La solidarité est une belle notion, plus difficile à vivre qu'à afficher.
Nous
avions déjà noté le fait lorsque nous nous étions étonnés que certains
nous abreuvent de cette solidarité, mais encouragent la dénonciation
des récalcitrants à la distanciation sociale et ceux qui persistaient à
se rassembler (voir sur ce blogue Double discours, 6 avril). Preuve
supplémentaire de cette difficulté à vivre ladite solidarité, le
déconfinement présentement en cours, notamment la réouverture des
régions. Cette réouverture ne fait visiblement pas le bonheur de tout le
monde: «C'est un peu inquiétant, parce qu'effectivement , nous allons
peut-être être envahis par les gens de la région de Montréal et de
Laval, a lancé Gilbert Pilote, préfet de la MRC Antoine-Labelle, dans
les Laurentides [...] Chez nous dans tout notre immense territoire [...]
on dit qu'on a autour de 12 cas de la COVID-19. Ce qui veut dire que,
oui, effectivement les maires et les gens ont une certaine inquiétude de
voir arriver ces gens-là de l'extérieur. a-t-il précisé.»(Réouverture
des régions : essentielle à la relance économique , même si elle soulève
des inquiétudes, Journal de Montréal, 30 avril)
La
réouverture se faisant conditionnellement au respect des mesures
prescrites par la Direction de la Santé publique(distanciation sociale,
masques et probablement lunettes et visière , la menace de ces gens
venus de l'extérieur semble limitée.
Devant
de telles affirmations, que dire sinon qu'il faut saluer la belle
solidarité qui caractérisent les Québécois et qu'il fait bon vivre au
Québec. Seule attitude possible pour les Montréalais et les Lavallois,
demeurés solidairement chez eux et laisser se débrouiller les
ressortissants de ces régions dont certaines dépendent du tourisme ou de
vacanciers propriétaires de chalets. Ces ressortissants apprendront
ainsi que la solidarité est une route à deux voies, déplaise à Gilbert
Pilote.
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