Tuesday, November 17, 2020

Hériter et mériter

 


Dans une chronique récente, Denise Bombardier commet une erreur fréquente et n'en a visiblement pas conscience. Elle écrit: «En France selon le Conseil d'État, la plus haute juridiction en matière administrative, une personne au mode de vie ne correspondant pas aux valeurs de la société ne peut acquérir la nationalité française. Dans le magazine Le Point de la semaine dernière, on apprend par exemple, qu'un Marocain scolarisé, résidant en France depuis six ans, s'est vu refusé la nationalité parce qu'il avait été condamné pour violence volontaires sur ses deux épouses.Un Malgache marié à une Française s'est vu refuser la nationalité quand le Conseil d'État eut appris qu'il était déjà marié à une Malgache depuis 1984. «L'état de polygamie révèle un défaut d'assimilation», a affirmé le Conseil.» (La nationalité se mérite, Journal de Montréal, 16 novembre)Erreur de Denise Bombardier, confondre nationalité et citoyenneté. Le Larousse définit la nationalité comme un groupe d'individus ayant une même origine tout au moins une histoire et des traditions communes, alors que la citoyenneté elle est la situation positive créée par la pleine reconnaissance aux personnes de leur statut de citoyen (le citoyen dispose dans une communauté politique donnée de tous ces droits civils et politiques), Les cas mentionnés par Denise Bombardier se sont vus refuser la citoyenneté française, il est d'ailleurs douteux qu'il accède jamais à la nationalité française, autrement que comme des «Français de papier». 
 

 
 
La nationalité parce qu'elle sous-entend une même origine ne peut donc se mériter, elle a aussi une connotation ethno-culturelle. Elle peut s'acquérir, pour demeurer dans le contexte français, les Français reconnaissent une exception rare celle-là, celle des Français par le «sang versé» applicable aux Hommes de la Légion étrangère morts au service de la France. Nationalité et citoyenneté des notions bien étrangères à la réalité canadienne; La nationalité canadienne n'existant pas, sauf peut-être chez les descendants des deux peuples fondateurs, statistiquement de moins en moins nombreux au sein de la population canadienne. La citoyenneté canadienne apparaît comme une notion frelatée trop facilement acquise lors des peu exigeantes cérémonies d'assermentation. régulièrement tenues par le Ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la citoyenneté, une citoyenneté à rabais qui pendant la pandémie, peut même être acquise dans le cadre d'une cérémonie d'assermentation tenue par vidéoconférence.

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