Saturday, November 13, 2021

Loi 202


Devant le recul du français au Québec et particulièrement dans la région métropolitaine; la modernisation de la loi 101 apparaît essentielle. La réponse du gouvernement Legault est jusqu'ici la faible loi 96, alors que nous aurions besoin d'une vigoureuse loi 202. L'un des problèmes soulevé par les tenants d'un resserrement de la loi 101 est le rôle joué par les Cégeps anglophones dans l'anglicisation des étudiants francophones. Problème grave certes, mais qui n'a pas convaincu le gouvernement Legault d'étendre la loi101 aux cégeps.
S'il ne le fait pas pour les francophones, le gouvernement Legault le fera peut-être pour les allophones? Un nouveau rapport révèle en effet que: Des cégeps anglophones accueillent désormais une majorité d'étudiants allophones. Cette situation préoccupe certains élus caquistes, qui plaident à l'interne pour imposer la loi 101 aux cégeps après avoir entendu les craintes des démographes. [...] Au cégep Vanier, dans le nord de Montréal, 52% de la clientèle était allophone en 2020, selon des données provisoires.Lui aussi dans la métropole, le collège Marianopolis compte 53% d'étudiants qui n'ont ni le français ni l'anglais comme langue maternelle.[...] En fait la part d'étudiants allophones dans le réseau collégial de langue anglaise est en progression depuis l'an 2000, passant de 30% à 38% cette année.
(une majorité d'allophones dans plusieurs cégeps anglos, Journal de Montréal, 10 novembre ) Ce sont les enfants de la «loi 101» qui passent ainsi à l'anglais rendant, dans les faits, inutile la loi 101 à l'école primaire et secondaire. En toute logique, il faudrait supprimer l'application de la loi 101 au primaire et au secondaire. L'édifice n'ayant visiblement aucun sens s'il n'est pas couronné par l'application de la loi 101 au niveau collégial. «Pour le démographe de l'Institut national de la recherche scientifique qui a compilé les données  obtenues par notre Bureau parlementaire, le réseau collégial anglais participe à l'anglicisation des allophones.» «les allophones, c'est un groupe très hétérogène, avec beaucoup de langues communes, souligne Patrick Sabourin. Dans ce sens-là, le cégep anglais est une espèce de lieu de socialisation ou le point commun est la langue anglaise.» 
Plus qu'un lieu de socialisation, le cégep anglais est aujourd'hui un champ de bataille ou se joue l'avenir de la communauté anglophone du Québec; sans le sang neuf que constitue les allophones, la communauté anglo-québécoise ne pouvant compter que sur sa démographie, est condamnée à une lente extinction. Cela, les anglophones l'avait compris dès 1968 en voulant scolariser les italophones de Saint-Léonard. C'est pour cela que les anglophones du Québec ne peuvent accepter l'idée d'un accès limité aux cégeps anglophones aux seuls étudiants anglophones issus de la «minorité historique» anglo-québécoise.
La CAQ osera-t-elle légiférer en sens? «La question d'étendre la loi 101aux cégeps fait d'ailleurs à nouveau l'objet de débats au sein de la Coalition Avenir Québec (CAQ), selon nos informations , au moment ou débutera bientôt l'étude article par article u projet de loi sur la langue du ministre Simon Jolin-Barrette. Le premier ministre avait fermé la porte avant le dépôt du projet de loi96, mais il devra trancher à nouveau sur cette idée d'interdire l'accès aux cégeps en anglais aux jeunes francophones et allophones, souligne une source, Les démographes ont notamment souligné que le projet de loi ne permettra pas de renverser le déclin du français, tandis que le sociologue Guy Rochera mis son poids dans la balance en faveur de la loi 101dans les cégeps. Une «aile économique»est toutefois plus sensible aux arguments du monde des affaires, qui craint un impact du projet de loi 96 sur l'attrait et l'intégration des immigrants selon nos sources.»




Le «nationalisme» de François Legault, si soucieux défendre notre langue et notre culture prévaudra-t-il sur cette «aile économique» ? À moins que François Legault ne fasse lui-même parti de cette «aile économique»? Entre la nation et l'économie, faut-il conclure que François Legault n'ait déjà fait son choix.

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