifique (...). De toute évidence, ce parcours historique est celui des Canadiens français et de leur rapport à l'Église catholique, et non pas celui des anglophones du Québec et des minorités ethniques. Les minorités sont ainsi évincées du « nous « québécois ». » (Un virage constitutionnel sans précédent, le Devoir, 18 juin).
Cette ode au nationalisme civique a rapidement suscité une réplique de Roméo Bouchard, l'ex-fondateur de l'Union paysanne (la nation et le peuple Québécois ne sont qu'une seule et même chose, Le Devoir, 20 juin)  Prenant ses distances avec le nationalisme civique de Me Mendelsohn, Bouchard écrit: «Tout d'abord, la nation et le peuple québécois sont une seule et même chose chose: il s'agit de cette collectivité sociale et politique issue du peuplement français, aujourd'hui concentrée sur le territoire du Québec, qui parle français comme langue commune, à laquelle se sont jointes , au cours des ans, des vagues d'immigrants qui s'intègrent progressivement à la nation ou peuple québécois tout en conservant leur héritage d'origine. » (Ce sont de tels immigrants qui sont descendus dans la rue pour manifester contre la loi 21, on les sentait alors s'intégrer progressivement à la nation ou peuple québécois). On regrettera que Roméo Bouchard tout en polémiquant avec Me Mendelhson, participe de la même logique « inclusive » que l'avocat avec ces « vagues d'immigrants qui s'intègrent progressivement à la nation ou peuple québécois ». Au-delà du fait qu'il ait gaspillé son encre, il faudra un jour que les souverainistes à la Roméo Bouchard revienne de l'illusion « Loi 101 », pour importante qu'elle soit la langue ne peut être seule constitutive de l'identité nationale, combien d' »enfants de la loi 101 » parmi ceux qui ont manifesté contre le projet de loi 21? Roméo Bouchard ajoute: »Cette distinction entre nation (comprise au sens ethnique) et peuple québécois est une invention pure et simple de ceux qui tiennent absolument à opposer les minorités aux Canadiens français , à refuser le caractère distinctif de la société et de l'État québécoise à traiter les Québécois de racistes.»
N'en déplaise à Roméo Bouchard, l'une assises les plus solides de la nation est l'ethnie.  La langue et la culture pouvant être acquises.  Roméo Bouchard le reconnaît lorsqu'il écrit au sujet de la nation et du peuple québécois: «cette collectivité sociale et politique issue du peuplement français, aujourd'hui concentrée sur le territoire du Québec ».  C 'est une évidence qu'énonce Bouchard, la nation et le peuple québécois plongent leurs racines dans cette poignée de colons français demeurés ici après la Conquête. C'est une réalité ethno culturelle qu'il faut accepter et intégrer à notre combat politique si nous ne voulons pas que le Québec interculturaliste des Taylor-Bouchard(Gérard, dans ce cas) ne soit qu'un Canada bis. Un Québec post national non merci

Thursday, June 20, 2019

Une simple coïncidence


Les journaux québécois titrent qu'aussitôt adopté , le projet de loi 21 sur la laïcité fait l'objet de contestation devant les tribunaux.  Ainsi, une loi adoptée tôt dimanche matin se voit contestée dès le lundi matin. Il faut s'incliner devant un avocat aussi efficace, il faut ici parler d'une avocate, il s'agit de Me Catherine McKenzie , l'avocate qui il y a un an avait réussi à faire suspendre une partie de la loi 62 du gouvernement Couillard sur l'obligation voulant qu'il faille offrir ou recevoir « un service public à visage découvert ».  Dans le dossier de la loi 21, la plaignante est Ichrak Nourel Hak, une étudiante à l'Université de Montréal qui entend obtenir son diplôme d'enseignante en 2020 et comptait enseigner le français dans une classe d'accueil au secondaire ou enseigner au primaire dans une école anglophone.
« Ichrak Nourel Hak est « stupéfaite, blessée et insultée » à l'idée que le gouvernement lui « arracherait sa carrière tant désirée simplement parce qu'elle porte le hijab.» (Laïcité: une étudiante dépose sa poursuite contre Québec, La Presse, 17 juin) Mme Hak, d'origine marocaine, habite le Québec depuis 1994, sous quelle pierre était-elle terrée depuis 1994, pour ignorer les débats en cours sur le port des vêtements religieux au Québec.


Difficile de réconcilier la « stupéfaction » de Madame Hak avec le fait qu'elle contacte justement Me MacKenzie et que cette dernière soit disponible et en mesure de déposer sa poursuite lundi matin.  Difficile de concilier la « stupéfaction » de Mme Hak avec le fait qu'elle agit conjointement avec le Conseil national des musulmans canadiens  et l'Association canadienne des libertés canadiennes.  Dans de telles histoires, il n'y a pas de coïncidences, Le dossier de Me McKenzie était probablement monté depuis déjà quelques semaines et l'avocate n'attendait que l'adoption de la loi pour se précipiter au Palais de Justice. La Montreal Gazette toujours à l'écoute des minorités montréalaise ajoute pour sa part: » Amrit Kaur, who earned her teacher's certificate Sunday, says Bill 21 has made her considered leaving Québec for the first time in her life, Kaur wears the Sikh turban and would be forced to  remove it if she were to teach in a Quebec school. »   (Bill 21 challenged in court by the lawyer who faced down Bill 62, Montreal Gazette, 18 juin). La guerre pour défendre la validité de la Loi 21 est engagée, elle s'ouvre sur une escarmouche qui présente toutes les apparences d'une embuscade soigneusement préparée.

Tuesday, June 18, 2019

Une réaction révélatrice


« Le ministre fédéral de l'immigration, Ahmed Hussen, se dit inquiet par les résultats d'un sondage semblant indiquer qu'une majorité de Canadiens souhaitent que le gouvernement fédéral réduise le nombre d'immigrants entrant au Canada. Selon un sondage Léger, 63% des répondants disent que le gouvernement devrait « prioriser de réduire le nombre d'immigrants qui entrent au Canada ». Seulement 37% croient au contraire que le gouvernement devrait l'augmenter. »(Les résultats d'un sondages sur l'immigration inquiètent le ministre Hussen, Le Devoir, 16 juin). Curieuse réaction pourquoi un ministre devrait-il manifester de l'inquiétude devant les réactions de ses commettants.  Ne faudrait-il pas plutôt qu'il apprécie l'information et considère qu'elle pourra utilement servir à orienter l'action de son ministère. Nous n'en sommes pas là.  Les Canadiens qui se soucient du nombre d'immigrants admis au pays ne font pas qu'exprimer une opinion, ils s'en prennent aux colonnes du Temple de la religion du Parti libéral du Canada de Justin Trudeau.  Ce n'est pas une opinion, mais un crime de lèse-majesté. Ce sondage est aussi intéressant car il révèle que 64% des répondants québécois soutiennent la réduction du nombre d'immigrants à accueillir au Canada (preuve que le gouvernement Legault avec les projet de loi 9 est en phase avec la majorité des Québécois, le pourcentage des Ontariens est lui de 63%, ainsi les Québécois régulièrement traités de racistes considèrent une réduction des seuils d'immigration avec le même regard que les Ontariens, s'il faut chercher des « racistes «  au Canada, c'est dans les Prairies qu'il faut les chercher avec un taux d'approbation de 72% à une réduction de l'immigration.  


 
Nous ne commencerons pas attendre un changement de cap du ministère de l'immigration et du ministre Ahmed Hussen, sachant qu'il ne viendra pas tant que le Canada vivra sous la gouverne de Justin Trudeau, mais nous savons maintenant que le Québec ne fait pas fausse route.

Un bien mauvais service?


En 1989, le service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) a détruit des dossiers concernant l'ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau au grand dam des Archives nationales du Canada et des historiens.  Initiative qui soulève des questions, 
 
 

 
Pourquoi le SCRS a-t-il détruit ce dossier plutôt que de le remettre aux archives nationales? « Selon Steve Hewitt , qui a raconté l'histoire des services secrets du pays, cette mesure n'est rien de moins qu'un crime contre l'histoire canadienne.(...) Le dossier sur Pierre Trudeau est l'un des centaines de milliers de dossiers que le SCRS avait hérités dans les années 1980 après la dissolution de l'ancien département de sécurité de la GRC à la suite d'une série de scandales. Au cours de la Guerre froide, le corps policier avait espionné un grand nombre d'individus et d'organisations : universitaires, syndicalistes, écologistes, pacifistes indépendantistes québécois(...). Certains dossiers , comme celui volumineux de l'ancien premier ministre du Québec René Lévesque, et ceux des anciens chefs néo-démocrates David Lewis et tommy Douglas , ont été transmis aux archives  nationales. (La destruction d'un dossier sur Pierre Trudeau par le SCRS étonne les historiens, Le Devoir,15 juin). Le SCRS cherchait-il a protéger la réputation de l'ancien premier ministre? Le choix de détruire ces archives est un geste irréfléchi et ne peut qu'alimenter la machine à rumeurs. Que pouvait contenir ce dossier que l'embargo habituel de 50 ans n'aurait pas suffi à protéger? Il faut se replonger dans l'atmosphère des années 1940 et 1950 pour essayer de trouver des éléments de réponse et se souvenir que pendant plus de trente ans Pierre Trudeau a fait l'objet d'une surveillance par le FBI. Maccarthysisme oblige, les sympathies progressistes de Trudeau et son voyage en Chine rouge avec son ami Jacques Hébert n'avaient rien pour rassurer nos voisins américains. Si ce ne sont pas les orientations politiques de Trudeau qu'il s'agit de faire oublier, de quoi s'agit-il? replongeons encore dans les années 1940 et 1950, une question de moeurs?
 
 

Monday, June 17, 2019

Monsieur excuses récidive


Justin Trudeau va s'excuser encore une fois, cette fois aux Italo Canadiens internés au cours de la Seconde guerre mondiale(LeCanada s'excusera auprès des Italo-canadiens. La Presse, 14 juin),Après les excuses de Brian Mulroney aux Nippo Canadiens en 1988 pour l'internement de quelques d'entre eux La fréquence à laquelle le premier ministre du pays s'excuse finira par nous convaincre que le fait de s'excuser constitue pour lui, un emploi à temps plein.  Ainsi en 2016 Justin Trudeau s'est excusé parce que Canada, encore colonie britannique à l'époque, avait refusé l'entrée au pays à des immigrants sikhs (Affaire du Kogamata Maru), en 2017, il s'est excusé pour la discrimination exercée contre les homosexuels et les minorités LBGT+ dans les forces armées et dans la GRC, puis pour les pensionnats autochtones de Terre-Neuve , pour le traitement d'Omar Kadr, pour le fait d'avoir refoulé des immigrants juifs en 1939. À ce rythme, Justin Trudeau se rend-il compte qu'il devra bientôt présenter des excuses aux membres du Parti de l'Unité nationale du Canada d'Adrien Arcand, eux aussi internés pendant le deuxième conflit mondial et libérés en 1945, sans inculpations et sans condamnations. Du haut de son abyssale ignorance de l'histoire et Justin Trudeau oublie que lors de ces internements le Canada était en guerre contre le royaume d'Italie et que le gouvernement canadien de l'époque a pris les mesures nécessaires pour protéger le Canada , bien qu'il n'y ait jamais eu de menace italienne contre le Canada. Une menace nippone contre la côte Ouest du pays apparaissait plus plausible, des opérations japonaises étant possibles et justifiant non seulement l'internement des Nippo Canadiens, mais aussi leur déplacement vers l'intérieur des terres.
 
Justin présentant des excuses aux homosexuels, ouvrant un cycle de repentance.
 
 
À quelques mois d'un scrutin fédéral, difficile de ne pas penser que l'annonce en question et celle l'ouverture d'un centre d'affaires permanent à Milan ne témoigne pas d'un opportunisme électoral certain.

Friday, June 14, 2019

L'histoire d'une journée


L'histoire du « festival du solstice d'été » n'aura duré en définitive qu'une journée, mais elle illustre d'autres maux de la société québécoise. Pour Mathieu Bock- Côté, il s'agit d'un nouvel épisode de la guerre larvée que Montréal livre contre Québec, il cite à cet effet le maire de l'arrondissement, Benoit Dorais:»Le fête nationale du Québec est déjà très populaire dans notre arrondissement.  Nous voyons maintenant plus grand avec le Festival qui souligne la richesse de nos racines dans un cadre inclusif et rassembleur. Nous invitons nos concitoyens et les Montréalais de toutes origines à venir fêter avec nous et à profiter de l'occasion pour découvrir les beautés et les attraits du Sud-Ouest. »(Quand Montréal rejette le Québec, Journal de Montréal, 13 juin). Le chroniqueur a bien saisi le sens de cette initiative, Benoît Dorais poursuit la guérilla de la ville de Montréal inclusive et diverse (avec des Montréalais de toutes origines) entamée par l'administration Plante à l'occasion du dépôt du projet de loi 21 contre le Québec identitaire incarné par le gouvernement Legault. Benoit Dorais a été rapidement désavoué par la mairesse Valérie Plante par un Tweet ou elle déclare: » Le 23-24juin nous fêtons fièrement la Fête nationale du Québec. Je vais exiger des organisateurs du Solstice d'été qu'ils refassent leurs affiches pour mettre en valeur la Fête nationale. (...) » (« Festival du Solstice d'été »: La mairesse Plante rabroue le Sud-Ouest La Presse, 13 juin). Désaveu rapidement suivi d'effet, mais dont on peut mettre en cause la sincérité, les propos de Benoit Dorais allant trop dans le sens de la pensée profonde de Valérie Plante, pour que le maire de l'arrondissement du Sud-ouest se sente profondément et véritablement désavoué.
 
Toute à son inclusion et à sa diversité, Benoit Dorais est visiblement incapable de concevoir que c'est justement dans le cadre de la nation que doit  se réaliser le rassemblement qu'il appelle ses voeux, c'est à ceux qui choisissent de s'en exclure d'assumer les conséquences de ce choix.
 
 
 
 
Curieusement, les responsables de la fête nationale dans le Sud-Ouest ne sont guère interrogés sur la signification d'une fête du solstice. Au-delà de la journée la plus longue de l'année, le solstice a été une fête traditionnelle chez les peuples indo-européens, en témoigne le site de Stonehenge. Les feux du solstice marquaient les retour des jours plus longs et ensolleillés, la vie reprenant, Sol invictus. L'Église catholique dans son combat contre le paganisme indo-européen superposera la fête de la Saint-Jean à celle du Solstice. Les feux seront donc rallumés.  Le fait d'adopter le terme solstice pour marquer une fête « inclusive et rassembleuse » est à tout le moins curieux, s'agit-il de rassembler les descendants des peuples indo-européens de l'Arrondissement du Sud-Ouest auquel cas, la fête sera moins inclusive que ne le souhaite Benoit Dorais. Commentant l'affaire, François Legault a déclaré «Quelle erreur de jugement ! C'est notre fête nationale! On est fiers d'être Québécois, on est fiers de notre nation. Disons-le haut et fort: Bonne fête nationale! » a dit le chef de la Coalition avenir Québec. Toujours indifférent à l'aspect métapolitique du combat politique, François Legault ne semble pas en mesure de concevoir qu'il puisse s'agir d'un geste délibéré et qu'il se trouve face à un geste souhaité du camp multiculturaliste se trouvant derrière une initiative comme celle de ce Festival du solstice d'été.  Ce n'est pas un erreur de jugement, mais une initiative voulue contre la Fête nationale de ceux qui ne ressentent aucune fierté à être Québécois et qui attendent probablement plus volontiers la fête de la nation canadienne (si tant est que la chose existe). Benoit Dorais doit déjà se demander quelle fête inclusive et rassembleuse, il pourra organiser pour l'Équinoxe d'automne.

Une proposition à considérer


Faut-il améliorer la formation des agents de police.  c'est l'opinion de l'ex-recteur de l'UQAM, Claude Corbo, aujourd'hui à la tête du comité de surveillance de l'Unité Permanente Anti Corruption(UPAC).  Claude Corbo considère que: « La lutte efficace contre la nature et les caractéristiques de la corruption dans les contrats publics requiert impérativement le recours à des compétences particulières liées à plusieurs disciplines universitaires. Une expérience de patrouille-gendarmerie et d'enquête policière générale ne procure pas en soi cette diversité de compétences».  Difficile de contredire laide Corbo au vu des résultats de l'UPAC: « Au yeux de la ministre de la Sécurité publique, le rapport déposé jeudi à l'Assemblée nationale démontre que le précédent gouvernement libéral « n'a jamais eu l'intention réelle ou l'intérêt réel de s'attaquer au problème e la corruption au Québec. » (UPAC: manque de formation des enquêteurs pour traquer les bandits à cravate, Journal de Montréal, 13 juin). Sans présumer de la suite que donnera le gouvernement au rapport, deux avenues peuvent être envisagées. Assurer la formation des policiers en conservant la formation actuelle, un cours de technique policières de 3 ans et un stage à l'École nationale de police de Nicolet et des cours universitaires suivis par la suite. Deuxième avenue, la formation complète en droit (pendant 3 ans) dans l'une des facultés de droit du Québec ou une formation en comptabilité aux HEC. Troisième avenue possible recruter directement des diplômés fraichement émoulus de l'université et les intégrer dans les corps policiers. Seul écueil à éviter, faire suivre à ces «super-policiers» la formation commune aux patrouilleurs-gendarmes afin d'éviter l'acquisition de l'esprit de corps qui caractérise les corps militarisés, nous devons avoir des policiers qui penserons en juristes ou en comptables, et non pas en policiers, comme les complices des criminels en col blancs pensent en juristes et en comptables lorsqu'ils élaborent les montages complexes qui leurs ont permis des ponctions sur le Trésor public.


 
Il pourrait être possible regrouper les compétences de ces « super-policiers » et de profiter d'une synergie dans des escouades comme l'UPAC ou dans des escouades spécialisées dans la lutte contre la mafia et les motards criminalisés. Les forces de l'ordre font désormais face à une criminalité en col blanc conseillée par des juristes aptes à mettre en place des subterfuges élaborés.  Protéger l'état de droit des politiciens qui cèderaient à la tentation exige de passer au niveau supérieur. Les organisations criminelles elles ont compris depuis longtemps la nécessité de multiplier les niveaux afin de se prémunir contre l'infiltration et la délation. Ce sont des organisations sophistiquées opérant quelquefois sur plusieurs pays, sinon sur plusieurs continents, nos policiers doivent avoir la formation et les moyens de faire face à cette menace

Tuesday, June 11, 2019

Le Prochain front?

Les partisans de la laïcité se contenteront-ils de l'interdiction du port des signes religieux pour les fonctionnaires détenteurs d'un pouvoir de coercition.  Faut-il craindre que ce premier round ne serve de période de réchauffement.  crainte que pourrait justifier un dossier du Devoir du 8 juin intitulé: »Faut-il payer pour la foi? » Les auteurs (Stéphane Baillargeon et Magdaline Boutros)se demandent si: « L'état soutient financièrement « l'avancement de la religion ». Par le biais de l'octroi du statut d'organisme de bienfaisance (OBE), plus de 32 000 groupes enregistrés au pays, dont 4330au Québec seulement, bénéficient   en date de mai 2019 d'une kyrielle d'avantages fiscaux parce qu'ils oeuvrent à la promotion d'une religion. » Au Québec, le christianisme se taille la part du lion avec 3045 enregistrements suivi par le judaïsme  avec 113 et l'islam avec 50. il n'y a aucun organisme de bienfaisance inter religieux ou oecuménique enregistré. Le statut d'OBE peut s'avérer extrêmement intéressant: »le précieux statut dOBE accordé par l'ARC (n.d.a., l'agence de revenu du Canada)permet d'être exempté de l'impôt , de remettre des reçus pour dons de bienfaisance , de se faire rembourser une partie des taxes à la consommations (TVQ et TPS)et même aux membres du clergé de déduire des allocations de logements. 
 
« Le financement étatique de la religion peut difficilement se justifier » commente le professeur de la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke  Me Luc Grenon spécialiste de la fiscalité et auteur de plusieurs textes de références et des rares études exhaustives réalisées pour tenter d'y voir clair dans les principes et les conséquences concrètes de ces statuts et privilèges. Le mot est lâché, privilèges, le statut d'OBE des églises catholiques ne durera guère lorsque la meute antireligieuse et anticléricale québécoise se tournera vers ces derniers privilèges et les vieilles accusations d'églises bâties avec la sueur du « peuple des fidèles », ne tarderont pas à être utilisées. Des années d'ouvertes caritatives par ces mêmes églises seront vite oubliées devant les quelques millions à récupérer, au-delà des sommes  récupérées c'est le caractère enfin totalement laïc qui sera apprécié par les laïcistes québécois, finis les privilèges et surtout la différences de l'Église.  Effacé les privilèges de ces églises édifiées de peine et de misère par des populations pauvres, mais ferventes, tout aura été arasé.  
 

 
 Les auteurs écrivent: En droit canadien, le bienfait public est présumé pour les trois premières activités, sans besoin d'en faire la preuve « pour la lutte contre la pauvreté, on comprend aisément le bienfait public, dit le professeur Grenon Mais pour la religion? C'est quoi alors un bienfait public? Ici la religion se résume à la foie au culte . C'est la religion en soi qui est l'activité de bienfaisance. C'est croire, le critère. Ue organisation de soeurs cloîtrées qui ne font rien d'autre que prier est donc présumée travailler pour le bien public.»  La fin du statut particulier des églises ne disparaitra demain, mais il ne sera probablement pas éternel , il pourrait bien constituer le prochain front des luttes pour la laïcité.

Sunday, June 9, 2019

Alors que nous discutons de génocide


Nous manquons peut-être le train de l'histoire.  Le quotidien français Le Monde nous apprend: « Interpol lance une traque mondiale pour arrêter des fugitifs poursuivis pour crimes d'écocide »(Le Monde, 8 juin).  « Reconnu en 2016 par la Cour pénale internationale (CPI), le crime contre l'environnement se définit par « des crimes impliquant ou entraînant des ravages écologiques, l'exploitation ressources naturelles ou l'expropriation illicite de terrains » , et désormais considéré comme un crime contre l'humanité.  Le Monde précise que la France ne reconnait pas le crime d'écocide qui n'est pas inscrit au Code pénal. Au delà des grands principes, les sept suspects sont notamment poursuivis pour « trafic illégal de trophées de chasse , commerce d'espèces protégées, exploitation forestière illégale et trafic d'ivoire. »


L'écocide n'apparaît pas encore au Code criminel canadien.  Pas véritablement d'évocation d'écocide au Canada, dans le climat actuel, l'entrée de l'écocide dans l'arsenal juridique canadien ne saurait tarder, seul hic à prévoir le trafic illégal de trophées de chasse implique souvent des Asiatiques, le gouvernement canadien osera-t-il aller de l'avant en sachant qu'il risque d'inculper d'honorables habitants du Chinatown de Vancouver, convaincus de transiger seulement des aphrodisiaques traditionnels de la pharmacopée chinoise.  Deux des inculpés d'Interpol sont d'ailleurs d'origine chinoise. Environnement contre multiculturalisme, les paris sont ouverts.

Friday, June 7, 2019

La guerre hypocrite


Probablement emporté par Le caractère ampoulé de la couverture médiatique du 75e anniversaire du Débarquement en Normandie, Richard Martineau nous gratifie d'une chronique (La dernière guerre juste, Journal de Montréal, 6 juin) qui est surtout l'occasion de prouver qu'il écrit ces chroniques trop vite, mais surtout le caractère superficiel de sa culture, occasion aussi de faire mention de ses voyages, ainsi, il nous informe qu'il a fait deux fois le « pélerinage » sur les plages deNormandie.  Dans une phrase digne de figurer en caractères gras dans une éventuelle anthologie de ses oeuvres, il écrit: « Deux fois à Courcelles-sur Mer, j'ai couru sur la plage Juno vers les falaises, en tentant d'imaginer-en vain, bien sûr- ce que pouvait ressentir les pauvres soldats qui se faisaient tirer dessus comme des lapins.» Puis revenant à l'une de ses marottes, il écrit: « Des jeunes hommes qui n'avaient jamais voyagé sont allés à l'autre bout du monde défendre des gens qu'ils n'avaient jamais rencontré (il ne vient pas à l'esprit de Richard Martineau que plusieurs jeunes Canadiens présents sur la plage de Juno étaient conscrits et ne voyagaient pas en touristes comme lui ). Qui ferait cela aujourd'hui ? Les pseudo « antifas » qui se cachent derrière leurs ordis pour lancer des injures, un sac de Doritos entre les cuisses? Martineau à. pour une fois l'honnêteté d'ajouter « Les chroniqueurs comme moi? »
Tout à son enthousiasme , Martineau oublie, ou ne sait pas que l'armée américaine de 1944 était plus raciste que l'armée allemande, il y avait des volontaires indiens dans la Werhmach, l'armée américaine était en effet une armée encore ségrégationniste. Elle ne sera intégrée que sous la présidence de Truman en 1948, les observateurs attentifs auront été en mesure de constater que parmi les dignes vieillards que l'on a fait parader dans les commémorations, il n'y avait aucun Afro-américain. 

A. Soljénitsyne


Martineau titre « Dernière guerre juste «, sale au contraire c'est une guerre profondément équivoque et hypocrite en raison de l'alliance entre les Alliés occidentaux et l'Union soviétique.  Équivoque qui se poursuivra jusqu'aux accords de Yalta, au mépris des milliers de soldats polonais qui se battent sur le front de l'Ouest. Alors que Churchill et Roosevelt planifient avec Staline le passage de leur patrie dans l'orbite soviétique. Martineau, tout à son ignorance conclut : » Aujourd'hui, on ne fait pas que saluer la mémoire des héros de la Deuxième guerre. On pleure le dérèglement de notre boussole morale. »  Martineau pourra nous expliquer un jour quelle boussole morale il trouve dans le rapatriement forcé des prisonniers de guerre et déserteurs soviétiques (Opération Keelhaul), un rapatriement qui les conduira pour la plupart au Goulag, un Goulag ou Soljénitsyne en croisera quelques uns. Un pèlerinage à la bibliothèque ferait le plus grand bien à Richard Martineau

Thursday, June 6, 2019

Guerre et paix


La Seconde guerre mondiale est terminée depuis 74 ans, mais il semble que la paix ne règne pas pour autant, curieusement les frictions ont lieu aujourd'hui entre anciens alliés. Ainsi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, : «a appelé à ne pas minimiser ainsi le rôle de l'URSS dans la défaite d'Hitler . » (Moscou appelle à ne pas exagérer l'importance du Débarquement, La Presse, 5 juin).  « Selon elle (i.e. Madame Zakharova): «  le Débarquement en Normandie n'a pas eu l'influence décisive sur l'issue de la Seconde guerre mondiale[...] déjà déterminée par la victoire de l'Armée rouge , avant tout à Stalingrad, et Koursk. » (ibid). Au-delà du chauvinisme dont fait preuve Madame Zakaharova, il ne s'agit pas de minimiser l'importance de la bataille de Stalingrad.  Mais sans le retour des Anglo-américains sur le continent européen, grâce au Débarquement du 6 juin 1944 et l'ouverture d'un second front à l'Ouest , il est difficile de prévoir qu'elle issue aurait connu la Seconde guerre mondiale.


« Madame Zakharova tout « en rendant hommage à tous ceux qui sont tombés » a dénoncé une « réécriture catastrophique de l'histoire » donnant selon elle, notamment dans les films et les articles de presse, aux États-Unis et à leurs alliés un rôle prépondérant dans la défaite allemande. 
L' opération a commencé peu de temps après la fin de la Seconde guerre mondiale, une superproduction comme Le Jour le plus long date de 1962, depuis Hollywood a maintenu la cadence avec des Pour sauver le soldat Ryan (1998) et des séries télévisées comme Band of brothers (2001).  Dans ce match, pour les Soviétiques-Russes, il n'y a guère à mentionner que Stalingrad (2001), une production hollywoodienne, et un film biélorusse disponible sur Internet, La Forteresse de Brest (2010) sur les premières semaines de l'Opération Barbarossa.
. Au-delà du chauvinisme dont fait preuve Madame Zakharova, il ne s'agit pas de minimiser l'importance de la bataille de Stalingrad.  Mais sans le retour des Anglo-américains sur le continent européen, grâce au Débarquement du 6 juin 1944 et l'ouverture d'un second front à l'Ouest , il est difficile de prévoir qu'elle issue aurait connu la Seconde guerre mondiale.
« Madame Zakharova tout « en rendant hommage à tous ceux qui sont tombés » a dénoncé une « réécriture catastrophique de l'histoire » donnant selon elle, notamment dans les films et les articles de presse, aux États-Unis et à leurs alliés un rôle prépondérant dans la défaite allemande. 

Il est possible dénoter dans les propos, de Mme Zakharova, une certaine nostalgie pour l'ère soviétique, ce n'est pas aux Américains a faire l'histoire cinématographique des combats de la grande guerre patriotique,  à chacun sa cour. Le cinéma soviétique a probablement tourné un certain nombre de films sur cette grande guerre patriotique, films qui n'ont pas circulé hors du Bloc de l'Est en raison de la guerre froide.  Pourquoi les Américains devraient-ils s'empêcher de faire des films exaltant les combats de leurs militaires.  
.Dans ce match, pour les Soviétiques, il n'y a guère à mentionner que Stalingrad (2001)et La forteresse de Brest (2010), un film biélorusse sur les débuts de l'invasion allemande en 1941, un film disponible sur Internet. Avantage à l'Ouest n'en déplaise à Madame Zakharova.  Il échappe peut-être à cette dernière que l'imposition du Rideau de fer aux pays d'Europe de l'Est ne prédispose pas favorablement les réalisateurs occidentaux envers l'Armée rouge et ses combats.  L'Histoire avec un grand « H » y trouve-t-elle son compte, assurément pas, Pourquoi les noms de Patton et Montgomery apparaissent-ils dans tous le livres d'histoire alors que pour plusieurs Les Joukov et Koniev sont des presqu'inconnus.  Accordons à Madame Zarakhova que c'est l'Occident qui a ouvert les hostilités en boudant les cérémonies entourant la commémoration du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale.

Tuesday, June 4, 2019

Un « génocide canadien »


Il n'échappera pas aux historiens qu'ironiquement ce soit sous la gouverne de « Monsieur Lunettes roses » que l'Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones assassinées et disparues (Enfadda) considère que le Canada s'est rendu coupable d'un génocide à l'égard des autochtones du pays. Réagissant dans les heures suivant le dépôt du rapport, le Premier ministre a déclaré « C'est honteux ». « Il a parlé d'une « honte », d'une journée charnière pour le pays, mais Justin Trudeau n'a pas employé le terme « génocide» que l'on retrouve plus d'une centaine fois dans le rapport de l'Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones assassinées et disparues (ENFFADA). « Ceci est un jour inconfortable pour le Canada a déclaré le premier ministre (...), a déclaré le premier ministre dans son français très personnel ( Femmes autochtone: « C'est honteux », déplore Trudeau. La Presse, La Presse, 3 juin). 
 
Il y a lieu de se poser des questions sur la notion de génocide, dans le cas qui nous intéresse, l'arbre ne cache-t-il pas la forêt, avant de parler de génocide ne faudrait-il pas parler d'incurie policière, de misère sociale dans le communautés autochtones (alcoolisme, consommation de drogue. violence des hommes autochtones autant à l'égard des conjointes que des enfants), dernière question, l'utilisation du terme « génocide » ne banalise-t-elle, les génocide avérées, holocauste arménien, ukrainien, rwandais (déjà, le lieutenant-général à la retraite Roméo Dallaire dénoncait l'utilisation du terme « génocide » (Femmes autochtones: Roméo Dallaire dénonce l'utilisation du terme « génocide », La Presse, 3 juin).

Tableau de la déportation des Acadiens

 Les Canadiens vivaient jusqu'ici assez bien avec l'histoire idéale qu'il se sont donnée, pas de général Sheridan chez nous pour déclarer « Les seuls bons Indiens que j'ai vu étaient morts »,  en lieu et place, une fierté à opposer la mesure des Tuniques rouges de la Police montée du Nord-Ouest (L' ancêtre de la GRC) aux exactions des Tuniques bleues américaines. Le Canada anglais oubliant pudiquement Louis Riel, les Métis du Manitoba, Batoche.

Sur la question du « génocide », on lira avec profit le texte du journaliste Yves Boisvert (Ce n'était pas un »génocide », La Presse, 3 juin).  Il écrit « La commission vérité et réconciliation sur les pensionnats autochtones avait parlé d'un « génocide culturel ».  Certains avaient protesté.  Je trouvais au contraire l'expression juste, c'est la culture des Premières nations que ces pensionnats voulaient éradiquer. Culture au sens anthropologique,: « tuer l'Indien » comme on a dit, et assimiler complètement les autochtones, les occidentaliser »(...).Mais la Commission d'Enquêteur les femmes autochtones, qui rend son rapport public aujourd'hui a décidé d'aller plus loin. Sans doute. On reste tout de même avec l'impression que devant l'impossibilité de faire un état précis et documenté de la situation (combien de femmes et de filles, ont été tuées , sont disparues, ou, quand et comment?) la Commission a fait un rapport coup de poing beaucoup trop général , qui prétend embrasser tout le drame de la réalité autochtone-exposé dans plusieurs commissions précédentes, bien mieux ciblées. Le mandat s'est perdu en chemin, ou peut-être était-il simplement impossible. Mais on n'est pas plus avancé avec cet acte d'accusation général, mal rédigé, contre le Canada actuel et des siècles passés. Malgré l'imprécision du rapport, le premier ministre canadien donnera suite au rapport, (Enquête sur les femmes autochtones disparues: Trudeau s'engage à donner suite au rapport, Journal de Montréal, 3 juin),  Revenons aux déclarations de l'ex-ministre Bernard Valcourt, combien nous ont coûté les travaux de la commission et combien nous coûteront la mise en oeuvre des recommandations que choisira le gouvernement Trudeau.