Dans
une chronique récente, Denise Bombardier commet une erreur fréquente et
n'en a visiblement pas conscience. Elle écrit: «En France selon le
Conseil d'État, la plus haute juridiction en matière administrative, une
personne au mode de vie ne correspondant pas aux valeurs de la société
ne peut acquérir la nationalité française. Dans le magazine Le Point
de la semaine dernière, on apprend par exemple, qu'un Marocain
scolarisé, résidant en France depuis six ans, s'est vu refusé la
nationalité parce qu'il avait été condamné pour violence volontaires sur
ses deux épouses.Un Malgache marié à une Française s'est vu refuser la
nationalité quand le Conseil d'État eut appris qu'il était déjà marié à
une Malgache depuis 1984. «L'état de polygamie révèle un défaut
d'assimilation», a affirmé le Conseil.» (La nationalité se mérite, Journal de Montréal, 16 novembre)Erreur de Denise Bombardier, confondre nationalité et citoyenneté. Le Larousse
définit la nationalité comme un groupe d'individus ayant une même
origine tout au moins une histoire et des traditions communes, alors que
la citoyenneté elle est la situation positive créée par la pleine
reconnaissance aux personnes de leur statut de citoyen (le citoyen
dispose dans une communauté politique donnée de tous ces droits civils
et politiques), Les cas mentionnés par Denise Bombardier se sont vus
refuser la citoyenneté française, il est d'ailleurs douteux qu'il accède
jamais à la nationalité française, autrement que comme des «Français de
papier».
La
nationalité parce qu'elle sous-entend une même origine ne peut donc se
mériter, elle a aussi une connotation ethno-culturelle. Elle peut
s'acquérir, pour demeurer dans le contexte français, les Français
reconnaissent une exception rare celle-là, celle des Français par le
«sang versé» applicable aux Hommes de la Légion étrangère morts au
service de la France. Nationalité et citoyenneté des notions bien
étrangères à la réalité canadienne; La nationalité canadienne n'existant
pas, sauf peut-être chez les descendants des deux peuples fondateurs,
statistiquement de moins en moins nombreux au sein de la population
canadienne. La citoyenneté canadienne apparaît comme une notion frelatée
trop facilement acquise lors des peu exigeantes cérémonies
d'assermentation. régulièrement tenues par le Ministère de
l'Immigration, des Réfugiés et de la citoyenneté, une citoyenneté à
rabais qui pendant la pandémie, peut même être acquise dans le cadre
d'une cérémonie d'assermentation tenue par vidéoconférence.
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