Sunday, August 30, 2020

Le plat de résistance et les hors-d'oeuvres


La crise biélorusse se poursuit et elle vient peut-être de passer à un niveau supérieur. En effet: "le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt jeudi à déployer des forces chez le voisin biélorusse si la contestation postélectorale devait y dégénérer, tout en appelant les parties à négocier  (Biélorussie: Poutine prêt à intervenir pour Lukachenko, La Presse, 27 août). « Dans un entretien avec la télévision publique russe, M. Poutine a expliqué que la Russie était disposé à intervenir chez son voisin, si nécessaire, dans le cadre d'accords sécuritaires et militaires existants. Alexandre (Loukachenko) m'a demandé de constituer une certaine réserve forces de l'ordre et je l'ai fait « , a-t-il déclaré , ajoutant immédiatement qu'il espérait ne pas y avoir recours. nous avons convenu que je n'utiliserais pas jusqu'à ce que la situation soit hors de contrôle et que des éléments extrémistes[...] franchissent certaines limites: qu'ils mettent le feu à des voitures, des maisons , des banques, tentent de saisir des bâtiments administratifs» a-t-il souligné. Les déclarations de M.Poutine ont ont aussi aussi été condamnées par la Pologne qui a appelé Moscou à «immédiatement renoncer à ses plans d'intervention militaire sous un faux prétexte.» «le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stolenberg, a de son  côté appelé Moscou à ne pas « s'immiscer» en Biélorussie ». Une façon pour l'OTAN de «marquer son territoire» et de faire savoir que la Biélorussie était considérée comme une chasse gardée de l'OTAN, et que désormais, seule cette dernière pouvait prétendre «s'immiscer» en Biélorussie. Faisant écho aux propos de Stolenberg, Alexandre Loukachenko «a dénoncé jeudi une «guerre hybride» à la fois diplomatique et médiatique, pilotée par les voisins baltes et polonais de la Biélorussie (voir ce blogue Camomille,Dahlia, Muguet, Marguerite, 18 août) Personne ne sera dupe de cette affirmation (Lukachenko, le premier), les instructions pour cette «guerre hybride» ne viennent pas de Varsovie, Vilnius, Tallin ou Riga les instructions viennent de Bruxelles (le siège de l'OTAN) ou Washington. Il est difficile de ne pas réaliser que la Biélorussie post-Lukachenko sera peut-être démocratique, mais surtout rapidement «otanisée» de là la vigilance de Vladimir Poutine à l'égard de la situation  biélorusse. La Géorgie, l'Ukraine, la Biélorussie demain peut-être, ne sont que des hors-d'oeuvres, le plat de résistance de ces »révolutions de couleur» ne pouvant être que la Russie.
 

 

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