Historiens
et sociologues de demain devront répondre à cette question, s'ils
disposent de la liberté nécessaire pour le faire. Faut-il considérer
ceux qui fréquentent les lieux publics le visage découvert comme des
« covidiots «comme certains chroniqueurs se sont empressés de les
baptiser" ainsi ou comme des héros, derniers défenseurs de nos libertés
individuelles,(le fait qu'il ne soit pas obligatoire est probablement
attribuable au fait que les autorités manquent de masques, nous nous ne
perdons peut-être rien pour attendre) dont la plus élémentaire est de
déambuler à visage découvert.
Héros
aussi dans leur refus de cette nouvelle «norme sociale» souhaitée par
nos gouvernements et des lumières progressistes comme la mairesse de
Montréal, Valérie Plante. Une «norme sociale» susceptible de demeurer
bien au-delà de la résorption et de la disparition, assez éventuelle de
la Covid-19. «norme sociale» déjà présente, bien avant l'irruption de la
Covid-19, au Japon et la Corée du Sud.
Faut-il
craindre l'apparition d'un clivage profond entre les « bons » citoyens
porteurs de masques et adeptes de la distanciation sociale et les
covidiots rejetés et exclus comme des ci-devants, rebelles à cette
nouvelle norme sociale sortie de l'esprit de lecteurs un peu
enthousiastes du Meilleur des Mondes, des lecteurs qui veulent
notre bonheur et qui pour paraphraser Sacha Guitry, l'auront. Les
covidiots devront-ils se constituer en résistance ayant ses réseaux et
ses lieux de rencontre clandestins, i.e., lieux publics ou il sera
possible de ne pas porter le masque avec la complicité des propriétaires
du lieu. Véritable clandestins, ils ne porteront le masque dans les
lieux publics que pour faire diversion déjouer policiers et surtout les
policiers de la pensée et les dénonciateurs au petit pied que cette
crise a permis de découvrir au sujet des regroupements. Auront-ils leurs
stations radio, «Les covidiots parlent aux covidiots» et leurs messages
codés «Les masques sont bleus aujourd'hui» et «le jardinier ne porte
pas de masque aujourd'hui», jusqu'au libérateur: »Les sanglots longs des
violons de l'automne...».Ils se répandront évidemment sur les réseaux
sociaux. Au fil du temps, disparaitront-ils ne laissant comme souvenir
que celui de «bonhommes Sept Heures» rejoignant vampires et loup-garous
dans la galerie ces personnages destinés à faire peur aux enfants. Des
parents bien intentionnés pourront ainsi dire à leurs enfants: «mets ton
masque, ou le covidiot va passer», cauchemar garanti.
No comments:
Post a Comment