Wednesday, February 28, 2024

Les masques tombent… bis

 



Les illusions ne sont plus possibles, il n’y a plus un électeur québécois qui peut encore croire que la Coalition avenir Québec (CAQ) est un parti nationaliste. La vérité sur la CAQ est sortie de la bouche même de François Legault, fondateur et chef de la CAQ. En choisissant de se présenter comme un «Capitaine-Québec-à-l’intérieur-du-Canada».
 
 

 

« Mardi dernier, le premier ministre François Legault a causé la surprise en remettant en question l’utilité de Bloc québécois. «À quoi ça sert, le Bloc québécois à Ottawa? Ça sert à quoi? Ça sert à quoi ?» a-t-il lancé au chef péquiste Pierre, St-Paul Plamondon[…]. La passe d’armes a incité le sondeur Jean-Marc léger, à se pencher sur les allégeances des électeurs caquistes sur la scène fédérale, depuis la montée en force du Parti Québécois, Le constat est frappant. En juin 2022, les électeurs caquistes appuyaient majoritairement le Bloc québécois, alors que 45% d’entre eux disaient voter pour la formation d’Yves-François Blanchet aux élections fédérales. (Sondage: les caquistes préfèrent le Parti libéral de Justin Trudeau au Bloc québécois, Journal de Montréal, 24 février). En février 2024, le portrait est maintenant tout autre. Les troupes de Justin Trudeau ont aujourd’hui l’appui d’une majorité d’électeurs caquistes avec 42 % qui voteraient pour le PLC si des élections avaient lieu aujourd’hui. Pour Jean-Marc Léger, ces données illustrent l’exode souverainiste au sein de la coalition qui a porté François Legault au pouvoir à deux reprises. Les électeurs péquistes sont retournés au bercail, faisant gonfler les appuis du PQ de 15%à 32%, tandis que la CAQ voyait ses résultats baisser d’autant, note le sondeur. C’est un transfert direct caquistes-péquistes», souligne-t-il. À présent le tiers du vote caquiste est indépendantiste, contre environ 40% de fédéralistes, ajoute M.Léger. Ces données sont très instructives. Personne ne vous fera croire que François Legault et l’État-major de la CAQ, ne disposent pas de sondages à l’interne qui ont mis en lumière cette mutation de l’électorat caquiste, Nul doute que François Legault avec de telles données en mains sait qu’il peut sans crainte de mutinerie à l’interne jouer les «Capitaine-Québec-à-l’intérieur-du-Canada ». Combien de temps avant, qu’emporté par la nouvelle ferveur fédéraliste des membres et sympathisants de la CAQ, François Legault ne se résolve à endosser la défroque de «Capitaine-Canada-à-l’intérieur-du-Québec», ayant ainsi bouclé la boucle de ses reniements, de péquiste «pressé» à Capitaine Canada. Dans ce contexte, il n’est probablement pas exagéré de penser que si le PLQ ne se redresse pas, la CAQ deviendra le refuge des fédéralistes québécois.

La tenue éventuelle d’un référendum, très éventuelle pour l’heure, se traduirait par la disparition de la CAQ. La fragile Coalition avenir Québec se brisera sur le mur d’un référendum, ses militants souverainistes et fédéralistes temporairement délités  désertant une CAQ «mi chair-mi poisson» afin de rejoindre leurs camps naturels. Dans ce contexte, il n’est probablement pas exagéré de penser que si le PLQ ne se redresse pas, la CAQ deviendra l’ultime  refuge des fédéralistes québécois.

Il faut souhaiter qu’à ce moment, il se trouve un élu péquiste pour se lever à l’Assemblée nationale pour demander sur le ton quelque peu exalté qui fut celui de François Legault; « À quoi ça sert la Coalition avenir Québec à Québec? À quoi ça sert?» La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on, j’en reprendrai.

Sunday, February 25, 2024

GBS

 



Il ne viendra à personne l’idée de qualifier l’époque que nous vivons de normale. J’en veux pour preuve la percée de l’«idéologie de genre» une percée qui provoque un véritable brassage du sens des mots.  Des mots dont la définition est littéralement mise en cause. Exemple de ce brassage du sens des mots: «Pierre Poilievre estime que les «hommes biologiques», même s’ils ont une identité de genre féminine, n’ont pas leur place dans les disciplines féminines ou dans les espaces non mixtes réservées aux femmes, comme les toilettes ou les vestiaires. Les journalistes ont demandé au chef conservateur mercredi en conférence de presse si les femmes transgenres devaient avoir accès aux espaces réservées aux femmes et s’il compte légiférer pour empêcher les personnes transgenres de les utiliser. «M. Poilievre a déclaré aux journalistes qu’il croyait que «les espaces réservés aux femmes devraient être exclusivement réservés aux femmes et non aux hommes biologiques» à la naissance.» (Poilievre est opposé aux femmes trans dans le sport féminin ou les espaces non mixtes, Radio-Canada, 21 février). Prise de position qui s’inscrit logiquement dans l’intention de Pierre Poilievre de mener sa prochaine campagne électorale sur le thème du «gros bon sens».





Nous vivons une époque déboussolée lorsque le chef de l’Opposition officielle à la Chambre des communes doit parler d’«hommes biologiques» probablement pour décrire des hommes ayant «tout leur équipement». Il est d’ailleurs malheureux que Pierre Poilievre apparaisse tenu à cette concession à ce qu’il faut bien appeler «l’air du temps». Il y a peu, la seule mention d’hommes aurait suffi à Pierre Poilievre afin d’exprimer sa pensée. Nous aurions  tous compris que ces derniers n’avaient pas leur place dans les toilettes et les vestiaires des femmes. Pas plus qu’ils n’ont leur place dans les épreuves sportives opposant des femmes.
Cette sortie de Pierre Poilievre sera-t-elle suffisante pour garder les «conservateurs sociaux » dans le giron du Parti conservateur du Canada et les empêcher de lorgner du côté du Parti populaire du Canada de Maxime Bernier?


Friday, February 23, 2024

ABC

 



L’homme croyait-il que la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) lui tomberait dans les mains tel un fruit mur? Denis Coderre se voyait-il, déjà tel un moderne et libéral Abraracourcix porté sur le pavois et prendre la succession de Dominique Anglade? Denis Coderre a appris que pour lui, il y aurait un Vendredi Saint avant Pâques (comme Pierre Fitzgibbon, je puis moi aussi y aller de comparaisons bibliques).
Le Vendredi saint de Denis Coderre, c’est le ABC (Anybody but Coderre) qui semble s’organiser au sein du PLQ. (Chefferie du PLQ: des libéraux en mode recrutement pour contrer Denis Coderre, Journal de Montréal, 21 février). «Des libéraux s’activent en coulisses pour attirer des candidats dans la course à la chefferie afin d’éviter un couronnement de Denis Coderre. Les bonzes du parti sont à pied pour séduire des aspirants au trône libéral. […] Même d’anciens élus  mettent la main à la pâte pour tenter de recruter la perle rare, selon nos informations.
 

 
 
Dans  une entrevue accordée notre Bureau parlementaire la semaine dernière l’ancien ministre fédéral a soutenu que l’interdiction des signes religieux pour certains employés de l’État, même chez les profs, ne lui pose aucun problème et qu’il reconduirait la clause dérogatoire la Charte fédérale qui protège la Loi sur la laïcité de l’État ds poursuites judiciaires. Il s’agit pratiquement d’un crime de lèse-majesté pour plusieurs libéraux. 
Cette «chasse aux candidats» ne réserve guère de surprises: «Certains continuent de rêver que le ministre fédéral François Philippe Champagne fasse le saut en politique provinciale ou que Sophie Brochu ou le grand patron de Desjardins, Guy Cormier, se laissent tenter par la course au leadership. D’autres candidatures font aussi saliver les éminences grises du PLQ.Le maire BrunoMarchand est du nombre. Des approches informelles auraient été faites auprès du numéro une laVille de Québec. Certains y voient une candidature de choix provenant de l’extérieur de Montréal. Mais il continue de décliner. […] Bon nombre de libéraux veulent un profil de leader capable de faire face au péquiste Paul St-Pierre Plamondon et au solidaire Gabriel Nadeau-Dubois aux prochaines élections. Le nom de l’ancien ministreLuc Fortin circule . Certains verraient aussi d’un bon oeil que le PDG de la Fédération des Cambres de commerce du Québec(FCCQ) se lance dans l’aventure. L’entrepreneur de 44 ans, qui a milité chez les jeunes libéraux, est allègrement sollicité selon nos sources. « Je suis reconnaissant des personnes de plusieurs horizons qui sollicitent mon intérêt pour l’aventure politique. Je demeure en ce moment très heureux dans mon rôle à la FCCQ et fier de ce j’y accomplis», a-t-il commenté mardi. Le président et chef dela direction du Conseil du patronat, Karl Blackburn, a aussi des adeptes chez le militants libéraux . Joint par notre Bureau parlementaire, l’ancien député de Roberval et ex-président du PLQ a assuré qui appréciait son rôle actuel. « Jen’ai pas d’intérêt à ‘en aller à la chefferie […], je suis vraiment bien ou je suis et e ne regarde pas ailleurs. » a-t-il fait valoir.
Frédéric Beauchemin est le seul député libéral qui a démontré de l’intérêt à briguer la chefferie.»
 Que conclure de cette courte énumération de «candidats possibles»? 
Pourquoi un François Philippe Champagne abandonnerait-il sa limousine otavienne pour labourer les champs et villages du Québec Profond afin d’y porter la bonne parole libérale ?
Pour ce qui est de Charles Milliard et Karl Blackburn leurs noms sont probablement «sortis du chapeau» parce que certaines éminences grises du PLQ entendent reprendre le titre de «parti de l’économie» qu’ils considèrent s’être fait dérober par la Coalition avenir Québec. 
Pour l’heure, contentons-nous et surtout satisfaisons-nous, d’observer les problèmes du PLQ des lignes de côtés.

Wednesday, February 21, 2024

Deux de moins?

 



Le moment est venu de procéder à la révision des délimitations des circonscriptions électorales.

Un exercice qui n’est jamais dénué de considérations électoralistes et qui, dans la majorité des cas. finit par tourner au gerrymandering (charcutage électoral). L’évolution de la scène politique québécoise ajoute, cette année, un élément supplémentaire à l’exercice. «Le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barette, estime que la Montérégie devrait obtenir une nouvelle circonscription à l’issue du processus actuel de révision de a carte électorale, quitte à en supprimer une de plus que prévu sur l’île de Montréal. Simon Jolin-Barrette et Pascal Bérubé soulèvent une question intéressante pour l’avenir politique éventuel du Québec. Nul ne peut ignorer les tentations «séparatistes»qui sont celles de Montréal depuis quelques années et le fait que certains Montréalais aient de plus en plus de difficultés à se considérer comme Québécois; imbus de ce qui semble être un sentiment de supériorité l’égard d’un «Québec profond», trop francophone et trop homogène. Ces Montréalais mettent de l’avant leur diversité et leur caractère «inclusif».Il n’est pas exagéré de penser que la lutte pour l’identité québécoise se joue à Montréal. Elle va continuer de se jouer dans la Métropole car rien n’annonce la fin de l’afflux d’immigrants  Montréal. Pratiquement, tout ce qui peut minorer le poids politique de Montréal, peut et doit être considéré comme une nécessaire mesure de salut public.
 
Nouvelle carte électorale de la Gaspésie proposée     (Source Radio-Gaspésie)

 
 
«Alors que plusieurs de leurs collègues se battent pour empêcher le retrait d’un comté dans la métropole, des élus de l’Assemblée électorale invitent plutôt la Commission de la représentation électorale (CRÉ) à aller encore plus loin et à en éliminer un deuxième dans le cadre du processus actuel de révision de la carte québécoise. C’est le cas du député de Borduas, Simon Jolin-Barrette, de la Coalition avenir-Québec (CAQ), et du député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, du Parti québécois (PQ). Ces deux hommes ont profité de l’étude du rapport préliminaire de la CRÉ en commission parlementaire, cette semaine, pour plaider que la métropole, qui compte 27 circonscriptions, est trop avantageusement représentée au Parlement par rapport aux autres régions. Ils n’appuient pas pour autant la proposition de délimitation actuelle, qui consisterait, en plus de démanteler Anjou-Louis-Riel, à fusionner les circonscriptions de Gaspé et de Bonaventure, ce qui permettrait de créer deux nouveaux comtés dans les Laurentides (Bellefeuille) et dans le Centre-du-Québec Marie-Lacoste-Gérin Lajoie).» (Redécoupage: des députés proposent de retirer deux circonscriptions à Montréal, Radio Canada, 18 février)
 
 
 
Si Simon Jolin-Barrettte et Pascal Bérubé entendent sérieusement se pencher sur la représentation électorale de la grande région métropolitaine, j’aimerais attirer leur attention sur le cas de Laval. Laval dispose actuellement de six circonscriptions à l’Assemblée nationale (Chomedey, Fabre, Vimont, Mille-Îles, Laval-des rapides, Sainte-Rose). J’ai connu une époque ou Laval comptait trois circonscriptions, peut-être le temps est-il venu de revenir àcet état de fait? Certes la population a connu une croissance certaine, mais n’y a-t-il pas lieu de se demander si l’attribution de ces sièges supplémentaires n’est pas attribuable à l’influence de Gilles Vaillancourt, grand libéral devant l’Éternel? Avec six banquettes au Salon bleu, il n’est exagéré de penser que Laval est la municipalité la mieux représentée l’Assemblée nationale. Si Simon Jolin-Barrette et Pascal Bérubé veulent faire oeuvre utile peut-être devraient-ils se pencher sur les forteresses libérales du West-Island et examiner la possibilité de fusionner certaines de ces circonscriptions. Si la chose a été possible en 2017 avec les châteaux-forts libéraux qu’étaient Outremont et Mont-Royal, devenus Mont-Royal-Outremont, aujourd’hui représentée par a libérale Marie Setlakwe. Pourquoi serait-il impossible de fusionner D’Arcy-Mcgee et Westmount-St-Louis? MM. Jolin-Barrette et Bérubé, s’il vous plaît, de l’audace, encore de l’audace!

Monday, February 19, 2024

Les masques tombent…

 



Le retour à l’avant-scène du Parti québécois (PQ) a de fort intéressantes retombées. Le retour du PQ dans a faveur des lecteurs a semble-t-il ouvert une distrayante compétition pour ce qui semble être devenu le convoité titre de «Capitaine Canada».J’écris convoité car apparemment Denis Coderre et François Legault sont déjà sur les rangs. 
 

 
 
Il n’y a pas de surprise dans le cas du premier. Afin de confirmer ses prétentions sur le titre , L’ex-maire de Montréal a jugé bon de se «mettre à jour de cotise» au Parti libéral du Québec (PLQ). Formalité qui nous a valu une savoureuse déclaration de Denis Coderre; Denis Coderre déclarant à ce moment: «Me demander si je suis libéral, c’est comme se demander asile pape est catholique, a-t-il dit.(«Capitaine Canada» contre «Capitaine Québec»: Legault, meilleur que Coderre dit Fitzgibbon, Journal de Québec, 8 février) L’oeil fixé sur la direction du PLQ, Denis Coderre n’a visiblement pas eu le temps de s’intéresser aux dernières initiatives de François, notamment celle relative aux unions de conjoints de même sexe (voir ce blogue La porte ouverte, 4 janvier)




Alors que la candidature de Denis Coderre à ce titre n’a rien pour surprendre , celle de François Legault, elle, a de quoi à surprendre. Ayant volontiers joué, de la carte nationaliste, sans être vraiment nationaliste, mais se présentant comme nationaliste lorsqu’électoralement nécessaire. Le député de l’Assomption n’apparaît pas comme un candidat naturel à la fonction de «capitaine Canada». Les jeux ne sont pas faits et le débat ne fait que commencer. «Qui est le meilleur «Capitaine Canada»? Le débat fait rage dans les corridors de l’Assemblée nationale en raison d’une déclaration de Denis Coderre et d’une autre du ministre responsable des Institutions démocratiques, Jean-François Roberge. Qui obtiendra la couronne? Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a tranché. Il a affirmé que le possible candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec est «un bon capitaine» Canada, mais «pas le meilleur». C’est son chef, François Legault, qui est le mieux positionné pour défendre la Canada et bloquer un référendum sur l’indépendance du Québec. «Je pense que oui», plaide-t-il. «Monsieur Legault a toute ma confiance, c’est un homme que je respecte beaucoup. Il a un équilibre que je veux supporter.» «Le premier ministre a toutefois tenu à recadrer son ministre, préférant qu’on lui accole le titre de «Capitaine Québec» à l’intérieur du Canada.
 
 

 
 
 «Je pense que ça prend un Capitaine Québec l’intérieur du Canada et il faut que les Québécois comprennent qu’on peut défendre notre langue , qu’on peut défendre notre identité. Mais de s’écraser comme le parti libéral, d’être au service de leur grand frère à Ottawa et ne pas demander des mesures stratégiques pour promouvoir le français (par mesures stratégiques, notre nouveau «Capitaine Québec» veut probablement parler de son initiative sur l’affichage commercial ou le français devrait désormais occuper les 2\3 des façades ou des vitrines (voir sur ce blogue L’illusioniste, 17 janvier), ou du projet de loi 96, je ne pense pas que c’est ça que les Québécois veulent», a soutenu M. Legault , indiquant qu’il «allait préciser ça à Fitz.» À partir de maintenant, les choses sont claires. Finie l’équivoque du nationalisme autonomiste. Les masques tombent; François Legault n’a d’autre ambition que d’être un «Capitaine-Québec-l’intérieur-du-Canada». La déclaration de François Legault a le mérite de la clarté. Il faut lui accorder tout le crédit qu’elle mérite puisque François Legault est du même souffle adoubé par Pierre Fizgibbon, l’un de ses ministres régulièrement présenté comme un fédéraliste pur jus, François Legault portera les oripeaux qu’il voudra bien porter; slip bleu ou rouge, collants blancs, cape flottant au vent parsemée de fleurs de lys ou feuilles d’érables. Pour nous désormais, l’empereur est nu.

Saturday, February 10, 2024

Boussole perdue

 




Journalistes, chroniqueurs et humoristes n’ont pas manqué de commenter la boussole perdue de François Legault. Une boussole perdue qui semble aussi être celle de la Coalition avenir Québec (CAQ), tant il est vrai que la CAQ doit être considérée comme la chose de François Legault, il est normal qu’elle «plonge» avec lui. 
Faut-il maintenant, non plus simplement parler de boussole perdue, mais carrément de boussole en folie?
 

 
 
C’est la conviction qui s’impose devant la plus récente proposition de François Legault. Son intention de renoncer au «financement privé» (ce que François Legault appele curieusement par l’expression «financement privé» est ce que la population québécoise connaît depuis 1977, sous le nom de «financement populaire»découle de l’adoption cette année là de la Loi sur le financement des partis politiques par le gouvernement Lévesque) apparaît comme une réaction improvisée à l’«histoire» de l’accès aux ministres de la CAQ pour la somme de 100$.  Renonçant au «financement populaire», François Legault annonce aux Québécois que la CAQ va se contenter du financement public.Non content de parler pour la CAQ, l’annonce de la renonciation de François Legault au «financement populaire» était accompagnée du même souffle par la suggestion-invitation de Legault de faire de même aux autres partis politiques du Québec. 
 Constatons cyniquement que la CAQ se contentera de 6 382 546, 71$ en 2024. Pour ce faire une idée juste de ce que la  «renonciation» au financement populaire pourrait représenter pour les autres partis représentés à l’Assemblée nationale; il faut savoir que le Parti libéral du Québec recevra 3 898 627,04 $ du Directeur des élections du Québec; le Parti Québécois ayant droit pour sa part a 2 802 815,46$; Québec solidaire devant se contenter de 2 688 779.46$ refinancement public.
La conception qu’a François Legault de la vie démocratique est pour témoins surprenante. Qu’elle serait cette vie démocratique avec des partis accrochés aux mamelles de l’État. La vie démocratique se trouverait figée à la situation générée par les résultats de la dernière élection générale; base de calcul utilisée par le Directeur général des élections du Québec. La proposition faite par François Legault aurait probablement pour effet d’«éteindre» les partis politiques existants. Pourquoi s’activer et chercher à susciter le militantisme des membres du parti? Le financement populaire étant l’un des indicateurs les plus fiables du dynamisme d’un parti (autant par l’enthousiasme des membres acceptant la tâche  ingrate de solliciter les dons que par la générosité des membres donateurs). La proposition Legault conduit d’ailleurs à se demander s’il existe une telle chose qu’une «base militante» à la CAQ? La proposition Legault dans la mesure ou elle constitue une attaque en règle contre la Loi sur le financement des partis politiques nous ramènerait  aux plus tristes jours des gouvernements Duplessis.
 

 
 
Plus pratiquement, la proposition Legault est un véritable croc-en-jambe fait au Parti Québécois (PQ),(Abolition du financement populaire de partis politiques: «un piège tendu» au PQ, selon une experte, Journal de Québec, 1er février), la remontée de ce dernier dans les intentions de vote préfigure probablement une fructueuse campagne de financement pour la formation de Paul Saint-Pierre-Plamondon. Gonflés à bloc par les excellents résultats des derniers sondages. Les membres donateurs n’hésiteront pas à plonger la main dans leurs goussets  et constituant ainsi un appréciable trésor de guerre dans la perspective de l’élection générale de 2026. Autre conséquence prévisible de la proposition Legault; son adoption constituerait un frein à l’émergence de nouveaux partis absents du précédent scrutin général, ils ne pourraient compter sur la manne publique pour prendre sur envol. Ne pouvant compter sur le «financement populaire» pour espérer décoller et faire campagne.
Autre conséquence à laquelle, François Legault n’a probablement pas pensé; la fin du financement populaire pourrait avoir des conséquences pour la vie politique municipale: «les dons des particuliers sont «absolument nécessaires» pour que les nouveaux candidats sur la scène municipale puissent se faire connaître, «sinon les vieux partis et les candidats en place auront un avantage stratégique majeur» a plaidé  M. Damphousse, qui est aussi maire de Varennes (Martin Damphousse est aussi président de l’Union des municipalités du Québec, NDA). «Tout le monde est unanime sur ça», a-t-il assuré.» (Mettre fin au financement populaire pourrait nuire à la démocratie municipale, La Presse, 4 février). La disparition du financement populaire sur la scène municipale annoncerait-elle l’apparition de petits Gilles Vaillancourt faisant preuve de créativité et d’inventivité afin de foncer l’existence de leur formations politiques.

Wednesday, February 7, 2024

Terre merdique

 



L’expression n’est pas de moi, mais de la ministre de l’Éducation supérieure de la Colombie britannique, Selina Robinson, expression qui lui a valu de se faire saquer par son patron: «Sous pression, le premier ministre britanno-colombien David Eby s’est résigné à montrer la porte à sa ministre de l’Éducation supérieure, lundi , après qu’elle eut qualifié de «terre merdique» le Proche-Orient pré-Israël,»(Le Proche-Orient, «terre merdique»: une ministre juive perd son poste, Journal deMontréal, 5 février). «Pendant son allocution (allocution faite dans le cadre d’un discours en ligne organisé par le Bnai Brith Canada, NDA), Mme Robinson, a fait référence à la Palestine d’avant 1948 en la qualifiant de «terre merdique» («crappy piece of land», en anglais) ou il n’y avait rien, avant d’expliquer qu’à son avis, la création d’Israël a permis de développer cette portion du Proche-Orient. Ses propos ont été fustigés par des groupes anti-islamophobie. La grogne enflant, son chef l’avait d’abord défendue, avant d’évoquer des cours obligatoires d’islamophobie. Il s’est finalement résigné à qu’elle perdrait son ministère, mais demeurerait députée dans son caucus.»
 

 
 
Difficile de ne pas voir dans le ««terre merdique ou il n’y avait rien» de Selina Robinson  un écho lointain du crédo des sionistes de la fin du XIXe siècle et du début du XXI siècle, voulant que la Palestine, alors sous domination ottomane, soit:«une terre sans peuple pour un peuple sans terre». Cette «terre merdique», c’est bien cette «terre sans peuple», toujours présent donc cette indifférence, pour ne pas dire ce mépris pour des Palestiniens incapables de mettre en valeur leur terre natale.

Tuesday, February 6, 2024

Léger avantage GBS

 



La politique sur l’identité de genre du gouvernement albertain dela première ministre Danielle Smith est marquée du sceau du Gros bon sens. «Le gouvernement albertain a dévoilé sa politique sur l’identité de genre, qui prévoit entre autre que le consentement parental sera désormais exigé pour changer de prénom ou de pronom à l’école en Alberta. De plus, es mineurs ne pourront plus avoir accès aux chirurgies de transition, et les thérapies hormonales seront interdites au moins de 16ans. Le premier élément de cette politique du Parti conservateur uni concerne les transitions de genre médicales. Danielle Smith annonce que les Albertains de moins de 18 ans ne pourront avoir accès à des chirurgies de transition. C’est le cas, autant pour les chirurgies «du haut et du bas» précise Danielle Smith (dans une formule aux accents curieusement sportifs, NDA). Peu de temps après la publication, les réactions ont commencé à fuser. Kristopher Wells, titulaire de a Chaire de recherche du Canada sur la compréhension par le public des jeunes faisant partie de minorités de genre et d’orientation sexuelle au Canada, qualifie la politique de «draconienne» et Skipping Stone. Les deux organisations, qui viennent en aide aux membres de la communauté LBGTQ, précisent que les annonces vont «directement à l’encontre des conseils et des preuves des experts […] et entraîneront des préjudices et des souffrances irréparable»(les chirurgies seront interdites pour les mineurs albertains, RadioCanada, janvier).Je ne vois rien de « draconien » dans le fait de protéger des mineurs contre eux-mêmes. Ce qui me semble «draconien», c’est le fait que des jeunes consentent des initiatives aux conséquences irréversibles en autorisant des chirurgies sur Le «haut ou le bas» de leur corps. La politique de Danielle Smith est un pas dans la bonne direction, mais un petit pas, un bien petit pas, à bien y songer: car la politique proposée par le Parti conservateur uni de l’Albert "retarde, mais n’interdit pas". Les transitions médicales demeurant possibles, dès lors que les mineurs albertains franchiront le cap des 18 ans.