La
Caisse de dépôt et de placement du Québec(CDPQ) et moi ne fréquentons
pas les mêmes forêts. Dans celles de la CDPQ, l'argent pousse dans les
arbres.
Preuve
de cette curiosité horticole, la CDPQ a versé 75 millions de dollars US
à Guy Laliberté pour sa participation restante (10 %) dans le Cirque du
Soleil. La CDPQ devra retourner dans sa «forêt enchantée» car les
montants en jeu sont en réalité plus substantiels:»La CDPQ a radié ses
investissements évalués à 170 millions US dans l'entreprise de
divertissement. La caisse avait acquis 10 % de la société en 2015
lorsque M. Laliberté avait décidé de vendre sa participation majoritaire
à un trio d'investisseurs qui comptait parmi ses rangs le fonds texan
TPG Capital et la firme chinoise Fosum. «La décision a été réfléchie», a
expliqué M. Émond (président et chef de la direction de la CDPQ, NDA).
On
l'a fait d'une façon prudente, tant d'un point de vue opérationnel que
stratégique, il valait mieux , selon nous, avoir 20%des droits que 10%
et être en arrière sur le banc du passager. (Cirque du Soleil: la Caisse
a versé 75 millions US à Guy Laliberté en février, La Presse, 17
août) Dans le contexte évoqué par M. Émond, difficile de se départir du
sentiment que nous sommes dans le coffre du véhicule. Guy Laliberté qui
ne manque aucune occasion de se montrer affublé d'un nez de clown , il a
inversé les rôles, il ne fait pas rire, mais peu rire de nous à sa
guise avec ces «cadeaux» de la CDPQ. Le clown nous avait cachées
talents d'illusioniste, comment qualifier autrement un homme qui fait
ainsi sortir de notre précieux «bas de laine» des millions en argent
américain.
Plus
largement, toute cette histoire, devrait nous inciter à réfléchir au
concept de «fleuron québécois», des « fleurons » qui s'avèrent
finalement assez coûteux (Bombardier, Cirque du Soleil). Il faudra
sérieusement se pencher sur l'argumentaire qui nous est alors servi et
en évaluer au cas par cas, la pertinence, du maintien des sièges sociaux
au Québec (la cabale est déjà en cours, ainsi le Journal de Montréal,
nous apprend que nous avons perdu notre cirque (J'apprend que le Québec
avait un cirque, le tout me semblait plutôt être un jouet personnel de
Guy Laliberté), «Les Québécois perdent leur cirque », Journal de Montréal,
18 août), à la protection de l'expertise à la préservation des emplois,
il faut se demander quelle est la valeur de ce que nous souhaitons
conserver au Québec; argumentaire qui peut encore convaincre dans le cas
de Bombardier avec ces ingénieurs et son savoir-faire technologique, en
cas de liquidation du Cirque du Soleil (ce qui est le test ultime en
affaires) que restera-t-il entre les mains de la CDPQ, quelques nez de
clown, quelques ballons et cerceaux, un filet de sécurité percé, le
Québec comptera peut-être quelques acrobates ukrainiennes et russes de
plus (ce qui est mieux que des «anges gardiens» passés par le chemin
Roxham.
On
n'arrête pas la Terre de tourner, dernier «fleuron»à se présenter,
Louis Garneau Sports, qui est techniquement en faillite (L'entreprise
doit 32 millions de dollars à ses créanciers) et s'est placé sous la
protection de la loi.sur la faillite.
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