Saturday, July 30, 2022

Ballon d’essai

 


L’actuelle course à la direction du parti conservateur du Canada débouchera-t-elle sur une reconfiguration du paysage politique canadien? C’est du moins le souhait de la stratège conservatrice Tasha Keiriddin:«Dans son livre intitulé The Right Path, à paraître à l’automne en français sous le titre Le droit chemin, la stratège conservatrice plaide pour une certaine révolution du bon sens au sein du Parti conservateur fédéral.» «Sur papier, le projet de former un nouveau parti politique au centre de l’échiquier politique canadien a du mérite. Le clivage politique actuel aide quoi dérouter bien des électeurs qui ne se reconnaissent plus dans les partis Mais toujours est-il que dans l’entourage de Jean Charest, l’hypothèse d’une sorte de coalition de centre droit est discutée ouvertement depuis plusieurs semaines. Thasha Keiriddin évoquait dimanche l’hypothèse d’une coalition « conservatrice-libérale «  en entrevue à Radio-Canada à l’occasion de la publication de son essai sur l’avenir du Parti conservateur du Canada (The Right Path, qui sera le « droit chemin en français). Kheiriddin, commentatrice politique conservatrice, travaille comme stratège dans l’équipe Charest (elle est coprésidente de la campagne Charest).» (Un souhaitable virage …au centre , La Presse, 21 juillet,) 




Des journalistes sérieux se demanderaient pour qui «roule»Tasha Keiriddin? Ce parti «libéral-conservateur» est-ce le voeu de Bay street pour les  prochaines années du Parti conservateur du Canada (PCC). L’élimination de Patrick Brown de la course à la direction.  L’actuelle course à la direction du PCC  doit-elle être considérée comme une indication de la volonté de Bay street? L’actuelle course à la direction duParti conservateur canadien (PCC) aura des conséquences sur les orientations à  long terme du PCC. Le PCC deviendra-t-il une formation populiste libertarienne sous la gouverne de Pierre Poilievre ou retournera-t-il à son lit progressiste conservateur entre les mains de Jean Charest? Faut-il croire Tasha Kheiriddin : «Voici ce qu’écrit Kheiriddin traduit par Radio-Canada: «Vu le climat acerbe qui règne dans la course à la direction du Parti conservateur , il sera difficile pour les partisans d’un des deux camps de vivre en harmonie avec l’autre camp. Un parti centriste va aliéner les populistes et vice-versa. Il y a une troisième possibilité: la recréation d’un parti libéral-conservateur , comme celui qui a fondé le Canada.» Tant qu’à y être, un moderne docteur Frankestein pourrait aussi ramener à la vie John A. Macdonald.  
 

 

Si Mme Kheiriddin est le meilleur de ce dont dispose le PCC comme stratège, il faut plaindre le PCC. Le PCC «libéral-conservateur» de Mme Kheiriddin ne sera qu’une nouvelle mouture du Parti progressiste-conservateur de Joe Clark, Kim Campbell et, tiens, tiens John James Charest. Ce PCC «libéral-conservateur» enserra jamais un adversaire pour le Parti libéral du Canada(PLC), il ne sera au mieux qu’un complice pour le PLC.  Rien ne changera au Canada avec la coalition PLC-NPD et ce «nouveau» PCC «ePCC «libéral-conservateur». Complétons la réflexion de Mme Kheiriddin: La prise en mains des troupes conservatrices par Jean Charest s’accompagnerait du départ des troupes populistes de Pierre Poilièvre. Les Canadiens ont déjà connu une situation semblable, un PCC Le PCC «libéral-conservateur» cohabiterait probablement avec le PCC «maintenu» et sur la droite de ce dernier une réincarnation du populiste et western Reform party(un néo-Reform Party condamné aux banquettes de l’opposition.  Situation assurant aux Libéraux des réélections faciles. Si cela devait se réaliser, Les Canadiens n’aurait plus le choix qu’entre une gauche (PLC et NPD) et une très «molle» droite de gouvernement.

Friday, July 15, 2022

Prendre le train

Prendre le train en marche, c’est bien l’impression que donne Le Collège des médecins du Québec « Le collège des médecins a annoncé jeudi la suspension officielle de toute les restrictions d’accès à la pilule abortive Québec, soit l’échographie et a formation obligatoire des médecins.(Le Collège des médecins lève toutes les restrictions d’accès à la pilule abortive, La Presse, 14 juillet ). La décision du Collège des médecins ne relève pas du hasard et de la science; le Collège des médecins est le premier à convenir que sa décision est politique: «La décision récente dela Cour suprême américaine sur l’avortement a ramené à l’avant-plan question de l’accès à la pilule abortive au Québec, indique Collège des médecins dans un avis rendu public jeudi.» Rejoignant la meute des activistes et organismes «pro-choix»faisant la promotion d’un accès libre à l’avortement (voir sur ce blogue, Farewell, 11 juillet) Le Collège des médecins fait peu de cas des effets secondaires de la prise de la pilule abortive (saignements vaginaux, douleurs abdominales, nausées, vomissements). Modernes Ponce Pilate, les médecins québécois semblent considérer la pilule abortive comme une vulgaire Aspirine). En levant les restrictions d’accès à la pilule abortive, le Collège des médecins apparaît bien loin de sa mission première à savoir, «protégez le Public en offrant une médecine de qualité».Nous voilà bien loin d’Hippocrate.
 

 

 

Monday, July 11, 2022

Il est de retour



Le «mot en n» est de retour. Cette fois, son théâtre d’opération n’est pas l’Université d’Ottawa, comme lors de l’affaire Vérushka Lieutenant-Duval, en 2020, l’affrontement s’est déplacé au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications cananadiennes (CRTC).  L’organisme fédéral est en guerre avec la Société Radio-Canada et réclame au radiodiffuseur des excuses écrites. Quel est le casus belli? Le casus belli est l’utilisation du «mot en n»dans le cadre de l’émission Le 15-18 sur les ondes de ICI Radio-Canada, le 17 août 2020. 
 
 
«Invité à commenter l’actualité, le chroniqueur Simon Jodoin y partageait son avis sur l’acceptabilité  sociale de nommer le titre du livre de Pierre Vallières, Nègres blancs d’Amérique, après le lancement d’une pétition exigeant le renvoi d’une professeure de l’Université Concordia qui avait cité l’ouvrage en classe. Irrité par l’emploi du «mot en n», l’auditeur à l’origine de cette décision, Ricardo Lamour, a d’abord porté plainte au Conseil et à l’ombudsman des services français de la SRC.» («Mot en n»le CRTC blâme Radio-Canada, Radio-Canada, 29 juin).Ce que se garde d’indiquer l’article de Radio-Canada est que Ricardo Lamour est un professionnel de l’anti racisme, membre en son temps du comité de soutien à la famille de Freddy Villanueva. Ricardo Lamour n’est pas qu’un activiste de l’anti racisme, c’est aussi un homme sensible: «En tant que personne noire , j’ai été heurté, éprouvé du stress et été contrarié par cet échange entre deux personnes caucasiennes n’ayant pas de considération de la charge accompagnant l’usage du mot employé par Simon Jodoin, un collaborateur fréquent de Radio-Canada,» (Ce mot dans la bouche d’un Blanc est-il une grenade ? (Le 15-18), Radio-Canada, 26 octobre 2020).
 

 
 
La demande du CRTC n’est pas passée inaperçue dans la presse québécoise. Pour Guy Fournier:« Jamais le CRTC n’a rendue décision aussi ahurissante que celle demandant à Radio-Canada de s’excuser «publiquement» auprès d’un plaignant. Comme si la décision n’était déjà pas assez ridicule, le CRTC l’avait précéder de cet avertissement:«La présente décision contient des mots ou des propos qui peuvent choquer certaines personnes, particulièrement les membres de la communauté noir et les personnes racisées.» (Une décision ahurissante du CRTC, Journal de Montréal, 5 juillet). Sa collègue, Josée Legault, n’est pas en retrait, sur le même sujet,  elle écrit: «C’est la proverbiale goutte de trop, Le Conseil de la radiodiffusion des télécommunications canadiennes a poussé le délire jusqu’à exiger des excuses publiques de Radio-Canada pour l’utilisation du mot en «n» à son émission d’affaires publiques Le 15-18». Comprenons bien également ceci. Dans sa décision , le CRTC répond à une plainte unique venue d’un seul citoyen s’étant dit «offensé» par la chronique du 15-18. Le CRTC n’est donc pas ici la pauvre victime d’une quelconque  offensive «wokiste» ou «multiculturaliste». Il est la victime dessin propre penchant récent à se prendre pour une police royale de la pensée, dont l’effet toxique serait de multiplier les réflexes de censure et d’autocensure sur moult autres sujets controversés.» (C’est plutôt le CRTC qui devrait s’excuser, Journal de Montréal, 5 juillet). 
Nous n’en avons pas fini avec le «mot en n», tant qu’il y aura au Québec des Ricardo Lamour et des Fabrice Vil et les Bazin de la ligue des Noirs nous reverrons encore et encore des «affaires» le autour du  «mot en n».