Après l'attentat de Lyon, le 24 mai
dernier, les Français et les Occidentaux sont en droit de se demander
quand ils en auront fini avec l'État islamique .
Le responsable de l'attentat de Lyon
ayant déclaré avoir fait allégeance à l'État islamique (Colis piégé à
Lyon: le suspect avait prêté allégeance au groupe EI, Le Devoir, 30
mai).
La fin de l'État islamique a été
annoncé triomphalement, et prématurément, par les Forces démocratiques
syriennes ont annoncé la « totale élimination du soi-disant califat
« alors qu'elles brisaient la résistance des
dernières défenses de l'État islamique dans le village de Baghouz »
(Trump et la Force djihadiste annoncent la fin de l'État islamique en
Syrie, Le Figaro, 23 mars). Annonce reprise par Donald Trump et Emmanuel
Macron. Probablement trop heureux d'avoir réduit
la manifestation la plus visible de l'islamisme radical.Trop heureux
d'annoncer la « fin » de l'État islamique. Le président américain
surtout semble ramener la lutte contre l'État islamique en Syrie à des
affrontements de la Seconde guerre mondiale (toujours
se demander si l'on est en retard d'une guerre, ce qui est le cas ici).
Les combats de Syrie ne relèvent pas de la guerre conventionnelle, il
s'agit d'une guerre idéologique, l'éradication de l'État islamique de la
zone qu'il avait proclamé être le califat
n'est qu'une étape de la guerre entre l'islamisme radical et
l'Occident. Nous ne sommes peut-être pas engagés dans une Guerre de cent
ans, mais il est certain que cette guerre n'a pas pris fin avec la
phase syrienne de ce conflit et que nous vivrons encore
quelques années avec la crainte d'autres attentats islamistes. Entrés
en dormance l'État islamique se transformera et essaimera en métastates,
prenant probablement la forme de réseaux islamistes radicaux ou même
d'individus radicalisées.Il encouragera un
« terrorisme du pauvre » (attentats individuels, camion-béliers, etc.)
qu'il avait mis de l'avant en parallèle avec sa phase syrienne.
Un cran au dessus de ce « terrorisme du
pauvre », il ne faut pas pas oublier un groupe comme Boko Haram qui lui
aussi recherche une implantation territoriale au Nigéria et se décrit
lui aussi comme un califat et le
terrorisme qui secoue le Sri Lanka. L'éradication de l'État islamique
de ses bastions syriens ne doit pas faire illusion, pour paraphraser le
général de Gaulle, l'Occident a gagné une bataille, mais il n'a pas
gagné la guerre.
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