Friday, June 14, 2019

L'histoire d'une journée


L'histoire du « festival du solstice d'été » n'aura duré en définitive qu'une journée, mais elle illustre d'autres maux de la société québécoise. Pour Mathieu Bock- Côté, il s'agit d'un nouvel épisode de la guerre larvée que Montréal livre contre Québec, il cite à cet effet le maire de l'arrondissement, Benoit Dorais:»Le fête nationale du Québec est déjà très populaire dans notre arrondissement.  Nous voyons maintenant plus grand avec le Festival qui souligne la richesse de nos racines dans un cadre inclusif et rassembleur. Nous invitons nos concitoyens et les Montréalais de toutes origines à venir fêter avec nous et à profiter de l'occasion pour découvrir les beautés et les attraits du Sud-Ouest. »(Quand Montréal rejette le Québec, Journal de Montréal, 13 juin). Le chroniqueur a bien saisi le sens de cette initiative, Benoît Dorais poursuit la guérilla de la ville de Montréal inclusive et diverse (avec des Montréalais de toutes origines) entamée par l'administration Plante à l'occasion du dépôt du projet de loi 21 contre le Québec identitaire incarné par le gouvernement Legault. Benoit Dorais a été rapidement désavoué par la mairesse Valérie Plante par un Tweet ou elle déclare: » Le 23-24juin nous fêtons fièrement la Fête nationale du Québec. Je vais exiger des organisateurs du Solstice d'été qu'ils refassent leurs affiches pour mettre en valeur la Fête nationale. (...) » (« Festival du Solstice d'été »: La mairesse Plante rabroue le Sud-Ouest La Presse, 13 juin). Désaveu rapidement suivi d'effet, mais dont on peut mettre en cause la sincérité, les propos de Benoit Dorais allant trop dans le sens de la pensée profonde de Valérie Plante, pour que le maire de l'arrondissement du Sud-ouest se sente profondément et véritablement désavoué.
 
Toute à son inclusion et à sa diversité, Benoit Dorais est visiblement incapable de concevoir que c'est justement dans le cadre de la nation que doit  se réaliser le rassemblement qu'il appelle ses voeux, c'est à ceux qui choisissent de s'en exclure d'assumer les conséquences de ce choix.
 
 
 
 
Curieusement, les responsables de la fête nationale dans le Sud-Ouest ne sont guère interrogés sur la signification d'une fête du solstice. Au-delà de la journée la plus longue de l'année, le solstice a été une fête traditionnelle chez les peuples indo-européens, en témoigne le site de Stonehenge. Les feux du solstice marquaient les retour des jours plus longs et ensolleillés, la vie reprenant, Sol invictus. L'Église catholique dans son combat contre le paganisme indo-européen superposera la fête de la Saint-Jean à celle du Solstice. Les feux seront donc rallumés.  Le fait d'adopter le terme solstice pour marquer une fête « inclusive et rassembleuse » est à tout le moins curieux, s'agit-il de rassembler les descendants des peuples indo-européens de l'Arrondissement du Sud-Ouest auquel cas, la fête sera moins inclusive que ne le souhaite Benoit Dorais. Commentant l'affaire, François Legault a déclaré «Quelle erreur de jugement ! C'est notre fête nationale! On est fiers d'être Québécois, on est fiers de notre nation. Disons-le haut et fort: Bonne fête nationale! » a dit le chef de la Coalition avenir Québec. Toujours indifférent à l'aspect métapolitique du combat politique, François Legault ne semble pas en mesure de concevoir qu'il puisse s'agir d'un geste délibéré et qu'il se trouve face à un geste souhaité du camp multiculturaliste se trouvant derrière une initiative comme celle de ce Festival du solstice d'été.  Ce n'est pas un erreur de jugement, mais une initiative voulue contre la Fête nationale de ceux qui ne ressentent aucune fierté à être Québécois et qui attendent probablement plus volontiers la fête de la nation canadienne (si tant est que la chose existe). Benoit Dorais doit déjà se demander quelle fête inclusive et rassembleuse, il pourra organiser pour l'Équinoxe d'automne.

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