Thursday, May 28, 2020

Enfumage 101



Assistons-nous à une opération d'enfumage montée par le gouvernement Legault dans le dossier des préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD. Devant les besoins criants en personnel dans nos CHSLD, le gouvernement Legault a lancé en grandes pompes, une vaste opération de recrutement de proposés aux bénéficiaires.  François Legault entend recruter 10 000 préposés aux bénéficiaires en augmentant significativement les salaires et la formation de ces préposés aux bénéficiaires. Sachons raison garder, le problème ne sera pas réglé par une annonce de François Legault. Ses appels infructueux à des «volontaires» et l'insuccès de la ligne «je contribue.ca» devrait nous suffire à conclure à l'inutilité de son appel. Il faudra que la tâche de préposés aux bénéficiaires soit revalorisée au-delà d'une augmentation salariale (bien qu'il s'agisse là, d'un pas dans la bonne direction), mais honnêtement qui voudra se lancer dans ces fournaises que sont les CHSLD après les informations sur les conditions de travail des préposés aux bénéficiaires présents sur le plancher au cours de la crise de la Covid-19. À moins que cette annonce ne serve d'écran de fumée à une autre annonce, du même souffle nous apprenons que  le gouvernement Legault compte sur 550 immigrants pour régler en partie le problème». La pénurie criante de préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD incite le gouvernement Legault à avoir recours à l'immigration pour régler ce problème. Le projet-pilote, annoncé jeudi par le ministre de l'immigration, Simon Jolin-Barrette, vise à recruter à l'étranger 550 préposés aux bénéficiaires qui viendront prêter main forte au au personnel soignant des centres des centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Le ministre veut procéder rapidement et a déjà entrepris des missions de recrutement virtuelles à l'étranger pour identifier les candidats potentiels à court terme» (CHSLD: 550 immigrants attendus en renfort, La Presse, 28 mai).
 
 
L'article précise: »Idéalement , les recrues devront avoir deux années d'expérience équivalente à celle d'un préposé, acquise dans leur pays d'origine et elles devront s'engager à travailler pendant au moins deux ans dans un CHSLD (avant qu'Immigration Canada ne perde leur trace, NDA).
D'autres sans expérience, pourront s'engager à suivre une formation de préposé au Québec et s'engager à oeuvrer pendant moins un an en CHSLD.»
Voilà indéniablement le type de main-d'oeuvre dont le Québec a besoin à l'heure de «l'économie du savoir», «avançons vers l'arrière» dans le XXIe siècle.
 Le déroulement des évènements et le contenu des annonces font craindre que le recours aux immigrants n'ait précédé, dans l'esprit des François Legault et Simon Jolin-Barrette, l'appel aux 10 000 futurs préposés aux bénéficiaires, comment expliquer autrement que le ministère de l'Immigration ait déjà entrepris des missions de recrutement virtuelle à l'étranger.
Ce type de programme est l'exemple même du programme pour lequel nous n'aurons pas de nouvelles, combien de préposés aux bénéficiaires seront ainsi recrutés et gagneront leur droit d'entrer légalement au pays (à moins que le programme ne serve à régulariser subrepticement des illégaux entrés par le chemin Roxham?).  550, plus de 550, combien exactement de ces recrues profiteront exactement de ces programmes. Au-delà du nombre de «recrues» de ce programme, il y a lieu de se demander ou ira cet argent, Nous n'errons probablement pas beaucoup en pensant que plusieurs de ces nouveaux «anges gardiens»  enverront une partie appréciable de leur pécule québécois au «pays».  Un ami me fait justement remarquer que l'utilisation de ce terme surprend dans une société qui se veut allergique à la religion, surtout lorsqu'il s'agit du catholicisme. Le même ami se demande d'ailleurs si cette utilisation sécularisée de l'expression n'est pas à la limite blasphématoire.

Wednesday, May 27, 2020

Les sabotrices



À moins qu'il ne faille parler de «saboteures», on ne sait plus trop. De qui parlons-nous? De Valérie Plante, qui voulant peut-être profiter du fait que l'attention des Montréalais est détournée pas la crise de la Covid-19 par, pour reprendre l'expression québécoise bien connue, elle tente d'en «passer une petite vite» à ces mêmes Montréalais.
Nos ancêtres se sont battus depuis plus de trois siècle pour préserver  cet héritage inestimable qu'est la langue française, quelques égéries féministes tiennent visiblement à saboterait la lutte et l'héritage.  Que compte faire Valérie Plante?Le comité exécutif de la Ville de Montréal recomendera à la ville de passer à l'écriture épicène. Quid de l'écriture épicène, c'esten fait une écriture non genrée, ainsi la Ville de Montréal plutôt que de parler de policiers  et de policières sera invité à parler de «la police». «Enfant est un mot épicène (neutre) pour désigner un garçon ou une fille(L'écriture épicène permettra peut-être à l'administration Plante de remplacer les père et mère par le »neutre » parent)  «L'administration de Valérie Plante compte faire adopter un règlement pour former élus et relationnistes à la communication épicène», le plus rapidement possible. À l'ordre du jour du conseil municipal lundi: régler le cas de la prédominance du masculin sur le féminin dans la langue de Molière . Le comité exécutif recommandera, en effet, que la Ville adopte désormais un mode de communication «épicène».»  (Montréal veut s'attaquer «à la suprématie» du masculin sur le féminin en français,  Radio Canada, 22 mai). Volonté qui inquiète Demise Bombardier, elle écrit:» Le français est une langue universelle. «Qu'au Québec, on décide de ne pas respecter sa grammaire nous tribalise. Il y a une différence entre user de québécismes et déconstruire la grammaire dans une interprétation hystérique de l'égalité des sexes.» (Montréal et le français , Journal de Montréal, 25 mai)  Cette réflexion de Madame Bombardier nous rappelle que cette volonté de féminiser le français du Québec, ne date pas de l'élection de Valérie Plante, mais de la féminisation linguistique voulue par l'Office québécois de la langue française depuis 1979. Volonté qui n'avait pas été sans susciter quelques flammèches avec les linguistes français.
Il est facile de penser que dans l'esprit d'une Valérie Plante et dans celui d'Émilie Thuillier, mairesse d'Ahuntsic-Cartierville qui a porté ce dossier depuis le début l'écriture épicène n'est qu'une étape vers une langue d'abord neutre, puis complètement féminisée. Nous rejoindrions la proposition d'une autre progressiste; celle du «matrimoine» de Manon Massé. Projet Montréal, Québec solidaire, même combat.
 

 
Valérie Plante s'inspire-t-elle de la féministe français Thyphaine D., c'est du moins l'impression acquise par la chroniqueuse Sophie Durocher qui écrit au sujet de cette dernière: «Je lisais ça en fin de semaine, et je me suis dit que rendu là, rendu à ce niveau de sottise, la Ville devrait donner un coup de fil à l'artiste française Typhaine D.:
«Cette féministe végane (c'est elle qui le précise, pas moi) qui est aussi « professeuse », se bat pour que le féminin l'emporte sur le masculin. En fait, elle ne dit plus « le féminin », elle dit « la féminine ». 
Selon Typhaine D, il faudrait dire « Elle était une fois » et rajouter des « e » partout. 
Elle écrit donc « moie », « noues », « voues », elle dit « jamaise » et « toujoures », « c'est belle » au lieu de « C'est beau ! », parle de « commatriotes » au lieu de « compatriotes » (Femmage aux femme, Journal de Montréal,25 mai). Sur son site web; Typhaine D. se présente entre autres comme une autrice, une comédienne, une metteuse en scène, un coach et une formatrice. 
Au regard de l'histoire de la langue française en Amérique du nord, nous ne parlons plus de sabotage mais de traîtrise. Lançons vite un appel à Le résistance, il nous «faut dès maintenant et dresser un ligne de défense.

Tuesday, May 26, 2020

Une bonne crise


C'est Winston Churchill qui affirmait, «qu'il ne fallait jamais gaspiller une bonne crise».
Il a visiblement été entendu par des manifestants demandant à Justin Trudeau de régulariser le statut de demandeurs d'asile. «un cortège de voitures et de vélos a défilé dans un quadrilatère entourant le bureau de circonscription de Justin Trudeau pour lui demander d'accorder la résidence permanente aux demandeurs d'asile en ces temps de pandémie. Dans le stationnement près du bureau du premier ministre, un cercueil symbolique avait été déposé. «Pour nous, c'est une question d'humanité, pour ces travailleurs migrants qu'on appelle les anges gardiens qui se sacrifient pour le Québec» a dit le président de Debout pour la dignité, l'organisme derrière la manifestation, Wilner Cayo. Il demande au gouvernement de mettre un terme à la peur des demandeurs d'asile d'être renvoyés  la pandémie régularisant leur statut (Demandeurs s'asile: manifestation pour la résidence permanente, La Presse, 23 mai). «Des membres du Comité action pour les personnes sans statut et Extinction Rebellion (comme on se retrouve, le réchauffement climatique ne leur suffit pas) faisait partie de la manifestation. Nous de la diversité, sortons au champ de bataille  au risque de notre vie» a dit Frantz André du Comité action pour les personnes sans statut.». lI ne manque pas une corde au violon des avocats des migrants. De la «diversité» aux «anges gardiens» au «champ de bataille» en n'oubliant évidemment pas «au risque de notre vie». Fins stratèges les porte paroles de ces migrants sans statut (il faut comprendre ici, illégaux) s'adressent à Justin Trudeau, le maillon faible de notre politique d'immigration.Ne voulant probablement pas être en reste dans cet assaut contre nos lois sur l'immigration: «Le député néo-démocrate de Rosemont-La petite Patrie, Alexandre Boulerice, était présent pour appuyer les manifestants. À son avis, le gouvernement libéral de Justin Trudeau ne pourra pas s'opposer bien longtemps à cette demande et le NPD a bien l'intention de maintenir la pression. Il est intéressant de noter que l'article de La Presse est illustré d'une photographie qui prouve encore une fois qu'une image vaut mille mots.  Cette photo montre l'un des organisateurs de la manifestation prenant la parole, à ses côtés un manifestant tenant une pancartes laquelle est écrit «mort pour vous sauver. Died to save others et Li mouri pour solven»derrière ce manifestant, un autre manifestant brandit un drapeau haïtien, qu'il fait bon vivre au Québec. Soucieuse de joindre sa voix à celle de cette petite chorale progressiste (Trudeau, Boulerice), «la députée indépendante (ex-péquiste) Catherine Fournier a déposé une motion visant à reconnaître la contribution de « centaines de demandeurs d'asile, «majoritairement d'origine haïtienne» travaillant comme préposés aux bénéficiaires. Elle demandait précisément d'interpeller Ottawa pour « régulariser rapidement leur statut, dans un souci de reconnaissance ». La motion a été rejetée par la Coalition avenir Québec. Le premier ministre Legault a prétendu qu'une telle mesure exceptionnelle pourrait encourager les demandeurs d'asile franchir la frontière. » (Manifestation pour régulariser le statut des réfugiés « anges gardiens », Huffpost. 23 mai). Nos progressistes viennent de nous démontrer qu'ils (ou elle) ne reculeront pas devant l'utilisation d'un sensationnalisme larmoyant. Honnêtement, je dois avouer  que je ne suis pas mécontent que l'abusif et racoleur «anges gardiens» viennent hanter François Legault.  C'est à nous qu'il revient de s'opposer à une telle mesure, la crise de la Covid-19 doit demeurer ce qu'elle est, une crise dramatique et meurtrière qui passera à l'histoire, mais surtout pas une «bonne crise».



Las, le «ver est déjà dans le fruit, la résolution du gouvernement Legault n'aura pas duré. François confirme qu'il n'est qu'un colosse aux pieds d'argile.«Les dossiers seront revus «un par un», a fait savoir le premier ministre Legault lundi. Le gouvernement du Québec analysera les dossiers des demandeurs d'asile qui travaillent dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) en vue de les accepter comme immigrants plutôt que comme réfugiés. La question a d'ailleurs rebondi lundi à la Chambre des communes. La députée bloquiste Christine Normandin a notamment souligné qu'environ 800 préposés «qui mettent leur vie en danger» dans les résidences pour personnes âgées « ne sont même pas citoyens du Québec et du Canada.» [...]. Selon des informations obtenues par Radio-Canada , il semble que des discussions ont déjà cours au sein du Parti libéral afin de développer un programme qui permettrait retraiter ces dossiers plus rapidement. Le projet recevrait aussi  l'appui du Nouveau Parti démocratique (NPD)».(Québec pourrait régulariser le statut des demandeurs d'asile qui travaillent en ChSLD, Radio Canada, 25 mai). Le gouvernement Trudeau épargnera cette tâche au Gouvernement Legault, en effet:" À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Le premier ministre Justin Trudeau estime qu'Ottawa peut trouver une façon de régulariser le statut des demandeurs d'asile irréguliers qui travaillent d'arrache-pied dans les centres de soins pour ainés.» (Demandeurs d'asile: Trudeau ouvert à une régularisation, La Presse, 26 mai). Avec Justin Trudeau, pas besoin de ver dans le fruit, le fruit est déjà pourri.

Sunday, May 24, 2020

Quelle liberté


Je me fais vieux, Geneviève Guilbault  m'en a donné  la preuve aujourd'hui (20 mai) remplaçant François Legault au sein de la trinité sanitaire, la vice première ministre et ministre de la Sécurité publique a fait savoir au Québécois qu'ils pourraient désormais reprendre les rassemblements extérieurs de 10 personnes ou moins. Ces rassemblements sont désormais assortis de conditions, ainsi ces rassemblements devront regrouper moins de 10 personnes provenant de trois ménages différents (Faudra-t-il que les Québécois gardent dans leurs poches pièces d'identité et certificat de mariage afin de prouver qu'ils forment un seul ménage) Tout ce babillage gouvernemental bascule maintenant la trivialité, généreuse la vice première ministre nous annonce du même souffle que nous pourrons aller au petit coin à l'intérieur. Au petit coin, ce sont les termes même de Mme Gilbault nouvel étape dans l'infantilisation des Québécois après leur avoir répété ad nauseam depuis des semaines de se laver et de tousser dans leurs coudes. 



J'écris que je me fais vieux car j'ai connu l'époque ou la liberté consistait à pouvoir faire tout ce que la loi n'interdisait pas, me voilà à l'ère de la liberté parcimonieusement concédée par l'État. L'État nous permet maintenant de tenir des rassemblements extérieurs, mais avec des conditions. Que vaut cette liberté sous surveillance? Quelles libertés nos jeunes contemporains connaîtront-ils, quelques miettes tombées des tables gouvernementales?

Thursday, May 21, 2020

Covidifiée



Il est à souhaiter que nous retrouvions demain une presse libre. Je ne parle pas des débats sur le sort du groupe Capital médias et de l'intervention du gouvernement du Québec, ni de la guéguerre entre Québécor et l'ancien groupe Gesca. Affaires qui nous semblent aujourd'hui appartenir à un lointain passé. Ils s'en trouvera pour regretter les informations que nous fournissait la presse mainstream toute absorbée pas la « crise climatique, les pérégrinations de Mlle Thunberg, la promotion de l'inclusion et les apports des migrants à notre diversité, Islam inclus. Toute cette agitation journalistique est passée sous la faux de la couverture médiatique de la crise de la Covid-19, 
 La pandémie résultant de la Covid-19 fait peser une véritable chape de plomb sur nos médias écrits et électroniques. L'actualité n'existant plus qu'à travers le prisme des informations sur la Covid-19.  Cette uniformité   qui règne depuis quelques semaines n'est pas sans rappeler celle qui régnait dans la presse soviétique. 



Couverture qui devra faire l'objet d'une analyse et d'une auto-critique de la part des rédacteurs en chef de nos journaux et des patrons de nos réseaux de télévision. Cette «couverture» se résumant en fait à un quotidien et pénible rappel du nombre de nouveaux décès et d'hospitalisations, dans le plus grand manque de respect pour ces défunts rapidement transformés en froides statistiques pour les articles et les bulletins de nouvelles du lendemain. À ranger à ce chapitre, les interventions quotidiennes de notre trinité sanitaire et de Justin Trudeau. Variante sur le sujet, l'éclosion du Covid-19 dans un nouveau CHSLD, les mêmes journalistes flairant probablement de nouveaux décès à transformer en statistiques. Autre aspect de la couverture sur la Covid-19, ces entrevues à chaud avec des proches des victimes, les épanchements (il faut idéalement qu'ils versent quelques larmes sur le micro du journaliste, l'émotion fait vendre) de ces derniers ne nous apprenant rien, certains étant visiblement en quête de leurs «5 minutes de gloire». L'information internationale se résumant pour certains à présenter des tableaux du nombre de décès dans les pays étrangers , avec choix probablement délibéré des pays souffrant le plus de la pandémie (France, puis Italie et Espagne, les projecteurs sont aujourd'hui braqués sur la Russie). Rien pour dissiper un peu le climat de morosité dans le quel nous baignons depuis des semaines. On notera que la presse internationale (l'Agence France Presse, pour ne pas chercher midi à quatorze heures) s'intéresse de façon particulière à un pays comme le Brésil, trop heureuse de souligner à grands traits qu'il est dirigé par un président tenu pour être d'extrême-droite. Cette invasion a non seulement balayée le monde de l'information, mais elle occupe aussi celui du divertissement, combien d'émissions (Tout le monde en parleDans l'univers de, Bonsoir Bonsoir se déroule maintenant sans public en studio les animateurs de ces émissions (Guy A. Lepage, France Beaudoin et Jean-Philippe Wauthier) claironnant à qui veut les entendre qu'il se sont volontiers soumis aux règles de distanciation sociale et du refus des rassemblements. 

C'est un ami qui dans un courriel m'écrivait que nos société étaient covidifiées. Les artisans de notre télévision devraient faire leurs mea culpa avant de déplorer la fuite de leurs auditoires vers les Netflix et Youtube de se monde. Ils ne fuient pas, ils sont chassés.

Wednesday, May 20, 2020

Le politique sur pause



Au nombre des victimes de la Covid-19, il faudra compter le politique, pas la politique qui reprendra bien assez vite ses droits, mais le politique, de quoi voulons nous parler en semblant ainsi opposer le politique et la politique, Le sociologue et philosophe français, Julien Freund (très inspiré par le juriste allemand Carl Schmitt) en a donné une définition classique dans son maître livre L'Essence du politique(1965):«Elle est l'activité sociale qui se propose d'assurer par la force, généralement fondée sur le droit, la sécurité extérieure et la concorde intérieure d'une unité politiques particulière en garantissant l'ordre au milieu de luttes qui naissent de la diversité de la divergence des opinions et des intérêts.» Définition que certains ont synthétisé dans la formule «Le politique, c'est désigner l'ennemi».Ici, il n'était pas nécessaire désigner l'ennemi, il se désignait suffisamment lui-même. A contrario, la politique relève plus de la gestion administrative, proche du management d'une grande entreprise avec des stratégies comme les stratégies électorales avec sa conquêtes de part de marchés et la gestion des différents ministères qui peuvent apparaître comme autant de services. Ceux qui parlent de «faire de la politique» parlent généralement de cet aspect du politique. La politique et sa quincaillerie, c'est la cuisine du politique! En défense de François Legault, il faut dire que cette définition est utilisable pour les  États souverains,  elle n'est pas nécessairement opérationnelle pour les États fédérés.
 
 
 
Les conférences de presse quotidiennes de François Legault et Justin  Trudeau auront servi de rubrique nécrologique au politique. Mise sur pause assez évidente à Québec ou le véritable maître du jeu de ces conférences de presses quotidiennes a été le directeur de la Santé publique du Québec, le docteur Horacio Arruda, il ne nous apparaît pas exagéré de dire que François Legault a semblé à la remorque du bon docteur tout au long de ces journées. À Ottawa, probablement peu désireux de partager les feux de la rampe avec quelqu'un d'autre, Justin Trudeau n'a pas voulu partager le lutrin avec la peu charismatique et contestée Theresa Tam. L'abdication de Justin s'est effectuée plus discrètement, il a abdiqué en plaçant à chaque fois ses initiatives sous le signe de la «science». La cité en crise était en droit d'attendre plus de ces dirigeants. Les présences répétées de l'un et de l'autre ne doivent pas faire illusion. Motif supplémentaire de conclure a cette pause du politique. Gardons en mémoire que les décisions de François Legault et Justin Trudeau se sont prises sans débats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des communes. Cette discrétion du politique a été constaté par d'autres: « Des données compilées par Le Devoir à partir des transcriptions du rendez-vous de 13h montrent ainsi clairement que plus la crise dure, moins M Arruda prend de place par rapport au Premier ministre Legault ou à la ministre de la Santé, Danielle McCann. «En filigrane, les données permettent de voir que la crise s'est déplacée, et que le politique a pris le pas sur la santé publique. «C'est sûr que le débat a dévié», reconnaît d'ailleurs une source dans l'entourage proche du premier ministre Legault, qui a demandé de rester anonyme pour pouvoir parler plus librement.»(L'effacement d'Horacio Arruda, Le Devoir, 29 avril Explication de l'entourage de François Legault, l'importance du rôle joué par le docteur Arruda s'expliquerait par le fait que les sujets dominants étaient le confinement, les problèmes de pénurie de personnel et d'équipement, puis dans les semaines suivantes les problèmes des CHSLD. Nous sommes maintenant confrontés aux problèmes du déconfinement et du redémarrage l'économie , mais surtout de la société québécoise. François Legault devrait reprendre la main et nous voyons surtout Pierre Fitzgibbon refaire surface. Retour «à la normale» n'est pas pour demain, après la science, place à l'économie. Bientôt la politique reprendra ses droits.

Monday, May 18, 2020

Covidiots ou héros?



Historiens et sociologues de demain devront répondre à cette question, s'ils disposent de la liberté nécessaire pour le faire. Faut-il considérer ceux qui fréquentent les lieux publics le visage découvert comme des « covidiots «comme certains chroniqueurs se sont  empressés de les baptiser" ainsi ou comme des héros, derniers défenseurs de nos libertés individuelles,(le fait qu'il ne soit pas obligatoire est probablement attribuable au fait que les autorités manquent de masques, nous nous ne perdons peut-être rien pour attendre) dont la plus élémentaire est de déambuler à visage découvert.
 Héros aussi dans leur refus de cette nouvelle «norme sociale» souhaitée par nos gouvernements et des lumières progressistes comme la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Une «norme sociale» susceptible de demeurer bien au-delà de la résorption et de la disparition, assez éventuelle de la Covid-19. «norme sociale» déjà présente, bien avant l'irruption de la Covid-19, au Japon et la Corée du Sud. 
 
 
Faut-il craindre l'apparition d'un clivage profond entre les « bons » citoyens porteurs de masques et adeptes de la distanciation sociale et les covidiots rejetés et exclus comme des ci-devants, rebelles à cette nouvelle norme sociale sortie de l'esprit de lecteurs un peu enthousiastes du Meilleur des Mondes, des lecteurs qui veulent notre bonheur et qui pour paraphraser Sacha Guitry, l'auront. Les covidiots devront-ils se constituer en résistance ayant ses réseaux et ses lieux de rencontre clandestins, i.e., lieux publics ou il sera possible de ne pas porter le masque avec la complicité des propriétaires du lieu. Véritable clandestins, ils ne porteront le masque dans les lieux publics que pour faire diversion déjouer policiers et surtout les policiers de la pensée et les dénonciateurs au petit pied que cette crise a permis de découvrir au sujet des regroupements. Auront-ils leurs stations radio, «Les covidiots parlent aux covidiots» et leurs messages codés «Les masques sont bleus aujourd'hui» et «le jardinier ne porte pas de masque aujourd'hui», jusqu'au libérateur: »Les sanglots longs des violons de l'automne...».Ils se répandront évidemment sur les réseaux sociaux. Au fil du temps, disparaitront-ils ne laissant comme souvenir que celui de «bonhommes Sept Heures» rejoignant vampires et loup-garous dans la galerie ces personnages destinés à faire peur aux enfants. Des parents bien intentionnés pourront ainsi dire à leurs enfants: «mets ton masque, ou le covidiot va passer», cauchemar garanti.

Tuesday, May 12, 2020

Quebec Bashing



Le Quebec bashing est l'un des passe-temps préférés du Canada anglais. ceux qui pouvaient croire que la crise du Covid-19 nous donnerait un répit doivent être tenus pour des naïfs. Radio Canada  n'est pas à ranger dans le camp des naïfs, mais dans celui des propagandistes des beautés du Canada, en d'autres temps nous aurions comparé Radio-Canada à la Pravda et aux Izvetsia. 
 
 
 
Dernière manifestation en date de cette campagne de dénigrement du Québec, un reportage de Radio Canada (dont le contenu se retrouve en substance sur Radio Canada nouvelles, 10 mai).»»Trop tôt» et «trop vite», voilà les réactions que suscite le déconfinement au Québec parmi les experts de l'extérieur du Québec. Ils citent en particulier la reprise des visites dans les CHSLD et la réouverture des écoles primaires à partir de lundi. Ces experts soulignent que le Québec est la province ayant le plus de cas de coronavirus et de décès liés à la COVID-19 au pays. Et des centaines de cas s'ajoutent chaque jour au bilan, note le Dr Isaac Bogoch, spécialiste des maladies infectieuses à l'Institut de recherche l'Hôpital général de Toronto[...].Même son de cloche de la professeure de mathématiques de l'Université Simon Fraser Caroline Colijn, À la lumière des statistiques, il n'y a «pas de signes»d'une réduction dela transmission communautaire au Québec, particulièrement dans la région deMontréal, conclut-elle.» 
Sur la question de l'ouverture des écoles et des services de garde, Radio Canada a sollicité l'opinion du Dr Raywat Deonandan (épidémiologiste et professeur l'Université d'Ottawa, NDA), « Toutefois, selon le professeur Deonandan, de nouvelles données d'Allemagne laissent entendre que les enfants risquent autant que les adultes de transmettre le coronavirus, contrairement à ce que pensaient les chercheurs auparavant.»
La professeure de pédiatrie Anna Banerji de l'Université de Toronto , pense que le Québec rouvre les écoles et les garderies «trop rapidement », soulignant elle aussi que des enfants infectés pourraient transmettre la maladie à des aînés. À cette brochette, il faut ajouter un collaborateur québécois: «Le Dr Yves Longtin, professeur de médecine à l'Université McGill et spécialiste en contrôle des infections à l'Hôpital juif de Montréal, s'inquiète pour les hôpitaux de la région montréalaise. Il affirme que le réseau est plus «fragile» qu'en janvier.» 

Il est vrai que l'exemple vient de haut et que ces «spécialistes» en mathématiques et en pédiatrie ne font guère que faire écho à Justin Trudeau  qui aime bien se prétendre inquiet pour les Montréalais (Déconfinement: Justin Trudeau se dit inquiet pour les Montréalais, La Presse, 9 mai). Toujours inspiré par le fédéralisme dominateur de son père, Justin Trudeau encore une fois marche dans les plate-bandes du provincial (la santé et les services sociaux). Cette «inquiétude» n'est qu'une nouvelle manifestation d'ingérence. Le dénigrement du Québec s'avance drapé dans les oripeaux de la santé et de la médecine, le prétexte humanitaire ne doit pas faire illusion.

Saturday, May 9, 2020

Du front tout le tour de la tête


Le sans-gène de certains ne connaît pas de limites. Dernière manifestation de ce sans-gène, des organismes d'aide aux migrants demandent au premier ministre Justin Trudeau  de régulariser le statut des Haïtiens qui font front pour lutter contre la pandémie. Selon eux, le Canada devrait récompenser les efforts de tous ces demandeurs d'asile qui portent à bout de bras les CHSLD et les résidences pour ainés.» Beaucoup d'entre eux ont frôlé la mort et ont perdu des collègues. Nous peinons à imaginer que nos anges gardiens puissent être expulsés du pays sitôt la bataille gagnée», lit -on dans la lettre consignée par une dizaine d'organismes formant la Concertation haïtienne pour les migrants. Ces derniers:»font appel à la «sensibilité» du premier ministre et lui rappellent que, dans la foulée de la levée d'un moratoire en 2014 empêchant les expulsions vers Haïti, il avait permis à près de 3 000 Haïtiens de régulariser leur situation par l'entremise d'un programme spécial. «Je pense que c'est le bon moment de demander un autre programme spécial»dit Marjorie Villefranche, directrice de la Maison d'Haïti «Là , il s'agit de retrouver les personnes qui sont dans les services essentiels. Ça ferait pas une tonne de personnes, peut-être quelques milliers» (Trudeau sommé de régulariser les «anges gardiens» haïtiens, Le Devoir, 8 mai). Cela commence à faire plusieurs milliers nouveaux arrivants car il ne faut pas oublier les 8 000 Haïtiens entrés illégalement au Québec par le chemin Roxham (ce que l'article a l'honnêteté de rappeler, NDA). Pourquoi se casser la tête à passer la frontière au chemin Roxham, s'y faire cueillir par la police et vivre ensuite dans l'attente et l'incertitude d'un statut alors qu'il suffirait d'entrer au pays, de déposer son CV au CHSLD le plus proche et y travailler quelques heures pour voir régulariser sa situation. Il semble que le sans-gène comme le Canada n'ait pas de frontières.Cet article soulève certaines questions. Je ne suis pas convaincu comme les animateurs de la Concentration haïtienne pour les migrants que ces nouveaux arrivants se soient précipités dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgées, je les imagine plutôt confortablement installés dans certains appartements du quartier St-Michel et de Montréal Nord contribuant aux problèmes de ces derniers lieux avec la Covid-19. Le sans-gène pourrait s'avérer payant, l'auteur de l'article (Lisa-Marie Gervais) écrit en conclusion à son article:»Le cabinet du premier ministre Trudeau a renvoyé notre demande d'entrevue à celui du ministre de l'Immigration. Ce dernier s'est contenté de saluer leur »courage », sans se prononcer sur leur possible régularisation.» Le ver est dans le fruit. Difficile ici de ne pas penser à Churchill qui considérait qu'il ne fallait jamais gaspiller une bonne crise.
 
 

Wednesday, May 6, 2020

La corde pour nous pendre


La crise du Codiv-19 a brutalement illustré notre dépendance à la Chine. Dépendance à l'égard de la Chine pour ce qui est des médicaments, des masques chirurgicaux et autres éléments de protection. Dépendance dont nous risquons de souffrir lors du ressac économique qui devrait suivre cette crise, en raison des liens économiques établis entre l'Occident et la Chine. Au fil des dernières années. les dirigeants du Parti Communiste Chinois (PCC) se sont montrés dignes élèves de Lénine. S'appropriant la déclaration attribuée à ce dernier voulant que «les capitalistes vendraient à l'Union soviétique la corde pour les pendre»,  résolument léninistes, les dirigeants du PCC ont appliqué cette maxime à la lettre, aidés en cela par la naïveté des capitalistes occidentaux fascinés par l'importance du marché chinois, les faibles coûts des produits chinois et de la main d'oeuvre chinoise et une juteuse maximisation des profits.
 
 
 
 Il est intéressant de noter que la Chine a réussi là ou l'Union soviétique a lamentablement échoué, c'est à dire à s'intégrer au capitalisme international, pour un coût finalement minime, l'acceptation de certains mécanismes capitalistes tout en verrouillant politiquement la société chinoise. Souhaitons que les seuls pendus de ce marché de dupes soient les membres de l'hyperclasse qui ont profité de leurs échanges avec la Chine.

Friday, May 1, 2020

Vous dites solidarité



La solidarité est une belle notion, plus difficile à vivre qu'à afficher.
 Nous avions déjà noté le fait lorsque nous nous étions étonnés que certains  nous abreuvent de cette solidarité, mais encouragent la dénonciation des récalcitrants à la distanciation sociale et ceux qui persistaient à se rassembler (voir sur ce blogue Double discours, 6 avril). Preuve supplémentaire de cette difficulté à vivre ladite solidarité, le déconfinement présentement en cours, notamment la réouverture des régions. Cette réouverture ne fait visiblement pas le bonheur de tout le monde: «C'est un peu inquiétant, parce qu'effectivement , nous allons peut-être être envahis par les gens de la région de Montréal et de Laval, a lancé Gilbert Pilote, préfet de la MRC Antoine-Labelle, dans les Laurentides [...] Chez nous dans tout notre immense territoire [...] on dit qu'on a autour de 12 cas de la COVID-19. Ce qui veut dire que, oui, effectivement les maires et les gens ont une certaine inquiétude de voir arriver ces gens-là de l'extérieur. a-t-il précisé.»(Réouverture des régions : essentielle à la relance économique , même si elle soulève des inquiétudes, Journal de Montréal, 30 avril)
 
 
 
 La réouverture se faisant conditionnellement au respect des mesures prescrites par la Direction de la Santé publique(distanciation sociale, masques et probablement lunettes et visière , la menace de ces gens venus de l'extérieur semble limitée. 
Devant de telles affirmations, que dire sinon qu'il faut saluer la belle solidarité qui caractérisent les Québécois et qu'il fait bon vivre au Québec.  Seule attitude possible pour les Montréalais et les Lavallois, demeurés solidairement chez eux et laisser se débrouiller les ressortissants de ces régions dont certaines dépendent du tourisme ou de vacanciers propriétaires de chalets. Ces ressortissants apprendront ainsi que la solidarité est une route à deux voies, déplaise à Gilbert Pilote.