L'histoire du « festival du solstice
d'été » n'aura duré en définitive qu'une journée, mais elle illustre
d'autres maux de la société québécoise. Pour Mathieu Bock- Côté, il
s'agit d'un nouvel épisode de la guerre larvée
que Montréal livre contre Québec, il cite à cet effet le maire de
l'arrondissement, Benoit Dorais:»Le fête nationale du Québec est déjà
très populaire dans notre arrondissement. Nous voyons maintenant plus
grand avec le Festival qui souligne la richesse de
nos racines dans un cadre inclusif et rassembleur. Nous invitons nos
concitoyens et les Montréalais de toutes origines à venir fêter avec
nous et à profiter de l'occasion pour découvrir les beautés et les
attraits du Sud-Ouest. »(Quand Montréal rejette le
Québec, Journal de Montréal, 13 juin). Le chroniqueur a bien
saisi le sens de cette initiative, Benoît Dorais poursuit la guérilla de
la ville de Montréal inclusive et diverse (avec des Montréalais de
toutes origines) entamée par l'administration
Plante à l'occasion du dépôt du projet de loi 21 contre le Québec
identitaire incarné par le gouvernement Legault. Benoit Dorais a été
rapidement désavoué par la mairesse Valérie Plante par un Tweet ou elle
déclare: » Le 23-24juin nous fêtons fièrement la
Fête nationale du Québec. Je vais exiger des organisateurs du Solstice
d'été qu'ils refassent leurs affiches pour mettre en valeur la Fête
nationale. (...) » (« Festival du Solstice d'été »: La mairesse Plante
rabroue le Sud-Ouest
La Presse, 13 juin). Désaveu rapidement suivi d'effet, mais dont
on peut mettre en cause la sincérité, les propos de Benoit Dorais allant
trop dans le sens de la pensée profonde de Valérie Plante, pour que le
maire de l'arrondissement du Sud-ouest
se sente profondément et véritablement désavoué.
Toute à son inclusion et à sa
diversité, Benoit Dorais est visiblement incapable de concevoir que
c'est justement dans le cadre de la nation que doit se réaliser le
rassemblement qu'il appelle ses voeux, c'est à ceux
qui choisissent de s'en exclure d'assumer les conséquences de ce choix.
Curieusement, les responsables de la
fête nationale dans le Sud-Ouest ne sont guère interrogés sur la
signification d'une fête du solstice. Au-delà de la journée la plus
longue de l'année, le solstice a été une fête
traditionnelle chez les peuples indo-européens, en témoigne le site de
Stonehenge. Les feux du solstice marquaient les retour des jours plus
longs et ensolleillés, la vie reprenant,
Sol invictus. L'Église catholique dans son combat contre le
paganisme indo-européen superposera la fête de la Saint-Jean à celle du
Solstice. Les feux seront donc rallumés. Le fait d'adopter le terme
solstice pour marquer une fête « inclusive
et rassembleuse » est à tout le moins curieux, s'agit-il de rassembler
les descendants des peuples indo-européens de l'Arrondissement du
Sud-Ouest auquel cas, la fête sera moins inclusive que ne le souhaite
Benoit Dorais. Commentant l'affaire, François Legault
a déclaré «Quelle erreur de jugement ! C'est notre fête nationale! On
est fiers d'être Québécois, on est fiers de notre nation. Disons-le haut
et fort: Bonne fête nationale! » a dit le chef de la Coalition avenir
Québec. Toujours indifférent à l'aspect métapolitique
du combat politique, François Legault ne semble pas en mesure de
concevoir qu'il puisse s'agir d'un geste délibéré et qu'il se trouve
face à un geste souhaité du camp multiculturaliste se trouvant derrière
une initiative comme celle de ce Festival du solstice
d'été. Ce n'est pas un erreur de jugement, mais une initiative voulue
contre la Fête nationale de ceux qui ne ressentent aucune fierté à être
Québécois et qui attendent probablement plus volontiers la fête de la
nation canadienne (si tant est que la chose
existe). Benoit Dorais doit déjà se demander quelle fête inclusive et
rassembleuse, il pourra organiser pour l'Équinoxe d'automne.
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