Friday, February 28, 2020

Chassé de l'Olympe


Ils ont réussi à le chasser de l'Olympe, Félix Leclerc. a été chassé de l'Olympe des poètes québécois, il y a d'ailleurs lieu de se demander comment on accède à cet Olympe? «Au début du mois , l'oeuvre bien connue du défunt chansonnier Les 100 000 façons de tuer un homme a été mise à l'index à l'école Saint-Enfant-Jésus, située à la limite du Mile-End. Les élèves de 3e et 4e années étudiaient le texte de Félix Leclerc dans le cadre de leurs cours d'art dramatique (??, NDA). Selon nos informations, certains parents n'ont pas apprécié le contenu de cette chanson des années 1970, qui condamne l'oisiveté à laquelle mènerait le filet de sécurité sociale.Devant la pression d'un parent, l'enseignante a changé l'oeuvre à l'étude «pour éviter une controverse». [...] La Commission scolaire de Montréal s'est contentée d'un courriel laconique. «Le texte a été jugé trop aride pour des élèves de ce niveau, a fait valoir le porte-parole Alain Perron. C'est pourquoi l'enseignante a préféré donner un autre texte.» Le relationniste a ajouté «que l'oeuvre de Félix Leclerc est largement étudiée dans nos écoles»(Un texte de Félix Leclerc banni dans une école, Le Journal de Montréal, 26 février).  Parmi les faits notables dans cette information, il faut retenir que c'est sur la plainte d'un seul parent que Les 100 000 façons de tuer un homme a été retiré du programme. Si c'est là, ce qu'entendait Jean-François Roberge, le ministre de l'Éducation, lorsqu'il parlait «des pouvoirs des parents»dans le cadre des débats sur la Loi 40 et l'abolition des commissions scolaires, il faut souhaiter l'adoption d'une loi visant à interdire l'intervention des parents dans la composition de programme. D'autre part, je ne suis pas pédagogue ou enseignant, mais la présence de cours d'art dramatique pour des écoliers de 3e et 4e année est peut-être prématurée, l'heure est peut-être alors plus à la maîtrise de la grammaire et à l'acquisition de vocabulaire. L'article est muet sur les motifs du parent mécontent, s'agit-il comme l'écrit la journaliste(Geneviève Lajoie) de la condamnation de l'oisiveté laquelle mènerait le filet de sécurité sociale(laissons cette interprétation à Mme Lajoie). Le prétexte serait un peu court (le poème ne contient que deux lignes qui vont très imparfaitement dans ce sens, Leclerc écrit; Non je crois, que la façon la plus sûre de tuer un homme c'est de l'empêcher de travailler en lui donnant de l' argent. La plainte portait-elle sur la violence du texte, texte présentant les différentes de tuer un homme (le coup de fusil, le coup de canon, la pendaison, la noyade, le poison, le gaz, le rasoir, la hache, le couteau, la scie, la collision. liste assez détaillée bien susceptible d'inquiéter certains parents bisonours? L'incident soulève d'autres questions, à quel âge, est-il possible de proposer une telle oeuvre aux étudiants. Les élèves du premier cycle du secondaire sont probablement à même de saisir l'ironie dans laquelle baigne le poème de Félix Leclerc. Assez mûrs aussi pour réaliser que l'aide sociale ne constitue pas une carrière et qu'elle ne peut constituer qu'un revenu de subsistance en cas de situation prolongée de non-emploi. Les propos de Leclerc sont à rapprocher de ceux d'un autre chanteur québécois, ceux de Robert Charlebois(sur des paroles de Pierre Bourgault) et de son «entre deux joints, tu pourrais te grouiller l'cul». Même appel à la fierté, à l'action, dans une perspective nationaliste dans les deux cas. Si la mise à l'index tient à la violence du texte, il y a là motif à initier une salutaire réflexion sur la violence dont peuvent être témoins les enfants de 3e et 4e années. Celle des jeux vidéo. Il faudrait aussi s'interroger sur le rôle de la télévision, est-ce que tous les films diffusés sont diffusés à des heures de grande écoute par des chaînes généralistes ont tous reçu le classement général du bureau de surveillance du cinéma. 
La multiplication des écrans complique aussi la tâche des éducateurs (parents et enseignants) pour ceux qui se sentent encore la force de jouer ce rôle.

Pour triste que soit l'incident, il n'en est pas moins intéressant sur l'état de notre classe politique. «L'enjeu n'est pas tellement qu'un parent demande une telle chose, c'est que l'on considère à tel point qu'on prive les élèves d'une oeuvre québécoise majeure (encore l'Olympe pour Félix Leclerc). Cette rectitude politique outrance ne cesse de gagner du terrain dans l'ensemble de notre société et ça suffit»a réagi le chef intérimaire du Parti Québécois, Pascal Bérubé. Bienvenue en 2020, Monsieur Bérubé. Devons-nous conclure que vous vous insurgerez contre la prochaine demande de censure réclamée par un groupe dénonçant le racisme ou le sexisme d'une oeuvre, d'une conférence ou d'un colloque, la rectitude politique loge aussi à cette insigne. 



« La députée solidaire Christine Labrie, elle-même enseignante et historienne, demande aux parents de respecter la liberté pédagogique des profs. «les enseignants, ce sont eux les experts , plaide l'élue de Sherbrooke. On ne peut commencer à arrêter d'étudier des oeuvres parce qu'ils [sic] ne sont pas consensuelles. Madame Labrie signale qu'il y a bien souvent un «deuxième degré» dans les oeuvres et que c'est justement le rôle du système d'éducation d'apprendre aux élèves à le découvrir et à la comprendre. (Texte de Félix Leclerc banni d'une école: la rectitude politique à outrance , ça suffit!, dit l'opposition, Journal de Montréal, 26 février ). Que faire? Remettre immédiatement au programme Les 100 000 façons de tuer un homme, déposer dans la corbeille les prochaines plaintes de ce parent et pour faire bonne mesure faire étudier L'alouette en colère et Bozo les culottes aux étudiants de l'école Saint-Enfant-Jésus.

Tuesday, February 25, 2020

Métastases et guerriers blancs



Dans les jours suivants la levée de la barricade de Belleville (nous nous refusons comme l'on fait certains média à utiliser le nom mohawk de Tiendinaga (cette utilisation étant une première capitulation devant l'activisme des Warriors). Des Mohawks d'Oka ont bloqué la route 344 avec des voitures (Des manifestants bloquent la route 344 à Kanesetake, Journal de Montréal, 24 janvier).  S'empressant de déployer des drapeaux des Warriors afin de bien marquera la nature de ce blocus et probablement d'inscrire leur initiative dans un mouvement plus large. La crise ferroviaire prendra fin un jour, encore lointain si l'on se fie à l'incurie démontrée par le gouvernement Trudeau, le Canada souffre et souffrira encore des revendications autochtones, souffre et souffrira, car écologistes radicaux et éléments anarchistes ont pris le train en marche (il suffit de voir la composition des participants à la barricade de Saint-Lambert), trop heureux de nuire à l'économie capitaliste colonialiste du Canada et de bénéficier d'une publicité à peu de frais. Ce qu'il faut craindre, ce sont les métastases, c'est à dire des initiatives ponctuelles plus ou moins spontanées à travers le Canada et le Québec. Pas de paralysie générale des systèmes ferroviaires routiers  canadiens, mais des blocages locaux de voies ou de route, du sable dans l'engrenage en quelque sorte. 
 
 
 
Ces initiatives destinées à «sensibiliser» les citoyens aux revendications autochtones conduiraient le pays dans une zone d'anarchie de faible intensité, susceptible de dégénérer (il ne faut pas oublier que la crise d'Oka a duré 2 mois, soit du 11 juillet au 15 septembre 1990, l'actuelle crise n'a pas encore un mois). Les citoyens albertains ayant tentés de leur propre chef de démanteler un barricade autochtone près d'Edmonton feront-ils école? (Crise ferroviaire: verra-t-on apparaître des «Guerriers blancs», Huffpost, 20 février). L'apparition de « Guerriers blancs » est très improbable, Canadiens et Québécois se comportent comme des carpettes depuis des années, les colonnes vertébrales apparaissent rarement par miracle chez les invertébrés.  Dans un tel climat de confrontation, il ne faudrait pas se surprendre qu'un contre manifestant ne soit tenté de faire sien les dérapages verbaux d'un Luc Lavoie (Luc Lavoie suggère «un coup de [de pistolet] entre les deux yeux» des autochtones,Le Devoir, 21 février). Si une telle situation devait se produire, ce sont les gouvernements qui auraient ce sang sur les mains. C'et à eux de faire respecter la loi. Souhaitons ne pas en arriver à une telle extrémité. Dans un état de droit, c'est justement à l'état à faire respecter la loi, lorsque le vigilantisme se développe c'est habituellement parce que l'état n'a pas été en mesure d'accomplir cette mission. Quelqu'un voudra-t-il rappeler à Justin Trudeau qu'il est élu pour faire respecter la Loi et non pour la «réconciliation» Blancs Autochtones. 

Friday, February 21, 2020

La Maison bleue



La Maison Bleue, série produite par KOTV et réalisée par Ricardo Trogi entend s'intéresser aux possibles péripéties connues par le quatrième président et son entourage immédiat de la République du Québec de 2020, République née en 1995 car les Québécois auraient alors voté Oui au référendum. Série à prétentions politiques, mais aussi à prétentions humoristiques, il s'agit d'une deuxième sur les ondes québécoises. Deuxième car il faut tenir compte de l'existence de la série Monsieur le ministre diffusée par Radio Canada entre 1982 et 1985, série plus axée sur les conséquences de la vie politique de Monsieur le ministre interprété par Michel Dumont sur sa vie personnelle et familiale, le texte était l'oeuvre de Solange Chaput-Rolland et Michèle Bazin. La Maison Bleue n'est pas au sens propre diffusée sur les ondes québécoises, mais sur internet et disponible sur IciTouTV. 
Sur le mode de la comédie, comédie un peu lourde, le critique du Journal de Montréal (Marc-André Lemieux) ne si est pas trompé lorsqu'il écrit:»[...] La Maison Bleue: une comédie franche et assumée. C'est gros, gros, gros. Certains gags rentrent au poste, d'autres moins. (Nouvelle série: faut-il être souverainiste ou fédéraliste pour apprécier La Maison-Bleue, Le Journal de Montréal, 11 février). Opinion partagée au Devoir ou Philippe Papineau écrit:»Se servir du politique pour rire de notre société et de nos travers ? C'est là le nerf de la guerre pour la nouvelle série réalisée par Ricardo Troigi La maison Bleue , une «pure comédie»qui nous plonge dans la garde rapprochée - assez dysfonctionnelle - du quatrième président de la république du Québec.[...] pour donner une idée du niveau d'humour volontairement «très épais et assumé» dixit Morissette.»(« La Maison bleue»: bienvenue dans la (dysfonctionnelle) République du Québec, Le Devoir, 12 février).  Une série offerte par IciTouTV (propriété de Radio-Canada) pouvait difficilement offrir une série présentant le Québec indépendant sous un jour favorable. Était-il pour autant nécessaire de brosser le portrait de ce que certains tiendront pour une République de bananes.  Morissette et son complice François Avard ont fait pire, l'auditeur aura le sentiment d'être plongé au coeur d'un pays peuplé d'Elvis Gratton ayant finalement résolu ses questions identitaires. 
 
 
 
La Maison Bleue entend présenter ce que pourrait être l'hypothétique République du Québec en 2020, un Québec devenu indépendant car le camp du Oui l'a emporté (avec 50,2% des suffrages),au soir du 30 octobre1995. les scénaristes et le réalisateur (Ricardo Troigi, réalisateur, Québec Montréal,1981, 1987, 1991) ont choisi de traiter le tout en comédie. Choix qui peut se défendre, la politique n'a jamais vraiment été un sujet vraiment traité sur les ondes québécoises, la comédie est donc une façon de séduire et de retenir les téléspectateurs «apolitiques». ce choix permet à la série de faire l'économie d'un choix entre la droite et la gauche, et divers projets de société, etc. Des choix que scénariste et réalisateur tenaient manifestement tenu à éviter:»Bien quelle dépeigne un univers parallèle dans lequel l'option du «oui»a remporté le référendum de 1995, la nouvelle série de Ricardo Trogi (1981, Le Mirage)n'aborde aucune question sociale.  Elle préfère s'en tenir aux thèmes classiques des sitcoms pour provoquer des rires: chicanes de voisin, problèmes maritaux, soucis familiaux, etc. » ()Nouvelle série, op.cité). Le président de ce Québec indépendant est interprété par Guy Nadon, il donne à son personnage une certaine prestance, en d'autres temps, un temps que les moins de quarante ans n'ont pas connu, un tel rôle aurait pu être confié sans peine à Jean Duceppe ou à un Gilles Pelletier. Le personnage est présenté, comédie oblige, comme un gaffeur. Premier reproche «sérieux» à cette comédie, les deux hommes présentés comme l'ayant précédé dans le fauteuil de président de la République, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard sont tout sauf des gaffeurs, les Québécois ont certes voté pour un Justin Trudeau, mais les premiers ministres qu'ils se sont donnés ont généralement été des hommes dignes et des gestionnaires sérieux à défaut d'être toujours efficaces, mais la dignité et le sérieux ne font pas nécessairement bon ménage avec la comédie. Même un Philippe Couillard malgré sa tendance à donner des leçons et son multiculturalisme savait accorder son comportement à la dignité de la fonction.

La Première dame, interprétée par Anne-Marie Cadieux, une Première dame présentée par Le Devoir comme une «espèce de Jackie Kennedy des pauvres» dont la gestuelle est à l'occasion celle d'un sous-produit de Céline Dion. La Première dame éprouve certains problèmes avec la langue anglaise, difficile de ne pas penser à Pauline Marois.

Époque oblige, président et la Première Dame sont parents d'une adolescente (Anyjeanne Savaria), visiblement adoptée en Chine ou au Vietnam. la série paye ainsi son tribut à la diversité. 
Deuxième reproche «sérieux», la série fait la part belle au vieux fond anti militariste de l'intelligentsia québécoise. Les militaires de l'armée de la République du Québec sont présentés comme des idiots et des simples d'esprit.  

Le choix de Louis Morissette comme maître d'oeuvre du projet indique d'entrée de jeu que nous ne nous éloignerons pas du niveau d'un BYE BYE. Il annonce la couleur lorsqu'il déclare:» Le but n'est pas de juger nos partis politiques actuels, réécrire l'histoire, prendre position et véhiculer une philosophie.»(Nouvelle série, op.cité) Avec Louis Morissette, la tentation de la facilité n'est jamais loin, il faut aller d'emblée à la grosse farce de premier degré, aucun effort chez Morissette pour tenter d'élever son auditoire. Exemple de cette facilité; mettre dans la bouche du président Jacques Hamelin (Guy Nadon), une réplique comme:«Nous sommes quelque chose comme un grand peuple», réplique empruntée à René Lévesque et qui autorise peut-être Louis Morissette à se croire doté d'une culture politico historique. Aurons-nous droit si une seconde saison est annoncée au non moins facile; «Si je vous ait bien compris, vous me dites à la prochaine fois. Illustration de la facilité à laquelle Morissette cède visiblement sans difficultés, ceux qui visionneront La Maison Bleue, devront bien constater que la culture politique de Louis Morissette semble se limiter à une connaissance superficielle de la politique américaine, il en va de la Maison Bleue comme de la Maison Blanche, Le bureau présidentiel est le bureau ovale et la République du Québec est dotée d'un vice-président, alors que la France et l'Allemagne n'ont rien de tel. Autre exemple de facilité, mais là, on nous répondra que nous sommes dans une comédie, la comédie n'exclut pas un minimum de vraisemblance. »La culture pop québécoise fait l'objet de nombreux clins d'oeil réussis, comme cette idée d'effectuer une refonte des billets de banque en apposant des visages «qui sauront rejoindre la nouvelle génération», comme Maripier Morin, Guy A. Lepage et Guy Laliberté. S'agit-il de rejoindre la « nouvelle génération» ou de prendre la mesure de  l'insondable inculture de Louis Morissette. 
Autre invraisemblance, La République du Québec ne dispose pas d'une marine ou même d'une Garde côtière digne de ce nom, l'humour est une chose, la géographie en est une autre. L'indépendance ne modifiera pas l'important littoral du Québec. 

Le public québécois est probablement prêt et assez sophistiqué pour une série vraiment politique, si l'auditoire américain est  capable de visionner et d'apprécier pendant des années, une série comme House of cards, il n'y a pas de raison pour laquelle nous n'aurions pas droit à une série politique sérieuse ce qui n'empêche le recours à des moments plus légers. Autre exemple, britannique celui-là, de série politique de haut vol, The Bodyguard disponible ici sur Netflix. Il est évident qu'une telle série ne pourrait être produite par Radio Canada, prenons-nous à rêver à un Télé Québec audacieux se lançant dans un tel projet.

Que dire en guise de conclusion? Revenons à la question du Journal de Montréal, faut-il être souverainiste ou fédéraliste pour apprécier la Maison Bleue? Ma conjointe qui a le sens de l'humour et sait faire la part des choses a répondu à cette question sans le savoir en me disant après l'écoute de la série: «Ça ne me donne pas le goût de vivre dans un Québec indépendant.» Était-ce l'objectif subliminal visé par les Morissette et Troigi?

Les lacunes de la série nous permettent de tenter de  combler les vides de la séries.En ce sens, La Maison bleue peut être vue comme un canevas. Ainsi à l'invraisemblance d'un Etat considérant devoir changer ses billets de banque après 25 ans d'indépendance, il est possible de pallier aux faiblesses du scénario, plutôt que les Maripier Morin et Guy A.Lepage proposés, propositions écartées dans un éclair de lucidité par le président Hamelin par un définitif «me niaisez-vous?»  Dans ce trou du scénario, allons-y de nos propositions, pour ma part, cette refonte après un quart de siècle d'indépendance deviendrait l'occasion de rendre hommage aux premiers présidents de la République (Jacques Parizeau et Lucien Bouchard) et RenéLévesque si ce n'est déjà fait. Dans les «trous» du scénario de la Maison Bleue, je me prend à rêver à des billets à l'effigie de Jean Lesage pour le «maître chez nous» et Daniel Johnson pour le «Égalité ou indépendance»,sans oublier évidemment Maurice Duplessis pour «notre butin».. Pour revenir  aux années 1960, on peut penser à un billet à l'effigie de Pierre Bourgault et de la tête de bélier du R.I.N., pourquoi ne pas en profiter pour rendre hommage à des pionniers comme Marcel Chaput et Raymond Barbeau. Plus historique et culturel, il ne faudrait pas nous priver d'un billet à l'effigie du chanoine Lionel Groulx et des grands intendants et gouverneurs qui ont fait la Nouvelle France, tels Jean-Talon et Frontenac ou de nos grands explorateurs, Joliet, le père Marquette. Toutes les propositions sont les bienvenues. 

Si l'auditeur veut voir La Maison Bleue, comme un canevas sur lequel il peut broder à sa guise et selon son imagination; avenue à explorer, les forces politiques québécoises, Morissette ne réussissant à nous présenter que le parti au pouvoir, Nation Québec, et le Bloc Canadien favorable au retour du Québec dans la Confédération. La série, à ce prix seulement, peut valoir le détour. À chacun de réécrire la série. Question qui tue pour une série qui se veut humoristique, La Maison Bleue fait-elle rire? La série arrache quelques sourires, mais, à mon avis, pas de grands et francs éclats de rire.

Thursday, February 20, 2020

Récidiviste



Nos lecteurs connaissent déjà Simon Boulerice,Simon Boulerice est l'un des hommes derrière le virage LBGT de l'émission Passe-Partout.  Ce propagandiste de la cause LBGT ne  peut se contenter du seul  apostolat auprès des bambins et des têtes blondes. Il a plus d'ambition que cela, il a déjà un autre projet en chantier «Six degrés comportera 13 épisodes de 30 minutes et sera diffusé à compter du 28 mai sur Ici Télé, puis en intégralité en juin sur la plateforme Tou.TV extra.
L'histoire gravite autour de Léon, un adolescent mal voyant dont l'acuité visuelle se limite à six degrés, soit le trou d'une paille. La série mettra en vedette Noah Parker dans le rôle de Léon, dont les parents seront incarnés par Catherine Trudeau et Alexandre Goyette.» (Une comédie dramatique jeunesse signée Simon Boulerice en mai, La Presse, 19 février). «Six degrés raconte l'histoire de Léon, un adolescent de 16 ans malvoyant. C'est la prémisse de la première série jeunesse écrite par l'auteur Simon Boulerice qui sera d'abord diffusée à la télévision traditionnelle de Radio-Canada. 
 
 
 
La différence est au coeur de cette nouvelle comédie dramatique avec non seulement le fait que la vision de Léon, le personnage principal, est très réduite, mais aussi avec son amie Florence qui souffre de fibrose kystique. L'histoire commence quand la vie de Léon bascule après la mort accidentelle de sa mère [...] Élevé en région par cette mère surproductrice , le quotidien de l'adolescent sera bouleversé lorsqu'il déménagera à Montréal dans une toute nouvelle famille, celle de son père qu'il ne connaît pas et de sa conjointe mexicaine, l'effervescente Julietta (Francesca Barcenas).Élevé en tant qu'enfant unique, Léon y rencontrera un demi-frère (Esteban Wurtele), deux demi-soeurs (Évelyne Laferrière et Lohann Phouthakhanty) et un garçon de son âge (Anthony Therrien), issu d'une union précédente de Julietta. Il découvrira une nouvelle école ou il se liera avec Florence (Amaryllis Tremblay) une jeune fille atteinte de la fibrose kystique qui le prend sous son aile. (Simon Boulerice signe sa première série télé jeunesse, Radio Canada, 19 janvier) On le constate à la lecture de cet extrait, Simon Boulerice n'est pas loin d'un score parfait de la diversité, famille recomposée et multi ethnique, opposition région-Montréal, handicaps physiques.  Une absence de taille, pour l'instant, direz-vous, la diversité sexuelle.  Le diable est dans les détails et c'est un article du Huffpost qui nous éclaire peut-être sur ce que l'auteur de Six Degrés fera de cette absence: »En conférence de presse, Simon Boulerice a déclaré que le personnage de Léon était basé sur son ancien ami de coeur Méridick Forest (qui agit d'ailleurs ici à titre de consultant), La série s'adresse à un public âgé entre 13 et 17 ans, mais aborde des sujets lui permettant de s'adresser à tous les membres de la famille.»(«Six degrés», une nouvelle série jeunesse signée Simon Boulerice, Huffpost, 19 janvier)Avec un tel encadrement, il ne nous reste qu'à attendre de savoir quel protagoniste de Six degrés «en sera». À la recherche de sujets originaux, Radio-Canada, finira un jour par nous offrir une série sur un adolescent hétérosexuel assumé vivant au sein d'une famille traditionnelle (père et mère mariés et fidèles).   Si Radio-Canada attend trop , il lui faudra chercher ses sources d'inspiration au musée. Cela signifiera évidemment le chômage pour les Simon Boulerice de monde.

Tuesday, February 18, 2020

Avancez en arrière



Guy Nantel sera finalement candidat à la direction du Parti québécois(PQ). Son statut d'humoriste ne me dérange pas, comme citoyen, il a le droit de briguer la direction du PQ, le Québec s'est bien accommodé d'un neuro chirurgien comme Premier ministre pendant 4 ans, un neurochirurgien qui succédait à un avocat ex-ministre à Ottawa, pourquoi Guy Nantel ne sortant pas du sérail habituel des avocats et des hommes d'affaires, fera-t-il plus mal?


«M.Nantel préconise un référendum dans la première moitié d'un mandat péquiste, mais dit vouloir «éviter tous les sujets» qui rebuteraient les gens par rapport la tenue d'un vote sur l'avenir du Québec comme un débat sur une éventuelle monnaie québécoise. «Je trouve que ce sont des barrières inutiles» a-t-il affirmé lorsque Le Devoir lui a demandée qu'il pensait de la proposition de l'aile jeunesse qui débattra lors de son congrès en mars de la possibilité pour un Québec indépendant d'avoir son propre dollar.(Guy Nantel entre en scène, Le Devoir, 14 février) (Libre à Guy Nantel de croire qu'il peut «éviter tous les sujets » qui rebuteraient les gens», compte tenu de l' importance de l'enjeu, il n'est pas sur que les gens ne souhaiteront pas avoir  quelques réponses sur ces sujets qui rebutent. Guy Nantel ne pourra toujours s'en tirer par une pirouette
«Au cours de sa campagne pour la course à la direction, il en tend mettre la pérennité de la langue française au coeur de ces préoccupations. [Note: des générations de Canadiens français n'ont heureusement pas attendu l'apparition de Guy Nantel pour assurer la pérennité de la langue française, Guy Nantel se rend-il compte qu'avec une telle déclaration il grimpe sur les épaules de géants, nos ancêtres]. Poursuivant, il déclare à la presse; qu'il compte aussi prôner des valeurs telles que l'égalité hommes-femmes, la séparation entre le religieux et l'État, l'intégration des personnes issues des communautés culturelles et la protection de l'environnement. il n'y a qu'un pas à faire pour conclure que Guy Nantel est aussi probablement pour la vertu contre le vice. De ce programme très original aux indéniables accents d' »avancez en arrière», on conclura que rien ne changera au pays du Québec si jamais celui-ci devient justement un pays et pourquoi en faire un pays pour y mener des politiques qui sont justement celles menées depuis des années les gouvernements qui se sont succédés à Québec depuis des années. Guy Nantel devrait envisager de jouer sur deux tableaux et présenter sa candidature à la direction du Parti libéral du Québec. Avec les «valeurs» qu'il propose. Il y aurait sa place. 

«L'approche pressée de Guy Nantel est la meilleure façon pour le PQ «d'aller dans le mur»selon l'historien Frédéric Bastien, l'un de ses opposants dans la course à la direction. « C'est comme ce que proposait André Boisclair en 2007 a-t-il rappelé, «il allait faire un référendum dans la première moitié du premier mandat. Donc, il n'y aura pas de référendum dans la première moitié du premier mandat parce qu'il n'y aura pas de premier mandat comme André Boisclair qui avait fini dans la deuxième opposition». Après la dégelée d'octobre 2018, le PQ n'est guère en condition d'être quatre année de plus, la deuxième opposition, ce serait probablement le chant du cygne du PQ. (Guy Nantel se lance, op. cité). Guy Nantel dispose encore de quelques semaines pour développer un programme plus élaboré et surtout plus original. Saura-t-il les mettre à profit?   
Rien n'est moins évident, Nantel croit :» Il y a des choses qui peuvent être faites éventuellement même plusieurs années après qu'un Québec est souverain, mais moi de toute façon je proposerais une souveraineté-association avec le reste du Canada et il y aurait des choses qui pourraient être faites en commun comme une vraie Confédération comme l'Union européenne donc la monnaie pourrait être commune ... je ne sais pas, les chemins de fer, on peut discuter de pleine d'autres choses comme ça a-t-il ajouté.» Guy « Avancez en arrière » Nantel a-t-il réalisé que les Britanniques n'ont pas été convaincu par la Confédération européenne et qu'ils ont préféré les sirènes souverainistes du Brexit et l'appel du large. Libre à Guy Nantel de s'illusionner sur le confédéralisme de l'Union européenne, pour notre part, nous préférons le souverainiste dur d'un Nigel Farage et d'un Boris Johnson.

Monday, February 10, 2020

L'arbre et la forêt



Il est amusant de voir comment certains intellectuels ont besoin de béquille . Illustration récente de cette affirmation, une étude financée par Québec et dirigée par la professeure Solange Lefebvre de l'institut d'études religieuses de l'Université de Montréal, accompagnée du politicologue Frédérick Bastien
« Grâce à des sondages, aux entretiens avec plus de 70 personnes radicalisées et à l'interrogation de professionnels des médias (voilà pour les béquilles), l'équipe a brossé le portrait de la perception de l'extrémisme violent par le public et a identifié des pistes d'action pour prévenir la radicalisation.[...] « En général, les Québécois associent surtout l'extrémisme violent à l'Islam. Un acte «exécuté au nom d'une idéologie antiféministe est moins susceptible d'être associé à l'extrémisme, au terrorisme à l'endoctrinement, qu'un acte identique, dont on dit qu'il fut commis au nom au nom du Coran.»écrivent les auteurs de l'étude.» (Les Québécois craignent surtout l'extrémisme islamique, Le Devoir, 7 février). Ce que la sagesse populaire a intuitivement ressenti, les intellectuels ont besoin d'études, pour le réaliser, prouvant en cela qu'ils sont bien les eggheads de nos voisins américains. Confirmant aussi l'intuition de Michel Audiard voulant «qu'un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche».Nos savants intellectuels ont donc besoin d'une béquille pour réaliser l'évidence. Ces eggheads sont cependant prompts à noyer le poisson lorsque cela les sert, «un acte exécuté au nom d'une idéologie antiféministe est moins susceptible d'être associé à [l'extrémisme], au terrorisme et à l'endoctrinement qu'un acte identique, dont on dit qu'il fut commis au nom du Coran.» Faut-il rappeler à nos savants intellectuels que le terrorisme, ce n'est pas simplement le recours à la violence ou à des gestes brutaux et éventuellement illégaux, mais l'utilisation de cette violence pour obtenir et imposer un plan et un projet politique débouchant sur des changements en profondeur de la société. On peut donc parler de terrorisme islamique, mais il est exagéré de parler de terrorisme masculiniste (ce qui n'exclut pas la commission d'actes violents). 

Le volet étude de l'extrémisme n'apparaît pas comme le véritable objectif de Madame Lefebvre et de chercheurs qui l'entouraient, ce n'est que l'arbre destiné cacher la forêt; la forêt de l'étude apparaît plus loin dans le texte. Les véritables intentions des auteurs étaient probablement dès le début de nature idéologique:«Or, les auteurs ont observé que le régime médiatique des répondants est associé à des changements particuliers de perception. Ceux qui consultent Radio-Canada et La Presse ont vu leurs inquiétudes par rapport à l'islamisme violent diminuer davantage que ceux qui lisent Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec. La perception de la menace représentée par l'extrémisme anti-immigrants a plus fortement augmenté chez les auditeurs et téléspectateurs de Radio-Canada que chez les lecteurs des journaux de Québécor. Au cours de la période considérée, les craintes envers l'extrême gauche ont davantage augmenté chez les lecteurs de ces deux journaux, tandis que les habitués de Radio-Canada se sont mis à davantage, inquiéter de l'extrême-droite. Probablement étonnés par leur audace (i.e, devoir convenir que les Québécois craignent davantage l'extrémisme islamique) et soucieux de préserver leur mince vernis de respectabilité politique,  les auteurs de l'étude doivent offrir des responsables à cet état de faites pâture aux chevaliers de la rectitude politique, Les auteurs de l'étude n'hésitent à « sacrifier" sur l'autel de cette rectitude politique, les lecteurs de la presse Québécor, ils offrent en pâture aux lecteurs du Devoir, les «méchants» lecteurs de la presse Québécor, mais ils les soupçonnent visiblement de racisme et d'islamophobie, d'être d'odieux «identitaires». en un mot comme en cent, des «populistes» qu'il est facile de voir opposés aux «progressistes» et «éclairés» lecteurs de La Presse et aux auditeurs de Radio-Canada, car ils ont eux compris la menace posée par l'extrême-droite. Les auteurs de l'étude démontrent aussi qu'en tout progressiste sommeille un Andreï Vichinsky partant  pour de modernes «procès de Moscou». À l'analyse de Mme Lefebvre et consorts , il ne manque que des bonnets d'âne posés sur les têtes de Richard, Martineau et Mathieu Bock-Côté. Résister à la tentation n'a pas dû être facile. Pour notre part, nous ne résistons pas à la tentation de ranger Le Devoir et Radio-Canada dans le camp des progressistes, plus soucieux d'enfumer les Québécois que de les informer.

Wednesday, February 5, 2020

F**K le code



Combien de temps les Québécois francophones devront-ils encore boire la coupe? Encore et encore s'il n'en tient qu'à Télé-Québec. Dernière gorgée en date, le documentaire Briser le code, diffusé sur les ondes de Télé-Québec, le 29 janvier. Le point de vue du documentaire a à tout le moins le mérite d'être original, il ne s'intéresse pas aux organisations racistes ou soit-disant racistes, comme c'est habituellement le cas, le réalisateur a choisi de tendre le micro à quelques Néo-Québécois, témoins de première ligne du «racisme» des Québécois. Le documentaire s'ouvre sur la déclaration du narrateur et instigateur de l'initiative, Fabrice Vil, «Le jeune Afro-Québécois déclare qu'en 4e année , il s'est rendu compte qu'en camouflant son accent, il arrivait à se faire plus d'amis. À la même époque, il a aussi constaté que ses lunchs ne «fittaient» pas à la cafétéria et opté pour du baloney, plus typique, et surtout moins exotique. Anecdotique, vous dites? Peut-être bien que non. Parlons-en. C'est un peu la proposition, ou plutôt l'invitation, que nous fait Briser le code, un documentaire présenté [...] sur les ondes de Télé-Québec, lequel dresse le portrait à la fois anecdotique, mais aussi systémique, de toutes ces «micro agressions» que vivent quotidiennement les minorités au Québec et qui, mises bout à bout ,constituent du racisme, qu'on aime le mot ou non.» (»Briser le code»: parlons racisme , La Presse, 29 janvier).»Qu'est ce que ce «code»? Ce sont «ces attitudes ou comportements que les personnes racisées et autochtones doivent utiliser pour se fondre dans la majorité québécoise sans déranger. (Définition discutable, car en faisant la belle part aux personnes racisées, elle ignore les milliers d'italiens et d'Européens de l'Est qui se sont établis chez et ont visiblement survécu aux rigueurs du «code», NDA) Vous n'y croyez pas? Le film réalisé par Nicolas Houde-Sauvé. nous présente le vécu de Fabrice Vil, mais aussi de Sonia Djelidi, André Ho et Alexandre Vollant, entre autres, lesquels offrent tous des récits du même genre. Sans parler des éternelles questions soulevées par la couleur de leur peau , l'intonation de leur voix et la résonance de leur nom. Est-ce qu'on va te marier de force? Pourquoi tes parents ne parlent pas français? C'est ton premier hiver? Une fois, ça va . Tous les jours, c'est «lourd». Pire. C'est insultant.» Dénigrant, même. Pourquoi? «le problème , c'est quand il y a un rapport de pouvoir qui fait que ce code normé est imposé par la majorité . Cela fait en sorte que les personnes racistes et autochtones en viennent à renier leur identité.» répond Fabrice Vil. Tout à sa croisade et à sa condition de racisé, Fabrice Vil est incapable de réaliser que la majorité n'impose. aucun code; elle s'efforce plutôt de vivre normalement sur son territoire historique,
Ce qui est remarquable dans Briser le code, c'est qu'aucun des intervenants ne parle d'assimilation ou d'intégration, Fabrice Vil se risque à parler du bout des lèvres d'»insertion». Ce que décrit Briser le code, ce n'est en effet pas autre chose que la première étape de l'assimilation à la majorité de la société d'accueil. L'antithèse de cette assimilation, c'est le ghetto et la vie en silo à laquelle conduit le multiculturalisme. Assimilation vers laquelle se dirige la plupart des intervenants, jeunes Asiatiques, jeune Tunisienne tous s'expriment dans un excellent français , de même qu'Alexandre Vollant.

Nécessité du documentaire ou choix de la production afin de rassurer les auditeurs francophones, l'auditoire de Télé-Québec, sur la menace que ne ferai pas peser l'immigration sur l'avenir de la majorité francophone.
Revenons à Fabrice Vil: «La question est inévitable: est-ce à dire que la société québécoise est raciste? En fait, la question n'est pas là. Enfin pas vraiment, répond, diplomatiquement toujours, Fabrice Vil. »Je pense que la question «est-ce que nous sommes une société raciste? » présuppose déjà une définition incomplète de ce qu'est le racisme», avance-t-il. Parce que non, le racisme n'est pas un «acte haineux», «commis de façon intentionnelle». C'est aussi une accumulation de tous ces petits «phénomènes au quotidien» décrits plus haut , dit-il, [...] Certes, parler racisme est dérangeant, Fabrice Vil ne le nie pas. « Commençons par reconnaître  ça, et déjà, on aura un bout de chemin de conversation.» Pour ce qui est de la conversation, Fabrice Vil se rend-il compte qu'il vient d'en remettre une couche avec son racisme de «petits phénomènes au quotidien». Laissons-le poursuivre sa réflexion, déjà en n'assimilant pas le racisme à des actes «haineux» commis de façon intentionnelle , il a fait un pas dans la bonne direction. Pour être honnête, je n'attend pas trop de la réflexion de Fabrice Vil, il conclut en effet par une déclaration aux indéniables accents «trudeauistes».  Pour Vil: «Une question essentielle, basique, et fondamentale, si l'on veut enfin cesser de perpétuer ces inégalités. Et dont on sortira, en fin de compte tous gagnants, faut-il le rappeler . Parce que si les humains vivent des inégalités, on est tous perdants.[...] Collectivement, on est tous perdants, parce qu'on n'arrive pas à faire émerger le meilleur de tout le monde...». Message pour Fabrice Vil; À Rome, fait comme les Romains. 

Sunday, February 2, 2020

Nationalistes et cosmopolites sauce 2020


Je suis pas un fan de Richard Martineau , mais je conviens que je le lis régulièrement. Je déteste sa posture de faux homme de droite (une droite qui pour lui ne devrait être qu'économique, jamais sociale ou morale, ce qui pourrait être en fait la définition de la droite libertarienne, depuis des années il flirte avec un anti islamisme qui peut faire illusion sur ses convictions identitaires, en fait, il n'a pas de problèmes avec l'immigration, mais seulement avec l'Islam.)

À l'occasion, Martineau écrit des choses intéressantes, après tout, même une montre arrêtée donne l'heure exacte, deux fois par jour. Pour cette raison, il fut signaler l'une de ces récentes chroniques et la faire lire tant son contenu est pertinent à notre combat, «Enracinés contre déracinés», Journal de Montréal, 27 janvier. Constatant le fait que les étiquettes de droite et de gauche, comme celle de progressistes et conservateurs apparaissent  dépassées, il fait sienne la thèse du journaliste britannique David Goodhart, auteur de The Road to somewhere: The populiste Revolt and the Future of Politics selon lequel le monde est désormais partagé entre enracinés et déracinés, 
 
 
 
 
Les déracinés (les Anywhere pour Goodhart) sont: »Cosmopolites, aimant voyager, ces gagnants de la mondialisation (qui travaillent dans le monde des télécommunications, du divertissement et de la finance) se considèrent comme des citoyens du monde. Ils rêvent d'une planète hyperconnectée ou il n'y aurait plus de frontières. Leur pays, c'est Google, Facebook, Apple, Netflix et Amazon. Des entreprises transnationales qui n'ont de racines nulle part. Les déracinés considèrent le pays ou ils habitent comme un hôtel. Le passé, l'histoire, l'identité, les valeurs nationales, tout ça n'a aucune importance pour eux, ce sont des concepts obsolètes qui font partie du vieux monde. Parlant tous anglais (en attendant d'apprendre le mandarin), ils s'identifient plus les uns aux autres qu'avec les résidents de leur propre pays . Il n'y a rien qui ressemble plus à un «déraciné» de Tokyo qu'un «déraciné» de Madrid, de New York ou de Paris.Ils écoutent la même musique, regardent les mêmes séries, portent les mêmes vêtements. 
Les « enracinés »(aussi appelés »Somewhere» par Goodhart, car ils sont «de quelque part»)
font du maintien de leur identité et de leurs valeurs un impératif. Il ne sont pas fermés, ce ne sont pas ultraréactionnaires qui détestent le progrès et le changement , non. Mais ils se méfient des institutions supra nationales, comme l'ONU ou la Communauté européenne. Ils veulent que les décisions qui auront un impact sur leur quotidien soient prises chez eux. Ils tiennent à leur langue, à leur culture, à leur histoire, à leurs valeurs[...] Ils se méfient comme de la peste des idéologues qui veulent faire table rase du passé. (L'antithèse des idéaux d'un Georges Soros et de sa Open Society Foundations). 
Mais la grille déracinés-enracinés.
Ou en d'autres mots, multiculturalisme-nationaliste. Trudeau et Macron sont des «déracinés.»
Boris Johnson et François Legault sont des «enracinés».
Les enracinés se font de plus entendre.  
Le survol que fait Richard Martineau de l'ouvrage de David Goodhart, ne nous permet pas de savoir ce que le journaliste britannique pense des « transplantés», ces immigrants récemment arrivés, sommes -nous en présence de de nouveaux arrivants soucieux de s'enracines» ou, au contraire, ont-ils vocation à être de perpétuels «déracinés». Question importante car ces «transplantés» sont un irritant important pour les «enracinés».
Tout à son enthousiasme pour sa découverte de The Road to Somewhere, Richard Martineau ne semble pas s'être rendu compte que l'opposition évoquée par David Goodhart correspond à plus d'un siècle de distance à la querelle des nationalistes et des cosmopolites évoquée par Maurice Barrès dans ses romans du Cycle de l'Énergie nationale.
Nous étions hier du camp des nationalistes, nous voilà passé sans problèmes dans celui des « enracinés»,par delà les époques, ce qui ne change pas, c'est que l'ennemi lui est toujours le même.

Saturday, February 1, 2020

Le silence est d'or


Il y en a qui gagnerait à se taire et à se faire discret. Dernier à poser sa candidature, Boufeldja Benabdallah, président du Centre culturel islamiques de Québec devenu une figure de proue de la communauté islamique du Québec suite à la fusillade du 29 janvier 2017. «Le président du Centre culturel islamique du Québec (CCIQ), Bouteldja Benabdallah, y est allé d'une sortie en règle contre la Loi 21,à la veille de la commémoration du troisième anniversaire de la tuerie, ou le premier ministre François Legault est censé prendre la parole.» «[...] M. Benabdallah  a vertement dénoncé cette loi qui «est venue mettre du trouble» dans la vie des familles musulmanes  [...] Encore une fois, on se sent minoritaires et visés, surtout la femme musulmane qui se trouve pénalisée», a déclaré M. BenAbdallah en ajoutant y voir un «recul»important. «Ce n'est pas bon pour l'équilibre de la société» (Tuerie à la mosquée de Québec, trois ans plus tard: la loi 21 décriée, La Presse, 29 janvier).
 
 
 
Il est intéressant de voir Monsieur Benabdallah prendre ainsi parti, décideurs et média nous ont proposé cet individu comme l'exemple même du musulman québécois modéré et intégré à sa société d'acceuil, il appert aujourd'hui que Bouteldja Benabdallah est de la même eau que les dirigeants du Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), qui sont aujourd'hui devant la Cour suprême  afin de faire invalider les dispositions de la Loi 21 sur l'interdiction du voile islamique par les fonctionnaires de l'État québécois en autorité. Cette sortie du président du CCIQ le jour même du troisième anniversaire de la fusillade de la mosquée de Québec est révélatrice, il faut conclure qu'il n'y a pas une telle chose que des musulmans modérés, L'islam présente un front uni.Il n'y a pas de telle chose que des musulmans modérés car l'Islam est inassimilable et que la ligne de fracture dans l'Islam ne passe pas entre modérés et radicaux, mais entre patients et pressés Les uns et les autres partageant le même objectif, l'islamisation des sociétés occidentales.  L'islam n'est pas une religion parmi d'autres, mais un projet politico-religieux tenant à prendre en compte tous les aspects de la vie des individus, seuls les naïfs et ceux qui souffrent d'aveuglement volontaire peuvent affirmer le contraire. Il nous faut au nom de la lucidité nous convaincre que les discussions autour de la Loi21 ne sont qu'un premier round entre la société québécoise et l'Islam.  
Que fera François Legault, Accepter l'injure ou , comme nous le souhaitons, marquer sa désapprobation et demeurer confortablement chez lui, et ignorer les commémorations, marquant cet anniversaire de la fusillade de Québec.
Appel qui ne sera pas entendu:»Francois Legault compte participer mercredi soir aux activités de commémoration de la tuerie de la grande mosquée de Québec. »(Commémoration de l'attentat de la mosquée de Québec: la loi 21prévient le racisme, dit François Legault, Journal de Montréal, 29 janvier) Le premier ministre ne craint pas d'être mal accueilli par les membres de la communauté musulmane». »(Commémoration de l'attentat de la mosquée de Québec: la loi 21prévient le racisme, dit François Legault, Journal de Montréal, 29 janvier). Curieuse réponse de François Legault aux critiques de Bouteldja Benabdallah «Moi je pense au contraire que la loi 21 vient éviter un dérapage dans les extrêmes (François Legault serait bien en peine d'expliquer le sens d'une telle affirmation, de même qu'il serait bien en mal de nous expliquer quels « dérapages dans les extrêmes» planaient sur le Québec, NDA) avec une loi qui est très modérée qui limite le port de signes religieux pour très peu de personnes(François Legault ignore vraisemblablement ce qu'est un principe, un principe n'ayant rien à voir avec le nombre de personnes visées), a fait valoir le premier ministre. Je pense que de ne rien faire , comme ça avait été le cas dans les dix dernières années, ça amène un plus grand risque de dérapage de la part de personnes racistes (toujours cette confusion entre l'Islam et une race,NDA). « Toujours indifférent aux aspects métapolitiques de la pratique politique quotidienne fera donc la carpette à la cérémonie de commémoration, semblant considérer qu'il doit des comptes à la communauté musulmane, les symboles ont leur importance en politique. Pour cette raison, François Legault demeurera un nationaliste honteux, finalement toujours prêt à se coucher au nom de la rectitude politique. Il y aurait lieu de se demander s'il ne serait pas mieux de se taire lui aussi.