Saturday, May 25, 2019

Ils n'ont pas cessé de le dire


Les responsables de La Meute ne cessent de proclamer depuis la constitution de leur organisation, qu'ils s'opposent à la progression de l'Islam dans notre société. Ils se sont d'ailleurs donnés la peine de l'écrire sur leur site Internet: « La Meute est un mouvement citoyen qui désire rassembler ceux qui sont inquiets pour l'avenir de nos enfants et de nos terres face à la montée de l'Islam radical qui, lui, désire voir la charia avoir préséance sur toutes autres lois ». La page d'accueil du site web de La Meute précise que cette dernière entend « symbolisez notre identité ».

 
Certes personne n'est tenu de ce fier au site web d'une organisation pour en saisir les tenants et aboutissants.  Une organisation est beaucoup plus que ses seules pages Web.
Rapidement taxée de n'être qu'une organisation d'extrême-droite, qualification rapide et abusive car en dehors de sa méfiance à l'égard de l'islam, La Meute n'a guère de programme. La Meute s'est certes retrouvée dans la rue pour des manifestations contre l'islam et l'immigration(notamment à Québec en août 2018) exerçant ainsi un droit fondamental, son image d'organisation extrémiste lui venant plus des manifestations de ses opposants antifas que des proposes des agissements de ses animateurs, toujours soucieux de s'en tenir à une ligne strictement légaliste (respect des directives policières lors des manifestations à Québec).

Pour les média mainstream, rien de cela n'a suffi, il fallait un « mécréant de service » pour montrer que le Québec n'était pas à l'abri des tentations populistes qui défraient la manchette en Europe, ces média ont littéralement sauté sur La Meute pour montrer que nous n'étions pas immunisés contre la tentation populiste et la méfiance à l'égard du « vivre ensemble ».

Grâce à deux chercheurs universitaires, il y a maintenant une pièce à ajouter au dossier, en effet Samuel Tanner, chercheur en criminologie comparée, (université de Montréal) et Aurélie Campana, professeur titulaire en science politique, (Université Laval) se sont intéressés pendant plus d'un an à La Meute en explorant la page « privée «  Facebook de La Meute d'octobre 2015 à septembre 2016 ainsi que pendant les jours qui ont suivi l'attaque de la grande mosquée de Québec en janvier 2017. (Le discours de La Meute disséqué à l'Université, Le Devoir, 22 mai)« Après avoir étudié les échanges au sein du groupe La Meute pendant plus d'un an, deux chercheurs n'ont observé aucun appel à la violence ou à des gestes illégaux , mais une banalisation « inquiétante » des stéréotype sur l'islam et du mépris envers les personnes de foi musulmane « La banalisation peut (c'est nous qui soulignons) affecter le climat social social et contribue à des actions nocives envers des groupes ou des individus telles que documentées dans les cas de crimes haineux à l'endroit des femmes et des membres de la communauté LGBT+ concluent les deux chercheurs.  À noter qu'au terme d'une année de recherche les deux chercheurs n'ont rien trouvé de tel relativement à La Meute, 


Dans le climat vaguement hystérique de dénonciation et de « Lutte »  à la l'extrême-droite des deux dernières années tels gestes illégaux n'auraient pas manqué de faire les choux gras des média mainstream et de tous les professionnels de l'antiracisme  peuplant les centres de lutte à la radicalisation. Rien de tel. Les chercheurs notent même : » Il faudrait d'ailleurs, selon eux, mener d'autres recherches pour voir si la banalisation du mépris à l'endroit des musulmans peut (c'est encore nous qui soulignons) être liée à des crimes haineux. » En définitive, rien à signaler sur le front, les média mainstream devrait donc envoyer à la corbeille déclarations et communiqués des Herman Debarice-Okomba (Centre de lutte à la radicalisation menant à la violence) de Montréal et autres oiseaux de malheur subventionnés. Sans gestes illégaux à se mettre sous la dent, les chercheurs se sont contentés d'analyser le discours de La Meute: « Sur le plan idéologique, l'analyse montre clairement que les membres sont surtout unis par une peur de « l'envahisseur islamique (...). La peur de voir une culture, ethnie ou histoire disparaître, notent les chercheurs est « courante » dans les discours d 'extrême-droite . Or La Meute s'inscrit  plus particulièrement dans le courant « vigilantiste» de l'extrême-droite, qui fait référence à leur rôle de gardiens autoproclamés de certaines valeurs , expliquent-ils. Les professeurs Tanner et Campana soulignent toutefois qu'à « aucun moment » il n'a été question d'actions illégales sur la page Facebook du groupe.Circulez, il n'y a rien à voir
Après ce travail universitaire peut-être les journaux finiront-ils par croire les animateurs de La Meute qui ne disent pas autre chose depuis les débuts de l'organisation.

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