Véronique
Cloutier fait parti des personnages à qui l'accès à un micro ou à un
studio de télévision confère au Québec, sans autre mérite, le statut
de«personnalité» Ne se contentant pas de l'audio visuel, elle a fait
suivre télévision et radio par le lancement d'un magazine, humblement
baptisée «Véro», la simplicité des grands, quoi. La jeune femme,
peut-être en mal de respectabilité sociale, se frotte dans le dernier
numéro de Véro à la question de l'heure. le racisme. Ce numéro thématique de Véro,
avec moult photos très léchées et beaucoup de publicité (c'est le genre
qui le veut), mais pas trace d'analyse pour ne pas perdre la lectrice .
Véro
en dépit de toutes ces prétentions n'est pas autre chose qu'un magazine
féminin à la mode des années 2 010, avec son habituel cortège de
recettes de cuisine, de conseils de beauté et de maquillage et de
psychologie populaire. Une mouture années 2010 des Chatelaine et Elle Québec que
nous connaissions déjà. Un peu de conscience sociale avec le lot
habituel de photos de mode, de recettes et de conseils pour «la femme».
Les rédactrices de ces revues considèrent probablement qu'elles ont
contribué à la cause du féminisme des années 1960 , 1970, avec des
questions fondamentales comme; clitoridienne ou vaginale et à la
recherche de votre point G, que du fondamental quoi. Au-delà de
l'intérêt de ces revues , il ne faut pas mésestimer leur capacité de
nuisance, une revue comme Véro est en effet destinée à finir sa
vie dans les salles d'attente des dentistes et des cliniques médicales
démultipliant ainsi sa capacité de nuisance. La lecture de la plus
récente livraison de Véro (intitulé non au racisme!), Automne
2020, en kiosque actuellement est instructive; dans l'ours du
magazine, Véronique Cloutier se présente comme la muse en chef de
l'entreprise. Une muse à qui il faut reconnaître une certaine honnêteté,
elle reconnait: » Depuis le meurtre de George Floyd je m'instruis, je
discute, je lis. Bref, j'avance enfin et je souhaite poser des gestes
concrets. Difficile de ne pas conclure à un intérêt bien récent et
surtout bien opportuniste. Opportunisme illustré par son mentor pour ce
numéro spécial: «Dès le départ, des gens bienveillants*nous ont mis en
garde sur la manière dont pourrait être reçue cette initiative: la peur
d'être «tokenisées»** et la crainte qu'il s'agisse d'un simple coup de
marketing.
Note
sur les notes en bas de page: parmi les gens bienveillants évoqués par
Véronique Cloutier , elle mentionne Fabrice Vil, professionnel de
l'antiracisme (voir sur ce blogue F***k le code, 5 février), quelle
salue en ces termes: «Merci Fabrice Vil pour ton écoute et tes sages
conseils.»
En
ce qui a trait à la seconde note en bas de page:»Elle écrit À propos de
«tokénisme» un mot récent, traduit de l'anglais(en français, le mot
token signifie « jeton»): l'expression fit référence à la pratique à
laquelle un groupe ou un organisme recours afin d'inclure des personnes
des minorités dans le but de se targuer d'être inclusif.» (Il n'y a
personne à la rédaction de Véro pour connaître le sens de
l'expression «de service» comme dans «Noires de service» qui véhicule le
sens de l'anglicisme «tokenisée». Véronique Cloutier explique dans ses
termes, la raison d'être de ce numéro spécial :«Et je suis persuadée,
humblement, que notre tribune peut contribuer à rejoindre un large
public qui est peut-être moins informé ou sensibilisé au racisme
systématique. Il ne nous restait qu'à convaincre ces femmes. (Objectif
donc, sensibiliser ces femmes, à l'évangile «tendance » de l'antiracisme
NDA et en sous-entendu ,corrolaire, des femmes nécessairement blanches
et nécessairement racistes car peu sensibilisés à l'existence d'un
racisme systémique au Québec), Notre proposition a été reçue avec
tellement d'enthousiasme et les filles ont accepté avec tellement de
générosité que nous nous sommes retrouvées avec 11 femmes invitées[...]*
Quelle joie1 nous sommes allées et nous avons réalisé les 11
magnifiques portraits (bravo, Andréanne Gauthier!). Autre action
concrète et geste de soutien antiraciste: nous remettrons une partie des
profits de ce numéro à la Librairie Racines, qui met notamment de
l'avant la diversité et les auteurs racisés.[...] Madame Cloutier, il
faut ce méfier des «gens bienveillants» qui sont d'abord des
propagandistes la Librairie Racines n'a rien d'une initiative
antiraciste, c'est au contraire une initiative profondément raciste, car
il s'agit substantiellement de faire connaître les littératures
racisées et les auteurs racisés (Gabriella Kinté: les racines du mal, La Presse,
12 février 2018 . Et dans une perspective à long terme , nous ferons un
effort supplémentaire pour engager des gens de couleur au sein de
l'entreprise.»Ne vous en déplaise, Madame Cloutier, c'est par là qu'il
fallait commencer.
Note: Il y a beaucoup à dire sur les»11femmes inspirantes» de Véro.
Nous sommes loin d'une choix représentatif des femmes afro-descendantes
du Québec. Véronique Cloutier n'a pas cherché loin et n'est guère sorti
de son cocon médiatico artistique. Deux de ces «femmes inspirantes» sont
des anciennes concurrentes de La Voix (dont Mélissa
Bédard)»Femmes inspirantes» la chanteuse Sarahmée, l'animatrice à
Télé-Québec, Noémie Mercier et l'organisatrice du Festival du film Black
de Montréal, Fabienne Colas. Pour paraphraser l'expression populaire;
«Tu peux sortir la fille du show-business, mais tu ne peux pas sortir le
show-businness de la fille. «Rare excursion hors du champ du
show-business, l'inclusion de Régine Laurent , présidente de la
Commission spéciale sur les droits des enfantes la protection de la
jeunesse, Tant qu'à présenter du «beau monde», pourquoi pas de
portraits de Nadine Girault et Dominique Anglade, je m'interroge, je ne
regrette pas leur absence. à remarquer l'absence de travailleuses
afro-descendantes comme une infirmière ou, mieux, un «ange gardien»
préposée aux bénéficiaires, pas assez glamour aux yeux de Madame
Cloutier. Madame Cloutier n'en a que pour les beaux quartiers.
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