Friday, November 5, 2021

Vivre à Montréal

 


Le président d'Air Canada, Michael Rousseau,  a suscité une commotion certaine en prononçant en anglais seulement une allocution dans le cadre d'une activité organisée par la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain. Aggravant son cas, il a déclaré lors d'un point de presse suivant ladite allocution: «J'ai été capable de vivre à Montréal sans parler français. C'est tout à l'honneur de cette ville.» (Le français n'est pas la priorité de Michael Rousseau, Journal de Montréal, 3 novembre) Michael Rousseau a aussi fait savoir qu'il n'avait pas l'intention d'apprendre le français en raison d'un horaire trop chargé, sa priorité étant de relancer Air Canada. Il faut noter que Michael  Rousseau habite Montréal depuis quatorze ans (depuis 2007 en fait) et que son analyse de sa situation est instructive.

La question est pourquoi s'indigner des propos de Michael Rousseau. Rousseau n'est pas le seul Montréalais capable de vivre à Montréal sans parler le français. Combien d'Anglo-québécois nés ici passeront toute leur vie à Montréal sans avoir à parler le français. Combien de «chances pour le Québec» habitant Parc Extension ou Côte-des-Neiges pourront vivre en hindi ou en ourdou sans parler français.  Michael Rousseau vit dans le Québec  de la loi 101 depuis quatorze ans et il se montre incapable de parler français.  Preuve que la loi 101n'est pas cette loi synonyme d'»épuration ethnique» si on se fie aux propos de certains membres de la communauté anglophone, de même la «police de la langue» soit-disant instaurée par la loi 101 et «bras armé» de l'Office de la langue française n'est guère plus efficace et redoutable que l'UPAC.





Les vagues provoquées par l'attitude de Rousseau tiennent plus à sa notoriété et à sa position (Air Canada est une société d'état indépendante astreinte à la Loi sur les langues officielles), À bien y penser, Rousseau nous rappelle un peu brutalement que Montréal n'est pas une ville française et que la situation ne devrait pas substantiellement s'y améliorer avec la défense mollassonne de la langue française du gouvernement Legault. Pour éveiller les Michael Rousseau de ce monde, il faut que la loi 96 applique la loi 101 aux Cégeps et aux entreprises de juridiction fédérale opérant en sol québécois.

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