Friday, May 31, 2019

Une guerre de cent ans


Après l'attentat de Lyon, le  24 mai dernier, les Français et les Occidentaux sont en droit de se demander quand ils en auront fini avec l'État islamique .  
Le responsable de l'attentat de Lyon ayant déclaré avoir fait allégeance  à l'État islamique (Colis piégé à Lyon: le suspect avait prêté allégeance au groupe EI, Le Devoir, 30 mai).
 
 

La fin de l'État islamique a été annoncé triomphalement, et prématurément, par les Forces démocratiques syriennes ont annoncé la « totale élimination du soi-disant califat « alors qu'elles brisaient la résistance des dernières défenses de l'État islamique dans le village de Baghouz » (Trump et la Force djihadiste annoncent la fin de l'État islamique en Syrie, Le Figaro, 23 mars). Annonce reprise par Donald Trump et Emmanuel Macron.  Probablement trop heureux d'avoir réduit la manifestation la plus visible de l'islamisme radical.Trop heureux d'annoncer la « fin » de l'État islamique. Le président américain surtout semble ramener la lutte contre l'État islamique en Syrie à des affrontements de la Seconde guerre mondiale (toujours se demander si l'on est en retard d'une guerre, ce qui est le cas ici). Les combats de Syrie ne relèvent pas de la guerre conventionnelle, il s'agit d'une guerre idéologique, l'éradication de l'État islamique de la zone qu'il avait proclamé être le califat n'est qu'une étape de la guerre entre l'islamisme radical et l'Occident. Nous ne sommes peut-être pas engagés dans une Guerre de cent ans, mais il est certain que cette guerre n'a pas pris fin avec la phase syrienne de ce conflit et que nous vivrons encore quelques années avec la crainte d'autres attentats islamistes. Entrés en dormance l'État islamique se transformera et essaimera en métastates, prenant probablement la forme de  réseaux islamistes radicaux ou même d'individus radicalisées.Il encouragera un « terrorisme du pauvre » (attentats individuels, camion-béliers, etc.)  qu'il avait mis de l'avant en parallèle avec sa phase syrienne. 

Un cran au dessus de ce « terrorisme du pauvre », il ne faut pas pas oublier un groupe comme Boko Haram qui lui aussi recherche une implantation territoriale au Nigéria et se décrit lui aussi comme un califat et le terrorisme qui secoue le Sri Lanka. L'éradication de l'État islamique de ses bastions syriens ne doit pas faire illusion, pour paraphraser le général de Gaulle, l'Occident a gagné une bataille, mais il n'a pas gagné la guerre.

Wednesday, May 29, 2019

Le candidat idéal


Hassan Guillet, l'ancien Imam de la grande mosquée de Québec, sera candidat pour le Parti libéral du Canada (PLC)dans la circonscription montréalaise de Saint-Léonard-Saint-Michel. Les élections fédérales à venir s'ouvrent donc avec la traditionnelle chasse aux candidats,  les formations politiques doivent donc soigneusement choisir les candidats en fonction de leur curriculum vitae (formation académique, implication communautaire, expériences professionnelles, visibilité personnelle, absence d'affaires à caractère sexuel).  Propulsé à l'avant-scène dans la foulée de l'attentat à la grande mosquée de Québec, l'ingénieur de formation veut être un « bâtisseur de ponts», « il espère être capable d'agir comme « Bâtisseur de ponts » alors que les Canadiens et les Québécois sont plus divisés que jamais sur des questions comme l'immigration et la laïcité », le bâtisseur de ponts se transforme rapidement en sociologue et déclare: »Quand je suis arrivé au Québec, il y a 45 ans, on parlait de deux solitudes. Maintenant, on peut parler d'une multitude de solitudes. » Il n'aidera guère les choses en étant candidat pour le plus multiculturaliste des partis canadiens.  Bien que novice en politique, l'homme a déjà parfaitement maîtrisé le laïus du crédo Trudeau, sus à la vilaine laïcité souhaitée par la majorité des Québécois (Hassan Guillet veut-être un « bâtisseur de ponts, La Presse, 28 mai).  
 
 
 
Guillet n'aura aucune difficulté à prendre place au sein de l'équipe Trudeau, La Presse relate en effet que le nouveau candidat a prononcé son discours de victoire en français, en anglais, en italien et en arabe, il a même ajouté quelques mots en créole.  Plus multiculturel, tu meurs. Les journaux notent que Guillet est le premier candidat libéral à ne pas être issu de la communauté italienne dans la circonscription de Saint-Léonard-Saint-Michel, bel exemple soit dit en passant de politique ethnique.  Si les journalistes soulignent la présence d'une forte communauté italienne dans la circonscription, il néglige de souligner que cette dernière accueille aussi le Petit Maghreb. Un élément probablement étranger à la candidature de l'ancien imam. L'homme a toutes les caractéristiques du candidat idéal.

Sunday, May 26, 2019

Tenir hors de la portée des enfants


Difficile de ne pas penser à cette mise en garde en observant les développements de l'émission de télévision Passe-Partout (Télé-Québec).  Nous avons déjà parlé de cette nouvelle mouture de la célèbre émission de télévision, (voir « Mieux vaut commencer tôt, il n'y a pas de temps à perdre », 11 mai), poursuivant sur sa lancée, après le outing de Madame Coucou, l'émission poursuivra sur sa lancée en montrant des familles homoparentales. Selon Simon Boulerice l'un des auteurs des nouvelles émissions présente ainsi sa vision des choses: »C'était important pour moi de parler de parler de familleshomoparentales. J'en vois beaucoup (Simon Boulerice est ouvertement homosexuel précise l'article) et je trouve important de normaliser les choses, le plus possible. C'est important d'avoir accès à la diversité culturelle , sexuelle et corporelle. Dans le futur, j'aimerais vraiment ça qu'on montre la diversité corporelle dans l'émission. C'est mon souhait » (Passe-Partout et la diversité, Journal de Montréal, 24 mai). Tout à sa volonté de « normaliser les choses »,  et de parler de diversité, pourquoi tergiverser et ne pas passer immédiatement aux familles transparentales. Simon Boulerice n'a pas peut-être pas réalisé que les enfants ont des yeux et des oreilles qu'ils peuvent découvrir d'eux-mêmes les diversités culturelles et  corporelle.  Avec la franchise spontanée et quelquefois cruelle qui les caractérisent, ils sont capables de souligner sa « diversité corporelle »à une éducatrice ou à une enseignante ou sa « diversité culturelle » à un jeune compagnon de jeu. Mais là d'ailleurs n'est pas l'objectif « pédagogique » de Passe-Partout, c'est la diversité sexuelle qu'il faut mettre en valeur dans la représentation du Québec d'aujourd'hui qu'est devenu Passe-Partout. Nous n'avons décidément pas les Boîte à surprise de notre jeunesse. Une émission à mettre hors de la portée des enfants.
 
 

Saturday, May 25, 2019

Ils n'ont pas cessé de le dire


Les responsables de La Meute ne cessent de proclamer depuis la constitution de leur organisation, qu'ils s'opposent à la progression de l'Islam dans notre société. Ils se sont d'ailleurs donnés la peine de l'écrire sur leur site Internet: « La Meute est un mouvement citoyen qui désire rassembler ceux qui sont inquiets pour l'avenir de nos enfants et de nos terres face à la montée de l'Islam radical qui, lui, désire voir la charia avoir préséance sur toutes autres lois ». La page d'accueil du site web de La Meute précise que cette dernière entend « symbolisez notre identité ».

 
Certes personne n'est tenu de ce fier au site web d'une organisation pour en saisir les tenants et aboutissants.  Une organisation est beaucoup plus que ses seules pages Web.
Rapidement taxée de n'être qu'une organisation d'extrême-droite, qualification rapide et abusive car en dehors de sa méfiance à l'égard de l'islam, La Meute n'a guère de programme. La Meute s'est certes retrouvée dans la rue pour des manifestations contre l'islam et l'immigration(notamment à Québec en août 2018) exerçant ainsi un droit fondamental, son image d'organisation extrémiste lui venant plus des manifestations de ses opposants antifas que des proposes des agissements de ses animateurs, toujours soucieux de s'en tenir à une ligne strictement légaliste (respect des directives policières lors des manifestations à Québec).

Pour les média mainstream, rien de cela n'a suffi, il fallait un « mécréant de service » pour montrer que le Québec n'était pas à l'abri des tentations populistes qui défraient la manchette en Europe, ces média ont littéralement sauté sur La Meute pour montrer que nous n'étions pas immunisés contre la tentation populiste et la méfiance à l'égard du « vivre ensemble ».

Grâce à deux chercheurs universitaires, il y a maintenant une pièce à ajouter au dossier, en effet Samuel Tanner, chercheur en criminologie comparée, (université de Montréal) et Aurélie Campana, professeur titulaire en science politique, (Université Laval) se sont intéressés pendant plus d'un an à La Meute en explorant la page « privée «  Facebook de La Meute d'octobre 2015 à septembre 2016 ainsi que pendant les jours qui ont suivi l'attaque de la grande mosquée de Québec en janvier 2017. (Le discours de La Meute disséqué à l'Université, Le Devoir, 22 mai)« Après avoir étudié les échanges au sein du groupe La Meute pendant plus d'un an, deux chercheurs n'ont observé aucun appel à la violence ou à des gestes illégaux , mais une banalisation « inquiétante » des stéréotype sur l'islam et du mépris envers les personnes de foi musulmane « La banalisation peut (c'est nous qui soulignons) affecter le climat social social et contribue à des actions nocives envers des groupes ou des individus telles que documentées dans les cas de crimes haineux à l'endroit des femmes et des membres de la communauté LGBT+ concluent les deux chercheurs.  À noter qu'au terme d'une année de recherche les deux chercheurs n'ont rien trouvé de tel relativement à La Meute, 


Dans le climat vaguement hystérique de dénonciation et de « Lutte »  à la l'extrême-droite des deux dernières années tels gestes illégaux n'auraient pas manqué de faire les choux gras des média mainstream et de tous les professionnels de l'antiracisme  peuplant les centres de lutte à la radicalisation. Rien de tel. Les chercheurs notent même : » Il faudrait d'ailleurs, selon eux, mener d'autres recherches pour voir si la banalisation du mépris à l'endroit des musulmans peut (c'est encore nous qui soulignons) être liée à des crimes haineux. » En définitive, rien à signaler sur le front, les média mainstream devrait donc envoyer à la corbeille déclarations et communiqués des Herman Debarice-Okomba (Centre de lutte à la radicalisation menant à la violence) de Montréal et autres oiseaux de malheur subventionnés. Sans gestes illégaux à se mettre sous la dent, les chercheurs se sont contentés d'analyser le discours de La Meute: « Sur le plan idéologique, l'analyse montre clairement que les membres sont surtout unis par une peur de « l'envahisseur islamique (...). La peur de voir une culture, ethnie ou histoire disparaître, notent les chercheurs est « courante » dans les discours d 'extrême-droite . Or La Meute s'inscrit  plus particulièrement dans le courant « vigilantiste» de l'extrême-droite, qui fait référence à leur rôle de gardiens autoproclamés de certaines valeurs , expliquent-ils. Les professeurs Tanner et Campana soulignent toutefois qu'à « aucun moment » il n'a été question d'actions illégales sur la page Facebook du groupe.Circulez, il n'y a rien à voir
Après ce travail universitaire peut-être les journaux finiront-ils par croire les animateurs de La Meute qui ne disent pas autre chose depuis les débuts de l'organisation.

Sunday, May 19, 2019

Nommer la chose


Il fallait bien en arriver là un jour à force de parler de racisme systémique et de diversité. La proposition vient de la « table sur la diversité (Table dont le nom est en fait la Table sur la diversité, l'inclusion et la lutte contre les discriminations) créée par l'administration Plante: »La Table sur la diversité souhaite prendre le taureau par les cornes pour assurer une meilleure représentation de la diversité montréalaise au sein de l'appareil municipal , réputé très blanc.» (Montréal: des mesures coercitives préconisées pour l'embauche des minorités, Huffpost Québec, 17 mai).Craignant peut-être que le message ne soit pas compris par ledit appareil municipal la Table « préconise des mesures coercitives et une plus grande imputabilité des gestionnaires lors d'embauches et de promotions , sans toutefois préciser des pénalités spécifiques.» Il ne manque que le mot quota dans cette proposition, car c'est bien de cela qu'il s'agit. La Table n'a pas osé le mot probablement parce qu'elle a compris que les Montréalais (et les Québécois) demeurent attachés à l'idée d'embauche sur la base du mérite et de la compétence et qu'ils tiennent aussi à ce que la fonction publique municipale demeure ouverte à la majorité « blanche » et quelle ne devienne pas la chasse gardée des minorités raciale ou sexuelles. Probablement pour éviter que la Ville de Montréal rate ses cibles de diversité et que les cadres municipaux saisissent mal le message, la Table s'assure de préciser de quels groupes il est question: ses groupes cibles sont les «minorités visibles , minorités sexuelles, personnes handicapées, autochtones». « La table soutient que des moyens coercitifs et incitatifs doivent être mis en place pour « éliminer les « blocages administratifs structurels ». 
 
 
 
Contactée par le Huffpost Québec, Mme Pierre précise qu'elle souhaite que l'atteinte des objectifs soit comprise dans l'évaluation annuelle des cadres. « Ça pourrait être une condition aux promotions», souligne-t-elle (Myrlande Pierre, , NDA). Placés sous un tel joug, les cadres municipaux devront bien comprendre qu'ils ont le choix entre demeurer au bas de l'échelle ou «faire dans la diversité». L'appétit venant en mangeant la Table aimerait jouer les Moïse conduisant le peuple élu vers la Terre promise, en effet: »La Table aimerait aussi que la Ville étende le bras en dehors de la fonction publique en demandant que les entreprises qui obtiennent des contrats se dotent de politiques favorisant la diversité. » Nous ne somme heureusement pas dans une économie centralisée ou une telle proposition trouveraient probablement preneur auprès des décideurs politiques. Ce que nous pouvons craindre toutefois c'est que certaines entreprises pour être bien vues plient le genou et fasse valoir qu'elles ont spontanément adhéré aux propositions de la Table. 
 
 
 
On peut aussi craindre que, par contagion, les mesures proposées par la Table ne gagnent la Communauté municipalité de Montréal (CMM) cet organisme de gestion régionale des services à la population de la région urbaine (aménagement du territoire, développement artistique et culturel, équipements, infrastructures, services et activités à caractère métropolitain). La CMM compte 82 municipalités et plus de 4 millions d'habitants, dont la patronne en est la très diversitaire et inclusive mairesse de la Ville de Montréal. La CMM étendant ses ailes bien au-delà de l'Île de Montréal, elle pousse ses tentacules vers la Montérégie (Boucherville, Brossard, Beloeil), les Basses-Laurentides (Mascouche, Lachenaie , Rosemère) et Lanaudière (Repentigny, Charlemagne, l'Assomption). Si un jour cela devait être acquis, il faut redouter un effet d'entrainement pour Laval et Longueuil déjà membres de la CMM, aussi bien dire que la majorité du Québec vivrait sous l'empire des mesures proposées par la Table. Il faudra avoir Mesdames Plante et Pierre à l'Oeil, alors que les travaux de la Consultation  montréalaise sur le racisme systématique se sont mis en branle, le 15 mai.     
 
 

Le silence est d'or.


L'historien qui se penchera sur les travaux de la commission parlementaire sur le projet de loi 21(P.L. 21), devra s'assurer d'être bien assis devant l'assaut de couleuvres qu'il devra étudier.

Après la comparaison du P.L. 21 avec l'homophobie (dixit Manon Massé) et celle du voile islamique avec la cigarette de Lucky Luke (dixit Nadia El Mabrouk et le « on n'a pas l'air d'une société décente » de Gérard Bouchard, , il lui faudra encore endurer les propos de Gabrielle Bouchard, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), lors de son passage en commission parlementaire, Cette dernière s'est fendue de bien curieuses affirmations, « Madame » Bouchard a notamment déclaré: «l'État n'a pas à émanciper les femmes de force », poussant le bouchon un peu plus loin, elle affirme: «au Québec, il y a des féministes croyantes et des athées réactionnaires. Combien de féministes croyantes ont activement participé aux mouvements féministes au Québec? Pensons par exemple à ces féministes chrétiennes qui luttent pour pour le droit à l'avortement libre et gratuit (nous demandons à voir). Pensons à toutes ces féministes musulmanes qui, en tant que membres de la FFQ se battent pour les droits de toutes les femmes au quotidien(nous demandons à voir, là aussi). (...)Il n'y a aucune raison de croire que de réprimer une femme croyante est un acte féministe et émancipatrice. » ( Laïcité: «On est en train de légiférer un plafond de verre », dénonce la FFQ, La Presse, 16 mai). Après ces déclarations quivont dans le sens de cet islamo-féminisme qui semble être devenue le credo d'une fraction importante du féminisme occidental. « Madame » Bouchard va un peu plus loin dans la complaisance avec l'islamisme.
 
 
 
« Par ailleurs, la FFQ croit aussi que le gouvernement a une part de responsabilité dans l'émergence de nouveaux groupes d'extrême-droite.» « Le législateur ne peut nier la responsabilité qui est la sienne dans la légitimation de ces et [de] leurs idées lorsqu'il décide d'instituer dans un texte de voila discrimination sur une base religieuse(...).Le document rappelle d'ailleurs le drame de la grande mosquée de Québec. « Nul besoin de rappeler que c'est au Québec, le 29 janvier 2016, qu'un Québécois a assassiné froidement six personnes de confession musulmane en raison de leur seule appartenance religieuse.(...)» (La fédération des femmes du Québec, contre le projet de loi 21: C'est nos corps, c'est nos choix, Journal de Montréal, 16 mai).  « Madame Bouchard» n'a visiblement pas peur des affirmations tendancieuses en associant ainsi la Coalition Avenir Québec (CAQ) a des groupes d'extrême-droite, pour un peu elle affirmerait  que les Québécois en élisant majoritairement la CAQ en octobre dernier ont démontré qu'ils étaient eux-mêmes d'extrême-droite.  Il faudrait que « Madame » Bouchard apprenne à se taire, à trop parler , elle dilapide le peu de crédit qui pouvait lui rester à elle et à la FFQ après la prise position sur la prostitution comme travail légitime pour les femmes lors de son Assemblée générale extraordinaire en octobre dernier.

Wednesday, May 15, 2019

Ils partiront... pour ne plus revenir?


Les inondations inhabituelles du printemps 2019 auront touchées une partie significative du Québec habité.  De la Beauce à Laval, de la Montérégie à Gatineau, il y a peu de Québécois qui ont été en mesure de garder les pieds au sec. Les citoyens et services publics ont rapidement été débordés, Le réflexe, comme pour la crise du verglas a donc été de faire appel aux Forces armées canadiennes. Celles-ci ont déployé sur le territoire québécois, soldats, matériel lourd et véhicules blindés légers pour venir en aide aux sinistrés. Aide appréciée par les sinistrées et les municipalités touchées par la crue des eaux. 


 
Pour tout Québécois nationaliste, la présence des Forces armées canadiennes dans nos rues ne peut être vue que comme un irritant et rappeler les fâcheuses images d'octobre 1970 (Inondations: L'armée restera plus longtemps pour le nettoyage, Journal de Montréal,13 mai). Peut-être la crise des inondations de 2019 devrait nous conduire à une réflexion allant au-delà du rehaussement de certains digues. Peut-être pourrions-nous réfléchir à un « Maître chez nous » dans les situations d'urgence.  Est-il possible que le Québec puisse être autonome dans ces situations et ne plus recourir aux forces armées canadiennes?

Il faudrait à cette fin dresser d'abord un inventaire des éléments disponibles déjà à l'oeuvre sur le terrain, corps policiers, services d'incendie, cols bleus municipaux, Sécurité civile et Hydro-Québec et les placer dans de telles situations sous l'autorité d'un Ministère de l'intérieur à créer à partir du Ministère de la Sécurité publique. Il faudrait aussi à cette fin faire l'inventaire des véhicules nécessaires (béliers mécaniques, rétrocaveuses, camions lourds appartenant au gouvernement ou aux municipalités dans de telles circonstances et faire en sorte qu'ils constituent un seul parc automobile géré par le ministère de l'intérieur. Il est possible d'envisager l'acquisition d'hélicoptères qui pourraient être laissés à la Sureté du Québec en temps normal. La constitution de cette Force d'intervention rapide civile ne devrait pas provoquer de crise constitutionnelle. Seraient aussi mis à contribution, les étudiants en techniques policières et ceux de l'école nationale de police de Nicolet, mobilisables aussi les étudiants-pompiers  de l'Institut de protection contre les incendies  du Québec (à l'école Saint-Maxime de Laval). Dans un esprit national et sur le modèle des pompiers-volontaires des petites municipalités. Cette Task Force pourrait être placée à la disposition des municipalités sur demande en cas de catastrophes naturelles (inondations, verglas, feux de forêt). Task Force qui, dans un esprit de participation civique, devrait être ouverte aux volontaires civils désireux de mettre l'épaule à la roue, volontaires avec formation initiale (premiers soins, évacuations des sinistrés, etc.), période de rappel durant des week-end et des vacances estivales encadrés par les responsables de la Force d'intervention rapide ces volontaires n'auraient probablement pas de difficultés à démontrer leur utilité lorsqu'il s'agit de remplir des sacs de sable et de d'élever des digues autour des propriétés menacées. Ainsi organisé, nous pourrions être en mesure de ne pas les revoir dans nos rues les Forces armées canadiennes et les voir effectuer une opération de relations publiques à nos frais.

Date de péremption?


Faudra-t-il envisager l'adoption d'une date de péremption pour les intellectuels après le passage en commission parlementaire de Charles Taylor, Gérard Bouchard et Guy Rocher (Laïcité: Guy Rocher appréhende une reconfessionalisation de l'école publique, Le Devoir, 14 mai). Le sociologue bien connu appuie de toute façon le Projet de loi 21 (P.L. 21), ce sont ses motifs qui surprennent. Si le projet de loi sur la laïcité de l'État n'est pas adopté, Guy Rocher craint une« reconfessionnalisation tranquille de l'école publique québécoise ». il déclare : » Moi, mon inquiétude , c'est plutôt que, si on adoptait parce projet de loi, on reste dans une dynamique très inquiétante pour l'avenir , c'est à dire qu'on reconfessionalise tranquillement l'école publique les institutions publiques (...) Si on permet que des signes ostentatoires soient portée par des personnes, on pourrait aussi bien permettre que des crucifix s'installent.  Le sociologue voudra bien nous expliquer dans quel segment de la population québécoise , il voit se regrouper les «réinstallateurs» de crucifix et dans quels antres se réunissent ces dévots surgis de la Grande Noirceur. Rien dans l'église catholique du Québec, n'annonce une telle Réaction, et ce ne sont pas des prélats comme Mgr Christian Lépine à Montréal et Mgr Cyprien Lacroix à Québec qui amorceront une telle réaction , trop occupés de toute façon qu'il sont à courir les commémorations oecuméniques suite aux événements de la Mosquée de Québec. il n'y a pas de Revival Catholique en marche. C'est moins le retour en force du catholicisme que craint Guy Rocher que la montée en puissance de l'Islam. La seule religion au Québec actuellement susceptible de « reconfessionaliser » l'école publique, l'islam à mesure  qu'il imposera sa présence par le nombre se fera de plus en plus arrogant dans ses demandes (menus des cafétéria scolaires, stricte séparation des garçons et des filles dans les cours d'éducation physique, black out possible pour l'enseignement de la musique, fin peut-être de la mixité dans les écoles). Aurions-nous eu les débats sur la Charte des valeurs, sur le Projet de loi des libéraux (P.L. 62) Projet de loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'Eté et visant notamment les demandes d'accommodements pour un motif religieux dans certains organismes (reconnaissons au moins au gouvernement caquiste le mérite de la concision), si nous n'avions au Québec que des chrétiens, quelques bouddhistes et disciples de Khrisna? Poser la question , c'est y répondre.





Guy Rocher ajoute: » Si une religion se veut plus visible , les autres ne sont pas obligées d'accepter cela. C'est le problème de la religion d'être visible» Pour Guy Rocher, le projet de loi « n' est pas une loi anti-islamique ou contre l'Islam. Il se trouve que la religion qui est visible , c'est l'Islam. Il y a 40 ans , la religion qui était visible, c'était le catholicisme  [...] par les soutanes, par les cornettes , par les crucifix, par tout! Nous avons évolué vers un système d'institutions publiques neutres ou, justement nous préconiserons l'égalité entre toutes les religions, l'égalité de traitement«. On regrettera que par de tels propos, un homme intelligent comme Guy Rocher place sur le même pied toutes les religions et celle qui est constitutive de notre identité nationale (celle des soutanes, des cornettes et des crucifix, justement).
 
 

Le journaliste du Devoir note un fait curieux, « La semaine dernière, Gérard Bouchard avait mis au défi l'auteur du projet de loi 21, Simon Jolin-Barrette, et par ricochet son ami Guy Rocher de lui présenter au moins une preuve que le port de signes religieux par un enseignant a des effets négatifs sur les élèves de sa classe. M. Rocher a admis mardi avant-midi ne pas disposer de telles preuves. « Parce qu'on ne sait pas , il faut pratiquer ce qu'on appelle le principe de précaution », a-t-il fait valoir. » Il fut un temps ou, un intellectuel dans une telle situation aurait fait sien, le « principe de silence. À bien y penser, la date de péremption devrait aussi s'appliquer à toutes nos « donneuses de leçons » comme Jeannette Bertrand qui comme Guy Rocher est en piste depuis trop longtemps.

Sunday, May 12, 2019

C'est ainsi que s'écrit l'histoire


Le Devoir se penche sur l'Afrique du Sud (Les défis de l'Afrique du Sud, Le Devoir, 10 mai), la journaliste Sylvie St-Jacques, nous sert tous les poncifs BCBG sur l'Afrique du Sud post-apartheid.  Elle procède chronologiquement et ouvre donc le ban avec un rappel des élections de 1994: »En 1994, les Sud-Africains ont formé des files d'attente s'étirant sur plusieurs kilomètres devant les bureaux de scrutin des premières démocratiques du pays. Lors de ce jour historique associé au miracle politique sud-africain, ils ont élu à 62, 6% Nelson Mandela .» Les lendemains ont déchanté et la journalistes ne peut s'empêcher de noter que «(Aujourd'hui) le pays de Nelson Mandela vit certes avec d'abyssales disparités sociales et raciales, un taux de chômage de 25%, une croissance stagnante et une jeunesse désillusionnée . Mais c'est aussi un pays qui jouit d'une forte société civile , un pays doté d'une constitutions des plus avant-gardistes et riche d'une vie culturelle en ébullition.»Saisissant l'archet de son violon, elle écrit: «En 40 ans de journalisme, l'investiture de Nelson Mandela demeure le plus grand jour de ma carrière « , affirme la journaliste québécoise Lucie Pagé, qui évoque le souvenir d'avoir assisté au discours inaugural dans la section VIP de l'Union Building :»Ce jour là, nous n'étions ni de droite, ni de gauche , ni des capitalistes, mais plutôt tous des êtres humains.» C'est au prix d'une bonne dose de naïveté ou de mauvaise foi qu'il fallait oublier en cette journée certes historique, le passé de violences que traînait l'African National Congress (ANC )de Mandela,  pas simplement contre le gouvernement et les forces policières sud-africaines ce qui peut se comprendre dans le cadre d'une lutte pour le pouvoir, mais une violence entre Noirs, les agressions répétées contre les Zoulous et la lutte entre l'ANC et l'Inkhata de Mangoshutu Buthelezi (la  BLacks on Blacks violence de l'époque).  Madame St-Jacques ne pipe mot de Winnie Mandela et des exactions du Mandela United Football Club. Toujours au violon, elle cite encore Lucie Pagé au sujet de cette journée historique: »C'était extraordinaire d'être là pour voir celui qui avait passé sa vie en prison tendre la main au chef du parti qui avait détruit sa vie l'inviter à bâtir ensemble un pays, dans un contexte sans violence. La nation arc-en-ciel qu'est aujourd'hui l'Afrique du Sud , on la doit à Nelson Mandela. » L'histoire est écrite, Le Messie est descendu une seconde fois sur Terre, seul hic, il est reparti prématurément.
 
 
 
On appréciera , la discrétion de Madame St-Jacques sur les motifs ayant amené Nelson Mandela (a) passé sa vie en prison, il a tout de même trouvé le temps avant son incarcération de faire ses études de droit et de devenir avocat dans la très raciste Afrique du Sud. Madiba ne s'était pas rendu coupable d'un vol à l'étalage du vol ou du vol d'une voiture. Pas un mot sur le procès de Rivonia (les inculpés sont accusés d'avoir préparés une révolution violente et d'avoir à cette fin envisagé la préparation d'engins explosifs en vue de tenter de réaliser un coup d'État qui aurait conduit à l'instauration d'un régime communiste en Afrique du Sud, nous sommes alors en pleine Guerre froide et l'Afrique du Sud jouait un rôle géopolitique important pour l'Occident et comme fournisseur de métaux précieux). Les activités terroristes de Mandela se sont déroulées dans le cadre des activité du Omkhonto we Sizwe (le fer de lance de la nation) la branche militaire del'ANC, mutisme de Madame St-Jacques sur cette question, pour elle, il semble normal qu'un parti politique dispose d'une branche militaire, c'est le cas des partis révolutionnaires, pas celui des partis démocratiques; parti révolutionnaire, c'était bien ce qu'était alors l'ANC, vocation confirmée par les liens étroits unissant l'ANC et le Parti communiste sud-africain de Joe Slovo. Apprécions aussi le mutisme de Sylvie St-Jacques sur la violence des Sud-Africains à l'égard des travailleurs immigrés zimbabwéens et mozambiquais. Mutisme aussi sur la violence endémique qui règne en Afrique du Sud, rappelons les propos de Lucie Pagé qui déclarait »: la nation arc-en-ciel qu'est aujourd'hui l'Afrique du Sud, on la doit à Nelson Mandela . » Une Afrique du Sud qui est de moins en moins arc-en-ciel à mesure que passe le temps , silence radio sur le « Tue le boer « le chant repris par la Ligue de la Jeunesse de l'ANC et la propagande que fait cette dernière pour une réforme agraire inspirée par celle de Robert Mugabe au Zimbabwe, avec expropriation sans compensation des fermiers blancs et fort probablement exode de ces derniers au risque d'affamer le pays. 
 
 
 
Un article ne fait pas l'histoire d'un pays, mais celui-ci regroupe tout les éléments qui deviendrons le vulgate de l'histoire de l'Afrique du Sud en Occident, innocence de Mandela et incarcération arbitraire de ce dernier, transition harmonieuse grâce à ce dernier, «nation arc-en ciel»voulue par Mandela, trahi par ses successeurs Mbeki et Zuma, plombé par le Poids économique des derniers Blancs .

Saturday, May 11, 2019

Mieux vaut commencer tôt, il n'y a pas de temps à perdre


À ceux qui pouvaient se demander pourquoi ramener à l'antenne une émission comme Passe-Partout, un épisode récent de l'émission apporte une réponse. Le personnage de Madame Coucou, la voisine racisée de Cannelle et pruneau a accouché, la voisine a présenté le poupon à Cannelle et Pruneau, Huffington Post Québec présente ainsi la chose:» Elle leur a montré comment bien tenir le nouveau-né tout en glissant quelques mots sur le long processus d'accouchement, déclarant alors sa gratitude envers Dorine, son amoureuse, qui avait été là pour l'accompagner. 
¨Dorine, c'est son papa? » a aussitôt demandé Pruneau.

Ce à quoi madame Coucou a répondu qu'elle et Dorine étaient toutes les deux les mamans de Cachou. Depuis son retour en ondes, Passe-Partout fait un excellent usage des segments consacrés à l'univers de Canelle et Pruneau pour aborder certains sujets de la manière la plus simple et efficace qui soit.


L'idée étant évidemment ici de rendre naturel aux yeux de l'enfant ce qui pouvait considéré marginal il y a quelques décennies , voire quelques années. C'est ce que les scénaristes ont su faire de belle façon avec cette caractéristique de madame Coucou, résumée et expliquée en l'espace de seulement trois répliques », tout va bien dans le monde imaginaire des Calinours, pas un mot sur l'éducation et le développement de cet enfant sans père, surtout dans la communauté de madame Coucou, communauté que l'on suppose être la communauté haïtienne.

Quelque lignes plus haut, le journaliste note: «La nouvelle mouture de Passe-Partout a franchi une autre étape dans sa représentation du Québec d'aujourd'hui en révélant dans l'épisode diffusé ce lundi 6 mai, sur les ondes de Télé-Québec que madame Coucou est lesbienne.» («Passe-Partout» aborde simplement l'homosexualité de madame Coucou, 7 mai). Il faudrait prévenir Télé-Québec que nous sommes en 2018 et que la chaîne traîne un peu la patte,  faudra-t-il attendre la troisième mouture de Passe-Partout pour apprendre aux petits auditeurs de l'émission que madame Coucou est trans genre ou qu'elle a ses enfants grâce à la GPA. 
(paradoxalement, à travers toute cette volonté de rééduquer les enfants, c'est la réaction de Pruneau qui apparaît normale lorsqu'il s'informe si Dorine est le « papa », mais, Pruneau est probablement un fieffé réactionnaire qui a besoin d'être rééduqué, mission laquelle s'est heureusement attaqué Télé-Québec, le lendemains chantent pour les enfants et les familles LGBT du Québec.


Même légèreté au Journal de Montréal, le journaliste y écrit : «Madame Coucou a alors expliqué au jeune garçon et à sa soeur que Cachou avait deux mamans , une information qui a très bien reçue par les deux enfants. En présentant ainsi un personnage issu de la communauté LBGT, Passe-Partout donne la Chance aux enfants d'être exposés à plusieurs modèles de situations familiales. » ( un personnage célèbre de Passe-partout est gai, Le Journal de Montréal, 7 mai)
 
 

Friday, May 10, 2019

Manquer la cible

Le chroniqueur Richard Martineau manque joyeusement la cible dans sa chronique télévisuelle du 9 mai. L'homme nous a habitué à écrire des inepties (voir ce blogue « L'homme qui n'a rien compris», 1er mai, « démocrate de salon », 27 avril ). Dans sa chronique « Réveillez-vous» diffusée dans le cadre de l'émission Québec Matin, diffusé par le Réseau LCN, il déclare au sujet du philosophe Charles Taylor, co-auteur du rapport Bouchard-Taylor, rapport qu'il a désavoué en commission parlementaire dans le cadre de l'étude du projet de loi 21 sur la laïcité, prise de position prévisible depuis l'apparition de Taylor en février dernier lors des travaux de Québec solidaire dans le cadre de sa réflexion sur la laïcité, réflexion destinée au 15e Congrès national de la formation.  Prétendant synthétiser les propos de Charles Taylor, il déclare que les propos de ce dernier se résume en substance  à: «on a écrit n'importe quoi, oubliez, le rapport, ce n'était pas bon pantoute . Pour conclure par : « Pardon, il a été payé, combien pour cela? Oubliez le rapport , OK redonne le chèque». Utilisant le ton gouailleur qu'il affecte pour faire « populaire », Martineau manque la cible. Taylor n'a jamais dit que le rapport n 'était pas bon, il a plutôt conclu que les conclusions du rapport n'était peut-être plus appropriées. Si le Rapport répondait à la situation de 2007, il n'est peut-être plus pertinent aujourd'hui. Le philosophe reprochait à Jean Charest son inaction lors de son passage en commission parlementaire. À Martineau déclarant avec des accents populistes, sinon populaciers, «redonne le chèque», nous voudrions répondre que Charles Taylor a fait son travail et qu'il n'a pas à « redonner le chèque», si quelqu'un doit rembourser, c'est Jean Charest qui est resté assis inactif et n'a pas fait son travail pendant ces longues années au pouvoir, la même considération s'applique à Philippe Couillard.
 
 
 
Plus largement, le commentaire du sage Martineau, devrait nous faire réfléchir sur le travail de l'intellectuel en société. Le philosophe a été mandaté en 2007 pour étudier un contexte particulier (celui de la crise des « accommodements raisonnables », i.e. le Code de conduite d'Hérouxville), lui et Gérard Bouchard se sont penchés sur la situation au Québec à ce moment, fait une tournée du Québec, rencontré des dizaines d'intervenants avant de rédiger leur rapport.  Les deux hommes n'ont jamais prétendu avoir écrit un rapport aux conclusions universelles et intemporelles, les mêmes hommes écriraient peut-être un tout autre rapport aujourd'hui, un intellectuel honnête écrit dans un contexte, pas dans l'absolu. Faut-il rappeler à Martineau le vieil adage voulant que «Seuls les fous ne changent pas d'idées», personne n'a prétendu que Charles Taylor est fou, c'est le droit d'un intellectuel devoir sa pensée évoluée  lorsque le contexte change.

Thursday, May 9, 2019

Nouveau capitaine même cap?

Période pré électorale oblige, le Parti conservateur dévoile progressivement son programme, ainsi Andrew Scheer a-t-il détaillé ses engagements en matière de politique étrangère et de défense nationale (Scheer met en garde contre la Chine et tend la main à Israël, La Presse, 7 mai)devant le Conseil des relations internationales de Montréal(Corim). Il a déclaré: "Je compte fermement rejeter l'idée que le  Canada pourrait et devrait être neutres sur les grandes questions de notre époque.»Scheer oublie qu'il faut avoir les moyens des apolitiques et que sans ces moyens, il devra se contenter de prendre la pose comme Justin Trudeau. Le journaliste couvrant le l'évènement écrit : « Il a tracé la ligne entre « les démocraties libres «  et les régimes impérialistes, despotes et corrompus qui veulent déstabiliser l'ordre international fondé sur des règles.» Nous voilà rassurés le Canada continuera de jouer à la grenouille qui voulait être un boeuf et demeurera dans le Camp du bien (les « démocraties libres », les oligarchies seraient probablement plus juste).



 Puisque l'essence du politique est de désigner l'ennemi, Andrew Scheer ne nous fait pas languir: "Dans le climat actuel, je vois la montée de la Chine, la ré- émergence de la mentalité de la Guerre froide de la Russie ainsi que les États qui exportent le terrorisme et l'extrémisme comme les trois plus importantes menace à la sécurité et à la prospérité canadienne.» Scheer pourrait-il nous expliquer pourquoi le Canada a dépêché des soldats en Lettonie et en Ukraine dans le cadre de missions de l'OTAN et qu'il joue à une mauvaise reprise de la Guerre froide. Pour les États terroristes, on remarquera l'apparition de la prospérité canadienne dans les préoccupations de Scheer et son silence sur les politiques commerciales de l'administration Trump, de l'audace Monsieur Scheer, de l'audace. Nous voilà à tout le moins libéré de la menace du suprémacisme blanc, menace qui n'a jamais existé ailleurs que dans l'esprit de Chrysta Freeland. « Andrew Scheer s'en est aussi pris à la Russie et à son président Vladimir Poutine, qui ne peut plus agir en toute impunité". Il occupe aujourd'hui l'Ukraine, ce pourrait être les eaux articques canadiennes », prévient-il. On se prend à craindre un débarquement de l 'armée russe à Iqualut et l'occupation du Nunavut, au-delà de sa volonté de diaboliser la Russie et de dénoncer la ré-émergence de la mentalité de la Guerre froide de la Russie, Andrew Scheer pourrait peut-être laisser à  Chrystia Freeland son poste de ministre des Affaires extérieures. Il ne faut jamais négliger le poids de l'électorat ukrainien dans la vie politique canadienne, dénonçant le soutien de la Russie aux régimes iranien et syrien. La Russie et l'Iran estime-t-il, «  ont été ensemble les principales sources de perturbations de désespoir au Moyen-Orient.  Aux oubliettes l'État islamique, inquiétant problème de mémoire pour un homme qui prétend devenir Premier ministre du Canada.
 
 
Pour demeurer au Moyen-Orient, Scheer a appelé à « renouveler notre soutien à Israël et à son droit de se défendre elle-même. Il est navrant [disapointing] que le gouvernement actuel ait abandonné le support de principe du Canada à Israël. Le Canada doit être prêt et digne de confiance quand Israël devra compter sur son ami et allié démocratique.» Nous ne savons pourquoi nous avons l'impression d'entendre la « voix de son maître », impression renforcée lorsque Scheer s'engage à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et y déplacer l'ambassade du Canada s'il est élu. Voilà qui devrait plaire à l'électorat juif, électorats juif et ukrainien, voilà le secret pour gagner une élection au Canada. Il annonce sa volonté de resserrer les relations avec les États-Unis, accusant le gouvernement Trudeau d'avoir alimenté « la tension et la méfiance « entre deux pays»qui devraient être les deux plus grands alliés du monde». Le discours du parfait collaborateur, en somme. Sauf pour le déplacement de l'ambassade canadienne en Israël à Jérusalem, il est difficile de voir en quoi la politique Scheer sera très différente de la politique Trudeau.

Monday, May 6, 2019

Mauvaise conseillère


La colère serait mauvaise conseillère dit l'adage bien connu. Elle n'est pas la seule. La triste affaire d'une fillette de 7 ans décédée à Granby nous aura démontré que l'émotion , vraie ou factice, peut aussi être mauvaise conseillère. Cette triste affaire aura donné lieu à des débordements.  L'affaire est devant les tribunaux, ce qui n'a pas empêché François Legault de qualifier probablement sous le coup de l'émotion les parents de la fillette de « monstres» en mêlée de presse. Visiblement le Sub Judicie derrière lequel les politiciens se plaisent si souvent à se réfugier, ne tient plus. À l'Assemblée nationale, les parlementaires y sont allés d'une minute de silence,  nous pensions cet hommage réservé à ceux qui avaient combattu pour leur pays ou à ceux qui avaient apporté une contribution remarquable à l'avancement du pays. Après la minute de silence (j'ai rarement vu des moments d'émotion comme ça à l'Assemblée » a confié le ministre Bonnardel (Enfant martyre : les politiciens unis face au drame « , Le Journal de Montréal, 2 mai), Après la minute de silence, Legault a donné l'accolade à certains parlementaires (les photographes n'ont pas manqué d'immortaliser l'accolade François Legault-Manon Massé). Probablement pour ne pas être en reste et risquer pour passer pour un homme insensible, François Bonnardel, député de la circonscription de Granby et ministre responsable de l'Estrie, s'est fendu d'un « maintenant, c'est tout le Québec qui voudrait la serrer dans ces bras ». À un Bonnardel qui dote le Québec de bras, nous voudrions dire que nous souhaitons que quelqu'un lui colle le « pied du Québec » au cul pour le ramener à la raison.  Si le « pied du Québec » a encore de l'énergie nous pourrions lui conseiller de botter aussi le cul de Mario Dumont qui lui se fend d'une mélodramatique « lettre à un ange abandonné »  dans l'édition du 3 mai du Journal de Montréal. À l'un et l'autre nous voudrions dire « qu'il faut savoir raison garder», et à Bonnardel qu'il est élu pour gouverner le Québec et non pour jouer les thérapeutes. Aux uns et aux autres, il faudrait rappeler qu'il de s'agit pas d'une affaire d'importance nationale, mais d'un fait divers, triste certes, mais d'un simple fait divers. Nous finirons par paraphraser Tayllerand et écrire: « Tout ce qui est émotif est insignifiant ». Mais voilà, la presse et les chaînes d'information continue délaissant probablement à regret la couverture des inondations n'ont cessé de jouer la nouvelle en une et d'abuser de titres aux accents sensationnalistes du genre la « fillette martyre » et de répétitives allusions à Aurore l'enfant martyre. Difficile pour des politiciens de ne pas tenter de tabler sur la vague d'indignation populaire, une vague nourrie justement par le matraquage incessant des média. Un matraquage qui donne lieu à un déballage indécent d'informations qui devrait d'abord être entendues par le tribunal. Comme cela est de pratique courante courante pour certains journalistes fouille-merde, les proches de la famille ont été soumis à la question, la mère du père a été interviewée pour nous apprendre que son fils souffrait de problèmes mentaux et que sa nouvelle conjointe, la belle-mère, surnommée par les média , « La marâtre», des parents inaptes (Aurore n'est jamais loin elle a fait un retour notamment sous la plume de Richard Martineau,  «Aurore, 100 ans plus tard», Journal de Montréal, 2 mai). Nous avons aussi appris que le père entendait instruire sa fille à la maison, il aggrave son cas, malgré le fait qu'il n'ait que son Secondaire IV, dixit la mère, voilà une mère comme nous aimerions en souhaiter à tous les Québécois, rien d'étonnant avec une telle mère que le fils ne se soit pas montré capable de protéger sa fille, sa mère se montrant elle -même incapable de protéger son fils, Pour ces confidences, elle a reçu non pas pour un plat de lentilles, mais ses « cinq minutes de gloire » à la télévision. Des voisins aussi à la recherche de leur cinq minutes de gloire ont raconté que la fillette venait fouiller dans leurs poubelles la nuit pour se nourrir. Alors qu'un autre racontait lui que la fillette était venu frapper à sa porte en pleine nuit.  Que n'ont-ils fait quelque chose de pleurer en choeur les commères de village.



Au-delà de l'anecdotique, la population (les média en fait) et l'Assemblée nationale se sont lancées dans le procès de la Direction de la protection de la jeunesse(DPJ), une tête a déjà roulé, celle du directeur de la DPJ Estrie, Alain Trudel, a été relevé de ses fonctions. C'est Lionel Carmant , ministre de la Santé et des Services sociaux, qui en a fait l'annonce, le 2 mai, avec son air habituel de chevreuil surpris par les phares d'une voiture fonçant sur lui. Il a été fait mention d'une enquête publique et d'une enquête publique de coroner, Sonia Lebel, ministre de la Justice aura fort à faire pour concilier ces enquêtes et préserver l'intégrité du processus judiciaire. Certains députés souhaitent la tenue d'une consultation, des travaux parlementaires non partisans inspirés par ce qui s'est fait pour la commission « mourir dans la dignité ».  Voilà qui devrait légitimement inquiéter, car quel pourrait-être  l'objet d'une telle commission? Un indice se trouve peut-être dans une chronique de Denise Bombardier (La loi du sang, Journal de Montréal, 3 mai). Elle dénonce « la loi du sang » en termes bien sentis: «L'obsession pour la loi du sang, qui donne aux parents biologiques , même psychologiquement démunis, la primauté de la garde de leur enfants , doit donc être remise en question". Dans le même registre, on trouve, Josée Legault qui dans « L'omerta qui tue » (Le Journal de Montréal, 3 mai) parle elle de « milieu familial toxique », voilà l'ennemi, les parents biologiques et à travers eux, la famille traditionnelle, les «parents biologiques » cela sous entend un homme et une femme , un père et une mère en fait. On songe que l'objectif ultime de ces opposantes à la famille traditionnelle est le kibboutz ou le « ça prend un village pour élever un enfant ». Dans cette perspective, il faut craindre une DPJ pourvue de pouvoirs élargis pouvant plus facilement retirer un enfant à ces parents biologiques. Une fois de plus , les réactions de la classe politique québécoise confirment le jugement que portait Wilfrid Laurier sur le Québec au début du siècle dernier, lorsqu'il déclarait : » La province de Québec n'a pas d'opinions, elle n'a que des sentiments. »

Thursday, May 2, 2019

Au royaume de la Confusion



Y a-t-il un problème avec les cafetières du Journal de Montréal, la question se pose à la lecture de certaines chroniques de Richard Martineau (voir à ce blogue « Le démocrate de salon » et «L'homme qui n'a rien compris«). La maladie, si maladie il y a, touche maintenant Normand Lester, il en fournit une belle illustration avec sa chronique du 1er mai (Québec solidaire et les « idiots utiles » de la gauche).  Il ouvre sa chronique en écrivant :«Les menaces de violence pour empêcher Mathieu Bock-Côté  de s'exprimer sont révélatrices de la grande conversion de la gauche d'ici qui fait maintenant siennes les pratiques de la droite d'autrefois ». Normand Lester ne fournit aucune preuve de ce qu'il avance, Il faut comprendre que lorsqu'il parle de la « droite d'autrefois», il parle peut-être de la droite radicale des années 1930. 
 Épisode bien court et pas nécessairement représentatif de l'ensemble de l'histoire des droites occidentales.  


Présenté comme un journaliste d'enquête, Lester n'aurait probablement pas de difficultés à démontrer la « violence » des  partis conservateur britannique et canadien, du parti républicain américain, de l'Union pour la Démocratie française deValéry Giscard d'Estaing et de la démocratie chrétienne italienne. Sur sa lancée , Lester toujours dans son premier paragraphe écrit: « pour moi, cette affaire a des relents de la fameuse « loi du cadenas » de Duplessis qui interdisait l'utilisation de locaux par des organisations communistes. Et des autodafés nazis de livres d'auteurs qui ne leur plaisaient pas.  Réussir à passer dans le même paragraphe de Maurice Duplessis aux autodafés nazis, au royaume des confus, Normand Lester est roi. Le Roi Midas transformait en or tout ce qu'il touchait, Normand Lester transforme en confusion tout ce qu'il écrit. Sa chronique est chapeautée par une photographie d'un autodafé nazi. Normand Lester réussit l'exploit d'atteindre le point Goodwin avant même d'avoir écrit le premier mot de sa chronique. tout à sa prose, Lester continue en écrivant « Parallèlement , la gauche québécoise coagulée autour de Québec solidaire fait une culbute complète et renonce à la laïcité (Pourtant un de ses crédos) pour encourager le port du voile. On admirera ici, le passage de la « loi du cadenas» et des autodafés nazis à Québec solidaire, à la lecture des Lester, Martineau et Durocher, on pourrait craindre que les Gardes rouges de Québec solidaire n'envahissent les rues de Montréal, ainsi que de Val d'Or et Sherbrooke depuis le 1er octobre dernier, les chroniqueurs du Journal de Montréal devraient se barricader dans leurs bureaux de la rue Frontenac. 

Probablement convaincu d'avoir fait le tour du jardin Québec solidaire, Lester tient à nous prouver qu'il a des lectures plus exigeantes que les chroniques de Richard Martineau, il écrit: Le sociologue Robert Michels a montré comment les masses italiennes à la fin du XIXe siècle abandonnèrent l'Église catholique pour le socialisme . Après avoir pendant des siècles défilé, lors de la fête-Dieu, derrière des images du Christ et de la Vierge , du jour au lendemain le bon peuple s'est mis à marcher , le 1er mai, derrière des images de Marx et d'Engels . La vérité imposée d'en haut et les valeurs de solidarité de l'Église catholique avaient été reprises par les organisations marxistes.  Pour demeurer en Italie, faut-il conclure que les masses habituées à défiler derrière les images de Marx et d'Engels s'habituèrent sans grandes difficultés et sans états d'âme à défiler derrière les faisceaux, le marxisme et le socialisme préparent-ils le terrain du fascisme. Si nous demeurons dans la logique de Lester. Ce sont les mêmes Italiens qui ont voté massivement pendant des années pour la Démocratie chrétienne.  Ils ne faisaient que marcher derrière les images de Marx et d'Engels, ils n'en avaient jamais vraiment partagé les idéaux.  
Toujours à sa « sociologie à 5 sous », celle de Lester, pas celle de Michels qui est un sociologue plus sérieux que le chroniqueur, Lester ajoute, si ses lecteurs n'avaient pas compris,: « Ce que les masses européennes ont compris dans les années 1880-1890, nous au Québec , nous l'avons vécu entre entre 1960 et 1980. Le même transfert s'est effectué de l'Église vers l'idéologie socialo-communautariste, qui proposait une version laïque de la solidarité catholique et un paradis sur Terre plutôt qu'au-delà des nuages.  Mais la mentalité restait la même . Québec solidaire et ses partisans s'inscrivent  dans cette continuité(...). Pourquoi se fendre de néologismes (« L'idéologie socialo-communautariste ») et ne pas parler simplement de sociale-démocratie, une sociale-démocratie mise sur pied par les libéraux de Jean Lesage et Robert Bourassa et le Parti Québécois de René Lévesque, les uns et l'autre à des années lumière de Québec solidaire. 

Lester saute du coq à l'âne , preuve qu'il a épuisé ses munitions sociologiques et passe sans avertissement à un autre éclairage , il écrit : «Pour Québec solidaire et le Plateau, être de gauche est un brevet d'honnêteté et de compassion. Comment peut-on être aussi crédules et naïfs ?En Occident des grands partis socialistes et sociaux-démocrates ont été les plus corrompus et incompétents de l'après-guerre (affirmation un peu gratuite qui devrait être soutenue par la mention d'au moins une affaire en France en Italie ou en Allemagne de l'Ouest). Le parti socialiste et sa figure emblématique François Mitterand en sont de bons exemples. Première mystification , ce parti n'a jamais représenté la classe ouvrière. C'était la job du PC. Depuis sa refondation en 1971, le Parti socialiste constituait  un parti inter classes). Dans la phrase suivante, Lester rappelle qu'il a été correspondant à Paris. L'ancien correspondant de Radio-Canada à Paris pourrait-nous rappeler que tout corrompu et incompétent qu'il fut, Mitterand réussit à rouler dans la farine le Parti communiste qui entama une lente descente aux enfers dont il n'est pas revenu après le septennat de Mitterand, levant l'hypothèque communiste sur la vie politique française. 
Jouant les historiens, mais aussi malhonnête comme historien que comme sociologue, il écrit: « si on a la mémoire longue et qu'on remonte encore plus loin dans le temps , on se rappelle qu'en 1940, le groupe socialiste a la chambre des députés à voté à l'unanimité les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Le jeune François Mitterand a d'ailleurs été décoré de l'ordre de la Francisque pour services rendus à l'État collabo de Vichy. La longue mémoire à défaut d'honnêteté intellectuelle devrait commander à Lester de rappeler à ces lecteurs,  que la France qui était sortie exsangue mais triomphante de la Première guerre mondiale, venait de connaître la plus grande défaite militaire de son histoire et qu'une partie importante de son territoire était occupée par l'Allemagne (pour s'informer sur le contexte de cette défaite, nous recommandons la lecture de l'ouvrage de Jacques Benoist-Méchin, Les soixante jours qui ébranlèrent l'Occident), le Maréchal dans ce contexte difficile sut éviter la polonisation de la France (i.e. une occupation beaucoup plus dure) et préserver l'Empire .  Le « vainqueur de Verdun» apparaissait comme une alternative crédible au personnel politique largement discrédité  de la IIIe République.



 Normand Lester conclut en écrivant: "C'est Charles de Gaulle, un homme de droite, un général de surcroit , qui a sauvé l'honneur de la France et qui a été son plus grand président.  Oublié le fait que de Gaulle a quitté le territoire national lorsque les combats se poursuivaient encore, oublié le fait qu'il passa la guerre la guerre à l'abri à Londres, oublié le fait qu'il prêta la main à des opérations anti-françaises à Dakar, en Syrie et à Diego-Suarez, moins soucieux de l'honneur de la France que de son alliance avec Churchill et de son éventuel retour en France dans les bagages de Anglo-Américains. Oublié l'abandon de l'Algérie française, le rapatriement forcé de milliers de Pieds-noirs er l'abandon de milliers de harkis en dépit des promesses faites. Il faut plaindre les lecteurs de Norman Lester qui a défaut d'être informés sont proprement enfumés par le chroniqueur.