Le
jour du souvenir est l'occasion de revenir sur les événements majeurs
du dernier siècle. Il est habituellement consacré à se souvenir des
sacrifices des Anciens combattants. Avec les Anciens combattants
survivants, les Canadiens sont invités à se souvenir de Dieppe, de la
Bataille de l'Atlantique, de la campagne d'Italie, du débarquement de
Normandie et de la libération de la Belgique et de la Hollande. Le Jour
du Souvenir prend fin aux accents d' une dernière sonnerie aux morts. La
réflexion ne va pas plus loin, ne doit pas aller plus loin, si tous
s'entendent pour saluer respectueusement le courage des Anciens, leur
dévouement à la cause de la liberté et déplorer l'absence de ceux tombés
au champ d'honneur. Personne ne songe à s'arrêter pour réfléchir aux
fruits de notre victoire. Certes les militaire canadiens ont continué à
la chute de l'Allemagne nazie et de l'Italie mussolinienne, mais est-il
possible de croire et de dire que les fruits de cette victoire sont en
définitive plus amers que nous ne voulons le reconnaître. Le portrait de
l'Europe de 1948-1950 n'avait rien de réjouissant et ce n'est pas
vouloir insulter le souvenir des Anciens combattants que de penser et
d'écrire qu'ils furent les dupes de jeux politiques se déroulant bien
au-dessus de leurs têtes. À L'Europe sous la botte nazie a en effet
succédé une Europe sous la botte soviétique. Allemands de l'Est,
Polonais, Hongrois et Tchèques y ont-ils gagné au change. Il ne s'agit
pas de rendre les Anciens combattants responsables de cet état de fait,
mais de comprendre que leur volonté sincère de vaincre les Jerries a largement servi les intérêts de l'Oncle Joe. Il
faudra qu'un jour l'histoire, à défaut de la justice, convoque les
Roosevelt, Churchill et McKenzie King pour rendre des compte de leurs
crimes, celui d'avoir livré des millions d'Européens de l'Est au joug
soviétique et probablement d'avoir consolidé le régime stalinien grâce à
sa victoire militaire sur l'Allemagne. Il faut faire le procès des
politiques de l'époque pour être en mesure de saluer sans arrières
pensées le souvenir des Anciens combattants. Ces derniers se sont battus
pour préserver la liberté de leurs pays. Ce ne sont pas eux qui ont
joué les Machiavels au petit pied en croyant être plus roués que Joseph
Staline.
C'est
un ami, qui me faisait fort justement remarquer que parmi les Anciens
combattants assistant aux cérémonies commémorant le 11 novembre, il y a
bien peu d'Anciens combattants issus de la diversité, ce qui me
rappelle que l'armée américaine de l'époque était une armée vivant
encore sous le régime de la ségrégation la plus stricte. Ségrégation qui
ne prendra théoriquement fin qu'en 1948.
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