Les partisans de la laïcité se
contenteront-ils de l'interdiction du port des signes religieux pour les
fonctionnaires détenteurs d'un pouvoir de coercition. Faut-il craindre
que ce premier round ne serve
de période de réchauffement. crainte que pourrait justifier un dossier
du
Devoir du 8 juin intitulé: »Faut-il payer pour la foi? » Les auteurs
(Stéphane Baillargeon et Magdaline Boutros)se demandent si: « L'état
soutient financièrement « l'avancement de la religion ». Par le biais de
l'octroi du statut d'organisme de bienfaisance
(OBE), plus de 32 000 groupes enregistrés au pays, dont 4330au Québec
seulement, bénéficient en date de mai 2019 d'une kyrielle d'avantages
fiscaux parce qu'ils oeuvrent à la promotion d'une religion. » Au
Québec, le christianisme se taille la part du lion
avec 3045 enregistrements suivi par le judaïsme avec 113 et l'islam
avec 50. il n'y a aucun organisme de bienfaisance inter religieux ou
oecuménique enregistré. Le statut d'OBE peut s'avérer extrêmement
intéressant: »le précieux statut dOBE accordé par l'ARC
(n.d.a., l'agence de revenu du Canada)permet d'être exempté de l'impôt ,
de remettre des reçus pour dons de bienfaisance , de se faire
rembourser une partie des taxes à la consommations (TVQ et TPS)et même
aux membres du clergé de déduire des allocations de
logements.
« Le financement étatique de la
religion peut difficilement se justifier » commente le professeur de la
Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke Me Luc Grenon
spécialiste de la fiscalité et auteur
de plusieurs textes de références et des rares études exhaustives
réalisées pour tenter d'y voir clair dans les principes et les
conséquences concrètes de ces statuts et privilèges. Le mot est lâché,
privilèges, le statut d'OBE des églises catholiques ne durera
guère lorsque la meute antireligieuse et anticléricale québécoise se
tournera vers ces derniers privilèges et les vieilles accusations
d'églises bâties avec la sueur du « peuple des fidèles », ne tarderont
pas à être utilisées. Des années d'ouvertes caritatives
par ces mêmes églises seront vite oubliées devant les quelques millions
à récupérer, au-delà des sommes récupérées c'est le caractère enfin
totalement laïc qui sera apprécié par les laïcistes québécois, finis les
privilèges et surtout la différences de l'Église.
Effacé les privilèges de ces églises édifiées de peine et de misère par
des populations pauvres, mais ferventes, tout aura été arasé.
Les auteurs écrivent: En droit
canadien, le bienfait public est présumé pour les trois premières
activités, sans besoin d'en faire la preuve « pour la lutte contre la
pauvreté, on comprend aisément le bienfait
public, dit le professeur Grenon Mais pour la religion? C'est quoi
alors un bienfait public? Ici la religion se résume à la foie au culte .
C'est la religion en soi qui est l'activité de bienfaisance. C'est
croire, le critère. Ue organisation de soeurs cloîtrées
qui ne font rien d'autre que prier est donc présumée travailler pour le
bien public.» La fin du statut particulier des églises ne disparaitra
demain, mais il ne sera probablement pas éternel , il pourrait bien
constituer le prochain front des luttes pour
la laïcité.
No comments:
Post a Comment