Thursday, August 20, 2020

Le clown et l'illusioniste


La Caisse de dépôt et de placement du Québec(CDPQ) et moi ne fréquentons pas les mêmes forêts. Dans celles de la CDPQ, l'argent pousse dans les arbres. 
Preuve de cette curiosité horticole, la CDPQ a versé 75 millions de dollars US à Guy Laliberté pour sa participation restante (10 %) dans le Cirque du Soleil.  La CDPQ devra retourner dans sa «forêt enchantée» car les montants en jeu sont en réalité plus substantiels:»La CDPQ a radié ses investissements évalués à 170 millions US dans l'entreprise de divertissement. La caisse avait acquis 10 % de la société en 2015 lorsque M. Laliberté avait décidé de vendre sa participation majoritaire à un trio d'investisseurs qui comptait parmi ses rangs le fonds texan TPG Capital et la firme chinoise Fosum. «La décision a été réfléchie», a expliqué M. Émond (président et chef de la direction de la CDPQ, NDA). 
On l'a fait d'une façon prudente, tant d'un point de vue opérationnel que stratégique, il valait mieux , selon nous, avoir 20%des droits que 10% et être en arrière sur le banc du passager. (Cirque du Soleil: la Caisse a versé 75 millions US à Guy Laliberté en février, La Presse, 17 août) Dans le contexte évoqué par M. Émond, difficile de se départir du sentiment que nous sommes dans le coffre du véhicule. Guy Laliberté qui ne manque aucune occasion de se montrer affublé d'un nez de clown , il a inversé les rôles, il ne fait pas rire, mais peu rire de nous à sa guise avec ces «cadeaux» de la CDPQ. Le clown  nous avait cachées talents d'illusioniste, comment qualifier autrement un homme qui fait ainsi sortir de notre précieux «bas de laine» des millions en argent américain.
 
 
 
Plus largement, toute cette histoire, devrait nous inciter à réfléchir au concept de «fleuron québécois», des « fleurons » qui s'avèrent finalement assez coûteux (Bombardier, Cirque du Soleil). Il faudra sérieusement se pencher sur l'argumentaire qui nous est alors servi et en évaluer au cas par cas, la pertinence, du maintien des sièges sociaux au Québec (la cabale est déjà en cours, ainsi le Journal de Montréal, nous apprend que nous avons perdu notre cirque (J'apprend que le Québec avait un cirque, le tout me semblait plutôt être un jouet personnel de Guy Laliberté), «Les Québécois perdent leur cirque », Journal de Montréal, 18 août), à la protection de l'expertise à la préservation des emplois, il faut se demander quelle est la valeur de ce que nous souhaitons conserver au Québec; argumentaire qui peut encore convaincre dans le cas de Bombardier avec ces ingénieurs et son savoir-faire technologique, en cas de liquidation du Cirque du Soleil (ce qui est le test ultime en affaires) que restera-t-il entre les mains de la CDPQ, quelques nez de clown, quelques ballons et cerceaux, un filet de sécurité percé, le Québec comptera peut-être quelques acrobates ukrainiennes et russes de plus (ce qui est mieux que des «anges gardiens» passés par le chemin Roxham.
On n'arrête pas la Terre de tourner, dernier «fleuron»à se présenter, Louis Garneau Sports, qui est techniquement en faillite (L'entreprise doit 32 millions de dollars à ses créanciers) et s'est placé sous la protection de la loi.sur la faillite.

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