Friday, September 30, 2022

Le chemin le plus court

 


Au Québec, l’heure est à la réconciliation, tous Autochtones comme Euro descendants (en ces heures wokes que nous traversons, je n’ose écrire Blancs).  L’une des crises emblématiques des différents entre Autochtones et Euro descendants est le décès de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette. «Joyce Echaquan est décédée le 28 septembre 2020 à l’hôpital de Joliette dans des circonstances troublantes ou son état de santé a été mal évalué, alors que les préjugés entourant la clientèle autochtone avaient mené les professionnels de la santé à juger qu’elle était en sevrage de narcotiques. Une vidéo tournée par Mme Echaquan avait provoqué une onde de choc à travers le Québec et même au Canada, vidéo ou l’on pouvait voir qu’une infirmière l’abreuvait d’insultes racistes alors que Mme Echaquan était souffrante.» (La famille réclame près de 2,7 millions en dommages, La Presse, 29 septembre).

Des esprits cyniques nous dirons que l’affaire se devait se transformer tôt ou tard en opération bassement mercantile. Dans une époque ou tout se monnaye, Carol Dubé a probablement pensé; pourquoi pas moi? Honte à ces esprits mal tournés: «Carol Dubé, le conjoint de Mme Echaquan, s’est exprimé avec émotion lors de la conférence de presse visant à donner les détails de la poursuite, disant chercher une forme de guérison pour lui et tous ceux qui ont été touchés par le décès de sa conjointe. Il a affirmé que les choses doivent changer pour que personne n’ait à vivre ce qu’avait subi Joyce et pour ne pas qu’elle soit morte en vain. 
Puis passant au niveau supérieur, Carol Dubé et les chefs atikamek Sipi Flamand et Constant Awashish ont dénoncé le refus du gouvernement Legault de reconnaître le racisme systémique, estimant que le décès de Joyce Echaquan le démontre pourtant clairement.»


Pour les Carol Dubé, Sipi Flamand et Constant Awashish, le chemin le plus court vers la réconciliation et le vivre ensemble passe par un chèque et une génuflexion au sujet du racisme systémique. Nul besoin de thérapies, de colloques ou d’interventions du ministre Lafrenière, la solution à tous ces problèmes se trouve dans un chéquier bien garni

Thursday, September 29, 2022

Europa erwache

 



Quel vent souffle sur l’Europe? En moins d’une quinzaine, le Vieux Continent a vu les Démocrates de Suède (11 septembre) et les Fratelli d’Italia (25 septembre) accéder au pouvoir dans leur pays respectifs. Il n’y a pas eu de Marche sur Stockholm, pas plus qu’il n’y a eu de seconde Marche sur Rome. Les deux victoires ont été acquises«à la régulière» suite à des élections au suffrage universel. Pas de chemises noires non plus, à Rome c’est le tailleur qui a triomphé, la blonde Giorgia Meloni présidente des Fratelli d’Italia devrait prendre la tête du prochain gouvernement italien, Fratelli d’Italia s’étant imposé comme la composante majoritaire de la coalition de centre droite (Fratelli d’Italia et la Ligue de Matteo salvini ainsi que Forza Italia de Silvio Berlusconi) que les électeurs italiens ont plébiscité.




Comment expliquer que des froides rives de la Baltique aux chauds rivages de la Méditerranée, Suédois et Italiens à quelques jours d’intervalle décident de porter au pouvoir des coalitions nationales conservatrices? Faut-il conclure que les mêmes causes produisent les mêmes conséquences?  Peu importe les latitudes; Suédois et Italiens en ont-ils soupé de l’immigration incontrôlée et de l’islamisation rampante de l’Europe.
Les partis nationalistes conservateurs que sont les Démocrates de Suède et les Fratelli d’Italia rejoignent la Hongrie d’Edmond Orban et le Pologne d’Andrzej Duda, sans oublier les excellents scores électoraux du Rassemblement national en France. Assistons-nous à une  reconfiguration de l’Europe et à l’émergence d’une Europe «éveillée».  Nous le souhaitons, sans entretenir d’illusions la coalition italienne compte dans ses rangs, outre Fratelli d’Italia, le Forza Italia d’un personnage aussi déconsidéré que Silvio Berlusconi. « Silvio Berlusconi s’est lui voulu rassurant sur l’orientation du prochain gouvernement , promettant d’en «garantir le profil européen et atlantiste» et soulignant «qu’un bon rapport avec nos alliés historiques des États-Unis et des grands pays de  l’UE est essentiel pour l’avenir de l’Italie.( La victoire de Giorgia Meloni plonge l’Italie dans une ère d’incertitude, La Presse, 26 septembre)» L’Italie demeurera donc étroitement inféodée aux intérêts américains.
 

 
 
Ce qui inquiète la classe politique bruxelloise c’est moins la politique extérieure de Giorgia Meloni que ses valeurs personnelles: «Elle avait campagne sous la devise «Dieu, patrie, famille. Ces dernières années, la leader de Fratelli d’Italia et future première ministre d’Italie a tenu des propos qui inquiètent les défenseurs des droits des femmes et des LBGT.» (Pourquoi les prises déposition de Giorgia Meloni sur l’avortement et les LBGT inquiètent, France Radio, 26 septembre). Il y a mieux, « La présidente de Fratelli d’Italia se dit très inquiète du déclin démographique enregistré par l’Italie. Le taux de natalité était en 2022 de 1,24 enfant par femme, soit l’un des plus bas de l’Union Européenne. Pour faire remonter ce chiffre, Giorgia veut limiter le recours à l’IVG. « Nous ne toucherons pas à la loi sur l’avortement, nous voulons juste que (les femmes) sachent qu’il y a d’autres options. Mais dans un discours prononcé en Espagne devant des militants du parti d’extrême droite Vox, la tonalité était bien différente: «Oui à la culture de vie, non à celle de mort.»
Méritant une médaille d’or dans la catégorie , «De quoi j’mèle», il faut saluer la performance d’Elisabeth Borne, première ministre de France, déclarant:«La France sera «attentive» au «respect des droits humains et du droit de l’avortement en Italie», a affirmé ce matin Élisabeth Borne . La première ministre réagissait après la victoire du parti post-fasciste de Georgia Meloni dimanche lors des élections législatives italiennes.
Avant de conclure que Suède et Italie viennent de «virer à droite», gardons en mémoire que dans les deux pays; la «droite» est représentée par une coalition faisant une large place à des formations modérées. Nous avons déjà mentionné les alliés de Fratelli d’Italia en déplorant la présence du Commandatore au sein de la nouvelle coalition gouvernementale. En Suède, les Démocrates de Suède accèdent au pouvoir avec les partis Modéré (conservateurs), Chrétiens-Démocrates et Libéraux. Il ne faut pas attendre de grands bouleversements de ces «coalitions» Suédois et italiens seront peut-être gouvernés «moins à gauche» ce qui ne veut pas nécessairement dire «plus à droite». L’Europe s’éveille, mais le réveil est encore timide.

Saturday, September 24, 2022

Objectif têtes blondes

 



Dans une campagne électorale dominée jusqu’ici par une débauche de promesses électorales; il semble pour citer François Legault que pour les cinq principaux partis en lice «l’argent pousse dans les arbres», faisant bande à part quelques minutes, le chef péquiste y est allé lui d’une brève sortie à saveur métapolitique. «Le chef péquiste Paul St-pierre Plamondon (PSPP) promet de doubler les budgets de Télé-Québec, notamment pour offrir des émissions jeunesse de qualité et s’en prend à la Pat’Patrouille et ses imitations qui pullulent sur les ondes de la chaîne de télévision québécoise publique à vocation éducative et culturelle.»(Le PQ veut remplacer les imitations de la Pat’Patrouille par des émissions québécoises , La Presse, 17 septembre). «Tu as Superwings , Robocar Poli, La Pat’patrouille, c’est toute la même émission. C’est un avion, un train ou La Pat’ Patrouille, mais ils font exactement la même affaire», a pesté le père de famille, habitué aux émissions matinales de Télé-Québec.«Je me suis informé pourquoi les enfants aimaient ça. Ça exploite fait que les enfants aiment beaucoup les couleurs et les mouvements rapides, mais ce n’est pas nécessairement sain sur le plan éducatif . Quand tu compares avec la nouvelle mouture de Passe-Partout et les émissions que Télé-Québec fait, c’est le jour et la nuit» a-t-il lancé (Est-ce le fait de son âge, PSPP doit-il être considéré comme faisant parti de la «génération Passe-Partout»?). Il critique ces émissions colorées ou un groupe de chiens, d’avions ou d’automobiles anthropomorphes aident la communauté grâce à des  super pouvoirs. […] PSP) estime qu’en haussant les budgets de Télé-Québec, il investirait «dans notre avenir et la santé de nos enfants». Il croit que les émissions étrangères achetées par Télé-Québec «ont été crées sous l’angle commercial pas sous l’angle éducatif, et provoquent de la « surstimulation». Elles seraient «remplacées» par des émissions québécoises. Pas toutes tout de même. «Il y aura La Pat’Patrouille, mon fils de 2 ans va capoter s’il n’y a plus La Pat’patrouille», a lancé le chef péquiste.[…]. Avec égards pour le chef péquiste qui mène une campagne digne d’éloges; il y a lieu de se poser des questions sur l’offre de Télé-Québec en matière de contenu éducatif, notamment la nouvelle  mouture de Passe-Partout; à ce chapitre, il n’est pas inutile de garder en tête les propos de Simon Boulerice, l’un des auteurs de cette nouvelle mouture de Passe-Partout. «Après avoir instigué le coming out du célèbre personnage Madame Coucou, Simon Boulerice souhaite mettre de l’avant encore plus de diversité auprès des enfants dans Passe-Partout. «C’était important pour moi de parler de familles homoparentales. J’en vois beaucoup et je trouve ça important de normaliser les choses le plus possible. C’est important d’avoir accès à la diversité culturelle, sexuelle et corporelle.[…]»( Passe-Partout et la diversité, Journal de Montréal, 24mai 2019). Il y avait déjà de la diversité et de l’inclusion dans Passe-Partout  première mouture avec Passe-Midi (interprété par Daniel Dô, comédien de père vietnamien et de mère québécoise), dans la deuxième mouture, la diversité peut compter sur Fardoche (interprété par Widemir par Normil, né à Port-au-Prince) et Madame Coucou, une afro-descendante représentée par une marionnette de couleur.
 

 

«Pour M. St-Pierre Plamondon, il en va de l’avenir de la langue française.»L’espace culturel, quand on regarde surtout la consommation culturelle des jeunes, ça semble évident qu’il y a une substitution de l’univers culturel et mental anglo-américain au détriment l’espace québécois. Ça a beaucoup d’impact à moyen et long terme sur la langue française» a-t-il déploré.» 
Nous regrettons cependant que PSPP considère Passe-Partout commÀ mon tour de confesser mon âge; je suis de la «génération Boîte à surprises». Pour moi, Passe-Partout développé à la demande du Ministère de l’Éducation du Québec est une imbuvable émission aux prétentions éducatives et pédagogiques. Il est triste que les têtes blondes québécoises de 2022 ne puissent avoir droit à la douce folie qui régnait dans les émissions de la Boîte à surprises. Rendez-nous Le Pirate Maboule, Sol et Gobelet et Marie Quat’poches, émissions suivies quelques années plus tard La Ribouldingue qui, toutes, dans un français impeccable savaient nous amuser. Est-il désormais impossible trouver au Québec un scénariste susceptible de faire preuve d’autant d’imagination et de créativité que les créateurs des émissions évoquées plus haut pour ressusciter non pas les personnages mentionnés plus haut, mais ressusciter l’esprit qui les animait. 
 

 
 
C’est sans difficultés, que nous faisons notre les inquiétudes métapolitiques de Paul St-Pierre Plamondon; devant ces progrès de «l’univers culturel  et mental anglo-américain», il y a plus que la seule langue française en péril. Nous regrettons cependant que PSPP considère Passe-Partout comme une alternative valable à La Pat’Patrouille. PSPP nous propose en effet le choix entre le choléra et la diarrhée. Faut-il condamner les têtes blondes québécoises à devenir de futurs parfaits petits consommateurs (avec La Pat’Patrouille) ou de futurs parfaits petits wokes (avec Passe-Partout).

Tuesday, September 20, 2022

Circulez, il n’y a rien à voir


En effet, il n’y a rien à voir sinon un faux débat alimenté par les égos disproportionnés de chefs politiques sentant que ce spectacle que représente une campagne électorale prendra bientôt fin car le couperet du vote populaire tombera bientôt. 
Faux débat en effet que celui voulant que l’actuelle campagne électorale soit une «course à deux» entre entre la Coalition Avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire (QS). Déclaration qui suscite une agitation bien exagérée dans le landerneau politique québécois. La déclaration responsable de cette agitation est une déclaration du Gabriel Nadeau-Dubois (GND) voulant que la campagne électorale en cours soit désormais une «course à deux». «Quand j’entends Gabriel Nadeau-Dubois dire que c’est une lutte à deux , je trouve que ça a peu de considération pour les citoyens, peu de considération pour la démocratie et les autres partis » a déploré M. St-pierre Plamondon en point de presse dimanche à Saguenay[…]
« C’est peut-être une lutte à deux sur le Plateau Mont-Royal, [Gabriel Nadeau-Dubois] devrait se promener ailleurs au Québec, il verrait que la lutte à deux pas nécessairement entre Québec solidaire et la CAQ», a réagi le chef du parti conservateur du Québec Éric Duhaime, de passage à Nicolet dimanche . Je peux vous dire qu’ici dans Nicolet-Bécancour, il verrait que le candidat solidaire n’est pas là, la lutte se fait entre Mario Lyonnais (le candidat conservateur dans Nicolet-Bécancour, NDA) et le député sortant», a-t-il illustré.» 
(Une déclaration qui ne passe pas, La Presse,18 septembre).
Faut-il attribuer à l’atmosphère de la campagne électorale; peut-être; car il faut retourner au contexte même de la déclaration de Gabriel Nadeau-Dubois pour apprécier l’exagération autour de la déclaration de GND; dans cette déclaration faite à Sherbrooke, GND a bien évoqué une «lutte à deux». Mais pour lui, cette lutte ne concernait que la circonscription de Sherbrooke, chaudement disputée entre Christine Labrie, la députée solidaire sortante et la prétendante caquiste, la vire-capot, Caroline Saint-Hilaire.La victoire de Christine Labrie se traduirait donc par la défaite souhaitable de Caroline Saint-Hilaire. Plaise à François Legault de simplifier un peu rapidement les choses et vouloir considérer GND comme son principal adversaire afin d’opposer son pragmatisme à la gauche solidaire ( i.e.: la «carte de crédit orange» et l’«argent qui pousse dans les arbres»
 
 

 
Cette vaine agitation nous conduit à paraphraser Duplessis et à penser: «les campagnes électorales c’est comme la boisson, il y en a qui ne porte pas ça».

Saturday, September 17, 2022

Dans sa soupe


Richard Martineau nous sert l’une des épitres dont il a le secret. Il entend nous convaincre qu’il y a des immigrants qui sont de droite (on peut être immigrant et de droite, Journal de Montréal, 15 septembre). Martineau sonne faux comme un violon désaccordé. Après avoir énuméré quinze noms aux accents indéniablement exotiques (ex.;Tzarevna Bratkova qui vient de Bulgarie, Ange Claude Bigilimana, d’origine rwandaise, Konstantinos Mekranos, fils d’immigrants grecs, etc.) qui tous portent les couleurs du Parti conservateur du Québec d,Éric Duhaime. Après cette énumération, Martineau frappe ce qu’il doit considérer comme son grand coup; «Mais le PCQ est un parti de droite. Qui s’assume (fièrement) comme tel. Libre à Martineau de tenir le très libertarien PCQ pour un parti de droite, pour goûter pleinement cette affirmation, il faut retourner à la définition de «droite» qui est celle de Martineau; pour cela, il faut lire la définition de «droite» que Martineau donnait en 2010 (Droite 101, Journal de Montréal , 2 février 2010); définition toujours accessible grâce la magie d’Internet. Nous ne pouvons qu’inviter les lecteurs de ce blogue à lire et à relire cette chronique: Il y écrit entre autres: «[…] il n’y a pas de véritable droite morale au Québec. Certes, il y a quelques masculinistes extrémistes et une poignée de cathos homophobes et anti-avortement, mais ce sont des «cas» isolé et leurs propos trouvent  peu d’échos dans la population. Quand on parle de droite, au Québec, il s’agit d’abord et avant tout de droite économique. On pourrait même dire :de centre droite économique.» la droite du sieur Martineau est une droite économique; cette droite doit soigneusement éviter les considérations «morales»et aucune mention n’est faite de considérations ethniques ou identitaires. Richard Martineau pensait-il à lui lorsqu’il écrivait en 2010: «Visiblement, certaines personnes souffrent d’un sérieux manque de culture politique et ne savent absolument pas ce qu’est droite.»
Richard Martineau place la barre tellement bas que n‘importe qui ou presque peut-être de droite, incluant évidemment le Parti conservateur du Québec et ses candidats immigrants.
J’ai lu avec amusement la chronique de Richard Martineau, Konstantinos Mekranos, fils d’immigrants grecs, est candidat du PCQ,  dans ma circonscription de Chomedey. il n’est pas candidat parce qu’il est de droite, Chomedey est une circonscription traditionnellement libérale, mais bien plutôt en raison de son patronyme grec, dans une circonscription ou les électeurs d’origine grecque sont aujourd’hui suffisamment nombreux pour pouvoir décider qui sera le député de la circonscription.C’est probablement le même «racolage ethnique» qui a conduit la Coalition avenir Québec à choisir George Platanitis pour porter ses couleurs dans Chomedey.  Pour l’instant et jusqu’à preuve du contraire, les candidats énumérés par Richard Martineau sont et demeurent des immigrants;  jusqu’à assimilation complète;  il m’importe peu qu’il soit de droite, de gauche ou du centre. 
 

 
 
Plaise à Richard Martineau de voir des immigrants de droite dans sa soupe; cette soupe là, qu’il la mange seul.

Friday, September 16, 2022

Dernier d’hier, premier de demain

 

Suite à son départ du Parti conservateur du Canada (PCC), Alain Rayes se répète-il cette phrase: «Je ne ne suis pas le dernier d’hier, mais le premier de demain.» Le député de Richmond-Arthabaska a réagi rapidement à la défaite de son candidat, Jean Charest,  et tiré la conclusion qui lui semblait s’imposer: «Le député Alain Rayes claque la porte du parti conservateur du Canada (PCC). Il siégera dorénavant comme indépendant à la Chambre des communes après avoir été élu sous la bannière conservatrice pour la première fois en 2015.» (Alain Rayes claque la porte et devient député indépendant, La Presse, 13 septembre). «Je ne me retrouve plus à l’intérieur de ma propre formation politique dans laquelle je me suis investi depuis maintenant 7 ans.» a affirmé sur un ton solennel Alain Rayes , dans une vidéo adressée à ses électeurs qu’il a publiée sur les réseaux sociaux.»
Dans cette vidéo, Alain Rayes déclare:«Je viens d’aviser le président de la Chambre des communes que je quitte le caucus conservateur afin de siéger à titre de député indépendant . Je demeure un fier progressiste-conservateur et je continuerais avec coeur et détermination la population de la circonscription de Richmond-Arthabaska.». Notons que, ce «fier progressiste-conservateur» n’a pas eu de scrupules à se faire élire sous les couleurs conservatrices.
 

 
 
Alain Rayes fait-il désormais parti de ces hommes qui ont une belle carrière politique derrière eux?  Accorde-t-il du crédit aux conclusions de Tasha Keiriddin dans son ouvrage à paraître, The Right path, voulant qu’une victoire de Pierre Poilievre conduirait à un éclatement du PCC et à la formation d’un parti progressiste-conservateur regroupant les éléments modérés du PCC ne voulant pas suivre Pierre Poilievre(voir ce blogue, Ballon d’essai, 30 juillet). Hypothèse formulée avant que ne soit connu les résultats de la course à la direction du PCC. Suite à la  victoire décisive de Pierre Poilievre; que reste-t-il de la thèse de Tasha Keiriddin devant la déconfiture de Jean Charest. Y a-t-il encore des «modérés» parmi les dizaines de milliers de nouveaux membres du PCC recrutés dans la foulée de la course à la direction du PCC. Devant ce nouveau PCC, Force est de constater qu’Alain Rayes devra se résoudre à être le dernier d’hier i.e.; le dernier «progressiste-conservateur», et conclure que le seul avenir politique qui lui reste se trouve du côté de la mairie de Victoriaville. À moins, que Rayes ne dispose d’informations privilégiées, sur la vie interne du PCC, des informations qui lui permettaient de croire et d’espérer, à l’émergence éventuelle de ce Parti conservateur «modéré» qui lui permettrait de rêver à une deuxième vie politique et de se considérer «en réserve» du Parti conservateur. 


Tuesday, September 13, 2022

Se souvenir

 



Déjà vingt-et-un ans, déjà vingt-et-un depuis que des appareils de ligne détournés se sont encastrés dans les tours du World Trade Center, dans ce qui devait s’avérer l’attentat terroriste le plus meurtrier de l’histoire.  L’anniversaire de l’événement a évidemment été souligné aux États-Unis. Un anniversaire qui a aussi été souligné au Canada par le premier ministre lui-même dans une déclaration à l’occasion de l’anniversaire du 11 septembre 2001et de la journée nationale du service.
 

 
 
«Il y a 21 ans aujourd’hui , le monde a été témoins des attentats terroristes les plus meurtriers de l’histoire des États-Unis d’Amérique, notre plus proche voisin et allié. En cette journée nationale du service, nous nous rappelons la générosité dont font preuve les gens face à une tragédie. Nous pensons aux gens et aux communautés de partout au Canada, comme celle de Gander, à Terre-Neuve -et-Labrador, ou les résidents ont fourni aux passagers aériens en détresse des repas chauds chauds, de la literie propreté l’accès à leur maison pour prendre une douche chaude. Ils ont également converti des écoles , des églises et des salles communautaires en logements temporaires. Leur hospitalité a montré au monde entier ce que cela signifie d’être Canadien […]Au nom du gouvernement du Canada, j’encourage les Canadiens à rendre service à autrui aujourd’hui pour honorer ceux qui ont aidé les autres avec courage et altruisme le 11 septembre . Nous n’oublierons jamais.»
 

 
 
Les initiatives canadiennes pour aider les avions détournés et leurs passagers suite à la fermeture de l’espace aérien américain méritaient d’être soulignés. Mais la déclaration de Justin Trudeau est intéressante, moins par ce qu’elle dit que par ce qu’elle ne dit pas. 
Elle est muette, sur ceux à l’origine des attentats du 11 septembre.  Pas un mot de Justin Trudeau sur les terroristes, volonté de ne pas antagoniser l’électorat musulman du Canada en rappelant que les terroriste du 11 septembre étaient tous des «extrémistes islamistes».  
Il faut certes se souvenir, mais de quoi et surtout de qui?

Faites ce que je dit, pas ce que je fais



L’ex-député et ex-ministre du Parti québécois, Lucien Lessard, prend la plume pour étriller Gilles Proulx: «Dans sa chronique du 1er septembre 2022, Gilles Proulx s’interrogeait sur le silence d’ex-péquistes influents qui sont maintenant silencieux. Il citait entre autres les Lucien Bouchard , Pauline Marois et Louise Harel, qui demeurent bouche cousue dans cette campagne, qui est si importante pour l’avenir du Québec si l’on considère notre langue et notre situation démographique au sein du Canada. […] on semble oublier quelquefois que le parti Québécoise pas commencé lors de l’élection de 1976. Il y a eu des gens qui se sont battus pour l’indépendance du Québec auparavant, et les sondages n’étaient pas toujours favorables. Rappelons quelques faits. Comme on oublie vite notre histoire, vous me permettrez de me présenter même si mon nom, n’a pas même notoriété quelles personnes nommées précédemment. En 1970, je fus le premier député du Parti Québécois déclaré élu par Radio-Canada dans l’actuelle circonscription de René-Lévesque, autrefois nommé Saguenay. Avec plus de 30%du vote, seuls 7 députés furent élus. Souvenons-nous des Camille Laurin, Robert Burns, Charles-HenriTremblay, Marcel Léger , Claude Charron et Guy Joron. En 1973, se sont joints à nous Marc André Bédard et Jacques-Yvan Morin, mais nous avions perdu Camille Laurin et Charles-Henri Tremblay. Si je rappelle ces faits, c’est pour qu’on se souvienne que le parti Québécois n’est pas venu de nulle part. L’indépendance d’un peuple se gagne avec des gens qui persévèrent dans leurs convictions et continuent de se battre.»(Pourquoi je voterai pour le PQ, Journal de Montréal, 9 septembre) 
 
Lucien Lessard

 
 
 Il faut saluer la fidélité de Lucien Lessard à ses camarades de cette première fournée de députés péquistes). Fidélité sélective, chez un homme qui se donne la peine d’écrire «c‘est pour qu’on se souvienne que le Parti Québécois n’est pas venu de nulle part…»
Il est regrettable que la petite cohorte des premiers élus péquistes de1976 semble agir aux yeux de Lucien Lessard comme un écran. L’idée d’indépendance nationale du Québec n’est pas sortie toute armée de la cuisse de René Lévesque. Le voile de l’oubli est malheureusement tombé sur Jules-Paul Tardivel, catholique ultramontain, auteur Pour la patrie, publié en 1895, roman, évoquant un Québec français et catholique indépendant.Le voile de l’oubli est aussi tombé sur l’Abbé Wilfrid Morin (auteur de Nos droits à l’indépendance politique, en 1938), sur Raymond Barbeau et son Alliance laurentienne, sur Marcel Chaput (auteur de Pourquoi je suis séparatiste et son Parti républicain du Québec. Il est vrai que, pour leur plus grand malheur, Barbeau et Chaput furent et sont tenus pour des hommes de Droite, même péché originel pour le Ralliement National.
 
Jules-Paul Tardivel

 
 
 Qui dans le Québec «laïc» de 2022 voudra s’inspirer d’un journaliste ultramontain comme Tardivel, d’un prêtre catholique comme l’abbé Morin. La même question se pose pour le patriarche de l’indépendantisme qu’est le chanoine Lionel Groulx. Encore un effort, Monsieur Lessard. Lucien Lessard oublie aussi Raoul Roy et son Action socialiste pour l’indépendance du Québec, de même, qu’il oublie un peu rapidement Pierre Bourgault et le Rassemblement pour l’indépendance nationale.Monsieur Lessard a une mémoire bien sélective.

Saturday, September 10, 2022

Le clone

 



Les campagnes électorales sont habituellement l’occasion pour les partis politiques de présenter et d’expliquer leurs programmes politiques, l’occasion aussi de se démarquer des autres formations politiques et de montrer l’intérêt et l’originalité de leurs propositions. 
Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) Éric Duhaime, fait curieusement le contraire dans sa tentative de séduire l’électorat anglophone; inexpérience ou provocation? 




«Le chef du Parti conservateur du Québec(PCQ) a tendu la main aux anglophones mardi. Il promet d’abroger la réforme de la Charte de la langue française pour protéger les «droits historiques» de la minorité anglophone et accuse au passage le chef caquiste François Legault d’avoir divisé la population entre francophones et anglophones.» (Duhaime promet d’abroger a loi 96, La Presse, 7 septembre). 
«Éric Duhaime a fait cette annonce en alternant entre le français et l'anglais à l’Institut du courtage et de la finance, à Montréal. En soirée, il a courtisé directement les membres du Quebec Community Groups Network, qui représente la communauté anglophone, lors d’une rencontre virtuelle. […] Le chef conservateur est en désaccord avec l’usage de la disposition de dérogation pour mettre la loi 96 à l’abri des contestations judiciaires. Pour lui, c’est un enjeu de libres individuelles.» 
Devant de tels propos, on ne sait par quel bout commencer? Les «droits historiques» de la communauté anglophone ne sont que les droits du conquérant, quelqu’un voudra-t-il rappeler à Éric Duhaime que la Défaite de 1760 constitutive de ces «droits historiques» date de 263 ans et que notre survie et le fait que nous soyons aujourd’hui majoritaires sur le territoire du Québec nous donnes le droit de faire fi des «droits historiques» de la communauté anglophone. À ce sujet nous pensons être «libres chez nous».
Ol faut d’abord constater qu’Éric Duhaime reprend sans originalité les arguments de Dominique Anglade contre la loi 96; d’abord l’«effet diviseur» de la loi 96, puis la répudiation du recours à la clause dérogatoire.  Ce faisant, Éric Duhaime donne raison à Thierry Maulnier en 1938 qui déclarait «conservateur, voilà un mot qui commence bien mal». 
Qui au Québec, en dehors des anglophones, a besoin  d’un clone de Dominique Anglade?

Wednesday, September 7, 2022

Les voisins gonflables


Les campagnes électorales peuvent s’avérer des exercices périlleux pour les partis politiques en lice.  Emportés par la compétition, ces derniers sont amenés à dévoiler leurs batteries, La campagne électorale actuellement en cours au Québec constitue une illustration de mon propos. Les formations en présence ont ainsi fait connaître à l’électorat leurs positions sur le nombre d’immigrants que le Québec devrait admettre dans le contexte de pénurie de main d’œuvre que connaîtrait le Québec.
Cette pénurie de main-d’oeuvre est-elle la seule explication à la surenchère à laquelle nous assistons actuellement. 




En tête du peloton, Québec solidaire (QS) et Gabriel Nadeau-Dubois (GND): «Le porte-parole de Québec Solidaire a fait cette déclaration lors d’une entrevue à RDI, à l’occasion de l’émission Cinq chefs, une élection, «Moi, je pense qu’entre 60 000 et 80 000 immigrants, immigrantes par année, ça ben du bon sens», a t-il affirmé» (GND ouvre la porte à 80 000 immigrants, Journal de Montréal, 4 septembre). GND prend la tête du peloton, mais de peu; Pour le Parti libéral du Québec, le Québec devrait accueillir 60 000 immigrants par année, pour la Coalition avenir Québec et le Pari conservateur du Québec, le chiffre magique est de 50 000. Dans cette guerre de «voisins gonflables», seul le Parti québécois semble vouloir «raison garder». Le Parti québécois et le chroniqueur Mathieu Bock-Côté (MBC), de ce dernier, il faut lire 35 000, sa chronique du 6 septembre. Il y écrit: « La question de l’immigration est probablement la plus importante pour notre avenir, et elle fut longtemps censurée. (Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre d’ou pouvait venir cette censure; la crainte de passer pour xénophobes ou pire pour racistes suffisait à inhiber la classe politique et journalistes. Il n’est  impossible de passer sous silence le rôle d’aiguillon joué par les organismes représentant le «milieu des affaires» ( Le milieu des affaires veut une  hausse de l’immigration, Le Devoir, 25 août 2022)NDA). Une position dominait politiquement : toujours plus! Les seuils n’étaient jamais assez élevés. C’est d’ailleurs position traité comme un dogme par le Parti libéral et Québec solidaire-sur les questions identitaires, nous ne sommes pas loin de partis jumeaux, de deux partis qui n’en font qu’un. On l’appellera le PLQS. Le PLQ en souhaite 70 000, et QS, entre 60 000 et 80 000. On appelle cela courir à la noyade démographique. La CAQ elle, fait semblant de vouloir baisser les seuils. Dans les faits, elle consent à l’immigration massive. Elle a adopté les seuils d’immigration fixés par le Parti libéral des années Charest et Couillard. Voyons-y de la soumission maquillée en pragmatisme. Le PQ vient de rompre avec ce consensus insensé en demandant de les ramener à 35 000. Bravo au PQ! Car  l’immigration massive est la cause première et principale, de l’anglicisation accélérée de Montréal et Laval.» ( 35 000, Journal de Montréal, 6 septembre).
Nos «voisins gonflables» ne sont pas en compétition pour savoir lequel des deux a le véhicule le plus luxueux ou le plus gros barbecue; ils jouent avec le sort et l’avenir de la nation québécoise.  




Nous les laissons méditer la conclusion de la chronique de MBC: «35 000! C’est encore beaucoup. Beaucoup trop, en fait À la fin des années 1990, quand  nos capacités d’intégration étaient bien plus élevées, nous en recevions moins de 30 000 par année.»

Sunday, September 4, 2022

François II

 




Les catholiques conservateurs et modérés devront se faire une raison. Ils ne sont pas prêts d’avoir un répit;  ils doivent s’attendre à connaître et subir pendant plusieurs années encore une Église volontairement progressiste. Le pape François prépare en effet sa succession; il le fait dans une perspective idéologique; :«Des hommes de terrain, de différents continents sensibles aux «périphéries», le pape François crée samedi 20 nouveaux cardinaux dans la préparation de sa succession.» (Le pape François crée 20 cardinaux à la ligne proche de la sienne, Radio-Canada, 27 août). Ce  consistoire compte désormais 83 cardinaux choisis par le pape François sur 132 électeurs, soit près des deux tiers, la proportion nécessaire pour élire un nouveau pape, même si ce choix est toujours imprévisible.




Avec 40% des électeurs, l’Europe reste le continent le plus représenté , devant l’Amérique du Sud et l’Asie (16% chacune), l’Afrique (13%) et l’Amérique du Nord (12%). Marginalisation de l’Europe probablement voulue et souhaitée par Bergoglio. Les catholiques européens devront donc subir encore les déclarations de François sur l’immigration; une immigration dont le caractère étranger et inassimilable au continent européen apparaissent sans importance pour l’ancien cardinal argentin. Les catholiques du monde devront aussi subir encore les positions hétérodoxes de François sur l’homosexualité; «parmi les personnalités notables figure l’Américain Robert McElroy, évêque de San Diego en Californie considéré comme progressiste pour ses positions sur les catholiques homosexuels notamment. À garder en mémoire sa volonté de Bergoglio de «casser» la mouvance traditionaliste. sa complaisance pour la Chine communiste, qui ne dit mot consent. Et plus localement, ses accusations sans preuves de génocide à l’endroit des autochtones canadiens. Cet homme est un roseau, dépourvu de principes, il se satisfait de prendre le vent et tel un roseau de plier dans la bonne direction. Que restera-t-il de la doctrine catholique, après deux pontificats bergoglien?