La
chroniqueuse Josée Boileau se fend d'un texte qui devrait inspirer une
réflexion sur Noël. Dans une chronique intitulée «Faut-il vraiment
« sauver Noël»?» elle s'interroge sur les mesures que prennent les
gouvernements pour encadrer les festivités de Noël. Elle écrit:«Faut-il
vraiment «sauver Noël»? Nous voilà à la mi-novembre. La question,
inévitablement, se pose déjà. Le premier à le faire depuis des semaines
est François Legault. «Ce ne sera pas un Noël habituel»lance à son tour
Justin Trudeau. L'euphémisme de la saison. Le Québec étant lui aussi
frappé durement par la deuxième vague de la COVID-19, il est vrai que le
contexte se prête fort peu aux festivités.» (Faut-il vraiment «sauver
Noël» ?, Journal de Montréal, 18 novembre). La chronique de Josée
Legault est toute imprégnée de l'air du temps et le Noël qu'elle évoque
pour ces lecteurs est lu à la seule lumière de cette pandémie: «Les
décès dus au virus continuent. Le nombre d'hospitalisations grimpe.
Chaque jour apporte son lot de plus ou moins 1000 cas d'infection. La
transmission communautaire est partout.[...]. Mme Legault achète
inconsidérément la propagande gouvernementale: »Les musées et les
restaurants sont fermés, mais les centres commerciaux, tous ouverts,
sont des lieux clos ou les gens, même masqués, se voient souvent
incapables de respecter la distanciation.[...] Bref, faut-il vraiment
ajouter au portrait les risques évidents de fêter Noël à deux ou trois
ménages dans des lieux clos?[...] Dans une fête, on ne porte pas le
masque. on se rapproche. On prend un verre ou plus. On oublie les
consignes sanitaires. On jase, parfois fort. Les gouttelettes
contagieuses, s'il y en a, se promènent allègrement, on partage les
mêmes mets. On partage la ou les mêmes salles de bains. S'il se trouve
une seule personne contagieuse, même asymptomatique selon tous les
experts, les rassemblements privés intérieurs sont la recette parfaite
pour une propagation du virus. Auprès des proches et au delà, dans la
communauté. Oui, mais, mais, mais... après neuf mois d'une pandémie qui
se prolonge, la morosité et la solitude nous rentrent dedans. Nous
sommes nombreux à être arrivés au bout du rouleau. Noël, on se dit,
offrirait une belle «pause». Fêter chez soi pour un Noël seulement de
notre vie, ne serait-il pas l'ultime cadeau de solidarité à offrir. Au
lieu de «sauver Noël», sauver des vies.»
Pour
Mme Legault, Noël semble se limiter à une fête très civile, très laïque
et plutôt mondaine, rien de plus en définitive qu'une «belle pause».
Mme Legault tient vraisemblablement à ignorer la dimension spirituelle
de Noël, il est vrai qu'entre magasinage, repas et réceptions, il est
facile d'oublier la Nativité, en cela elle n'est pas seule, le
gouvernement Legault considère visiblement Noël avec les mêmes yeux que
Josée Legault, ne voulant voir dans la Nativité qu 'un prétexte à
rassemblements, partys et rencontres sociales, c'est le sens de
ses directives du 19 novembre, rien sur les lieux de culte et la
possibilité de célébrer la messe de Noël, il est facile d'oublier la
raison d'être de Noël. La raison d'être de Noël, c'est la célébration de
la naissance du Christ, le reste n'est qu'accessoire. La «belle pause»
est surtout devenue un utile prétexte à consommation, une mutation
appréciée par le monde capitaliste qui ne redoute rien tant que l'esprit
de sacrifice et de dénuement du message chrétien.
Revenons
à la conclusion de Mme Legault est-elle capable de se rendre compte que
le Christ bien avant qu'elle n'écrive sa chronique; a choisi de nous
faire «l'ultime cadeau de solidarité» en offrant sa vie sur la Croix et
en «sauvant des (nos) vies» au prix de la sienne. La vraie question que
se pose Josée Legault est de savoir, s'il faut «sauver» le Noël des
réveillons, des réceptions et des rassemblements, le gouvernement
Legault a répondu à la question; Les rassemblements limités à 10
personnes seront possibles pendant une fenêtre de quatre jours. Par
ailleurs, pour le Noël commercial que nous connaissons, il n'est pas
nécessaire de le sauver, les grands centres commerciaux demeurant
ouverts et le commerce en ligne florissant. Walmart, Costco et Amazon
sauront bien s'en charger. Le Noël des chrétiens semble être condamné à
passer à la moulinette; les chrétiens ont déjà sacrifié Pâques sur
l'autel des mesures sanitaires et ils sont aujourd'hui en route vers un
Noël «sacrifié» avec des lieux de culte fermés aux fidèles. Il nous faut
conclure que le gouvernement Legault n'est pas nécessairement hostile
au christianisme, mais force est de conclure qu'il lui est
définitivement indifférent. Le gouvernement Legault veut de toute
évidence ignorer que le catholicisme est aussi un élément significatif
de l'identité canadienne-française, élément malheureusement bien oublié
depuis la Révolution tranquille.
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