Thursday, November 18, 2021

Le dos large

 


L'Église catholique du Québec a le dos large et rien ne lui sera épargnée. Plus récente accusation, l'Église catholique canadienne était sous influence nazie; c'est du moins ce que prétend «l'historien» Pierre Anctil dans son plus récent ouvrage Antijudaïsme et influence nazie au Québec (Presses de l'Université de Montréal).
«Comment l'Église catholique a-t-elle servi de messager à certaines idées corrosives qui continuent par ailleurs, croit l'historien Pierre Anctil, d'irriguer la société depuis les profondeurs de temps reculés?» «dans un livre qui vient de paraître, Antijudaïsme et influence nazie au Québec , le professeur de l'Université d'Ottawa, s'est penché sur le cas du journal L'Action catholique de l'époque des années 1930, l'un des principaux diffuseurs de l'enseignement de l'Église romaine aux pays des érables. L'ouvrage permet de mieux comprendre les sources historiques des réticences de certains milieux à l'égard d'une immigration non chrétienne sur les rives du Saint-Laurent.» (Quand l'Église catholique canadienne était sous influence nazie, Le Devoir, 12 novembre) 
Pierre Anctil tout à sa mission de faire de l'Église catholique du Canada une antenne du Welt-Diesnt et une officine nazie néglige de mentionner le fait que l'Église catholique adhérait encore à cette époque à la conviction des juifs «peuple déicide». idée qui ne sera abandonnée qu'en 1965 lors de Vatican II avec l'encyclique Nostra Aetate, encyclique pour laquelle les Juifs ne peuvent être considérés comme responsables de la mort du Christ. Tout à sa fixation nazie, Pierre Anctil minimise le fait qu'au Québec, bien plus que le nazisme, c'est le fascisme italien qui trouva des oreilles attentives au Québec. 
Pour présenter l'Église catholique du Canada comme soumise à l'influence nazie, Pierre Anctil doit faire l'économie des relations tendues entre l'Église catholique allemande, puis universelle, tensions qu'il expédie en une phrase: «Avant que l'Allemagne nazie dirigée par Hitler ne s'acharne aussi sur des catholiques, le clergé canadien-français voit plutôt d'un bon oeil, du moins jusqu'en 1937, son action musclée à l'encontre des juifs,». Relations qui très tôt seront conflictuelles, en effet, dès juillet 1933, le régime nazi procèdent à la dissolution du Zemtrum (le parti catholique allemand) et du parti populaire bavarois. Tout à la promotion d'un «christianisme positif», le régime procède à la mise au pas des organisations catholiques, en 1936, il procède à la mainmise de l'État sur les organisations de jeunesse. La Hitler Jugend devient l'organisation unique de la jeunesse allemande. En 1937, c'est par l'encyclique Mit Brennender Sorge (avec un souci brûlant) que le Vatican condamne les violations incessantes du Concordat et les persécutions antireligieuses. Pour aller de l'avant avec sa thèse d'une Église du Canada à la botte du régime nazi, il doit faire peu de cas de la volonté des nazis de mettre sur pied une Église nationale allemande et de la tentation du né-paganisme chez certains nazis, notamment chez Himmler et dans certains cercles de la SS. 





Pierre Anctil n'est pas qu'historien, il peut aussi se montrer idéologue. «Le raidissement qui gagne une partie du monde social lorsqu'il est question de s'envisager par rapport aux autres est très ancien, affirme Anctil. «il survit et surnage» jusqu'à nous va jusqu'à affirmer l'historien, tout en remettant en question la façon dont a pu être envisagée la question de l'identité nationale. Pour lui , il ne fait pas de doute que les constats destiné à magnifier la différence «sont restés affirmés par un discours basé sur des perceptions religieuses , même si on se dit laïques». Bien entendu, les temps changent. «Ce n'est plus la même chose, il y a un monde entre nous et les années 1930. et ce ne sont plus les juifs qui sont pris pour cibles dans de tels discours identitaires , mais plutôt les musulmans.»[...] Bien conscient qu'»en histoire on ne peut pas administrer une preuve absolue», 


Pierre Anctil n'en conçoit pas moins qu'il existe dans nos sociétés «une peur obsessive de celui n'est pas chrétien, qui nous vient du passé», qu'il s'emploie à étudier. Ce passé oblitéré, laissé de côté, continue néanmoins et de se pointer [...] Il existe, sous la Seconde Guerre mondiale, un tunnel qui fait traverser  des idées de l'autre, de ce côté-ci de l'histoire. La droite catholique n'a pas disparu à cause de la Révolution tranquille. Nous avons asphalté par-dessus, mais elle continue de pousser, de percer à travers les craques de notre société. Plusieurs signes nous le montrent, en ce moment même». «[...] «fin connaisseur de l'histoire juive canadienne, Pierre Anctil paraît avoir une dynamo au coeur tant il publie  depuis trente ans sur ces sujets.». Le temps est peut-être venu pour Pierre Anctil de poser sa plume, le temps semblant avoir fait son oeuvre sur la réflexion de Pierre Anctil. Pourquoi croire que les Québécois de 2020-21 se comporteront comme les Canadiens-français des années 1930 (des Québécois saisis par un timide printemps identitaire et ce qu'il faut probablement conclure des propos de pierre Anctil, les Québécois gouvernés par la Coalition Avenir Québec.). parlant de «tunnels passant sous la seconde  guerre mondiale», Anctil semble s'être égaré dans l'un d'entre-eux, et sans  aucune rigueur historique il s'amuse à assimiler la CAQ au NSDAP. «Fin connaisseur de l'histoire juive canadienne», Anctil veut peut-être nous convaincre que les juifs des années 1930 ne représentait pas une menace pour le Québec français, pas plus que les musulmans ne représentent aujourd'hui une menace pour le Québec français. Les musulmans ne représentent pas une menace, mais la droite catholique oui. Nous laissons Pierre Anctil se «faire peur»avec sa droite catholique!

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