Wednesday, November 4, 2020

Elle a dit exclusion

 


Attendu et prévisible. La seule question qui demeurait en suspens était quand?

Nous y sommes, la Cour Supérieure (district de Montréal) entend la cause de la Loi sur la laïcité de l'État. Figure de proue de la contestation, l'enseignante Ichrak Nourel Ak. «Vêtue d'un hidjab noir, l'enseignante Ichrak Nourel Ak a détaillé au juge Marc-André ses convictions religieuses et les conséquences de la loi sur sa nouvelle carrière d'enseignante La jeune femme à l'origine de la contestation judiciaire a martelé qu'il lui était «inconcevable»d'enlever son hidjab pour travailler. Fraîchement diplômée du baccalauréat en enseignement de l'Université de Montréal, Ichrak Nourel Ak a dû se résoudre à pratiquer son métier dans une école privée cette année, puisque'il lui est interdit d'enseigner au public avec un hidjab.[...] » [...] »Ça me fait me sentir exclue de la société québécoise. Je suis une femme musulmane, mais je suis aussi une citoyenne québécoise. Je me sens à part...je me sens vraiment exclue »a-t-elle déploré. («Je me sens exclue de la société québécoise», témoigne une enseignant, La Presse, 2 novembre ). «L'enseignante déplore l'»image faussée»de la femme musulmane «soumise à l'homme» qui existe dans l'imaginaire collectif. Certes, il existe «malheureusement» des femmes musulmanes contraintes de porter le hidjab , concède-t-elle. [...].   Le cas de Ichrak Nourel Ak est intéressant, au-delà du sentiment d'»exclusion» qu'elle affirme vivre depuis l'adoption de la Loi sur la laïcité de l'État, force est de constater que la jeune enseignante fraîchement diplômée a trouvé un poste dans l'enseignement privé, en dépit de son sentiment d'»exclusion», elle a été en mesure d'exercer son métier au Québec. En quoi consiste l'exclusion, dont elle affirme être victime? Essentiellement à ne pouvoir enseigner dans le secteur public si elle veut y porter son hidjab.  Rien dans la Loi sur la laïcité de l'État ne l'empêche de pratiquer sa religion ou de fréquenter la mosquée, elle peut faire ses courses avec son hidjab,  pouvait probablement suivre ses cours à l'université tout en portant ce hidjab. Voilà en définitive une «exclusion» qui apparaît plutôt légère.  
Si «exclusion, il y a, elle est le seul fait d'Ichrak Nourel Ak et de sa religion; si elle retire son hidjab, elle pourra sans problèmes enseigner dans les écoles du secteur public au Québec. 





Les états d'âme d'Ichrak Nourel Ak ne doivent pas faire illusion, c'est bien autre chose que son droit d'enseigner dans le secteur public québécois, qu'elle porte sur ses épaules. Comme le souligne justement le journaliste Paul Journet, il y a bien plus en jeu: » Le débat sur l'interdiction des signes religieux devrait durer encore quelques années. Lundi. le procès de la Loi sur la laïcité de l'État commençait en Cour Supérieure. Peu importe la décision, elle sera contestée. L'affaire se rendra en Cour d'appel, puis en Cour Suprême. Par contre, le débat mute. Il ne se limite plus à la loi québécoise. Il commence aussi à porter sur le droit du Québec à adopter un modèle distinct du reste du pays. Cela provoque des alliances imprévues. Un bon exemple: Benoît Pelletier, ex-ministre libéral des Affaires intergouvernementales et professeur de droit constitutionnel à l'Université d'Ottawa. Il n'a pas pris position sur le fondement de la loi, mais il défend la capacité du Québec de choisir son propre modèle, en fonctionne son histoire et de ses valeurs, L'expert a rédigé un rapport de120 pages et témoignera pour le gouvernement , d'ici environ une semaine. «  (L'autre débat sur la laïcité, La Presse, le 3 novembre ).
La meilleure façon pour le Québec d'échapper au filets du pièges du multiculturalisme canadienmulticulturalisme canadien (car c'est bien de cela qu'il s'agit) et de choisir son propre modèle en demeurant fidèle à son histoire et ses valeurs, les nationalistes québécois la connaissent. C'est l'indépendance du Québec, une indépendance qui nous permettrait de laisser loin derrière nous les pièges du multiculturalisme canadian, peut-être pour mieux nous précipiter dans les bras de l'uniculturalisme.  Face à l'Islam, la seule solution valable est de fermer le robinet de l'immigration et lorsque la chose est possible commencer à parler de remigration. Les combats à la pièce comme celui autour de la Loi sur la laïcité de l'État sont nécessaires, mais ne sauraient suffire.
 


 

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