Les responsables de La Meute ne
cessent de proclamer depuis la constitution de leur organisation, qu'ils
s'opposent à la progression de l'Islam dans notre société. Ils se sont
d'ailleurs donnés la peine
de l'écrire sur leur site Internet: « La Meute est un mouvement citoyen
qui désire rassembler ceux qui sont inquiets pour l'avenir de nos
enfants et de nos terres face à la montée de l'Islam radical qui, lui,
désire voir la charia avoir préséance sur toutes
autres lois ». La page d'accueil du site web de La Meute précise que
cette dernière entend « symbolisez notre identité ».
Certes personne n'est tenu de ce
fier au site web d'une organisation pour en saisir les tenants et
aboutissants. Une organisation est beaucoup plus que ses seules pages
Web.
Rapidement
taxée de n'être qu'une
organisation d'extrême-droite, qualification rapide et abusive car en
dehors de sa méfiance à l'égard de l'islam, La Meute n'a guère de
programme. La Meute s'est certes retrouvée dans la rue pour des
manifestations contre l'islam et l'immigration(notamment
à Québec en août 2018) exerçant ainsi un droit fondamental, son image
d'organisation extrémiste lui venant plus des manifestations de ses
opposants
antifas
que des proposes des
agissements de ses animateurs, toujours soucieux de s'en tenir à une
ligne strictement légaliste (respect des directives policières lors des
manifestations à Québec).
Pour les média mainstream, rien de
cela n'a suffi, il fallait un « mécréant de service » pour montrer que
le Québec n'était pas à l'abri des tentations populistes qui défraient
la manchette en Europe, ces
média ont littéralement sauté sur La Meute pour montrer que nous
n'étions pas immunisés contre la tentation populiste et la méfiance à
l'égard du « vivre ensemble ».
Grâce à deux chercheurs
universitaires, il y a maintenant une pièce à ajouter au dossier, en
effet Samuel Tanner, chercheur en criminologie comparée, (université de
Montréal) et Aurélie Campana, professeur
titulaire en science politique, (Université Laval) se sont intéressés
pendant plus d'un an à La Meute en explorant la page « privée «
Facebook de La Meute d'octobre 2015 à septembre 2016 ainsi que pendant
les jours qui ont suivi l'attaque de la grande mosquée
de Québec en janvier 2017. (Le discours de La Meute disséqué à
l'Université,
Le Devoir, 22 mai)« Après avoir étudié les échanges au sein du
groupe La Meute pendant plus d'un an, deux chercheurs n'ont observé
aucun appel à la violence ou à des gestes illégaux , mais une
banalisation « inquiétante » des stéréotype sur l'islam et du
mépris envers les personnes de foi musulmane « La banalisation peut
(c'est nous qui
soulignons) affecter le climat social social et contribue à des actions
nocives envers des groupes ou des individus telles que documentées dans
les cas de crimes haineux à l'endroit
des femmes et des membres de la communauté LGBT+ concluent les deux
chercheurs. À noter qu'au terme d'une année de recherche les deux
chercheurs n'ont rien trouvé de tel relativement à La Meute,
Dans le
climat vaguement hystérique de dénonciation et de « Lutte »
à la l'extrême-droite des deux dernières années tels gestes illégaux
n'auraient pas manqué de faire les choux gras des média
mainstream et de tous les professionnels de l'antiracisme
peuplant les centres de lutte à la radicalisation. Rien de tel. Les
chercheurs notent même : » Il faudrait d'ailleurs, selon eux, mener
d'autres recherches pour voir si la banalisation
du mépris à l'endroit des musulmans peut (c'est encore nous qui soulignons) être liée à des crimes
haineux. » En définitive, rien à signaler sur le front, les média mainstream
devrait donc envoyer à la corbeille déclarations et communiqués des
Herman Debarice-Okomba (Centre de lutte à la radicalisation menant à la
violence) de Montréal et
autres oiseaux de malheur subventionnés. Sans gestes illégaux à se
mettre sous la dent, les chercheurs se sont contentés d'analyser le
discours de La Meute: « Sur le plan idéologique, l'analyse montre
clairement que les membres sont surtout unis par une peur
de « l'envahisseur islamique (...). La peur de voir une culture, ethnie
ou histoire disparaître, notent les chercheurs est « courante » dans
les discours d 'extrême-droite . Or La Meute s'inscrit plus
particulièrement dans le courant « vigilantiste» de l'extrême-droite,
qui fait référence à leur rôle de gardiens autoproclamés de certaines
valeurs , expliquent-ils. Les professeurs Tanner et Campana soulignent
toutefois qu'à « aucun moment » il n'a été question d'actions illégales
sur la page Facebook du groupe.Circulez, il
n'y a rien à voir
Après ce travail universitaire
peut-être les journaux finiront-ils par croire les animateurs de La
Meute qui ne disent pas autre chose depuis les débuts de l'organisation.
No comments:
Post a Comment