Friday, February 26, 2021

Sus à nos libertés

 


Pour certains, la pandémie semble être un utile prétexte à s'attaquer à nos libertés. Nous avons eu droit au confinement, aux masques, au couvre-feu. N'étant visiblement pas en panne d'imagination, les adorateurs de la Santé publique semblent plancher sur un projet de «passeport vaccination». «Le ministre de la Santé publique Christian Dubé a confirmé jeudi en point de presse que le gouvernement évaluait cette possibilité, à l'instar de plusieurs autres pays du monde. «Pour moi, un passeport vaccination digital, c'est tout à fait normal. On a des équipes qui sont en train de regarder ça» a-t-il laissé entendre.[...] Un «passeport vaccinal» permettrait aux Québécois qui ont reçu le vaccin contre la COVID-19 d'assister à certains évènements ou d'accéder à certains lieux.» (COVID-19 : Québec envisage l'implantation d'un «passeport vaccination» » ( Journal de Montréal, 25 février)  Ce passeport vaccinal apparaît surtout comme une première étape vers la vaccination obligatoire. Ce passeport vaccinal permettrait de marquer et de stigmatiser définitivement les anti vaccins et au-delà de la fin du confinement et de la levée du couvre-feu, de s'assurer de leur condamnation à une forme subtile de confinement. Les interdire de séjour à certains évènements et dans certains lieux, n'est-ce pas les reléguer à la maison. Le ¨passeport vaccinal» pourrait porter d'autres mentions de nature sociale, ledit passeport pourrait faire mention que le «mauvais sujet» a aussi été vu dans des manifestations anti masques et qu'il a été actifs sur des forums anti masques. Sans compter un jour des mentions indépendantes de la crise sanitaire(ville ou région d'origine, opinions politiques, etc.) nous serions alors en présence d'un passeport intérieur  comme en connaissait l'Union soviétique et comme le passbook sud-africain. Une attitude à rapprocher des maires jouant aux potentats locaux (un comportement qui fait penser à Valérie Plante appelant les Montréalais à dénoncer leurs voisins en cas de rassemblements privés) et appelant de leurs voeux, l'établissement de barrages routiers. 
 

 
 
C'est ceux là mêmes qui doivent défendre nos libertés qui sont les premiers à les menacer et à courir sus à nos libertés.

Conseil des ministres, voici venu le temps des couples

 


François Legault vient de procéder à la nomination de Benoit Charette à titre de ministre responsable de la lutte au racisme, affirmant réaliser ainsi l'une des recommandations du Groupe d'action contre le racisme. La nomination de Benoit Charette a surpris: «On s'attendait à Nadine Girault ou Lionel Carmant. Mais un ministre responsable de la lutte contre le racisme n'a pas à être une personne issue d'une minorité, estime le premier ministre François Legault [...]. (La nomination de Benoit Charette accueille en demi-teinte , La Presse, 24 février). «Mercredi, François Legault a expliqué qu'il a eu des «discussions» avec Mme Girault et M. Carmant sur le sujet et qu'il a conclu que les deux ministres étaient déjà fort occupés. «Ce n'est pas parce que quelqu'un fait partie du groupe qui est victime que c'est nécessairement la personne la mieux placée pour lutter» contre le racisme, selon lui. En pensant ainsi et en mentionnant expressément Nadine Girault et Lionel Carmant (pour le racisme anti noir), François Legault  accrédite l'idée qu'il n'y a qu'un racisme et que subsidiairement le racisme anti blanc ne saurait exister. Dans ce combat, «on s'adresse entre autres aux personnes qui font partie des Québécois qu'on appelle Blancs ou de souche», «une minorité qu'on doit faire changer faire changer d'idée» a-t-il relevé. Pour ce que nous en sachions, les Québécois Blancs et de souche sont encore une majorité. La minorité qu'il évoque est peut-être constituée de la minorité plus éveillée, plus identitaire en un mot, Le premier ministre est aujourd'hui sur une corde raide; trop d'actions et une volonté trop empressée de «faire changer d'idée» ces «Blancs et de souche» pourrait provoquer un backlash et convaincre un nombre croissant de Québécois à se méfier des initiatives antiracistes. Ce que François Legault nous annonce c'est surtout une véritable «rééducation» des Blancs et et des «de souche» nous voilà prévenus, nous devons «changer d'idée». N'en déplaise à François Legault, cette «idée» est aussi mon identité et je ne compte pas en changer 
 

 
 
Il a choisi Benoit Charette parce qu'il «a le dossier à coeur», qu'il est «la meilleure personne pour faire reculer le racisme» et poser des actions rapidement». «En aucun cas la couleur de la peau ne doit être un argument pour disqualifier quelqu'un»a fait valoir de son côté Benoit Charette. Il dit avoir « une sensibilité à la base au sujet des relations interculturelles, notamment parce qu'il a déjà travaillé à l'étranger.
Sa conjointe est d'origine haïtienne et ses trois enfants sont métissés. Ils ont vécu «différentes expériences»au cours desquelles ils ont été victimes de racisme , de façon «subtile»ou «directe.» Nous voilà à l'heure des couples au Conseil des ministres.
Les prochains titulaires du ministère devront-ils présenter un(e) conjoint(e) racisée, un amant (il ne faut pas exclure l'hypothèse de la ministre responsable de la lutte au racisme ou une maîtresse racisée constitueront-ils une carte de visite suffisante, à défaut de quoi de quoi sera-t-il possible d'évoquer d'éventuels contacts avec  une «belle de nuit» pour prouver son «ouverture» à l'Autre. Que faut-il conclure de la «profondeur» (pour emprunter un terme au vocabulaire sportif) du caucus caquiste lorsque le premier ministre doit recourir aux services de son ministre de l'Environnement pour occuper ce nouveau maroquin ministériel

Tuesday, February 23, 2021

Rouge nostalgie



Richard Martineau revient aujourd'hui (22 février) à une idée qui lui semble chère. Il se demande en effet «Qu'est-il arrivé à la gauche?». «Savez-vous quel film je présenterais à mes étudiants si j'étais professeurs de sciences politiques? Sorry We Missed you, de Ken Loach (J'ai étudié trois ans en science politique et nos enseignants n'avaient pas le temps de nous présenter des films. Je leur dirais : « Vous voulez savoir quelles valeurs défendait la gauche avant l'avènement du mouvement Woke? Eh bien regardez ce film. ça c'est la gauche! La vraie gauche! La bonne gauche! La gauche telle qu'elle existait avant que le mouvement Woke ne trahisse ses idéaux et ne pervertisse son esprit. Réalisé par le valeureux Ken Loach , un militant de gauche de 85 ans qui n'a jamais trahi ses idéaux de jeunesse.[...]. Parlant d'idéaux de jeunesse, ceux de Ken Loach ne manquent pas d'intérêt, Loach a longtemps appartenu au parti travailliste, Le Labour britannique n'est pas une aimable version britannique  version du Nouveau Parti Démocratique, c'est historiquement une grenouillère ou s'agite des fractions plus radicales de la gauche britannique, Loach pour un a pris ses distances avec le Labour après trente ans pour rejoindre la Socialist Labour League devenue le Workers Revolutionary Party, trotkyste. 
 

 
 
Si c'est cela que Richard Martineau regrette, c'est la vieille gauche gauche marxiste qu'il regrette, c'est cela pour Martineau; «La vraie gauche!, la bonne gauche!»la «bonne gauche» du GPU, du Goulag et des intellectuels condamnés au silence (Richard Martineau devrait piocher la lecture d'Alexandre Soljénitsyne pour goûter vraiment les charmes de «la bonne gauche». Affectant quelquefois de jouer les libertariens, Martineau est surtout un libéral libertaire. Qu'attend Richard Martineau pour chanter les louanges de la Corée du Nord, denier refuge du stalinisme. Une prochaine chronique peut-être? Le mouvement Woke n'a rien trahi des idéaux de cette gauche, nous sommes toujours dans l'égalitarisme visant à faire disparaître les privilèges des nantis, ici les nantis sont les Blancs hétérosexuels, même misérabilisme avec les des Noirs, les racisés et les divers trans genres devenus des «des «damnés de la terre» de substitution. La race remplaçant ici la classe dans une guerre des races n'ayant rien à envier à la guerre des classes des bolchéviques.

Monday, February 22, 2021

D'ici et d'ailleurs, comme vous voudrez

 

La diversité pourrait lieu au développement d'un jeu divertissant: un jeu que nous pourrions nommer D'ou es-tu? Il est pour le moins amusant de voir les efforts médiatiques pour «placer» Farah Alibay, l'ingénieure aux commandes de l'astromobile (rover) de la mission Perseverance. Perseverance est ce robot qui a pour mission d'explorer, de photographier et de ramener des échantillons du sol martien afin de déterminer s'il y a des traces de vie sur la planète rouge. Mme Alibay est née à Montréal parents originaires de Madagascar (elle a vécu jusqu'à l 'âge de 13 ans à Joliette, notons que Madame Alibay n'a pas le type malgache, elle aurait plutôt le type méditerranéen). Revendiquant haut et fort l'appartenance de ce sujet d'exception, nous sommes témoins d'une amusante compétition pour savoir ce qu'est Farah Alibay. «Pour une grande partie de l'équipe, leur astromobile sophistiqué , la cinquième seulement à toucher sol de Mars est finalement arrivé sans encombre à sa destination: le delta de Jesero, qui pourrait avoir abrité de la vie dans le passé.[...] L'ingénieure en aérospatiale québécoise Farah Alibay fait d'ailleurs partie de l'équipe qui a pris les commandes de Perseverance dès son arrivée.» (À la conquête de la planète Mars, Journal de Montréal, 18 février).  Le fait que Farah Alibay soit québécoise ne fait pas l'unanimité. Pour Radio-Canada (télévision), Farah Alibay est sans surprise canadienne. La Presse jouant la carte de la prudence écrit: » Une ingénieure montréalaise , Farah Alibay est aux commandes de l'astromobile )(ou rover) Perseverance qui s'est posée jeudi sur Mars.» (une Montréalaise aux commandes de Perseverance  (La Presse, 20 février).  Cette compétition illustre bien la difficulté à «placer» les Canadiens, les Québécois et Montréalais de la diversité, nous nous contentons de savoir qu'il sont de la diversité. 



Sunday, February 21, 2021

Encore, Toujours et plus que jamais

 



La situation du français au Québec, et notamment à Montréal, inquiète. Alors que nous devrions nous attendre à ce que le premier ministre de la nation française d'Amérique joue un rôle de pointe dans le combat pour la défense, pas seulement la défense, mais surtout la promotion du français.
 

 
 
Ce n'est visiblement pas l'opinion de François Legault, peut-être grisé, par ses points de presse et quelques chroniques de l'obséquieuse Denise Bombardier, François Legault considère que la pandémie passe avant la défense de la langue française. ¨Je pense que l'heure actuelle, nous devons nous concentrer  sur la pandémie, car je suis toujours inquiet [de la situation]et il y a encore un important défi devant nous» a fait valoir jeudi François Legault.» (Déclin du français: la pandémie avant la langue, dit Legault, Journal de Montréal, 18 février). Le temps perdu ne sera pas repris, nous en sommes rendus au temps de l'action. Au Québec, il n'y a pas de cause plus importante que la défense de la langue française. Si François Legault n'est pas en mesure de marcher et de «mâcher de la gomme» en même temps, il faudra conclure qu'il n'est pas l'homme de la situation.
 

 
 
Depuis la Conquête, la défense de notre langue, de notre identité doivent être la priorité des nos autorités politiques et  ne pas souffrir d'être reléguée au second plan, même pour motif de pandémie. Ceux qui ont combattu contre la loi XVII du gouvernement ontarien en 1917, n'ont pas baissé les bras pendant la crise de la grippe espagnole. Ils doivent nous inspirer et inspirer François Legault. Un François Legault qui confirme son statut de nationaliste assez tiède et surtout, de nationaliste qu'apparaît surtout comme un nationaliste à temps partiel, un nationaliste qui préfère s'absorber dans l'insignifiant Popcorngate, à chacun ses priorités. Le fait de reléguer la langue française après la pandémie est déjà en soi inquiétante, non moins inquiétante; la façon dont François Legault aborde la problème. Pandémie ou pas, force est de constater que le projet de réforme de la loi 101 n'est pas encore ficelé. Le premier ministre a admis jeudi que les discussions se poursuivent quant aux moyens qui seront pris pour renforcer la Carte de la langue française. S'il n'est pas question d'étendre la loi 101 aux cégeps, le gouvernement caquiste étudie une autre avenue. «On veut, par exemple, que les francophones qui veulent perfectionner leur anglais puissent aller au cégep en anglais, mais on regarde la possibilité, il n'y a rien de décider encore, de limiter le nombre de places dans les cégeps anglophones» a-t-il précisé. C'est justement là que le bât blesse, pour ces centaines de francophones ou d'allophones «qui veulent perfectionner leur anglais», francophones ou allophones qui n'hésiteront pas par la suite à vouloir «perfectionner leur anglais» à l'université. La tâche de François Legault apparaît simple, refuser d'abord l'agrandissement du cégep Dawson, puis étendre la loi 101 aux cégeps en alternative, ramener le financement des cégeps anglophones au prorata de la population anglophone du Québec. Les idées sont là, il ne manque que le courage. Car aujourd'hui, plus qu'hier, le combat pour la survie et le développement du français, doivent être la priorité du gouvernement, encore, toujours et plus que jamais.

Saturday, February 20, 2021

Naïf ou idiot

 



«Alors que les crimes impliquantes armes à feu sont à la hausse dans certaines villes au pays, notamment à Montréal, le gouvernement Trudeau annonce une série de mesures visant à resserrer le contrôle des armes d'assaut et les armes de poignet à combattre l'influence et l'emprise des gangs de rue dans les milieux urbains,» (Ottawa présente son projet de loi, La Presse, 16 février ). Le projet de loi :«prévoit un programme de rachat volontaire des quelque 1500 armes à feu qui sont prohibées depuis mai dernier, lourdes pénalités pour ceux qui acquièrent des armes à feu sur le marché noir, nouveaux pouvoirs dévolus aux municipalités pour interdire les armes de poing: Ottawa veut agir sur plusieurs fronts en déposant le projet de loi C-21 pour contrer le fléau de la violence causée par les armes.» «Au lieu d'être obligatoire comme en Nouvelle-Zélande, le gouvernement Trudeau mise sur la bonne foi des propriétaires d'armes d'assaut qui sont devenues illégales l'an dernier de les remettre sur une base volontaire.» L'aspect volontaire de la remise des armes ne fait pas l'unanimité. «Philip Alpers, professeur associé à l'école de santé publique de l'Université de Sydney en Australie, affirme que que les études démontrent que les programmes volontaires sont «plus susceptibles d'échouer». M. Alpers mentionne que les principaux programmes de rachat d'armes en Australie et en Nouvelle-Zélande, qui non seulement interdisaient certaines armes à feu, mais incluaient des sanctions sévères pour ceux qui ne les rendraient pas . L'expert affirme que ce sont les sanctions «qui font la différence» dans ces deux pays. En rendant le programme volontaire, il devient «facultatif» ajoute-t-il»(Le rachat volontaire des armes à feu serait voué à l'échec, selon un expert, La Presse février). À bon entendeur, Salut . Non seulement, le projet de loi apparaît-il insuffisant, mais il déçoit déjà ceux qui réclamaient depuis des années une législation musclée afin de récupérer ces armes.  La proposition Trudeau déçoit: « Les familles de victimes de la tuerie de Polytechnique accusent le gouvernement libéral de « trahison totale: après que le premier ministre Justin Trudeau eut annoncé que le programme de rachat des armes d'assaut prohibé s'appuiera sur la bonne foi de leurs propriétaires au lieu d'être obligatoire. [...] Les familles des victimes de la tuerie de Polytechnique ont réagi avec colère en apprenant que le programme de rachat des armes d'assaut ne serait pas obligatoire. «C'est une trahison totale. Ma famille et moi avons lutté trois décennies pour faire interdire ces armes. Nous pensions avoir gagné à l'automne 2019 alors que les libéraux ont annoncé en grande pompe qu'ils allaient interdire et racheter toutes ces machines de guerre. Ils ont menti. Ils nous ont menti et ils ont menti aux Canadiens», a déclaré Suzanne Laplante -Edward, mère d'Anne-Marie Edward assassinée à Polytechnique en décembre 1989.» (Le gouvernement Trudeau accusé de «trahison»,La Presse,16 février). La volonté des victimes de Polytechnique et de leurs familles de demeure fidèles au souvenir de leur compagnes de classe ou de leurs filles est admirable, mais il ne faut pas oublier que nos devons à cette fidélité la création du coûteux et somme toute inutile registre des armes des armes feu. Tout ce que les victimes de Polytechnique et leurs familles ont réussi en définitive, c'est embêter chasseurs, tireurs sportifs et collectionneurs d'armes. Les opérations du crime organisé et des membres des gangs de rue ne souffrirent pas une seule minute de la création du registre des armes à feu. Un aspect de la question semble visiblement échappé au Gouvernement Trudeau, Le programme de rachat des armes à feu ne sera efficace qu'avec ceux qui détiennent des armes acquises légalement. Les armes acquises illégalement vont continuer de circuler sous le radar. Pourquoi ceux qui détiennent illégalement de tells armes se départiraient volontairement de leurs «outils de travail».  Plutôt qu'une loi qui s'avérera inefficace; pourquoi le gouvernement Trudeau ne s'est-il pas intéressé aux canaux par lesquels ces armes entrent au Canada; les spécialistes de la question identifient notamment les réserves qui chevauchent la frontière américano-canadienne  (Akwesasne et Kanesetake comme relais pour le Québec) comme portes d'entrée des armes illégales au pays.
 

 
 
Il est donc possible de conclure d'hors et déjà à l'échec de l'initiative du gouvernement Trudeau. Il faut se demander si Justin Trudeau est naïf ou idiot? Entre la naïveté et l'idiotie, j'incline définitivement pour l'idiotie.

Tuesday, February 16, 2021

Des résistants, mais pas de maquisards

 



Denise Bombardier s'est fendue récemment (lundi 15 février) d'une chronique sur le vent de conformisme woke qui souffle sur nos sociétés. 
Elle écrit: «Ceux qui ont compris que la rectitude politique devant laquelle nos sociétés occidentales se sont lâchement inclinées est une menace à la pensée doivent cesser de se taire» (L'avenir est aux résistants, Journal de Montréal, 15 février).
D'un ton résolu, elle déclare: »Non, le racialisme ne passera pas. Le courant woke qui le portera n'a rien à envier toutes les tyrannies intellectuelles dans sa manière, car il cherche à abattre des esprits libres. C'est pourquoi s'attaque avant tout aux lieux de la pensée, de la culture des médias. Faudra-t-il être héroïque bientôt pour résister aux appels à la censure, à l'exclusion, à la diffamation systémique, ces armes redoutables qu'utilisent les racialistes pour mettre K.-O. leurs ennemis.» 




Qu'il nous soient permis de diverger d'avis avec Mme Bombardier autant sur sa perspective que sur sa terminologie; ceux qu'elle dénonce se drapent déjà eux-mêmes dans les plis du drapeau de la Résistance, ne résistent-ils pas au «suprémacisme blanc» et au «Privilège blanc», à l'héritage de siècles d'esclavagisme et de racisme (afin de dissiper toute équivoque venant du vocabulaire auquel elle a recours, nous parlerons d'»esprits libres» plutôt que de résistants. Toute à son apologie de la Résistance et à sa volonté d'assimiler cette dernière a la Résistance française de la dernière guerre mondiale, Mme Bombardier ne peut pas ne pas ne pas avoir compris que dans sa perspective, Les « esprits libres» qui disent non à la vague wokiste, ne peuvent être que cantonnés dans les rôles des occupants allemands et des Français tenants d'une collaboration avec les Allemands, la Collaboration d étant ici une collaboration avec le«privilège blanc» et le «suprémacisme blanc».Ce changement complet de perspective invalide la réflexion de Mme Bombardier.  Autre angle mort dans la réflexion de Mme B, elle ne peut ignorer le fait qu'une partie de la Résistance française en dehors des grands centres, pris le maquis pour poursuivre son combat pour chasser l'occupant. Des maquis quelquefois constitués au début avec la bienveillante complicité des autorités de Vichy. Madame Bombardier ne peut ignorer que les résistants de 1942-1944 se transformèrent sans états d'âme en épurateurs inflexibles en 1944-45. Les évènements qui se déroulent sous nos yeux, nous condamnent à conclure ici que les épurateurs sont déjà dans nos murs. S'il est possible de comprendre le recours de Mme Bombardier au mythe de la Résistance française, toute à sa francophilie on imagine Mme Bombardier nourrie d'image héroïques, quoique un peu faciles et galvaudées (de l'Appel du 18 juin à la Libération de Paris, du sacrifice de Jean Moulin à l'entrée dans Paris de la 2e Division blindée du général Leclerc à la libération de Strasbourg). L'histoire de la Résistance française est encore un sujet rempli de pièges (quel y fut exactement le rôle du Parti communiste français)  Madame Bombardier aurait eu la main plus heureuse en évoquant la situation de l'ex Union soviétique et son totalitarisme et sa chape de plomb intellectuelle, en effet après la censure s'exerçant sur les médias sociaux, il n'y aura plus de maquis disponibles et la Résistance risque de s'éteindre faute d'oxygène. La Résistance devra accepter de n'être tôt ou tard qu'un discret samizdat limité à l'imprimante d'ordinateur et à la photocopieuse. Pour ceux qui disposerons encore du privilège de pouvoir détenir l'un et l'autre. Contrairement à Mme Bombardier , nous ne croyons pas que l'avenir appartienne aux résistants, l'avenir appartiendra plus probablement à quelques «esprits libres» clandestins se donnant de discrets signes de  reconnaissance et se rencontrant occasionnellement pour échanger librement et parler d'homme et de femme et non de parent 1 et de parent 2, pour s'échanger sous le manteau des exemplaires de leurs samizdats personnels peut être quelques livres mis à l'Index de la nouvelle religion wokiste. Il ne restera à ces «esprits libres» que le secret de leurs âmes, ce en quoi je veux croire que les Chrétiens familiers avec la prière intérieure disposeront d'un avantage. Souhaitons que Mme B réalise sa chance de disposer encore d'une tribune jouissant de la diffusion du Journal de Montréal, cela ne saurait durer.

Thursday, February 11, 2021

Le fond du baril

 


Le Canada a-t-il touché le fond du baril? Certains pourraient le croire en voyant les problèmes que le Canada éprouve à se procurer les doses de vaccin nécessaires pour immuniser les Canadiens contre la COVID-19. Ainsi le Canada a-t-il eu recours au Covax (cette organisme créé pour assurer un approvisionnement en vaccins aux pays du Tiers monde). Nous pouvons nous rassurer, si cette mesure ne devait pas suffire, le Canada sait maintenant q'il peut compter sur l'Inde fera «de son mieux» pour lui faire parvenir des doses de vaccin. « Le premier ministre de L'Inde, Narendra Modi, dit s'être engagé auprès de son homologue canadien Justin Trudeau à faire son possible pour envoyer des doses de vaccins contre la COVID au Canada. « Heureux d'avoir reçu un appel de mon ami Justin Trudeau. Je lui ai assuré que l'Inde  ferait de son mieux pour faciliter l'approvisionnement en vaccins contre la COVID que le Canadatente d'obtenir» a écrit le dirigeant indien fans un message publié sur son compte Twitter, mercredi midi.» (10 février). (L'Inde fera de «de son mieux»pour envoyer des doses au Canada, La Presse, 10 janvier). Si gouverner, c'est prévoir, il faut conclure que Justin Trudeau ne sait ni prévoir, ni gouverner.  En comptant ainsi sur l'Inde et surtout, en la sollicitant, il faut se résoudre à l'idée que le Canada vient de changer de ligue au niveau international, pas encore le Tiers-Monde, mais certainement pas une «puissance moyenne» occidentale, il faudra attendre la fin de cette crise pour voir si d'autres pays du G7 auront sollicités des pays comme l'Inde dans leur quête de vaccins.  Quoiqu'il arrive, Il faut envisager la réélection de Justin Trudeau; pour de nombreuses électeurs (des électrices, surtout), Justin Trudeau est jeune, il est beau (tous le goûts sont malheureusement dans la nature), il est surtout le fils de l'Autre. Ce qui pour un certain électorat est un laisser passer pour le pouvoir.
 

 

Tuesday, February 9, 2021

Une Église pour le Québec

 


L'Église catholique du Québec retrouvera-t-elle un second souffle grâce à des hommes comme Rodhain Kasuba:«Dans son église vidée de ses fidèles , Rodhain Kasuba ne désespère pas. Malgré les messes virtuelles, malgré les paroissiens emportés par le damné virus, «Je vis ce temps comme une bénédiction «proclame le curé gatinois. «La COVID, c'est une douleur, quelque chose de difficile. Mais ça invite à nous tourner vers l'essentiel» raconte-t-il d'une voix apaisante. L'»essentiel, c'est de redevenir «pertinent» auprès des démunis. «Nous aurons beau faire de belles liturgies, mais il faut que la liturgie nous amène vers des actions vers des actions concrètes.» «Je viens d'un pays ou les églises  sont remplies, remplie de monde, dit le Congolais d'origine. c'est beau, mais ça ne me parle pas vraiment plus beaucoup.Pour moi, une belle église  est une une église qui agit aussi. « L'action religieuse de Rodhain Kasuba débute en 1999, dans les petits villages au Nord de Gatineau. Depuis, il a vu changer l'Église d'ici changer, tout comme la couleur des prêtres. «Quand je suis arrivé, on était 2 prêtres  africains. Maintenant, on est au moins 14.» (Rodhain Kasuba , rebâtisseur d'église, Le Devoir, 6 février). Certes, il est écrit que l'Église a vocation a être universelle; c'est Saint-Paul qui l'écrit dans son épître aux Galates:» il n'y a plus ni esclave ni homme libre; il n'y a plus ni homme, ni femme: car vous tous qu'une personne dans le Christ Jésus.» (Épitre aux Galates, chapitre 3, verset 28 
 

 
 
Avec Rodhain Kasuba, Sachons aller au-delà des apparences: « Mais la foi catholique n'est pas morte au Québec.Jusqu'à 400 personnes suivent encore les messes du curé Kaseba via Internet . Et puis le public se renouvelle, qu'il soit d'Europe, d'Afrique ou d'Amérique latine. «Chaque semaine , il y a une nouvelle famille qui arrive.» Les manières de pratiquer les rites évoluent.»Nous avons maintenant une célébration interculturelle, qui est dite majoritairement en français, mais avec des parties en arabe, en langues africaines, en espagnol, en anglais.» Cette église n'est pas la mienne, elle conviendra probablement à ceux qui nous chantent les mérites d'un Québec diversifié et inclusif. Ce Québec a maintenant un pasteur lui proposant une spiritualité elle aussi diversitaire et inclusive. Les catholiques du du Québec devraient refuser cet apport de sang  neuf et ses innovations qui ne marqueront que l'accélération du déclin de l'Église catholique au Québec, une Église pour qui que ce syncrétisme avec le catholicisme africain sera peut-être le baiser de la mort. Opinion qui n'est visiblement pas partagée par les catholiques habituellement conservateurs de Campagne Québec Vie (CQV) opposants résolus à l'avortement. Ces derniers écrivent aujourd'hui. »Plutôt que d'organiser une collaboration avec les nombreux diocèses africains qui peinent à donner la formations à tous les séminaristes, nous réaffirmons les préjugés selon lesquels les prêtres africains sont source de problèmes (chasteté) et qu'il vaut mieux s'en passer, malgré le fait que la très grande majorité des prêtres africains au Québec sont appréciés et offrent une présence impeccable. Si seulement on ne les obligeait pas à leur arrivée, à accepter de ne pas parler de péché, d'enfer, de démons, d'avortement, sous peine d'être retournés dans leur pays , ces missionnaires pourraient renouveler l'Église du Québec! Ils doivent malheureusement s'adapter et utiliser la langue de bois et l'insignifiance qu'ils apprendront en lisant les commentaires de leur «Prions en Église», la référence en matière de banalisation et neutralisation de la Parole de Dieu.» (Québec-Le retour de l'absolution collective au détriment de la confession, Campagne Québec-Vie, 8 février). là ou Campagne Québec-Vie (CQV) veut voir des missionnaires susceptibles «renouveler l'Église du Québec», nous ne pouvons voir que des chevaux de Troie, libre à CQV de voir en Rodhain Kasuba et ses congénères africains, CQV oublie un peu commodément que bien qu'elle se veule universelle, l'église au fil des siècles a aussi pris les couleurs des sociétés qui l'ont accueillies. Ce travail s'exerçant en deux sens, L'Église prend les couleurs de la société hôtesse et, à son tour façonne cette société., en épousant souvent les luttes, elle contribue à la survie de ces sociétés. Canadiens-français catholiques contre Canadiens-anglais protestants (sans oublier le rôle des catholiques irlandais plus ou moins utilisés contre les Canadiens-français en Nouvelle-Angleterre en Ontario et dans l'Ouest canadien, Polonais catholiques contre orthodoxie russe, Catholiques irlandais contre protestants anglais, etc. CQV peut tout à sa guise croire que cet apport de prêtres africains constitue un apport dont profitera l'Église du Québec, Nos «bons» catholiques conservateurs ne se rendent pas compte qu'ils scient la branche sur laquelle ils sont assis, Cet apport de sang étranger ne renouvellera pas l'église du Québec, CQV commet une erreur en jouant la paroisse contre la patrie. Libre à eux de croire que comme Rodhain Kasuba et ses messes interculturelles vont sauver l'Église du Québec,  CQV a choisi son camp, c'est celui de la trahison. L'Église du Québec de Rodhain Kasuba et de CQV c'est l'Église de Justin Trudeau. Multiculturelle et postnationale comme, il aime le Canada.  L'Église du Québec retrouvera-t-elle un second souffle, elle risque plutôt de s'étouffer dans sa décontraction et sa volonté de s'associer aux modes socio-politiques du moment. Exemple de cette volonté de «coller»à l'air du temps, cette Église tournée vers les «démunis et vers les actions concrètes», une Église, non plus de pasteurs, mais de travailleurs sociaux.

Saturday, February 6, 2021

Biais idéologiques

 


Il fallait prévoir que l'affaire Camara fasse l'objet d'une exploitation politique, nous avons déjà évoqué celle effectuée par Valérie Plante (Voir ce blogue, Troublée par quoi, pour qui, 6février).
Pas de surprise pour ce qui est de Valérie Plante, la Fraternité des policiers de la ville de Montréal ne s'y est pas trompée non plus, «Dans une lettre coup-de-poing acheminée à la mairesse durant l'heure du dîner vendredi [...], Yves Francoeur n'y va pas de main morte à l'endroit de Mme Plante. M. Francoeur réagissait ainsi  à la sortie publique de la mairesse qui a clamé haut et fort jeudi que «Mamadi Fara Camara est un homme innocent» et que la couleur de sa peau «pourrait lui avoir nui dans cette malheureuse affaire.[...] «Nous espérons que vous saurez dorénavant vous comporter de façon plus responsable en évitant que vos biais idéologiques n'interfèrent avec votre nécessaire devoir de réserve.» (Affaire Mamadi Camara: La Fraternité des policiers en furie contre Valérie Plante, Journal de Montréal, 5 février)




Puisque nous en sommes aux «biais idéologiques»Difficile de ne pas parler de la sortie du Justin «de quoi j'me mêle» Trudeau sur l'affaire Camara. L'homme incapable d'assurer aux Canadiens un nombre suffisant de vaccins a du temps pour descendre de l'Olympe et prendre parti dans une affaire fondamentalement locale. Il eut été surprenant que le monomaniaque du racisme systémique qui est premier ministre du Canada nous épargne son opinion sur l'affaire Camara, se prévalant de son statut de député d'une circonscription montréalaise.  Justin Trudeau «fait» lui aussi dans le «biais idéologique». Justin Trudeau réclame une enquête. «C'est un cas troublant» a affirmé le premier ministre Justin Trudeau dès le début de sa conférence de presse visant à faire le point sur la pandémie. [...] Selon Justin Trudeau, cette affaire constitue une preuve de plus que le racisme systémique est un problème réel au pays. «Le racisme systémique existe dans toutes nos institutions et particulièrement quand  on parle de nos corps policier. Ça devient extrêmement important de garder et de restaurer la confiance des citoyens dans ces institutions. [...]»(Ce que nous avons surtout vu ce n'est pas une perte de confiance   de la population dans nos institutions, mais l'agitation grégaire des journalistes et l'agitation d'une partie de la classe politique, visiblement moins intéressée par le sort de M.Camara que par le fait de pouvoir parler ad nauseam de profilage racial

Troublée par quoi, pour qui?


L'affaire Mamadi III Fera Camara fait les manchettes. C'est, à tout le moins, une affaire surprenante, l'affaire de ce policier du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) agressé dans le quartier Parc Extension recèle sa part de zones d'ombres.  L'arrestation rapide de Mamadi III Fara Camara a probablement rassuré la population de Parc Extension et les policiers du SPVM.  

L'affaire est pourtant bien loin d'être conclue avec la libération, hier (3 février), de Mamadi III Fara Camara aucun chef d'accusation n'ayant été retenu contre lui. C'est donc en homme libre que Camara a quitté le Palais de justice de Montréal. Le SPVM recherche donc toujours un agresseur de policier et l'arme de service de service de ce dernier.




Tout ce qui traîne se salissant, nous en sommes aux allégations de bavure policière, de profilage racial, la classe politique réclame l'intervention du Bureau des enquêtes indépendantes et un journaliste comme Yves Boisvert en est déjà à taxer le tout d'erreur judiciaire (Comment fabriquer une erreur judiciaire , La Presse, 4 février).
Dans cette cabale  une mention particulière pour Valérie Plante: «La mairesse de Montréal, s'est dite «troublée par ce que M. Camara a subi». (Erreur sur la personne, La Presse, 4 février). Pas de trace d'empathie ou de compassion chez la progressiste mairesse pour l'agent du SPVM frappé à coup de barre de fer (mais de vibrantes manifestations d'empathie pour M. Camara). Jamais en peine de compassion, pour un racisé, Mme Plante fait au moins connaître ses couleurs pour ceux qui veulent voir. Non contente d'ignorer le sort de l'agent du SPVM, Valérie Plante préfère se transformer en juge: «C'est un homme innocent, il faut le répéter haut et fort [...] a indiqué la mairesse, lors d'un point de presse devant l'hôtel de ville, jeudi. La mairesse n'exclut pas que le Montréalais ait pu être victime de profilage racial. «Est-ce que la couleur de sa peau a joué?[...] Ça pourrait être le cas» a-t-elle soutenu.» (Affaire Camara: la mairesse Plante demande une enquête indépendante, Journal de Montréal, 4 février) . Pourquoi une enquête indépendante? l'affaire est réglée grâce à Valérie Plante; Mamadi Camara est innocent, innocent, pas présumé innocent, il y a un monde entre les deux et il serait de plus victime de profilage racial.

Wednesday, February 3, 2021

Le mot en «N»

 


Visiblement, chacun aura son tour, L'Université d'Ottawa a eu le sien avec le professeur Vérushka Lieutenant-Duval. C'est maintenant à l'université McGill à vivre son moment «mot en N».  Encore une fois, l'incident est venu d'étudiants «sensibles» ayant dénoncé leur enseignante à l'administration de l'Université. L'incident est: "l'histoire d'une jeune chargée de cours, brillante et passionnée, qui se retrouve en pleine tourmente. Ça se passe l'automne dernier à l'Université McGill. Le cours est une introduction à la littérature québécoise. L'enseignante a sélectionné huit romans, anciens et contemporains. Réjean Ducharme. Anne Hébert. De grands classiques . Des incontournables. son premier texte est aussi le plus ancien: Forestiers et voyageurs, écrit en 1863 par Joseph-Charles Taché. Un roman folklorique qui parle de graveurs , de trappeurs de bûcherons. En classe virtuelle, la prof se fait interpeller. «Madame, Madame, le mot!» L'enseignante ne comprend pas tout de suite. À Ottawa, l'affaire Lieutenant-Duval n'a pas encore éclaté. «Page 99», lui indique l'étudiante. La prof se rend à la page. La survole du regard. Cherche «le mot». Lequel? Elle ne sait pas trop. Mais elle sent une angoisse sourde monter en elle. soudain, ça lui saute aux yeux. Il est là écrit en toutes lettres. Pendant leur séjour en forêt, les trappeurs canadiens-français ont «travaillé comme des nègres». L'enseignante-qui a requis l'anonymat parce qu'elle craint les répercussions d'une sortie publique sur sa carrière- se confond immédiatement en excuses. Mais la tension monte. Le malaise, aussi, elle est en train de perdre le contrôle de sa classe. Des étudiants s'indignent de la présence du mot dans l'oeuvre . Ils lui reprochent de ne pas les avoir prévenus ; ils n'étaient pas prêts à ce choc émotionnel. Ils remettent son jugement en cause. La prof perd pied. «Le stress monte à un point ou l'on n'est plus maître de soi-même, raconte-t-elle. c'est vraiment dans les pires minutes de ma vie.» Elle tente d'expliquer. de justifier.C'est une expression qui reflète les mentalités de l'époque. bafouille-t-elle. Et en bafouillant...le mot tabou lui glisse des lèvres. «Madaaame!Vous venez de le dire! C'est inexcusable, une Blanche ne doit jamais prononcer ce mot!»Les étudiants ferment leur micro et leur caméra les uns après les autres. À la fin, la prof se retrouve seule . Abasourdie. [...] Si ce n'était «que» ça, je ne vous aurait pas raconté cette histoire. Après les douloureux débats de l'automne , a-t-on vraiment besoin d'une autre affaire Lieutenant-Duval? Le problème, c'est que la liberté universitaire continue d'être attaquée. Les profs d'université sont inquiets Et le traitements de cette affaire par McGill-au moment même ou l'affaire Lieutenant-Duval faisait rage- n'a pas de quoi les rassurer. à McGill, les hautes instances ont tout fait pour mettre le couvercle sur la marmite, à-coups d'accommodements raisonnables accordés aux étudiants. Elles ont réussi avec brio. La gestion de crise a été admirable. Mais à quel prix? Peut-on parler d'accommodements quand on offre à des étudiants en littérature... de ne pas lire les oeuvres au programme? Le vice-doyen à l'enseignement a toujours été «très gentil» avec l'enseignante qualifiée de raciste par une poignée d'étudiants. Le problème est ailleurs. «Son approche n'était pas punitive. Il voulait plutôt m'aider à reprendre le contrôle de ma classe.» Il lui a donc conseillé de passer en revue les romans au programme et d'anticiper les mots qui risquaient d'offenser les étudiants.  Elle l'a fait. Des huit romans, sept contenaient des mots qui ont terriblement mal vieilli. Le «mot qui commence par N» bien sûr. Plus souvent, «le mot qui commence par «S» pour sauvage: »quand on parle des Autochtones dans les textes québécois, jusque dans les années 1960, c'est le mot qui est là.» Elle aurait voulu leur expliquer. Mettre en contexte. Mais elle s'est tue pour s'éviter des problèmes. Certains lui ont échappé. Un «mot qui commence par N» dans Les fous de Bassan, d'Anne Hébert (1982). Un autre dans L'hiver de force, de Réjean Ducharme (1973). Tout l'automne, elle a vécu dans la crainte d'un autre dérapage. Le vice-doyen lui a conseillé non seulement de prévenir ses étudiants de sauter des pages, voire de ne pas lire des oeuvres entières»  (Les mots tabous, encore, La Presse, 29 janvier)
 

 
 
Curieuse solution en définitive, solution facile surtout, solution qui consiste à accepter que les futurs diplômés de l'Université puisse recevoir une formation incomplète. Il faut souhaiter que cette solution demeure cantonnés aux études littéraires et qu'elle ne gagne pas les facultés de médecine et de génie.
Ce qu'il constater surtout c'est que McGill a rendu les armes les armes devant quelques activistes et que se sont eux qui désormais décident du contenu des cours. 
Mieux, ces activistes trouvent en la personne du vice-doyen à l'enseignement un complice objectif lorsqu'il offre de «sauter des pages, voire de ne pas lire des oeuvres entières»