Saturday, November 21, 2020

Sauver quoi?


La chroniqueuse Josée Boileau se fend d'un texte qui devrait inspirer une réflexion sur Noël. Dans une chronique intitulée «Faut-il vraiment « sauver Noël»?» elle s'interroge sur les mesures que prennent les gouvernements pour encadrer les festivités de Noël. Elle écrit:«Faut-il vraiment «sauver Noël»? Nous voilà à la mi-novembre. La question, inévitablement, se pose déjà. Le premier à le faire depuis des semaines est François Legault. «Ce ne sera pas un Noël habituel»lance à son tour Justin Trudeau. L'euphémisme de la saison. Le Québec étant lui aussi frappé durement par la deuxième vague de la COVID-19, il est vrai que le contexte se prête fort peu aux festivités.» (Faut-il vraiment «sauver Noël» ?, Journal de Montréal, 18 novembre). La chronique de Josée Legault est toute imprégnée de l'air du temps et le Noël qu'elle évoque pour ces lecteurs est lu à la seule lumière de cette pandémie: «Les décès dus au virus continuent. Le nombre d'hospitalisations grimpe. Chaque jour apporte son lot de plus ou moins 1000 cas d'infection. La transmission communautaire est partout.[...]. Mme Legault achète inconsidérément la propagande gouvernementale: »Les musées et les restaurants sont fermés, mais les centres commerciaux, tous ouverts, sont des lieux clos ou les gens, même masqués, se voient souvent incapables de respecter la distanciation.[...] Bref, faut-il vraiment ajouter au portrait les risques évidents de fêter Noël à deux ou trois ménages dans des lieux clos?[...] Dans une fête, on ne porte pas le masque. on se rapproche. On prend un verre ou plus. On oublie les consignes sanitaires. On jase, parfois fort. Les gouttelettes contagieuses, s'il y en a, se promènent allègrement, on partage les mêmes mets. On partage la ou les mêmes salles de bains. S'il se trouve une seule personne contagieuse, même asymptomatique selon tous les experts, les rassemblements privés intérieurs sont la recette parfaite pour une propagation du virus. Auprès des proches et au delà, dans la communauté. Oui, mais, mais, mais... après neuf mois d'une pandémie qui se prolonge, la morosité et la solitude nous rentrent dedans. Nous sommes nombreux à être arrivés au bout du rouleau. Noël, on se dit, offrirait une belle «pause». Fêter chez soi pour un Noël seulement de notre vie, ne serait-il pas l'ultime cadeau de solidarité à offrir. Au lieu de «sauver Noël», sauver des vies.»




Pour Mme Legault, Noël semble se limiter à une fête très civile, très laïque et plutôt mondaine, rien de plus en définitive qu'une «belle pause». Mme Legault tient vraisemblablement à ignorer la dimension spirituelle de Noël, il est vrai qu'entre magasinage, repas et réceptions, il est facile d'oublier la Nativité, en cela elle n'est pas seule, le gouvernement Legault considère visiblement Noël avec les mêmes yeux que Josée Legault, ne voulant voir dans la Nativité qu 'un prétexte à rassemblements, partys et rencontres sociales, c'est le sens de ses directives du 19 novembre, rien sur les lieux de culte et la possibilité de célébrer la messe de Noël, il est facile d'oublier la raison d'être de Noël. La raison d'être de Noël, c'est la célébration de la naissance du Christ, le reste n'est qu'accessoire. La «belle pause» est surtout devenue un utile prétexte à consommation, une mutation appréciée par le monde capitaliste qui ne redoute rien tant que l'esprit de sacrifice et de dénuement du message chrétien.
 


 
 
Revenons à la conclusion de Mme Legault est-elle capable de se rendre compte que le Christ bien avant qu'elle n'écrive sa chronique; a choisi de nous faire «l'ultime cadeau de solidarité» en offrant sa vie sur la Croix et en «sauvant des (nos) vies» au prix de la sienne.  La vraie question que se pose Josée Legault est de savoir, s'il faut «sauver» le Noël des réveillons, des réceptions et des rassemblements, le gouvernement Legault a répondu à la question; Les rassemblements limités à 10 personnes seront possibles pendant une fenêtre de quatre jours. Par ailleurs, pour le Noël commercial que nous connaissons, il n'est pas nécessaire de le sauver, les grands centres commerciaux demeurant ouverts et le commerce en ligne florissant. Walmart, Costco et Amazon sauront bien s'en charger. Le Noël des chrétiens semble être condamné à passer à la moulinette; les chrétiens ont déjà sacrifié Pâques sur l'autel des mesures sanitaires et ils sont aujourd'hui en route vers un Noël «sacrifié» avec des lieux de culte fermés aux fidèles. Il nous faut conclure que le gouvernement Legault n'est pas nécessairement hostile au christianisme, mais force est de conclure qu'il lui est définitivement indifférent. Le gouvernement Legault veut de toute évidence ignorer que le catholicisme est aussi un élément significatif de l'identité canadienne-française, élément malheureusement bien oublié depuis la Révolution tranquille.

No comments:

Post a Comment