Tuesday, March 31, 2020

Après


Visiblement secoués par l'irruption de la Covid-19 dans nos vies, il s'en trouve déjà pour poser la question du retour à la normale, une question en ce sens a été posée aujourd'hui (29 mars) à François Legault lors de son point de presse quotidien. Question sur le fait de savoir si le retour à la normale s'effectuerait progressivement, comme la «fermeture» du Québec s'est elle-même effectuée progressivement. Oublié l'horizon de 6 mois. il semble qu'il y ait un peu de Donald Trump chez certains Québécois, soucieux eux aussi de «relancer la machine». Il y en a pour croire que la Covid-19 aura changé quelque chose dans nos vies.

Je suis d'un avis contraire, n'ayant pas senti de crise spirituelle chez nos contemporains , peut-être connaîtrons-nous des moments difficiles au plan économique. Mais pour l'heure rien de spécial. La fin de la crise de la Covid-19 se traduira, selon moi par un très prosaïque retour à la normale, un business as usual en fait. Le premier week end du retour à la normale verra probablement les stationnements des centres commerciaux  débordés, les gens seront heureux de reprendre leurs habitudes de consommation encouragés en cela par des politiciens et des économistes voulant accélérer la reprise économique, les consommateurs retrouvant leurs habitudes seront considérés comme des citoyens modèles obéissant aux pavloviennes injonctions de consommer toutes affaires cessantes et si possible, de consommer beaucoup pour le mieux-être de l'économie. La consommation deviendra un devoir patriotique. Oubliée la distanciation sociale , nous serons plutôt invités à nous agglomérer autour des aubaines et des «spéciaux», surtout qu'un rapide retour à la normale pourrait survenir en pleine période de Noël. 



Business as usual aussi, le retour prévisible à la petite politique, la sortie récente d'Andrés Fontecilla ( voir sur ce blogue l'État croupion 
d'Andrès Fontecilla, 27 mars) en est une démonstration, d'autant plus que les deux autres grands partis québécois voudront se rappeler au souvenir des électeurs québécois après des mois d'indifférence et de difficile recherche de nouveaux chefs comme si de rien n'était (les courses à la direction deux partis sont d'ailleurs suspendues). 
Il y a fort à craindre qu'en dépit des problèmes soulevés par la production en Chine des masques chirurgicaux et de médicaments, les délocalisations ne reprennent, besoin de produire rapidement et à faible coût pour des marchés assoiffés de biens après des semaines de confinement et de quarantaine. 
Malgré les touristes «coincés» aux quatre coins du monde et le fait que ces gitans modernes n'aient été considéré avec méfiance à leur retour à la maison, snowbirds un jour, snowbirds toujours le tourisme de masse va reprendre, nous la Floride, Cuba ou la République Dominicaine. Oubliez le pacte de transition, les compagnies aériennes clouées au sol depuis le début de la crise vont probablement se disputer la clientèle des Phileas Fogg modernes désireux de se rendre sous les cieux du Pérou. d'Haïti, de l'Inde, de la Tunisie et du Maroc. Ils feront concurrence aux croisiéristes de ce monde. Peut-être conserverons-nous les contrôles aux aéroports et certains employeurs demeureront ouverts à l'idée du télétravail. 
Plus près de nous, il faut prévoir que producteurs et distributeurs de films voudront reprendre le temps perdu et mettre à l'affiche les films dont la sortie a été reportée par la crise, pensons ici à Mulan chez Disney et à No time to Die, le plus récent James Bond. Que restera-t-il du Covid-19, un mauvais souvenir, même pas, quelques lignes dans les livres d'histoire, comme les manuels d'histoire consacrent quelques lignes au scorbut des débuts de la colonie et à la grippe espagnole.

Monday, March 30, 2020

GBS


C'est une mesure dictée par le Gros Bon Sens et non comme certains esprits pourraient le penser par une quelconquevolonté de retourner à une quelconque volonté de retourner à la « Grande Noirceur". «Pour donner un coup de main aux employés qui sont au front en cette période de pandémie, M. Legault a annoncé la fermeture des commerces le dimanche, pour tout le mois d'avril. «Tous les commerces vont devoir fermer, sauf les stations-service, les dépanneurs, les pharmacies et les commandes à emporter dans les restaurants» a-t-il énuméré» (Coronavirus: 3430 cas confirmés au Québec, la moitié des cas au Canada, LeDevoir, 30 mars). Initiative dictée par le bon sens et une louable volonté de ménager la santé des gens oeuvrant dans le secteur tertiaire. Ne devrions-nous pas nous demander s'il n'y a pas lieu de poursuivre l'initiative au-delà du mois d'avril et rendre la mesure permanente. 
 
 
 
Le Québec d'avant 1992 vivait et fonctionnait (la date d'adoption de l'ouverture des commerces le dimanche par le libéral Gérard Tremblay) Avons-nous vraiment besoin de commerces ouverts sept jours par semaine, avons-nous vraiment besoin d'une société constamment sous tension économique. Est-il absolument pour qu'une société fonctionne bien qu'il faille qu'il soit possible de s'y procurer un gallon de peinture ou des croquettes pour chien le dimanche. Un jour de repos en commun et, éventuellement en famille, est-ce trop espérer du législateur? Une journée aussi de pause pour portes monnaie et portefeuilles aussi. Une société n'est pas uniquement un bazar ouvert pour satisfaire les attentes des uns et des autres, fussent-elles déraisonnables. Tous qui se gargarisent avec l'expression «temps de qualité» devraient être d'accord avec cette possibilité de se reposer, de se détendre ou, pourquoi pas, de se cultiver, Librairies, cinémas et salles de théâtres, églises et chapelles devraient être ajoutés à la liste proposée par François Legault. L'empressement  avec lequel certains se sont précipités dans les épiceries pour y acheter du papier hygiénique montre bien que nos contemporains sont parfaitement capables de constituer des réserves lorsqu'ils le jugent nécessaire, ils sont capables de survivre à un dimanche sans épicerie.

Sunday, March 29, 2020

Présomption de culpabilité



Nous sommes familiers avec la présomption d'innocence, allons à la découverte de la présomption de culpabilité. La présomption de culpabilité n'est pas un phénomène nouveau, il y a des années que les milieux féministes la pratique à l'égard des hommes, considérés comme coupables d'oppression et de violence sans procès surtout les hommes blancs, du simple fait qu'ils soient hommes.
 
 
 
Thèse connue, mais il apparaît qu'elle connaît une nouvelle heure de gloire à la faveur de la crise du Covid-19. «Confinement et violence conjugale ne font pas bon ménage. Les experts et intervenants du domaine craignent une augmentations cas de violence envers les femmes, et de leur gravité, dans la foulée de la crise de la Covid-19. Déjà, les appels ont bondi cette semaine à la ligne d'appel d'urgence pour violence conjugale. «On se prépare à la crise», affirme Manon Monastesse, directrice de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes. [...] «C'est sûr que c'est une période plus explosive», lâche Louise Riendeau, porte-parole du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.»(Violence conjugale: «On se prépare à la crise, La Presse, 23 mars). Mmes Monastesse et Riendau même perdu de temps, l'état d'urgence sanitaire a été déclaré le 13 mars et l'article de La presse date lui du 20 mars, les cyniques pourraient même conclure que l'une et l'autre bien campées sur cette position idéologique ont perdu une semaine avant de nous alerter de cet situation potentiellement explosive. Devant le tribunal populaire du féminisme, les hommes sont nécessairement coupables et ils n'est pas question de les faire bénéficier d'une quelconque présomption d'innocence, la cause est entendue depuis longtemps déjà.

Friday, March 27, 2020

L'État croupion d'Andrés Fontecilla




«Le ministère de la Santé et des Service Sociaux a ignoré les appels à collaboration d'un regroupement de 130 organismes d'aide aux immigrants qui lui offrait ses services dans la crise de la Covid-19. a appris le Devoir. L'Alliance des communautés culturelles pour l'égalité dans la santé et les Services Sociaux (ACCESSS) (admirons au passage cet acronyme anglophone) tirait la sonnette d'alarme depuis la fin janvier au cabinet de la ministre de la Santé, Danielle McCann, qui n'a pas donné suite à cet appel pendant tout ce temps. «On vit aujourd'hui la même chose que pendant l'épidémie de H1N1» a déploré Jérôme di Giovanni, le directeur général d'ACCESS. Il constate qu'à l'heure actuelle , l'information ne se rend pas partout dans le communautés culturelles , car beaucoup de gens ne parlent ni français ni anglais et n'écopent pas le médias nationaux Le gouvernement dit que les mesures de la Santé publique incluent tout le monde , mais il ne développe pas une stratégie avec des organismes communautaires sur le terrain.
 Le député de Québec solidaire et critique de son parti en matière d'immigration, Andrés Fontecilla se dit attristé que dans tout le brouhaha entourant la crise, le gouvernement semble avoir «oublié les gens des communautés culturelles» on sait que le ministère de la Santé est excessivement occupé et sous tension, mais on semble avoir laissé passer ce secteur a-t-il déclaré au Devoir. Selon lui, il est plus que temps pour le ministère de s'adjoindre les forces des organismes du milieu dans le combat contre le virus et lui suggère carrément déléguer une certaine partie de ses communications à ACCESSS.»



Andrès Fontecilla se rend-t-il compte de la gravité de son insinuation (en affirmant que le gouvernement à «oublié» les immigrants) ne laisse-t-il pas sous-entendre que le gouvernement Legault pourrait être ultimement responsable de décès chez certaines communautés immigrantes. François Legault, Danielle McCann et Horacio Arruda tiennent un point de presse par jour et répondent aux questions des journalistes autant en français qu'en anglais. Ils ne sont pas responsables du fait que les immigrants ne parlent ni anglais ni français. Leur faudraient-ils comme ACCESSS tenir ce point de presse en 24 langues (dont les principales langues européennes incluant le croate bosniaque - mais aussi en Arabe, en Turc, en Urdu, en Bengali, en Tamoul, en chinois) comme le propose le site d'ACCESSS quitte à perdre francophones et anglophones qui constituent encore la majorité de la population québécoise et à endormir les représentants des médias nationaux. 
S'il était au pouvoir, comment Andrés Fontecilla recevrait-il cette demande de «déléguer une certaine partie de ses communications à ACCESSS»?  Curieux sens de l'État que cette intention d'abdiquer une parti des responsabilités de l'état à un lobby qui ne sera jamais imputable à la population québécoise, à moins que l'objectif ultime d'Andrés Fontecilla ne soit justement d'intégrer ACCESSS à l'appareil d'État québécois, transformant le groupe de pression en cheval de Troie immigrationniste au sein du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Intégration. Y a-t-il d'autres responsabilités de l'État que québécois que Québec Solidaire entend ainsi «déléguer» à des lobbies minoritaires. Que restera-t-il de l'État québécois après les «délégations» d'Andrés Fontecilla? Le député de Laurier-Dorion est prétendument souverainiste comme son parti, c'est un État bien diminué qu'il nous annonce, l'idéologie avant la patrie. Non merci M. Fontecilla! 

Monday, March 23, 2020

Distanciation politique demandée


Alors que les Québécois, nécessité faisant loi, s'habituent à l'idée et à la pratique de la distanciation sociale, faut-il réfléchir à l'idée de songer à la mise en oeuvre d'une distanciation politique. Pourquoi envisager une telle idée?



Parce que certains ont une compréhension assez originale des consignes du gouvernement sur les mesures à prendre afin de contrer la propagation du Covid-19. «Malgré l'appel du premier ministre de fermer tous les lieux de culte, certaines communautés religieuses tardent toujours à mettre en application sa directive. Alors que plusieurs synagogues orthodoxes montréalaises ont fermé leurs portes mercredi soir «pour la première fois de leur histoire», certaines mosquées accueillaient toujours les fidèles musulmans jeudi.» (Lieux de culte: Legault rappelle sa directive, La Presse, 20 mars).  Prétextant que les mosquées «restent ouvertes parce qu'elles ont aussi»d'autres fonctions»» . Le chapitre de l'État islamique et des voyages en Syrie et en Irak étant clos, nous supposons que toutes ses «autres fonctions » sont légales et légitimes. Personnellement, je crois que les mosquées peuvent demeurer ouvertes et qu'il n'y a pas lieu d'insister sur la distanciation sociale chez les musulmans ou chez les Juifs orthodoxes.  La crise du Covid-19 nos permet de faire de curieuses et intéressantes découvertes: »Le cabinet du premier ministre a indiqué avoir travaillé avec «certains députés du Parti libéral du Québec » pour entrer en contact avec les leaders des communautés ces derniers jours.» Pourquoi avoir recours au service d'élus du Parti libéral du Québec pour entrer en contact avec les responsables de ces communautés. Coupé de la communauté francophone, ce parti qui fut désormais un grand parti (qu'il suffise de se souvenir du « Maître chez nous» de Jean Lesage) le Parti Libéral du Québec est-il  aujourd'hui réduit à jouer les entremetteurs entre le gouvernement et les communautés musulmane et juive orthodoxe. Comme si les organismes pouvant prétendre représenter ces communautés n'existaient pas dans les registres du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration et dans les bureaux de circonscription des députés sollicitant des subventions pour ces communautés. Après les appels répétés à la distanciation sociale lancés par François Legault et Horacio Arruda, pouvons-nous à notre tour lancer un appel à la distanciation politique entre le gouvernement du Québec et les communautés plus haut mentionnées.

Thursday, March 19, 2020

La curieuse frontière de Justin Trudeau


J'ai acquis à l'école primaire l'idée que les frontières, à l'instar de ce que je voyais dans nos livres de géographie, étaient des lignes continues séparant les États. Conviction battue en brèche par les politiques de Justin Trudeau. Probablement acculé au pied du mur par l'ampleur de la crise du Covid-19, Justin Trudeau a fini par se résoudre à «fermer» les frontières canadiennes, curieuse fermeture qui oblige la ville de Montréal à «doubler» les contrôles sanitaires à l'aéroport Montréal-Trudeau(la situation ne semble pas plus brillante à l'aéroport international Toronto Pearson), les services douaniers canadiens continuant de se montrer laxistes à l'endroit des voyageurs (étrangers ou nationaux) arrivant au Canada. Le laxisme de Justin Trudeau ne se limite pas qu'aux aérodromes, la question du chemin Roxham et ses 60 à 80 illégaux par jour, véritable plaie ouverte dans notre dispositif frontalier, n'est pas résolue. 
 
 
 
Le gouvernement Trudeau est muet sur le chemin Roxham dans sa décision de fermer la frontière canadienne avec les États-Unis (Le rang Roxham demeure une passoire, Journal de Montréal, 17 mars). Faudra-t-il comme à Montréal Trudeau «doubler» le mince et visiblement inefficace rideau de gendarmes de la GRC par un rideau d'agents de la SQ? Mesure qui, dans le contexte, nous semble s'imposer autant que le lavage des mains. Nous souhaitons la plus grande «distanciation sociale» avec ces illégaux du chemin Roxham. La plus efficace des «distanciation sociale» est qu'ils demeurent aux États-Unis et ne mettent pas les pieds chez nous. Notion peu susceptible d'entrer dans l'esprit de l'idéologue des «frontières ouvertes» qui nous gouverne. Puisque l'influence américaine l'oblige à «fermer» la frontière avec notre voisin du sud, Justin Trudeau nous fait cadeau du concept de frontière en pointillé, hérésie politique et juridique, je préfère pour ma part, les enseignements de mes professeurs de géographie et les illustrations des Atlas de ma jeunesse avec leurs frontières continues, nous avons depuis avec la mondialisation appris que les frontières continues peuvent s'avérer bien poreuses avec des création comme l'»espace Schengenm, mais pour reprendre l'expression bien connue cela est un autre problème. Laissons tout de même sa curieuse frontière à Justin Trudeau.

Friday, March 13, 2020

Elle n'en manque pas une



La crise du coronavirus nous offre le spectacle, dans les média électroniques, d'un défilé interrompu de médecins et de microbiologistes (honorable occupation, habituellement discrète, mais comment résister à la notoriété accompagnant un passage à RDI ou à LCN) Médecins et microbiologistes disputent ces rares créneaux à des pharmaciens (chaque réseau à son pharmacien ou sa pharmacienne de service pour commenter l'état de la situation de la COVID-19). Ceux qui pourraient songer à s'insurger contre ce excès d'»informations» - se faire dire ad nauseam de se laver les mains et de tousser dans son coude, ce n'est pas de l'information à mon avis - sont taxés par certains d'imprudents, d'insouciants, de mauvais sujets. Alors que je tiens pour alarmistes , les journalistes qui «font» de la cote d'écoute sur les inquiétudes de la population (au moment - 12 mars- ou j'écris ses lignes, il y a treize cas reconnus de COVID-19 au Québec. Le faible nombre de Québécois atteints par la COVID-19 n'est pas un frein aux dérapages de certaines.  
 
 
 
N'en manquant pas une, Valérie Plante est à la manoeuvre: «Lors d'une réunion du comité exécutif, Mme Plante a critiqué les possibles - c'est nous qui soulignons- préjugés contre les communautés chinoises et italiennes de Montréal puisque ces deux pays font partie de ceux qui sont aux prises avec une épidémie de la COVID-19. La mairesse a demandé à ses concitoyens de ne pas «cibler certaines communautés, certaines populations en fonction d'ou le virus a émergé ou se propage» (Coronavirus: La mairesse de Montréal met en garde contre les préjugés, Le Journal de Montréal, 11 mars). Valérie Plante se rend-t-elle compte que c'est elle qui entretient ainsi un préjugé contre l'ensemble de la population montréalaise?  À bien y penser, cette déclaration s'inscrit parfaitement dans la ligne de la pensée générale de Valérie Plante qui depuis l'étude de la Loi 21, considère visiblement les Québécois comme d'indécrottables racistes. Valérie Plante s'insurge contre «les préjugés», mais la mairesse et le SPVM seraient bien en peine de mentionner un seul incident sinophobes ou italophobes à Montréal. Elle ne peut faire mieux que: [...] Mme Plante ira à la rencontre de citoyens dans le quartier chinois , ou des commerces sont affectés par une baisse d'achalandage.» Démarche qui nous apparaît raciste. Pourquoi éviter la Petite Italie?

Wednesday, March 11, 2020

Thermophyles 2.0



L'histoire repasse les plats et malheur à ceux qui insouciants préféreraient l'oublier. les incidents récents entre la Grèce et la Turquie sont là pour nous le rappeler.
«la guerre des mots et des images entre Athènes et la Turquie voisine a grimpé d'un cran cette semaine avec l'afflux massif de migrants lâchés aux portes de la Grêce. d'accusations en démentis, la surenchère de part et d'autre de la frontière n'a pas tari, jusqu'au plus haut niveau de l'état, depuis la décision de la turquie, le 28 février, d'ouvrir les vannes aux milliers d'exilés attirés par l'Europe [...]. alors que des milliers de personnes se ruaient vers la frontière terrestre bordée par le fleuve Evros, dans l'espoir d'entrer dans l'Union européenne, Athènes a rapidement musclé sa réponse sur le terrain et abandonné son langage diplomatique , sur fond de rivalité ancestrale. Ankara ripostait, à coup de vidéos, accusant Athènes de tirer sur les migrants (comment faut-il répondre à une invasion? NDA). «le mouvement est dirigé et encouragé par la Turquie», a fustigé le porte -parole du gouvernement Stelios Petsas, au sortir d'une réunion de crise dimanche dernier. «la Turquie, au lieu de réduire les réseaux de migrants et réfugiés, s'est transformée elle-même en trafiquant » a-t-il accusé.[...].(la guerre de mots entre la Grèce et la Turquie , l'Orient le Jour, 8 mars). 
 
 
 
Cette guerre de mots et d'images nous renvoient à des images déjà vues, esquifs fragiles et surchargés,  on nous a fait le coup avec les «réfugiés» lybiens, pour l'heure, il ne manque qu'un jeune réfugié noyé et dont le corps sans vie irait s'échouer sur les côtes grecques (les images du petit Aylan Kurdi sont encore dans toutes les mémoires), campements de fortune, tout pour impressionner les bonnes âmes occidentales et faire oublier à ces bonnes âmes que l'occident et l'Europe n'ont pas vocation à accueillir «la misère du monde». dans cette guerre entre orient et occident, la Grèce est une nouvelle fois, aux premières loges, c'est à une invasion qu'elle fait face , Mathieu Bock -Côté ne s'y trompe pas lorsqu'il écrit: « le vieux continent s'apprête à connaître à nouveau ce qu'il nomme pudiquement une «crise des migrants». et dans cette histoire, la Turquie ne se cache plus, longtemps, elle faisait chanter l'Europe. maintenant , elle veut la frapper, non seulement elle ouvre pour qu'y déferlent potentiellement des dizaines de milliers de migrants, mais elle masse à sa frontière des gendarmes pour empêcher la Grèce de les refouler. Le geste relève à la fois de la provocation et de l'agression. elle transforme malgré eux les migrants en troupe de choc et maquille en crise humanitaire une invasion en bonne et due forme. Erdogan, aujourd'hui , se joue de l'effondrement psychologique des européens. la crise humanitaire -bien réelle- est instrumentalisée pour déstabiliser une civilisation et la soumettre [...], (Mathieu Bock-Côté, «l'euphémisme de la « crise migratoire», Le figaro, 6 mars ). si de nombreux européens sont «effondrés psychologiquement», ils ne le sont pas tous, quelques européens veillent, ils sont encore marginaux, comme ceux de génération  identitaire qui appellent à manifester en appui à la grèce devant l'ambassade parisienne de la turquie(communiqué de génération identitaire, 9 mars). se trouvera-t-il encore des européens pour démontrer le courage et la résolution de Leonidas et de jean Sobieski. difficile de demeurer indifférents à cette Xième «crise migratoire». la mansuétude dont le gouvernement Trudeau fait preuve à l'endroit des migrants moyens-orientaux fera bien en sorte que nous ne finissions comme terre d'accueil de quelques uns de ces migrants

Saturday, March 7, 2020

Homme d'État et boutiquier


La stature d'homme d'état ne s'achète pas, pas plus qu'elle ne se trouve dans les boîtes de Crakers Jacks, elle ne vient pas non plus avec l'élection et le pouvoir. La crise ferroviaire que vient de connaître le pays nous a prouvé que nous avions peut-être des gouvernants pas d'hommes d'État. inutile de revenir sur l'impuissance de Justin Trudeau. Nous nous doutions que l'homme n'avait pas ce qu'il faut. La crise ferroviaire nous a montré que François Legault n'a pas non plus l'étoffe d'un homme d'État. Confronté à la barricade de Kahnawake, il nous a servi une curieuse déclaration: «Le premier ministre François Legault affirme que la présence d'armes «offensives, dangereuses» dont des AK-47, sur le territoire mohawk de Kahnawake explique en partie pourquoi «la Sureté du Québec n'est pas encore intervenue» pour démanteler le blocage ferroviaire malgré l'injonction obtenue par le Canadien Pacifique. (Blocage ferroviaire: Legault affirme qu'il y a des AK-47 à Kahnawake, La Presse, 26 février).  
 
 
Toujours sur le thème des AK-47, le Premier ministre a développé une curieuse argumentation.  «L'intervention policière est très délicate et c'est pour ça que je veux être prudent dans mes commentaires et laisser la Sûreté du Québec faire sa stratégie» a-t-il ajouté, affirmant que «ce n'est pas une solution facile» et qu'il «ne veut pas avoir sur [sa] conscience» des policiers blessés lors d'une intervention.On est prudent, je veux protéger la sécurité des policiers» S'étant ainsi drapé dans les vêtements d'un chef responsable et économe de la vie de ces hommes (bien que du même souffle il désavoue Les policiers et les officiers de la SQ). François Legault a ainsi laisser perdurer la barricade de Kahnawake. Les Québécois ne souhaitent probablement pas être dirigés par un foudre de guerre, assoiffé de sang, mais ils peuvent légitimement se demander ce que François Legault fait dans le fauteuil de Premier ministre.  À chaque jour des policiers provinciaux ou municipaux risquent leur vie lors d'interventions (prises d'otages dans des banques, etc.). Ministre de la Sécurité publique et maires quittent-ils pour autant leurs fonctions pour «assurer la sécurité des policiers», ils font face à leurs responsabilités, de même que les hommes et les femmes qui constituent ce que les Américains nomment respectueusement the thin blue line. La ligne bleue entre l'anarchie et une société de droit civilisée. Au delà du respect de la loi et de l'ordre,  il faut constater le manque d'envergure de François Legault, sa prudence n'est en définitive que de la pusillanimité, Avec des François Legault à la tête de la Grande-Bretagne et des État-Unis, l'Europe serait encore nazie car les Churchill et Roosevelt auraient déclaré «qu'ils ne voulaient pas avoir sur leur conscience des soldats blessés dans les opérations». La stature d'homme d'état se mesure dans les épreuves, François Legault a échoué son épreuve, il a l'étoffe d'un boutiquier.

Wednesday, March 4, 2020

De l'importance des symboles


Il ne faut jamais cesser de rappeler l'importance des symboles en politique.  La dimension métapolitique de l'action politique échappe manifestement à la Coalition Avenir Québec (CAQ). Dernière manifestation de cette indifférence, l'annonce de la désignation d'Olivier Lejeune à titre de personnage historique. «Olivier LeJeune est la première personne noire de l'histoire du Québec à avoir cette désignation officielle. C'était à la suggestion du rappeur Webster, a expliqué la ministre Nathalie Roy. Olivier Lejeune est le premier esclave africain qui est arrivé au Québec en 1629. Webster parle du jeune homme originaire de Madagascar dans son livre Le grain de sable. Olivier Lejeune est arrivé dans la ville de Québec à l'âge de 10 ans. Il est la première personne d'origine africaine qui a habité le Canada. Le nom d'Olivier Lejeune est maintenant au Registre du patrimoine culturel du Québec, qui sert notamment à choisir des noms de lieux publics, a expliqué la ministre Nathalie Roy à la foule réunie au théâtre Maisonneuve de la Place des arts, dimanche soir , pour le Gala Dynastie. Cette désignation «met en lumière la présence des Noirs sur le territoire québécois depuis près de quatre siècles, a souligné la ministre de la Culture et des Communications par communiqué. Ce geste nous rappelle un pan plus sombre de notre histoire qu'est l'esclavagisme à l'époque coloniale, et il nous permet de rendre hommage à cet homme pour ne jamais oublier son histoire.» De nombreux politiciens ont assisté au Gala Dynastie, dimanche sir, Nathalie Roy était accompagnée de ses collègues ministres Lionel Carmant et Nadine Giraut. La mairesse de Montréal Valérie était aussi présente.» (Une première personne noire désignée personnage historique, La Presse, 2 mars).  La ministre de la Culture et des Communications a visiblement tout faux, Il semble qu'Olivier Lejeune ne soit pas la première personne d'origine africaine au Québec, selon Postes Canada (Postes Canada lui a consacré un timbre en 2017) le titre reviendrait à Mathieu Da Costa, interprète pour Samuel de Champlain et Pierre Dugua de Mons, dès 1607-1609, donc 20 ans avant Olivier Lejeune. Curieusement, le nom de Mathieu da Costa n'apparaît pas au Registre du répertoire du patrimoine culturel du Québec. Qu'importe la vérité historique, Webster a réussi à assurer la promotion de son livre dans La Presse. Dans la course à la diversité, Nathalie Roy et les fonctionnaires de son ministère semblent jugé préférable de se fier à la suggestion d'un rappeur qu'à une entrée dans l'Encyclopédie canadienne, qu'importe Nathalie Roy avait son écot à apporter au mois de l'histoire des Noirs qui prenait fin le 29 février. On se demande ce que le ministre de délégué à la Santé et aux services sociaux et la ministre des Relations internationales et de la Francophonie faisaient dans un tel gala pour une telle occasion. Il faut garder en mémoire que Lionel Carmant et Nadine Giraut sont les deux seuls ministre Afro-Québécois du Conseil des ministres. Si la dimension symbolique du geste a échappé a Nathalie Roy, elle n'a probablement pas échappé à Lionel Carmant et à Nadine Giraut. Nous aimerions demandé à Mme Roy depuis combien de temps l'inscription au Registre du patrimoine culturel du Québec se fait sur la suggestion de rappeur? Il n'y a pas suffisamment d'historiens au Québec pour alimenter la réflexion de Mme Roy. Notons de plus qu'il faut conclure à la lecture de l'article d'Émilie Côté que le seul mérite d'Olivier Lejeune est d'être d'origine africaine, aucune mention d'une contribution culturelle significative à l'histoire de la Nouvelle-France.
À ce prix, pour demeurer dans la diversité, à quand l'inscription au Registre du patrimoine culturel du Québec, du premier homosexuel ayant vécu en Nouvelle-France.  Sur la question la lecture de La vie libertine en Nouvelle-France au XVIIe siècle de l'historien Robert-Lionel Séguin s'avèrera probablement plus instructive que les suggestions d'un rappeur.

Tuesday, March 3, 2020

Nationaliste ou post national?



Faut-il que les nationalistes québécois, ceux de la variété identitaire du moins, se prenne à souhaiter longue vie à François Legault et Simon Jolin-Barrette? Il faut le croire, car la relève caquiste a tout pour inquiéter. Dans une formation politique encore jeune et visiblement peu porté sur la réflexion, quelques slogans semblent contenter députés et ministres caquistes (les maternelles quatre ans, les maisons des aînés, En prendre moins et en prendre soin), Dans un tel vide intellectuel, les caquistes sont susceptibles d'aller dans toutes les directions et toutes les dérives. Les prises de position récentes de l'aile jeunesse de la Coalition Avenir Québec (CAQ) illustre bien ce propos. «Au lieu d'un enseignement des religions qui suscite «la division», le futur cours remplaçant Éthique et culture religieuse (ECR) doit porter sur les valeurs communes du Québec et son modèle d'intégration des immigrants, soutient l'aile jeunesse de la Coalition avenir Québec(CAQ). L'éducation à la citoyenneté et le développement de l'esprit critique doivent également faire partie du nouveau programme, selon elle.»(Les jeunes caquistes veulent un cours sur les «valeurs québécoises», La Presse, 27 février).
 
 
 
« Plutôt que d'enseigner le vivre-ensemble de manière clivante comme cela pouvait être le cas depuis 2008, l'aile jeunesse de la CAQ «appuie la mise en avant des valeurs québécoises de l'interculturalisme comme modèle d'intégration, des éléments qui rassemblent la vaste majorité des Québécois». Toujours selon son mémoire, l'interculturalisme «reconnaît le pluralisme qui compose la société québécoise , tout en valorisant les échanges et l'appartenance à une culture partagée , caractérisée par une langue, des institutions et une histoire commune. Ce modèle, qui permet à tous de trouver leur place au sein d'une culture nationale unique, rassemble les Québécois et doit servir de base à l'enseignement du vivre-ensemble. [...] Le nouveau cours doit également porter sur l'éducation à la sexualité. Le consentement sexuel et le harcèlement doivent être abordés dans les écoles, surtout «après la vague de #moi aussi» font valoir les jeunes caquistes». Faudra-t-il aussi parler de se laver les mains avant les repas, de manger la bouche fermée, etc. À la lecture de ces quelques lignes, difficile de ne pas conclure: Jeunes caquistes, Jeunes libéraux, Péquistes même combat (un petit rappel; Le candidat à la direction du parti Québécois, Guy Nantel ne déclarait-il pas lors de son entrée en lice: » qu'il compte aussi prôner des valeurs telles que l'égalité hommes-femmes, la séparation entre le religieux et l'État, l'intégration des personnes issues des communautés culturelles et la protection de l'environnement». Le paysage québécois devient de plus en plus plat et il faut prévoir que nos prochaines campagnes électorales seront des batailles de marketing politiques opposant, à défaut d'idées et de principes, les «gueules», les sourires et les cravates des chefs. Même adhésion au conformisme ambiant, adhésion qui se traduit notamment par l'utilisation des mots «valeurs québécoises» probablement réduite à la prépondérance du français (il faudra un jour sortir de cette croyance facile et dangereuse que la langue française représente et incarne la culture québécoise, la culture québécoise pour avoir un sens doit être et demeurer une culture fondamentalement européenne, n'en déplaise à toutes les «chances pour le Québec» qui débarque chez nous), au-delà de la langue française, l'égalité homme-femme, la protection de l'environnement, l'intégration des personnes issues de l'immigration et des communautés culturelles (de là, le recours à cette notion de «vivre-ensemble»). Les partis politiques québécois se dirigent vers une homogénéisation qui rend difficile de les distinguer les uns des autres. Personne pour rappeler aux jeunes caquistes que l'interculturalisme n'est toujours qu'un multiculturalisme à la sauce Taylor-Bouchard, il sera intéressant de voir comment il vont réussir à concilier cet interculturalisme avec leur souhait d'une «culture nationale unique». Nous nous dirigeons vers une standardisation de nos partis politiques que ne distinguerons plus bientôt que la tête de leurs chefs, la tête au sens de visage, mais pas d'idées. Il nous faut former avec nos faibles moyens, le camp des anti conformistes et des esprits libres. Le Québec des jeunes caquistes sera-t-il le deuxième état post-national après le Canada de Justin Trudeau ?