La
liberté d'expression vaut mieux que le débat dont elle fait
actuellement l'objet. Elle vaut mieux notamment que les caricatures de Charlie Hebdo,
caricatures autour desquelles gravitent l'actuel débat. La liberté
d'expression est un éléments fondamental de la démocratie et de la
recherche, liberté essentielle, l'affaire de l'Université d'Ottawa le
prouve. Il est triste que l'on appelle la liberté d'expression à la
défense des caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo. Elle vaut
mieux que la défense des caricatures ordurières du journal qualifié de
satirique. Caricatures d'abord conçues, sinon essentiellement conçues,
pour choquer et provoquer.
Les grands quotidiens du monde ont pour la
plupart un caricaturiste oeuvrant dans la page éditoriale. Pourquoi
seules les caricatures de Charlie Hebdo suscitent-elles ces réactions? Pour demeurer au Québec, pourquoi Chapleau (à La Presse), Godin (au Devoir)
ne provoquent-ils pas de telles vagues? Peut-être parce qu'ils ont
compris la raison d'être de la caricature, souligner d'un trait
humoristique le ridicule d'une situation ou d'un individu. Ce que n'ont
visiblement pas compris les incendiaires de Charlie Hebdo (plus
récente manifestation de cette volonté d'allumer des feux, une
caricature d'Erdogan, exacerbant les tensions entre La France et la
Turquie. Interdire l'usage des caricatures de Mahomet relèverait moins
de la censure que du bon sens civique et des impératifs de paix sociale;
comparable au contrôle des armes à feu et à l'utilisation de substances
dangereuses ou explosives dans certains lieux. Associer liberté
d'expression et Charlie Hebdo comme le font trop de journalistes aide chroniqueurs revient à traîner la liberté d'expression dans la fange.
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