Friday, May 31, 2019

Une guerre de cent ans


Après l'attentat de Lyon, le  24 mai dernier, les Français et les Occidentaux sont en droit de se demander quand ils en auront fini avec l'État islamique .  
Le responsable de l'attentat de Lyon ayant déclaré avoir fait allégeance  à l'État islamique (Colis piégé à Lyon: le suspect avait prêté allégeance au groupe EI, Le Devoir, 30 mai).
 
 

La fin de l'État islamique a été annoncé triomphalement, et prématurément, par les Forces démocratiques syriennes ont annoncé la « totale élimination du soi-disant califat « alors qu'elles brisaient la résistance des dernières défenses de l'État islamique dans le village de Baghouz » (Trump et la Force djihadiste annoncent la fin de l'État islamique en Syrie, Le Figaro, 23 mars). Annonce reprise par Donald Trump et Emmanuel Macron.  Probablement trop heureux d'avoir réduit la manifestation la plus visible de l'islamisme radical.Trop heureux d'annoncer la « fin » de l'État islamique. Le président américain surtout semble ramener la lutte contre l'État islamique en Syrie à des affrontements de la Seconde guerre mondiale (toujours se demander si l'on est en retard d'une guerre, ce qui est le cas ici). Les combats de Syrie ne relèvent pas de la guerre conventionnelle, il s'agit d'une guerre idéologique, l'éradication de l'État islamique de la zone qu'il avait proclamé être le califat n'est qu'une étape de la guerre entre l'islamisme radical et l'Occident. Nous ne sommes peut-être pas engagés dans une Guerre de cent ans, mais il est certain que cette guerre n'a pas pris fin avec la phase syrienne de ce conflit et que nous vivrons encore quelques années avec la crainte d'autres attentats islamistes. Entrés en dormance l'État islamique se transformera et essaimera en métastates, prenant probablement la forme de  réseaux islamistes radicaux ou même d'individus radicalisées.Il encouragera un « terrorisme du pauvre » (attentats individuels, camion-béliers, etc.)  qu'il avait mis de l'avant en parallèle avec sa phase syrienne. 

Un cran au dessus de ce « terrorisme du pauvre », il ne faut pas pas oublier un groupe comme Boko Haram qui lui aussi recherche une implantation territoriale au Nigéria et se décrit lui aussi comme un califat et le terrorisme qui secoue le Sri Lanka. L'éradication de l'État islamique de ses bastions syriens ne doit pas faire illusion, pour paraphraser le général de Gaulle, l'Occident a gagné une bataille, mais il n'a pas gagné la guerre.

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