Monday, November 29, 2021

Les trois peuples fondateurs


Le 23 novembre dernier, la gouverneure-générale du Canada, Mary Simon, a procédé à la lecture du discours du trône ouvrant la 44e législature. Nommé par Justin Trudeau, Mme Simon ne maîtrise pas le français, ce qui a surpris et choqué au Québec, alors que l'on nous serine que nous sommes dans un pays officiellement bilingue. Contrairement à ce que nous croyions, Mme Simon est bilingue, pas anglais/français comme nous pourrions le souhaiter, mais anglais\inuktitut, l'inuktitut étant sa langue autochtone d'origine.
 
 


 
 

Lors de ce discours du trône, Mme Simon a prononcé laborieusement quelques mots en français. Ayant assuré le service minimum Mme Simon s'est attirée les félicitations de Sonia Lebel, ministres Relations canadiennes de la Francophonie:»Je pense qu'on peut reconnaître qu'elle a fait un effort, on peut reconnaître qu'elle a fait un discours en français» (Discours du trône, Québec salue l'effort de la gouverneure générale en français, Journal de Québec, 24 novembre). « Sur Twitter, le porte-parole péquiste en matière de langue française, Pascal Bérubé, a déclaré que le gouvernement Legault «se satisfait de peu et reconnaît une institution monarchique».

Fait peu rassurant, la déclaration de Sonia Lebel rejoint celle de Pablo Rodriguez, lieutenant du Québec dans le gouvernement Trudeau et ministre du Patrimoine , ce dernier s'est dit «content des efforts qu'elle a fait», «Est-ce qu'on voudrait qu'elle soit parfaitement bilingue? (Pablo Rodriguez semble ignorer que les langues officielles au Canada sont le français et l'anglais et que la loi sur les langues officielles ne fait aucune mention de l'inuktitut Dans un monde idéal, oui. Elle parle déjà deux langues. elle fait des efforts, contrairement à d'autres d'ailleurs, qui n'en ont pas fait» a-t-il lancé. À qui pense-t-il ?  Pense-t-il à l'ancien ministre de la défense du  Canada, Hajit Sajjan.
Sonia Lebel-Pablo Rodriguez même combat; voilà qui devrait empêcher quelques nationalistes québécois de bien dormir.
Ce discours du trône trilingue, n'est pas innocent et il fournit des munitions à certains leaders autochtones qui s'en serviront pour demander plus. «Nous devons tous trouver comment aller de l'avant et respecter les autres avec leurs langues » déclare en entrevue Kahsennenwake Sky-Deer, première grande chef Kahnawake[...] Mme Sky-Deer «peut-être faudrait-il réviser ce que sont les langues officielles au Canada, avance-t-elle, suggérant d'y inclure les langues autochtones.» (Mary Simon et le français: les plaintes découragent certains leaders autochtones, Radio-Canada 22 juillet) Est-ce dans cet esprit que Marie Simon a prononcé une partie de son discours en inuktitut? Après le inuktitut, faudra-t-il se faire è l'idée que nous aurons droit à des discours du trône dans les 70 langues autochtones du Canada.

Thursday, November 25, 2021

Dépassée la parité

 



La parité hommes\femmes serait-il désormais un idéal dépassé  un idéal dans les Cabinets des ministres et les comités exécutifs des municipalité du Québec.  Valérie Plante vient-elle de déterminer la nouvelle norme en présentant un comité exécutif majoritairement féminin. ««On pense que c'est la première fois dans l'histoire de Montréal que le comité exécutif est majoritairement féminin. En fait, je ne le pense pas, c'est la première fois!», a souligné Mme Plante dans un éclat de rire. » (Un comité exécutif dominé par les femmes è Montréal, Journal de Montréal, 24 novembre).
 

 
 
Dans un précédent texte sur le nombre de mairesses élues au soir du 7 novembre (voir ce blogue, «Le début d'un temps nouveau», au-delà de l'enthousiasme médiatique devant le nombre de mairesses élues, nous posions la question essentielle à nos yeux de de la compétence de cette cohorte d'élues; le simple fait d'être femmes ne garantit pas la compétence des Catherine Fournier (Longueuil), France Bélisle (Gatineau, Évelyne Beaudin (Sherbrooke), etc.. Qu'importe la compétence , «ce comité exécutif sera d'»une incroyable force», de l'avis de la mairesse Plante «allie expérience et renouveau» Dès jeudi, il sera à pied d'oeuvre «pour faire avancer Montréal» et doter Montréal «de quartiers sécuritaires, vibrants et abordables», a ajouté Mme Plante. (Un comité exécutif majoritairement féminin à la Ville de Montréal, Radio-Canada, 24 novembre) Message à de futurs candidats aux élections municipales, pas nécessaire d'être  compétents, pourvu que vous soyez «vibrants». Ce plafond de verre une fois brisé, y aura-t-il un retour en arrière, peut-être pas; un organisme comme le groupe Femmes Politique Démocratie y veillera. quelle pourrait être la prochaine étape sur cette «route de la parité»? Peut-être L'obligation de présenter un nombre égal d'homme et de femmes lors des prochains scrutins. En dépit de cette entorse à la règle de la parité, il faut souhaiter que les prochaines administrations municipales s'en tiennent à une véritable parité hommes\femmes, une parité qui commence au conseil municipal.

Wednesday, November 24, 2021

7 à 77 ans



La pénurie de main-d'oeuvre que connaît le Québec agit comme révélateur. Certains entrepreneurs et les organismes représentant les milieux d'affaires ont fait savoir qu'à leur yeux, que la seule solution était l'augmentation des seuils d'immigration.
Le Gouvernement Legault a semblé acquiescé à ces analyses en jonglant avec les seuils d'immigration annuelles. Le gouvernement caquiste n'est pas sans savoir qu'une immigration annuelle importante n'est pas populaire dans la population
Assistons-nous à un changement de cap avec les plus récentes réflexions de Jean Boulet, ministre du Travail et de la solidarité sociale?

Jean Boulet constate: «Heures d'ouverture réduites, commerces fermés, contrats perdus, les effets de la pénurie de main-d'oeuvre se font de plus en plus sentir , mais le pire reste à venir.
 
 


 
 
On n'a pas suffisamment de monde pour assurer un taux de remplacement, ce qui fait qu'entre 2019 et 2028, les économistes et les démographes anticipent à peu près 1,4 millions de postes vacants» analyse froidement Jean Boulet, manches relevées, depuis son bureau à l'Assemblée nationale. Le constat est clair: « Ça ne se résorbera pas miraculeusement et je le redis, c'est un défi de société», tranche-t-il. (Pénurie de main-d'oeuvre : un «creux Historique» surviendra en 2030, Journal de Montréal, 20 novembre). «Certains pays ont connu le même enjeu et s'en sont bien tirés, notamment les États-unis et de façon plus critique, le Japon. Dans ce pays, l'âge de la retraite a été repoussé à 70 ans, dit Jean Boulet. «Tout est automatisé» et «ils n'ont peu près d'immigration», souligne-t-il. La stratégie du gouvernement, dont un pan important sera dévoilé jeudi, lors d'une mise à jour économique, repose sur quatre piliers: la requalification, l'intégration, l'immigration et et le maintien en emploi.[..]Le gouvernement entend aussi impliquer tout le monde pour relever ce défi, y compris certaines «clientèles. ou le taux d'emploi reste moins élevé: Les personnes handicapées, les candidats à la réinsertion sociale et les jeunes. La fin de «liberté 55» Les Québécois devront se faire à l'idée, il faudra travailler plus vieux, lâche Jean Boulet. «On a trop de départs à la retraite trop rapidement»» , tranche-t-il. Avec une telle proposition, nous voilà de retour à 1925 (l'adoption de la Loi sur les pensions de vieillesse à Ottawa date de 1927, pour le Québec , Jean Boulet nous ramène en 1965, date de l'entrée en vigueur du régime des rentes du Québec. La solution à ce «creux historique» elle existe pourtant, existait plutôt, il fallait lancer, voilà quelques années une vigoureuse politique nataliste. Pour ce faire, il faut se libérer du «prêt à penser» immigrationniste et sortir de l'ornière féministe pour valoriser la famille et la natalité. s'il est trop tard, pour répondre au «creux historique» annoncé par Jean Boulet, il est toujours temps de prévoir pour les années à venir et de faire en sorte de redresser l'anémique natalité québécoise. 








Monday, November 22, 2021

Table rase


Après Québec, voilà venu le tour d'Ottawa. «À l'aube de la rentrée parlementaire Ottawa, une question se pose: y aura-t-il encore récitation d'une prière au début de chaque séance de la Chambre des communes?[...] Cette prière qui débute par «Dieu tout-puissant, nous te remercions des nombreuses grâces que tu nous as accordés au Canada et à ses citoyens...» fait écho aux fondements de la Loi constitutionnelle de 1982 qui énonce d'entrée de jeu : «Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu...» Or, la récitation et l'écoute de cette prière met mal la neutralité religieuse de l'État et constitue un manque de respect à l'égard des députés et greffiers présents, pourtant protégée par nos chartes.» (la prière à la chambre des communes a fait son temps, La Presse, 17 novembre) «Lors du débat sur la prière au conseil municipal de Ville de Saguenay en 201, la Cour suprême s'est prononcée ainsi: »La prière a un caractère religieux et que, par sa récitation, la Ville et son maire favorisent une croyance religieuse au détriment des autres, ce qui contrevient à l'obligation de la neutralité de l'État.[...]Rappelons ici que, contrairement aux conseils municipaux , les assemblées législatives (ce qui inclut l'Assemblée nationale, N.D.A.) et le parlement à Ottawa jouissent d'un privilège parlementaire et ne sont pas tenus de se soumettre aux décisions de la Cour suprême. Pour modifier un règlement de la Chambre, telle la récitation de la prière, la décision doit être prise par consensus ou par un simple vote majoritaire, sur une motion proposée par un député. Ce que fit en 2019, le Bloc québécois qui déposa une motion demandant le remplacement de la prière quotidienne marquant le début des travaux à la Chambre des communes par un moment de recueillement. (C'est Monique Pauzé, député bloquiste de la circonscription de Repentigny qui déposa cette motion, réélue lors du dernier scrutin, il est possible de croire qu'elle n'hésitera pas à déposer à nouveau une motion allant dans le même sens, N.D.A.) Or, tant les libéraux que les conservateurs s'y sont opposés. Comment dès lors croire en la réelle neutralité religieuse du Parlement canadien?» 
 
 

 
Rappelons qu'il n'y a pas de neutralité religieuse au Parlement et pas de loi 21 à Ottawa.  Le gouvernement canadien se dirige-t-il vers une neutralité de facto et se trouvera-t-il bientôt un fonctionnaire zélé pour faire la chasse aux symboles religieux? (symboles qui ne peuvent qu'être chrétiens, comme le crucifix du Salon bleu)?  Ce fonctionnaire zélé osera-t-il retirer son turban à Jagmeet Singh?  comme à Québec, cette neutralité fait peu de cas des bâtisseurs de ce pays, un pays qui n'a pas été érigé par des musulmans, des bouddhistes ou des sikhs. Pour demeurer au chapitre de la neutralité religieuse, il faut garder en mémoire que notre gouverneure générale Mme Mary Simon, représente au Canada Èlizabeth II reine d'Angleterre et accessoirement gouverneur suprême de l'église d'Angleterre.




«Faisons table rase du passé, je déteste ce programme de l'amnésie» disait Charles Maurras, formons le carré es hommes à la longue mémoire alors que le Canada semble prêt à entrer dans une nouvelle ère religieuse. Nous pourrons remercier la Charte canadienne des droits et libertés pour «les nombreuses grâces qu'elle a accordées au Canada et à ses citoyens». Nous adresserons ces remerciements à la Charte lors de nos minutes de recueillement

Soyez réalistes

 



L'année qui vient sera électorale, ce qui est synonyme de programmes électoraux et de réécritures desdits programmes pour  tenter de rejoindre l'électorat.
Même Québec solidaire (QS) s'y met. Certains députés solidaires craignent-ils d'être balayés par ;la vague caquiste que laisse présager les récents sondages sur la popularité des troupes de François Legault.  Ainsi: «Québec solidaire veut présenter une plateforme plus concrète et plus réaliste pour séduire un plus large électorat en 2022. [...] C'est une plateforme qu'on veut plus proche des préoccupations des gens affirme en entrevue son chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois (GND, NDA)»(Propositions plus réalistes: Québec solidaire veut élargir son électorat, Journal de Montréal, 19 novembre).
 

 
 
QS offrira à l'électorat québécois de : créer un régime de retraite public et universel, régime incluant une notion de pension minimale afin de tenir compte de travail non rémunéré. QS proposera aussi de réduire la tarification des transports collectifs de 50% dans une perspective de gratuité à plus long terme. Ce programme plus réaliste entend aussi éliminer immédiatement les frais facturés du préscolaire au secondaire. QS veut aussi décriminaliser la possession simple de toutes les drogues et bannir le recours aux agences de placement dans le réseau de la santé, QS compte augmenter le nombre de paliers d'imposition des personnes à très hauts revenus. QS souhaite aussi instaurer une déclaration de revenus unique gérée par Québec et créer Sépaqpatrimoine pour préserver l'héritage architectural du Québec. Afin de conclure ce programme réaliste QS veut fixer le droit de vote à 16 ans.  
Certaines propositions séduiront peut-être  un électorat aux revenus plus modestes ( propositions sur les transports collectifs et la diminution de frais de scolarité (ces propositions sont même susceptibles de mordre sur l'électorat des classes moyennes).  D'autres démontrent l'ancrage à gauche de QS (La méfiance à l'égard du privé avec le bannissement des agences de placement dans le réseau de la santé). Pour ce qui est d'augmenter le nombre de paliers d'imposition des personnes à très hauts revenus, ce n'est qu'une façon élégante de reprendre le vieux slogan des marxistes-léninistes des années 1970 et leur «Faisons payer les riches». La décriminalisation de la possession simple de toutes les drogues set de droit de vote à 16 ans satisferont la gauche sociaétale qui a trouvé une niche à QS. 
 

 
 
L'électeur moyen voudra probablement demander prosaïquement sinon vulgairement à GND, qui paiera pour ce programme « réaliste »et surtout, combien coûtera ce programme.
 Ce programme prouve surtout, que malgré ses prétentions progressistes, l'histoire pour QS s'est arrêtée en mai 1968.  Difficile de ne pas songer à la lecture des propositions GND à ce slogan alors à la mode : Soyez réalistes, demandez l'impossible.

Saturday, November 20, 2021

Amigos et intérêts

 



«Les États n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts» prétendait Charles Maurras. Justin Trudeau l'aura appris au cours des derniers jours lors de sa rencontre avec le président américain, Joe Biden, et le président mexicain, Manuel Lopez Obrador, la première rencontre en cinq ans. 
«Ça fait plusieurs mois maintenant qu'on souligne l'enjeu qui nous préoccupe par rapport au crédit pour les voitures électriques qui seraient seulement faits aux États-Unis. On a souligné à quel point ça serait un grand problème pour la production d'auto au Canada», a affirmé hier soir, le premier ministre canadien Justin Trudeau au sortir du sommet des «trois amigos » qui se déroulait depuis trois jours à Washington.» (Les trois «amis» Biden , Trudeau et Lopez Obrador rivalisent d'amabilité, malgré les contentieux, Journal de Montréal, 18 novembre).
 

 
 
Justin Trudeau ignore probablement l’œuvre de Charles Maurras. Il vient de réaliser qu'un président américain, même démocrate, peut se montrer intraitable car d'abord redevable devant les électeurs américains surtout lorsque ces derniers ont vécu aux accents de America first au cours des dernières années.   
Joe Biden a accordé la priorité aux intérêts américains. Sa fermeté nous rappelle que notre «ami» américain est notre ami tant et aussi longtemps que nous ne nuisons pas à ses intérêts.

La mauvaise question


«Pourquoi le christianisme, fondé sur l'amour du prochain, a-t-il tardé à défendre l'abolition. Grenouilleau ressuscite les débats complexes qui mèneront progressivement à interdire l'esclavage des chrétiens, puis au XVIe siècle celui des Indiens d'Amérique, avant qu'on s'interroge enfin sur celui des Africains.» (Pourquoi les chrétiens  ont-ils tant tardé à abolir l'esclavage?, Le Devoir, 18 novembre). C'est la question que pose Christian Rioux en présentant l'ouvrage récemment paru de  l'historien Olivier Grenouilleau, Christianisme et esclavage (Gallimard). Partant de la Bible: «Il n'y a ni Juif, ni Grec, ni homme, ni femme, dit Paul (Galates, 3, 28) qu demande à Philémon d'accueillir son esclave Onésime comme un frère. Pourtant, dans la première épitre aux Corinthiens (7, 20-24), le même Paul dit qu'il ne faut rien changer à la situation dans laquelle on se trouvait lorsqu'on a entendu l'appel du Seigneur. Et donc demeurer esclave si tel était le cas. Cela est-il contradictoire? Non. «L'égalité des hommes est reconnue et revendiquée, Le message christique ne nie pas les différences sociales ou de statuts. il entend les transcender.»L'ici-bas n'est pas oublié[...]la réforme passe d'abord pat l'appel aux consciences Elle permet des ouvertures pratiques, par l'abolition légale d'une inégalité sociale que seul le pouvoir politique peut décider.» «L'abolitionnisme a-t-il procédé du proche vers le lointain? Ce qui expliquerait que l'Afrique noire et les colonies furent les derniers bastions ou l »esclavage sera toléré?L'histoire globale met au jour des coïncidences troublantes. Dans les royaumes barbares nés des décombres de l'Empire romain se renforce l'idée que l'on doit être libre en son royaume. Au XVe siècle, la traite des chrétiens orthodoxes d'Europe centrale et orientale cesse.[...]»
C'est dans les terres chrétiennes que naît et se développe l'idée puis le mouvement abolitionniste.




La vraie question à se poser n'est pas «pourquoi les chrétiens ont-ils tardé à abolir l'esclavage?» la vraie question à se poser est pourquoi est-ce seulement en terre chrétienne qu'a été aboli l'esclavage? Un esclavage qui subsisterait encore aujourd'hui en Mauritanie et en Arabie Saoudite et en Lybie, terres musulmanes aux dernières nouvelles.

Thursday, November 18, 2021

Et de deux

 



Balarama Holness nous a fait savoir qu'il comptait continuer à être actif sur la scène politique québécoise et qu'il n'a pas l'intention de se retirer sous sa tente (voir ce blogue, Là pour rester, 2 novembre).
Un malheur n'arrivant jamais seul: : «Si la porte de la mairie de Montréal-Nord s'est fermée dimanche dernier pour Will Prosper, le militant et documentariste demeure intéressé par la politique. Il ne cache d'ailleurs pas son intérêt pour les prochaines élections provinciales, qui auront lieu en 2022.» (Will Prosper toujours intéressé par la politique, Le Devoir, 14 novembre). «En 2012, Will Prosper avait tenté sa chance en politique provinciale à titre de candidat pour Québec solidaire dans le district de Bourassa-Sauvé, en vain.»
La circonscription de Bourassa-Sauvé recouvre le territoire de l'arrondissement de Montréal-Nord. la circonscription est actuellement représentée par la très blanche, députée libérale  Paule Robitaille.
 

 
 
Will Prosper voudra-t-il défendre à nouveau les couleurs de Québec solidaire? Québec solidaire dont le caucus, malgré ses prétentions progressistes, est finalement peu diversifié (seule la députée de Mercier), Ruba Ghazal, d'origine libanaise, est issue de la diversité. Certains Solidaires seront-ils séduits par le passé de militant anti-raciste de Prosper et voudront-ils «diversifier» leur caucus?

Le dos large

 


L'Église catholique du Québec a le dos large et rien ne lui sera épargnée. Plus récente accusation, l'Église catholique canadienne était sous influence nazie; c'est du moins ce que prétend «l'historien» Pierre Anctil dans son plus récent ouvrage Antijudaïsme et influence nazie au Québec (Presses de l'Université de Montréal).
«Comment l'Église catholique a-t-elle servi de messager à certaines idées corrosives qui continuent par ailleurs, croit l'historien Pierre Anctil, d'irriguer la société depuis les profondeurs de temps reculés?» «dans un livre qui vient de paraître, Antijudaïsme et influence nazie au Québec , le professeur de l'Université d'Ottawa, s'est penché sur le cas du journal L'Action catholique de l'époque des années 1930, l'un des principaux diffuseurs de l'enseignement de l'Église romaine aux pays des érables. L'ouvrage permet de mieux comprendre les sources historiques des réticences de certains milieux à l'égard d'une immigration non chrétienne sur les rives du Saint-Laurent.» (Quand l'Église catholique canadienne était sous influence nazie, Le Devoir, 12 novembre) 
Pierre Anctil tout à sa mission de faire de l'Église catholique du Canada une antenne du Welt-Diesnt et une officine nazie néglige de mentionner le fait que l'Église catholique adhérait encore à cette époque à la conviction des juifs «peuple déicide». idée qui ne sera abandonnée qu'en 1965 lors de Vatican II avec l'encyclique Nostra Aetate, encyclique pour laquelle les Juifs ne peuvent être considérés comme responsables de la mort du Christ. Tout à sa fixation nazie, Pierre Anctil minimise le fait qu'au Québec, bien plus que le nazisme, c'est le fascisme italien qui trouva des oreilles attentives au Québec. 
Pour présenter l'Église catholique du Canada comme soumise à l'influence nazie, Pierre Anctil doit faire l'économie des relations tendues entre l'Église catholique allemande, puis universelle, tensions qu'il expédie en une phrase: «Avant que l'Allemagne nazie dirigée par Hitler ne s'acharne aussi sur des catholiques, le clergé canadien-français voit plutôt d'un bon oeil, du moins jusqu'en 1937, son action musclée à l'encontre des juifs,». Relations qui très tôt seront conflictuelles, en effet, dès juillet 1933, le régime nazi procèdent à la dissolution du Zemtrum (le parti catholique allemand) et du parti populaire bavarois. Tout à la promotion d'un «christianisme positif», le régime procède à la mise au pas des organisations catholiques, en 1936, il procède à la mainmise de l'État sur les organisations de jeunesse. La Hitler Jugend devient l'organisation unique de la jeunesse allemande. En 1937, c'est par l'encyclique Mit Brennender Sorge (avec un souci brûlant) que le Vatican condamne les violations incessantes du Concordat et les persécutions antireligieuses. Pour aller de l'avant avec sa thèse d'une Église du Canada à la botte du régime nazi, il doit faire peu de cas de la volonté des nazis de mettre sur pied une Église nationale allemande et de la tentation du né-paganisme chez certains nazis, notamment chez Himmler et dans certains cercles de la SS. 





Pierre Anctil n'est pas qu'historien, il peut aussi se montrer idéologue. «Le raidissement qui gagne une partie du monde social lorsqu'il est question de s'envisager par rapport aux autres est très ancien, affirme Anctil. «il survit et surnage» jusqu'à nous va jusqu'à affirmer l'historien, tout en remettant en question la façon dont a pu être envisagée la question de l'identité nationale. Pour lui , il ne fait pas de doute que les constats destiné à magnifier la différence «sont restés affirmés par un discours basé sur des perceptions religieuses , même si on se dit laïques». Bien entendu, les temps changent. «Ce n'est plus la même chose, il y a un monde entre nous et les années 1930. et ce ne sont plus les juifs qui sont pris pour cibles dans de tels discours identitaires , mais plutôt les musulmans.»[...] Bien conscient qu'»en histoire on ne peut pas administrer une preuve absolue», 


Pierre Anctil n'en conçoit pas moins qu'il existe dans nos sociétés «une peur obsessive de celui n'est pas chrétien, qui nous vient du passé», qu'il s'emploie à étudier. Ce passé oblitéré, laissé de côté, continue néanmoins et de se pointer [...] Il existe, sous la Seconde Guerre mondiale, un tunnel qui fait traverser  des idées de l'autre, de ce côté-ci de l'histoire. La droite catholique n'a pas disparu à cause de la Révolution tranquille. Nous avons asphalté par-dessus, mais elle continue de pousser, de percer à travers les craques de notre société. Plusieurs signes nous le montrent, en ce moment même». «[...] «fin connaisseur de l'histoire juive canadienne, Pierre Anctil paraît avoir une dynamo au coeur tant il publie  depuis trente ans sur ces sujets.». Le temps est peut-être venu pour Pierre Anctil de poser sa plume, le temps semblant avoir fait son oeuvre sur la réflexion de Pierre Anctil. Pourquoi croire que les Québécois de 2020-21 se comporteront comme les Canadiens-français des années 1930 (des Québécois saisis par un timide printemps identitaire et ce qu'il faut probablement conclure des propos de pierre Anctil, les Québécois gouvernés par la Coalition Avenir Québec.). parlant de «tunnels passant sous la seconde  guerre mondiale», Anctil semble s'être égaré dans l'un d'entre-eux, et sans  aucune rigueur historique il s'amuse à assimiler la CAQ au NSDAP. «Fin connaisseur de l'histoire juive canadienne», Anctil veut peut-être nous convaincre que les juifs des années 1930 ne représentait pas une menace pour le Québec français, pas plus que les musulmans ne représentent aujourd'hui une menace pour le Québec français. Les musulmans ne représentent pas une menace, mais la droite catholique oui. Nous laissons Pierre Anctil se «faire peur»avec sa droite catholique!

Saturday, November 13, 2021

L'autre front


L'arrivée de migrants dans les îles grecques et en Sicile ne surprend plus. La présence de milliers d'entre eux aux frontières polonaise, lettone et lituanienne est une donnée nouvelle dans le grave problème des mouvements migratoires que connaît l'Europe . Campés sur le territoire biélorusse cherchent en vain, jusqu'ici, à «passer à l'Ouest», fait surprenant ces migrants ne sont pas des Européens de l'Est.
« Plusieurs milliers de migrants voulant se rendre en Europe, originaires principalement du Proche -Orient, sont bloqués dans des conditions difficiles à la frontière entre le Bélarus et la Pologne. Bruxelles s'efforce depuis plusieurs jours d'endiguer ces arrivées au Bélarus en contactant des pays proches du Moyen-Orient, pour les convaincre d'empêcher les personnes d'embarquer dans des avions à destination de Minsk. La Turquie a été le premier pays à prendre une telle mesure d'interdiction: les ressortissants irakiens, syriens et yéménites ne sont plus autorisés à prendre l'avion pour le Bélarus depuis son sol.» (Crise migratoire: progrès  «sur tous les fronts» selon la commission européenne, Radio-Canada, 12 novembre.). Le Bélarus n'ayant pas de frontières communes avec l'Irak, la Syrie ou le Yémen, comment ces migrants se sont-ils rendus à la frontière Pologne-Bélarus? «Une part très importante  du trafic l'aéroport de Minsk est constituée d'avions de la compagnie biélorusse Belavia [...]. Toutefois, une part du trafic moins importante, mais significative tout de même, est effectuée par diverses compagnies, dont certaines appartiennent aux pays de départ des migrants: la compagnie turque Turkish Airlines, la compagnie émilienne Flydubai et la compagnie syrienne privée Cham wings.» (Crise migratoire en Pologne; le jeu trouble de certaines compagnies aériennes, Boulevard Voltaire, 11 novembre) 
 

 
 
Faudra-t-il commencer à parler de la «perfide Turquie» comme l'on parle de la «perfide Albion»? Difficile de ne pas voir dans ces manoeuvres la main de cet «ami de l'Occident» qu'est Erdogan. À moins que nous assistions à un ballet complexe entre Minsk, Moscou et  Bruxelles; ces migrants sont peut-être en Bélarus pour déstabiliser l'administration Loukatchenko qui à son tour pousse les migrants vers la Pologne ce qui ferait bien l'affaire de la Communauté européenne (CE)), la Pologne étant le bonnet d'âne de la (CE)  pour ses politiques sociales-conservatrices et sa volonté de faire prévaloir ses lois sur celles de la CE. Une CE faisant d'une pierre deux coups; soutien nominal à la Pologne et dénonciations renouvelées du régime Loukatchenko. Un Loukatchenko qui menace de fermer le robinet du gaz l'UE. Une menace qui sous-entend l'appui de la Russie de Vladimir Poutine. Nous serions alors en présence « un affrontement UE-Russie par alliés interposés. Alors qu'il est possible de parler de «ventre mou» de l'Europe pour la Grèce et l'Italie, la présence de la main d'Erdogan étant incontestable dans le cas de la Grèce; il faut souhaiter que la Pologne tienne.

Loi 202


Devant le recul du français au Québec et particulièrement dans la région métropolitaine; la modernisation de la loi 101 apparaît essentielle. La réponse du gouvernement Legault est jusqu'ici la faible loi 96, alors que nous aurions besoin d'une vigoureuse loi 202. L'un des problèmes soulevé par les tenants d'un resserrement de la loi 101 est le rôle joué par les Cégeps anglophones dans l'anglicisation des étudiants francophones. Problème grave certes, mais qui n'a pas convaincu le gouvernement Legault d'étendre la loi101 aux cégeps.
S'il ne le fait pas pour les francophones, le gouvernement Legault le fera peut-être pour les allophones? Un nouveau rapport révèle en effet que: Des cégeps anglophones accueillent désormais une majorité d'étudiants allophones. Cette situation préoccupe certains élus caquistes, qui plaident à l'interne pour imposer la loi 101 aux cégeps après avoir entendu les craintes des démographes. [...] Au cégep Vanier, dans le nord de Montréal, 52% de la clientèle était allophone en 2020, selon des données provisoires.Lui aussi dans la métropole, le collège Marianopolis compte 53% d'étudiants qui n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle.[...] En fait la part d'étudiants allophones dans le réseau collégial de langue anglaise est en progression depuis l'an 2000, passant de 30% à 38% cette année.
(une majorité d'allophones dans plusieurs cégeps anglos, Journal de Montréal, 10 novembre ) Ce sont les enfants de la «loi 101» qui passent ainsi à l'anglais rendant, dans les faits, inutile la loi 101 à l'école primaire et secondaire. En toute logique, il faudrait supprimer l'application de la loi 101 au primaire et au secondaire. L'édifice n'ayant visiblement aucun sens s'il n'est pas couronné par l'application de la loi 101 au niveau collégial. «Pour le démographe de l'Institut national de la recherche scientifique qui a compilé les données  obtenues par notre Bureau parlementaire, le réseau collégial anglais participe à l'anglicisation des allophones.» «les allophones, c'est un groupe très hétérogène, avec beaucoup de langues communes, souligne Patrick Sabourin. Dans ce sens-là, le cégep anglais est une espèce de lieu de socialisation ou le point commun est la langue anglaise.» 
Plus qu'un lieu de socialisation, le cégep anglais est aujourd'hui un champ de bataille ou se joue l'avenir de la communauté anglophone du Québec; sans le sang neuf que constitue les allophones, la communauté anglo-québécoise ne pouvant compter que sur sa démographie, est condamnée à une lente extinction. Cela, les anglophones l'avait compris dès 1968 en voulant scolariser les italophones de Saint-Léonard. C'est pour cela que les anglophones du Québec ne peuvent accepter l'idée d'un accès limité aux cégeps anglophones aux seuls étudiants anglophones issus de la «minorité historique» anglo-québécoise.
La CAQ osera-t-elle légiférer en sens? «La question d'étendre la loi 101aux cégeps fait d'ailleurs à nouveau l'objet de débats au sein de la Coalition Avenir Québec (CAQ), selon nos informations , au moment ou débutera bientôt l'étude article par article u projet de loi sur la langue du ministre Simon Jolin-Barrette. Le premier ministre avait fermé la porte avant le dépôt du projet de loi96, mais il devra trancher à nouveau sur cette idée d'interdire l'accès aux cégeps en anglais aux jeunes francophones et allophones, souligne une source, Les démographes ont notamment souligné que le projet de loi ne permettra pas de renverser le déclin du français, tandis que le sociologue Guy Rochera mis son poids dans la balance en faveur de la loi 101dans les cégeps. Une «aile économique»est toutefois plus sensible aux arguments du monde des affaires, qui craint un impact du projet de loi 96 sur l'attrait et l'intégration des immigrants selon nos sources.»




Le «nationalisme» de François Legault, si soucieux défendre notre langue et notre culture prévaudra-t-il sur cette «aile économique» ? À moins que François Legault ne fasse lui-même parti de cette «aile économique»? Entre la nation et l'économie, faut-il conclure que François Legault n'ait déjà fait son choix.

Thursday, November 11, 2021

Le début d'un temps nouveau



Les élections municipales du 7 novembre dernier auraient permis au Québec d'entrer dans une ère nouvelle. 
«Au lendemain des élections municipales, cinq des dix plus grandes villes du québec ont élu une femme à la tête de leur municipalité. Mais peut-on vraiment parler de vague rose?[...] toutefois, les victoires féminines dans les villes clés de la province ont un poids considérable, croit croit Daniel Côté, président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ).» C'est inspirant pour les femmes qui voudraient faire de la politique municipale de voir Valérie Plante et Catherine Fournier à la tête de grandes villes québécoises», estime-t-il. À elles seules, ces mairesses gèrent 31% de la population de la province. «
 

 
 
C'est une bonne nouvelle pour la parité. On fait des pas en avant à chaque élection.» (Des élections municipales qui font place aux femmes et à la jeunesse, Le Devoir, 9 novembre). Daniel Côté oublie un peu vite que le rôle des élues du 7 novembre n'est pas «d'inspirer les femmes qui voudraient faire de la politique municipale», mais plus prosaïquement d'administrer les municipalités dont elles sont devenues mairesses.  Et que c'est la compétence dont elles feront preuve au cours des quatre prochaines qui feront oublier les mâles blancs quadragénaires et quinquagénaires qu'elles remplacent. Et que c'est au jour le jour et pendant quatre ans qu'elles seront jugées. Il est significatif que le discours dominant au soir et au lendemain de ces élections fasse l'économie du terme compétence. C'est cela aussi qui donnera du sens aux victoires féminines du 7 novembre. Chacun interprète ce changement travers son prisme personnel pour une féministe comme Francine Pelletier: «Pourtant cette année, malgré un absentéisme élevé, on a senti le vent se lever: plus de diversité , plus de jeunes et beaucoup plus de femmes font désormais partie du paysage municipal. Signe d'un énorme bond en avant, 5 des 10 plus grandes villes du Québec seront dirigées par des femmes.» (Le dieu des petits riens,Le Devoir , 10 novembre)
Énorme bond en avant les électeurs québécois déciderons  dans quatre ans, si comme le chantait Renée Claude, le 7 novembre était «le début d'un temps nouveau» ou un simple feu de paille. l'histoire jugera.

Wednesday, November 10, 2021

Le ver dans le fruit

 



L'Université d'Ottawa a fait connaître cette semaine le rapport préparé par le juge Michel Bastarache, rapport préparé suite à l'incident impliquant le professeur Verushka Lieutenant-Duval et son utilisation dans un contexte académique du mot qui commence par «n».
«Afin de protéger la liberté académique, le Rapport Bastarache se positionne contre « l'exclusion de termes, d'ouvrages ou d'idées dans le contexte d'une présentation d'une discussion respectueuse de nature universitaire et dans un but pédagogique et de diffusion des savoirs.» (Il faut protéger la liberté académique, conclut le rapport Bastarache, La Presse, 4 novembre)
Ces mâles résolutions font plaisir à entendre, mais tiendront-elles; en effet, le ver est déjà dans le fruit.
 
 

 
 
« Au terme des consultations, le rapport recommande de former un comité permanent «d'examen et de mise en oeuvre de la politique sur la liberté académique et la liberté d'expression», afin de mieux traiter les plaintes cette nature. La communauté universitaire doit aussi être mieux informée quant aux définitions de ces deux libertés, note le rapport.» L'Université d'Ottawa semble vouloir opposer liberté académique et liberté d'expression, sans comprendre que sans la seconde, la première n'est une coquille vide. Conception qui conduira probablement l'Université à suivre l'une des recommandations du rapport Bastarache. Le rapport Bastarache recommande aussi d'élaborer un plan d'action afin de combattre le racisme, la discrimination et le cyberharcélement. «Il faudra du leadership pour établir un mécanisme qui établira des conditions pour déposer une plainte, des critères d'évaluation, des mesures de redressement et une procédure de reddition de compte publique», écrit-on dans le rapport.» Le juge Michel Bastarache  nous avait habitué avec le rapport de la commission Bastarache sur la nomination des juges a des conclusions en queue de poisson, il reste égal à lui-même. Déjà affaibli par la mise sur pied de ce plan d'action Bastarache ainsi affaibli ne satisfait pas encore certains membres de la communauté universitaire ottavienne.«Il est nécessaire d'aller plus loin que les recommandations rapport estime de son côté Karine Coen-Sanchez, candidate au doctorat (sociologie) à la facultés sciences sociales de l'Université d'Ottawa.[...] Une stratégie doit être déployée dans l'ensemble de l'Université d'Ottawa afin d'obliger «chaque faculté à fournir cours ou un programme antiraciste qui se concentrer diverses intersections de l'oppression dans différentes sociétés», poursuit Mme Coen-Sanchez.

Il ne faut pas être grand clerc pour conclure qu'avec le plan d'action et les demandes de Mme Coen-Sanchez; il ne faut pas se demander s'il y aura un autre incident Verushka Lieutenant-Duval à l'Université d'Ottawa, mais quant?

Sunday, November 7, 2021

She Rides again


Il y a en société des taches qui ne partent pas, elles s'incrustent. 
Jeannette Bertrand est l'une de ces «taches sociales» qui semblent ne jamais devoir épuiser leur capital de nuisance. 
Elle récidive avec son dernier opuscule, Un homme tout simplement, suite de son ouvrage précédent, Un viol ordinaire, elle assure à 96 ans la promotion de ce plus récent livre, c'est visiblement dans le cadre de cette tournée de promotion qu'elle c'est rendue à La Presse; «Dans Un homme tout simplement, publié chez Libre Expression, la grande dame de la télévision, prolifique actrice et dramaturge de renom, qui a reçu cette année le prix Hommage Guy Corneau pour sa contribution au bien-être des hommes , y va de ses suggestions pour en finir avec le patriarcat. Carrément. Objectif: atteindre enfin l'égalité. Et contre toute attente, ça n'est pas compliqué, résume-t-elle. Pour atteindre l'égalité, il faut que les hommes changent!» (Janette Bertrand persiste et signe, La Presse, 3novembre)
La sagesse de cette «grande dame de la télévision»nous vaut des perles du genre:«Parce que si on continue comme ça, si les hommes ne changent pas, il va y avoir un fossé, poursuit-elle. Il y en déjà un chez les jeunes» preuve les filles n'ont pas besoin de la dire : elles sont féministes. Alors que les garçons vont chercher le patriarcat dans la porno. Il y a un clivage.» Il fallait Janette Bertrand pour lier patriarcat et pornographie, il est vrai qu'une vie à entretenir sa rancoeur contre les hommes et contre l'Église catholique ne peut que mener à de telles inepties, Janette Bertrand confirme l'affirmation de Charles de Gaulle voulant que «La vieillesse soit un naufrage». Pour notre part, il ya longtemps que nous croyons que Janette Bertrand est une épave, a contrario de l'opinion généralement entretenue à son égard; opinion résumée par le comédien Patrice Robitaille sur le plateau de l'émission Il faut se le dire du 2 novembre dernier (Radio-Canada); un Patrice Robitaille affirmant que Janette Bertrand «avait déniaisé» le Québec», ce «déniaisage» du Québec n'étant que le long combat de Janette Bertrand contre l'Église catholique (contre sa morale sexuelle surtout). Un «déniaisage» qui nous a valu des contributions aussi significatives pour le développement du Québec que Janette veut savoir et l'Amour avec un grand A. Les québécois déniaisés sont-ils plus heureux?
 

 
 
Il faut croire que le Québec n'est pas encore suffisamment «déniaisé» puisque Janette Bertrand était présente sur le plateau de l'émission Il faut se le dire, le 3 novembre.
Janette Bertrand a un nouveau dada: «on retrouve donc son personnage principal, un certain Laurent, accusé d'agression sexuelle par son ex-copine. Quoique entouré d'amis «Cro-Magnons» (et Janette Bertrand n'a pas inventé leurs discussions, aussi stéréotypées soient-elles, assure-t-elle), il reconnaît ses torts, souhaite changer, mais ne sait pas trop comment. En prime, il ne sait pas comment se faire pardonner. Or voilà que Léa, son ex, suggère une voie innovante, qu'on a par ailleurs peu entendue, dans le débat entourant #moi aussi et les agressions non dénoncées. À savoir: la justice réparatrice.De quoi s'agit-il? «C'est une forme de médiation fondée sur le respect, la compassion, l'inclusion» écrit-elle. Sorte de règlement «à l'amiable» la justice réparatrice « favorise le dialogue et la réparation dans un milieu sécuritaire et bienveillant » [...] c'est une autre façon que la justice nous offre pour régler les choses. Et c'est copié sur les autochtones»rajoute Janette Bertrand.» Voilà, la grande dramaturge transformée en anthropologue (Évidemment, si c'est copié sur les autochtones, cela ne peut-être qu'exemplaire et inspirant, N.D.A.). Pour une prochaine oeuvre, nous suggérons à Janette Bertrand, d'écrire Autochtones avec un grand A ou mieux, Appropriation culturelle avec un grand A.
 

 

Friday, November 5, 2021

Vivre à Montréal

 


Le président d'Air Canada, Michael Rousseau,  a suscité une commotion certaine en prononçant en anglais seulement une allocution dans le cadre d'une activité organisée par la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain. Aggravant son cas, il a déclaré lors d'un point de presse suivant ladite allocution: «J'ai été capable de vivre à Montréal sans parler français. C'est tout à l'honneur de cette ville.» (Le français n'est pas la priorité de Michael Rousseau, Journal de Montréal, 3 novembre) Michael Rousseau a aussi fait savoir qu'il n'avait pas l'intention d'apprendre le français en raison d'un horaire trop chargé, sa priorité étant de relancer Air Canada. Il faut noter que Michael  Rousseau habite Montréal depuis quatorze ans (depuis 2007 en fait) et que son analyse de sa situation est instructive.

La question est pourquoi s'indigner des propos de Michael Rousseau. Rousseau n'est pas le seul Montréalais capable de vivre à Montréal sans parler le français. Combien d'Anglo-québécois nés ici passeront toute leur vie à Montréal sans avoir à parler le français. Combien de «chances pour le Québec» habitant Parc Extension ou Côte-des-Neiges pourront vivre en hindi ou en ourdou sans parler français.  Michael Rousseau vit dans le Québec  de la loi 101 depuis quatorze ans et il se montre incapable de parler français.  Preuve que la loi 101n'est pas cette loi synonyme d'»épuration ethnique» si on se fie aux propos de certains membres de la communauté anglophone, de même la «police de la langue» soit-disant instaurée par la loi 101 et «bras armé» de l'Office de la langue française n'est guère plus efficace et redoutable que l'UPAC.





Les vagues provoquées par l'attitude de Rousseau tiennent plus à sa notoriété et à sa position (Air Canada est une société d'état indépendante astreinte à la Loi sur les langues officielles), À bien y penser, Rousseau nous rappelle un peu brutalement que Montréal n'est pas une ville française et que la situation ne devrait pas substantiellement s'y améliorer avec la défense mollassonne de la langue française du gouvernement Legault. Pour éveiller les Michael Rousseau de ce monde, il faut que la loi 96 applique la loi 101 aux Cégeps et aux entreprises de juridiction fédérale opérant en sol québécois.

Tuesday, November 2, 2021

Là pour rester


Il faut s'habituer à voir Balarama Holness dans le paysage politique québécois. L'homme qui est destiné à finir troisième à l'élection municipale montréalaise du 7 novembre ne se contentera pas de ce galop d'essai.  Même élu, La mairie de Montréal ne suffira pas à satisfaire l'ambition de Balarama Holness, l'homme ambitionne d'être le Obama Canadien (The man striving to be the «Canadian Obama», New York Times, 10 juillet 2020. Holness est là pour rester. 
2020). Ses ambitions dépassent le simple cadre de la métropole; son idée d'un référendum sur le statut linguistique de Montréal, montre que qu'il n'hésite pas à avoir une vision pour l'ensemble du Québec. «Celui qui se voit en Obama canadien acceptera peut-être de n'être qu'un Obama québécois». 





Il serait surprenant qu'Holness rentre sous sa tente le 7 novembre au soir, il mettra probablement sa défaite sur le compte du «racisme systémique» qui règne au Québec; avec son idée de référendum Holness a montré vers quelles clientèles électorales il pourra orienter ses efforts, anglophones et allophones n'acceptant pas la nature francophone du Québec et constatant les progrès quotidiens de la langue de Shakespeare à Montréal et Laval, Mathieu bock-Côté en prend note lorsqu'il écrit: «Les présentes élections montréalaises sont révélatrices. Très révélatrices. Elles illustrent en direct, à travers ce qu'on présente comme la délicate question du français, les conséquences politiques du grand basculement démographique des dernières décennies.» (Holness ne gagnera pas. mais ses idées progressent, Journal de Montréal, 30 octobre). Avec ses clientèles, Holness pourrait vouloir revivre l'aventure du Equality party de 1989, et y exprimer non plus la grogne des anglophones et des allophones, mais leur ambition d'en finir avec la loi 96 et à plus long terme de charcuter encore l'irritante loi 101.  L'homme saura-t-il se contenter de diriger un tiers part condamné à l'oppositioni, avec son idée de Montréal bilingue, il peut légitimement ambitionner la tête du Parti libéral du Québec (PLQ), Holness pouvant tout à la fois attirer à lui les électeurs «rodhésiens» et ceux issus de la «diversité»; parti déjà habitué à la diversité avec Dominique Anglade, Le PLQ pourrait alors sans scrupules s'aligner sur le multiculturalisme du Parti libéral du Canada. 
L'homme est ambitieux et il est probablement en mesure de réaliser comme Mathieu Bock-Côté, que ses idées ont un véritable potentiel de progression, capital de progression accru par l'intention du gouvernement Legault d'accueillir plus de 70 000 migrants en 2022.