Il fallait bien en arriver là un jour à
force de parler de racisme systémique et de diversité. La proposition
vient de la « table sur la diversité (Table dont le nom est en fait la
Table sur la diversité, l'inclusion
et la lutte contre les discriminations) créée par l'administration
Plante: »La Table sur la diversité souhaite prendre le taureau par les
cornes pour assurer une meilleure représentation de la diversité
montréalaise au sein de l'appareil municipal , réputé
très blanc.» (Montréal: des mesures coercitives préconisées pour
l'embauche des minorités,
Huffpost Québec, 17 mai).Craignant peut-être que le message ne
soit pas compris par ledit appareil municipal la Table « préconise des
mesures coercitives et une plus grande imputabilité des gestionnaires
lors d'embauches et de promotions , sans
toutefois préciser des pénalités spécifiques.» Il ne manque que le mot
quota dans cette proposition, car c'est bien de cela qu'il s'agit. La
Table n'a pas osé le mot probablement parce qu'elle a compris que les
Montréalais (et les Québécois) demeurent attachés
à l'idée d'embauche sur la base du mérite et de la compétence et qu'ils
tiennent aussi à ce que la fonction publique municipale demeure ouverte
à la majorité « blanche » et quelle ne devienne pas la chasse gardée
des minorités raciale ou sexuelles. Probablement
pour éviter que la Ville de Montréal rate ses cibles de diversité et
que les cadres municipaux saisissent mal le message, la Table s'assure
de préciser de quels groupes il est question: ses groupes cibles sont
les «minorités visibles , minorités sexuelles,
personnes handicapées, autochtones». « La table soutient que des moyens
coercitifs et incitatifs doivent être mis en place pour « éliminer les
« blocages administratifs structurels ».
Contactée par le Huffpost
Québec, Mme Pierre précise qu'elle souhaite que
l'atteinte des objectifs soit comprise dans l'évaluation annuelle des
cadres. « Ça pourrait être une condition aux promotions»,
souligne-t-elle (Myrlande Pierre, , NDA). Placés sous un tel joug, les
cadres municipaux devront bien comprendre qu'ils ont le choix
entre demeurer au bas de l'échelle ou «faire dans la diversité».
L'appétit venant en mangeant la Table aimerait jouer les Moïse
conduisant le peuple élu vers la Terre promise, en effet: »La Table
aimerait aussi que la Ville étende le bras en dehors de la fonction
publique en demandant que les entreprises qui obtiennent des contrats
se dotent de politiques favorisant la diversité. » Nous ne somme
heureusement pas dans une économie centralisée ou une telle proposition
trouveraient probablement preneur auprès des décideurs
politiques. Ce que nous pouvons craindre toutefois c'est que certaines
entreprises pour être bien vues plient le genou et fasse valoir qu'elles
ont spontanément adhéré aux propositions de la Table.
On peut aussi
craindre que, par contagion, les mesures proposées
par la Table ne gagnent la Communauté municipalité de Montréal (CMM)
cet organisme de gestion régionale des services à la population de la
région urbaine (aménagement du territoire, développement artistique et
culturel, équipements, infrastructures, services
et activités à caractère métropolitain). La CMM compte 82 municipalités
et plus de 4 millions d'habitants, dont la patronne en est la très
diversitaire et inclusive mairesse de la Ville de Montréal. La CMM
étendant ses ailes bien au-delà de l'Île de Montréal,
elle pousse ses tentacules vers la Montérégie (Boucherville, Brossard,
Beloeil), les Basses-Laurentides (Mascouche, Lachenaie , Rosemère) et
Lanaudière (Repentigny, Charlemagne, l'Assomption). Si un jour cela
devait être acquis, il faut redouter un effet d'entrainement
pour Laval et Longueuil déjà membres de la CMM, aussi bien dire que la
majorité du Québec vivrait sous l'empire des mesures proposées par la
Table. Il faudra avoir Mesdames Plante et Pierre à l'Oeil, alors que les
travaux de la Consultation montréalaise sur
le racisme systématique se sont mis en branle, le 15 mai.
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