En 1989, le service canadien de
renseignement de sécurité (SCRS) a détruit des dossiers concernant
l'ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau au grand dam des
Archives nationales du Canada et des historiens.
Initiative qui soulève des questions,
Pourquoi le SCRS a-t-il détruit
ce dossier plutôt que de le remettre aux archives nationales? « Selon
Steve Hewitt , qui a raconté l'histoire des services secrets du pays,
cette mesure n'est rien de moins qu'un crime contre
l'histoire canadienne.(...) Le dossier sur Pierre Trudeau est l'un des
centaines de milliers de dossiers que le SCRS avait hérités dans les
années 1980 après la dissolution de l'ancien département de sécurité de
la GRC à la suite d'une série de scandales. Au
cours de la Guerre froide, le corps policier avait espionné un grand
nombre d'individus et d'organisations : universitaires, syndicalistes,
écologistes, pacifistes indépendantistes québécois(...). Certains
dossiers , comme celui volumineux de l'ancien premier
ministre du Québec René Lévesque, et ceux des anciens chefs
néo-démocrates David Lewis et tommy Douglas , ont été transmis aux
archives nationales. (La destruction d'un dossier sur Pierre Trudeau
par le SCRS étonne les historiens,
Le Devoir,15 juin). Le SCRS cherchait-il a protéger la réputation
de l'ancien premier ministre? Le choix de détruire ces archives est un
geste irréfléchi et ne peut qu'alimenter la machine à rumeurs. Que
pouvait contenir ce dossier que l'embargo
habituel de 50 ans n'aurait pas suffi à protéger? Il faut se replonger
dans l'atmosphère des années 1940 et 1950 pour essayer de trouver des
éléments de réponse et se souvenir que pendant plus de trente ans Pierre
Trudeau a fait l'objet d'une surveillance
par le FBI. Maccarthysisme oblige, les sympathies progressistes de
Trudeau et son voyage en Chine rouge avec son ami Jacques Hébert
n'avaient rien pour rassurer nos voisins américains. Si ce ne sont pas
les orientations politiques de Trudeau qu'il s'agit de
faire oublier, de quoi s'agit-il? replongeons encore dans les années
1940 et 1950, une question de moeurs?
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