L'arrivée
de migrants dans les îles grecques et en Sicile ne surprend plus. La
présence de milliers d'entre eux aux frontières polonaise, lettone et
lituanienne est une donnée nouvelle dans le grave problème des
mouvements migratoires que connaît l'Europe . Campés sur le territoire
biélorusse cherchent en vain, jusqu'ici, à «passer à l'Ouest», fait
surprenant ces migrants ne sont pas des Européens de l'Est.
« Plusieurs
milliers de migrants voulant se rendre en Europe, originaires
principalement du Proche -Orient, sont bloqués dans des conditions
difficiles à la frontière entre le Bélarus et la Pologne. Bruxelles
s'efforce depuis plusieurs jours d'endiguer ces arrivées au Bélarus en
contactant des pays proches du Moyen-Orient, pour les convaincre
d'empêcher les personnes d'embarquer dans des avions à destination de
Minsk. La Turquie a été le premier pays à prendre une telle mesure
d'interdiction: les ressortissants irakiens, syriens et yéménites ne
sont plus autorisés à prendre l'avion pour le Bélarus depuis son sol.»
(Crise migratoire: progrès «sur tous les fronts» selon la commission
européenne, Radio-Canada, 12 novembre.). Le Bélarus n'ayant pas
de frontières communes avec l'Irak, la Syrie ou le Yémen, comment ces
migrants se sont-ils rendus à la frontière Pologne-Bélarus? «Une part
très importante du trafic l'aéroport de Minsk est constituée d'avions
de la compagnie biélorusse Belavia [...]. Toutefois, une part du trafic
moins importante, mais significative tout de même, est effectuée par
diverses compagnies, dont certaines appartiennent aux pays de départ des
migrants: la compagnie turque Turkish Airlines, la compagnie émilienne
Flydubai et la compagnie syrienne privée Cham wings.» (Crise migratoire
en Pologne; le jeu trouble de certaines compagnies aériennes, Boulevard Voltaire,
11 novembre)
Faudra-t-il commencer à parler de la «perfide Turquie»
comme l'on parle de la «perfide Albion»? Difficile de ne pas voir dans
ces manoeuvres la main de cet «ami de l'Occident» qu'est Erdogan. À
moins que nous assistions à un ballet complexe entre Minsk, Moscou et
Bruxelles; ces migrants sont peut-être en Bélarus pour déstabiliser
l'administration Loukatchenko qui à son tour pousse les migrants vers la
Pologne ce qui ferait bien l'affaire de la Communauté européenne (CE)),
la Pologne étant le bonnet d'âne de la (CE) pour ses politiques
sociales-conservatrices et sa volonté de faire prévaloir ses lois sur
celles de la CE. Une CE faisant d'une pierre deux coups; soutien nominal
à la Pologne et dénonciations renouvelées du régime Loukatchenko. Un
Loukatchenko qui menace de fermer le robinet du gaz l'UE. Une menace qui
sous-entend l'appui de la Russie de Vladimir Poutine. Nous serions
alors en présence « un affrontement UE-Russie par alliés interposés.
Alors qu'il est possible de parler de «ventre mou» de l'Europe pour la
Grèce et l'Italie, la présence de la main d'Erdogan étant incontestable
dans le cas de la Grèce; il faut souhaiter que la Pologne tienne.
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