Tuesday, June 4, 2019

Un « génocide canadien »


Il n'échappera pas aux historiens qu'ironiquement ce soit sous la gouverne de « Monsieur Lunettes roses » que l'Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones assassinées et disparues (Enfadda) considère que le Canada s'est rendu coupable d'un génocide à l'égard des autochtones du pays. Réagissant dans les heures suivant le dépôt du rapport, le Premier ministre a déclaré « C'est honteux ». « Il a parlé d'une « honte », d'une journée charnière pour le pays, mais Justin Trudeau n'a pas employé le terme « génocide» que l'on retrouve plus d'une centaine fois dans le rapport de l'Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones assassinées et disparues (ENFFADA). « Ceci est un jour inconfortable pour le Canada a déclaré le premier ministre (...), a déclaré le premier ministre dans son français très personnel ( Femmes autochtone: « C'est honteux », déplore Trudeau. La Presse, La Presse, 3 juin). 
 
Il y a lieu de se poser des questions sur la notion de génocide, dans le cas qui nous intéresse, l'arbre ne cache-t-il pas la forêt, avant de parler de génocide ne faudrait-il pas parler d'incurie policière, de misère sociale dans le communautés autochtones (alcoolisme, consommation de drogue. violence des hommes autochtones autant à l'égard des conjointes que des enfants), dernière question, l'utilisation du terme « génocide » ne banalise-t-elle, les génocide avérées, holocauste arménien, ukrainien, rwandais (déjà, le lieutenant-général à la retraite Roméo Dallaire dénoncait l'utilisation du terme « génocide » (Femmes autochtones: Roméo Dallaire dénonce l'utilisation du terme « génocide », La Presse, 3 juin).

Tableau de la déportation des Acadiens

 Les Canadiens vivaient jusqu'ici assez bien avec l'histoire idéale qu'il se sont donnée, pas de général Sheridan chez nous pour déclarer « Les seuls bons Indiens que j'ai vu étaient morts »,  en lieu et place, une fierté à opposer la mesure des Tuniques rouges de la Police montée du Nord-Ouest (L' ancêtre de la GRC) aux exactions des Tuniques bleues américaines. Le Canada anglais oubliant pudiquement Louis Riel, les Métis du Manitoba, Batoche.

Sur la question du « génocide », on lira avec profit le texte du journaliste Yves Boisvert (Ce n'était pas un »génocide », La Presse, 3 juin).  Il écrit « La commission vérité et réconciliation sur les pensionnats autochtones avait parlé d'un « génocide culturel ».  Certains avaient protesté.  Je trouvais au contraire l'expression juste, c'est la culture des Premières nations que ces pensionnats voulaient éradiquer. Culture au sens anthropologique,: « tuer l'Indien » comme on a dit, et assimiler complètement les autochtones, les occidentaliser »(...).Mais la Commission d'Enquêteur les femmes autochtones, qui rend son rapport public aujourd'hui a décidé d'aller plus loin. Sans doute. On reste tout de même avec l'impression que devant l'impossibilité de faire un état précis et documenté de la situation (combien de femmes et de filles, ont été tuées , sont disparues, ou, quand et comment?) la Commission a fait un rapport coup de poing beaucoup trop général , qui prétend embrasser tout le drame de la réalité autochtone-exposé dans plusieurs commissions précédentes, bien mieux ciblées. Le mandat s'est perdu en chemin, ou peut-être était-il simplement impossible. Mais on n'est pas plus avancé avec cet acte d'accusation général, mal rédigé, contre le Canada actuel et des siècles passés. Malgré l'imprécision du rapport, le premier ministre canadien donnera suite au rapport, (Enquête sur les femmes autochtones disparues: Trudeau s'engage à donner suite au rapport, Journal de Montréal, 3 juin),  Revenons aux déclarations de l'ex-ministre Bernard Valcourt, combien nous ont coûté les travaux de la commission et combien nous coûteront la mise en oeuvre des recommandations que choisira le gouvernement Trudeau. 

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