L'Église
catholique du Québec a le dos large et rien ne lui sera épargnée. Plus
récente accusation, l'Église catholique canadienne était sous influence
nazie; c'est du moins ce que prétend «l'historien» Pierre Anctil dans
son plus récent ouvrage Antijudaïsme et influence nazie au Québec (Presses de l'Université de Montréal).
«Comment
l'Église catholique a-t-elle servi de messager à certaines idées
corrosives qui continuent par ailleurs, croit l'historien Pierre Anctil,
d'irriguer la société depuis les profondeurs de temps reculés?» «dans
un livre qui vient de paraître, Antijudaïsme et influence nazie au Québec , le professeur de l'Université d'Ottawa, s'est penché sur le cas du journal L'Action catholique
de l'époque des années 1930, l'un des principaux diffuseurs de
l'enseignement de l'Église romaine aux pays des érables. L'ouvrage
permet de mieux comprendre les sources historiques des réticences de
certains milieux à l'égard d'une immigration non chrétienne sur les
rives du Saint-Laurent.» (Quand l'Église catholique canadienne était
sous influence nazie, Le Devoir, 12 novembre)
Pierre Anctil tout à sa mission de faire de l'Église catholique du Canada une antenne du Welt-Diesnt et une officine nazie néglige
de mentionner le fait que l'Église catholique adhérait encore à cette
époque à la conviction des juifs «peuple déicide». idée qui ne sera
abandonnée qu'en 1965 lors de Vatican II avec l'encyclique Nostra Aetate,
encyclique pour laquelle les Juifs ne peuvent être considérés comme
responsables de la mort du Christ. Tout à sa fixation nazie, Pierre
Anctil minimise le fait qu'au Québec, bien plus que le nazisme, c'est le
fascisme italien qui trouva des oreilles attentives au Québec.
Pour
présenter l'Église catholique du Canada comme soumise à l'influence
nazie, Pierre Anctil doit faire l'économie des relations tendues entre
l'Église catholique allemande, puis universelle, tensions qu'il expédie
en une phrase: «Avant que l'Allemagne nazie dirigée par Hitler ne
s'acharne aussi sur des catholiques, le clergé canadien-français voit
plutôt d'un bon oeil, du moins jusqu'en 1937, son action musclée à
l'encontre des juifs,». Relations qui très tôt seront conflictuelles, en
effet, dès juillet 1933, le régime nazi procèdent à la dissolution du Zemtrum
(le parti catholique allemand) et du parti populaire bavarois. Tout à
la promotion d'un «christianisme positif», le régime procède à la mise
au pas des organisations catholiques, en 1936, il procède à la mainmise
de l'État sur les organisations de jeunesse. La Hitler Jugend devient l'organisation unique de la jeunesse allemande. En 1937, c'est par l'encyclique Mit Brennender Sorge
(avec un souci brûlant) que le Vatican condamne les violations
incessantes du Concordat et les persécutions antireligieuses. Pour aller
de l'avant avec sa thèse d'une Église du Canada à la botte du régime
nazi, il doit faire peu de cas de la volonté des nazis de mettre sur
pied une Église nationale allemande et de la tentation du né-paganisme
chez certains nazis, notamment chez Himmler et dans certains cercles de
la SS.
Pierre Anctil n'est pas qu'historien, il peut aussi se montrer idéologue. «Le raidissement qui gagne une partie du monde social lorsqu'il est question de s'envisager par rapport aux autres est très ancien, affirme Anctil. «il survit et surnage» jusqu'à nous va jusqu'à affirmer l'historien, tout en remettant en question la façon dont a pu être envisagée la question de l'identité nationale. Pour lui , il ne fait pas de doute que les constats destiné à magnifier la différence «sont restés affirmés par un discours basé sur des perceptions religieuses , même si on se dit laïques». Bien entendu, les temps changent. «Ce n'est plus la même chose, il y a un monde entre nous et les années 1930. et ce ne sont plus les juifs qui sont pris pour cibles dans de tels discours identitaires , mais plutôt les musulmans.»[...] Bien conscient qu'»en histoire on ne peut pas administrer une preuve absolue»,
Pierre
Anctil n'en conçoit pas moins qu'il existe dans nos sociétés «une peur
obsessive de celui n'est pas chrétien, qui nous vient du passé», qu'il
s'emploie à étudier. Ce passé oblitéré, laissé de côté, continue
néanmoins et de se pointer [...] Il existe, sous la Seconde Guerre
mondiale, un tunnel qui fait traverser des idées de l'autre, de ce
côté-ci de l'histoire. La droite catholique n'a pas disparu à cause de
la Révolution tranquille. Nous avons asphalté par-dessus, mais elle
continue de pousser, de percer à travers les craques de notre société.
Plusieurs signes nous le montrent, en ce moment même». «[...] «fin
connaisseur de l'histoire juive canadienne, Pierre Anctil paraît avoir
une dynamo au coeur tant il publie depuis trente ans sur ces sujets.».
Le temps est peut-être venu pour Pierre Anctil de poser sa plume, le
temps semblant avoir fait son oeuvre sur la réflexion de Pierre Anctil.
Pourquoi croire que les Québécois de 2020-21 se comporteront comme les
Canadiens-français des années 1930 (des Québécois saisis par un timide
printemps identitaire et ce qu'il faut probablement conclure des propos
de pierre Anctil, les Québécois gouvernés par la Coalition Avenir
Québec.). parlant de «tunnels passant sous la seconde guerre mondiale»,
Anctil semble s'être égaré dans l'un d'entre-eux, et sans aucune
rigueur historique il s'amuse à assimiler la CAQ au NSDAP. «Fin
connaisseur de l'histoire juive canadienne», Anctil veut peut-être nous
convaincre que les juifs des années 1930 ne représentait pas une menace
pour le Québec français, pas plus que les musulmans ne représentent
aujourd'hui une menace pour le Québec français. Les musulmans ne
représentent pas une menace, mais la droite catholique oui. Nous
laissons Pierre Anctil se «faire peur»avec sa droite catholique!
No comments:
Post a Comment