Justin
Trudeau nous apprend que la liberté d'expression a ses limites (La
liberté d'expression ses limites, Le Devoir, 31 octobre). «Selon M.
Trudeau, la liberté d'expression doit s'exercer dans «le respect des
autres» et avec le souci de «ne pas blesser de façon arbitraire et
inutile». Ce qu'il faut retenir de cette déclaration c'est que blesser
de «façon arbitraire et inutile» n'est pas défini par les premier
ministre. Nous entrons donc dans le domaine purement subjectif des
sentiments et des impressions, nos tribunaux peuvent dès maintenant se
préparer à une avalanche de causes pour propos «racistes» et
discriminatoire. Ce que nous offre, Justin Trudeau, c'est une liberté
d'expression proprement domestiquée et que les groupes d'intérêt
ethniques ou religieux, groupes parmi lesquels ils faudra probablement
compter sans trop attendre les homosexuels, les LBGTQ+ apprécieront en
raison même de son imprécision.
Les
législateurs canadiens n'ont pas attendu Justin Trudeau pour encadrer
la liberté d'expression; les notions de diffamation et de libelle
diffamatoire sont déjà connues par les Québécois devant protéger leur
réputation. De telles limites n'existent pas que pour les individus: les
groupes ethniques, religieux ou «sexuels» (Homosexuels, LBGTQ+ peuvent
de plus avoir recours aux dispositions des lois canadiennes sur la
littérature haineuse contenues au Code criminel canadien ou sur la
discrimination apparaissant à la Charte canadienne des droits et
libertés (article 2 sur les libertés fondamentales). Toute tentative
d'ajouter de nouvelles limites à ce cadre ne serait qu'une tentative de
répondre à des crises ponctuelles et de satisfaire des groupes d'intérêt
particulier et à enlever tout sens aux libertés historiques dont nous
disposons encore. Nous connaissons «notre» liberté, nous ne connaissons
pas «ses»limites. Nous connaissons surtout ses amis musulmans et son
parti pris en faveur de l'Islam.
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