Tuesday, June 11, 2019

Le Prochain front?

Les partisans de la laïcité se contenteront-ils de l'interdiction du port des signes religieux pour les fonctionnaires détenteurs d'un pouvoir de coercition.  Faut-il craindre que ce premier round ne serve de période de réchauffement.  crainte que pourrait justifier un dossier du Devoir du 8 juin intitulé: »Faut-il payer pour la foi? » Les auteurs (Stéphane Baillargeon et Magdaline Boutros)se demandent si: « L'état soutient financièrement « l'avancement de la religion ». Par le biais de l'octroi du statut d'organisme de bienfaisance (OBE), plus de 32 000 groupes enregistrés au pays, dont 4330au Québec seulement, bénéficient   en date de mai 2019 d'une kyrielle d'avantages fiscaux parce qu'ils oeuvrent à la promotion d'une religion. » Au Québec, le christianisme se taille la part du lion avec 3045 enregistrements suivi par le judaïsme  avec 113 et l'islam avec 50. il n'y a aucun organisme de bienfaisance inter religieux ou oecuménique enregistré. Le statut d'OBE peut s'avérer extrêmement intéressant: »le précieux statut dOBE accordé par l'ARC (n.d.a., l'agence de revenu du Canada)permet d'être exempté de l'impôt , de remettre des reçus pour dons de bienfaisance , de se faire rembourser une partie des taxes à la consommations (TVQ et TPS)et même aux membres du clergé de déduire des allocations de logements. 
 
« Le financement étatique de la religion peut difficilement se justifier » commente le professeur de la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke  Me Luc Grenon spécialiste de la fiscalité et auteur de plusieurs textes de références et des rares études exhaustives réalisées pour tenter d'y voir clair dans les principes et les conséquences concrètes de ces statuts et privilèges. Le mot est lâché, privilèges, le statut d'OBE des églises catholiques ne durera guère lorsque la meute antireligieuse et anticléricale québécoise se tournera vers ces derniers privilèges et les vieilles accusations d'églises bâties avec la sueur du « peuple des fidèles », ne tarderont pas à être utilisées. Des années d'ouvertes caritatives par ces mêmes églises seront vite oubliées devant les quelques millions à récupérer, au-delà des sommes  récupérées c'est le caractère enfin totalement laïc qui sera apprécié par les laïcistes québécois, finis les privilèges et surtout la différences de l'Église.  Effacé les privilèges de ces églises édifiées de peine et de misère par des populations pauvres, mais ferventes, tout aura été arasé.  
 

 
 Les auteurs écrivent: En droit canadien, le bienfait public est présumé pour les trois premières activités, sans besoin d'en faire la preuve « pour la lutte contre la pauvreté, on comprend aisément le bienfait public, dit le professeur Grenon Mais pour la religion? C'est quoi alors un bienfait public? Ici la religion se résume à la foie au culte . C'est la religion en soi qui est l'activité de bienfaisance. C'est croire, le critère. Ue organisation de soeurs cloîtrées qui ne font rien d'autre que prier est donc présumée travailler pour le bien public.»  La fin du statut particulier des églises ne disparaitra demain, mais il ne sera probablement pas éternel , il pourrait bien constituer le prochain front des luttes pour la laïcité.

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