Monday, May 18, 2020

Covidiots ou héros?



Historiens et sociologues de demain devront répondre à cette question, s'ils disposent de la liberté nécessaire pour le faire. Faut-il considérer ceux qui fréquentent les lieux publics le visage découvert comme des « covidiots «comme certains chroniqueurs se sont  empressés de les baptiser" ainsi ou comme des héros, derniers défenseurs de nos libertés individuelles,(le fait qu'il ne soit pas obligatoire est probablement attribuable au fait que les autorités manquent de masques, nous nous ne perdons peut-être rien pour attendre) dont la plus élémentaire est de déambuler à visage découvert.
 Héros aussi dans leur refus de cette nouvelle «norme sociale» souhaitée par nos gouvernements et des lumières progressistes comme la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Une «norme sociale» susceptible de demeurer bien au-delà de la résorption et de la disparition, assez éventuelle de la Covid-19. «norme sociale» déjà présente, bien avant l'irruption de la Covid-19, au Japon et la Corée du Sud. 
 
 
Faut-il craindre l'apparition d'un clivage profond entre les « bons » citoyens porteurs de masques et adeptes de la distanciation sociale et les covidiots rejetés et exclus comme des ci-devants, rebelles à cette nouvelle norme sociale sortie de l'esprit de lecteurs un peu enthousiastes du Meilleur des Mondes, des lecteurs qui veulent notre bonheur et qui pour paraphraser Sacha Guitry, l'auront. Les covidiots devront-ils se constituer en résistance ayant ses réseaux et ses lieux de rencontre clandestins, i.e., lieux publics ou il sera possible de ne pas porter le masque avec la complicité des propriétaires du lieu. Véritable clandestins, ils ne porteront le masque dans les lieux publics que pour faire diversion déjouer policiers et surtout les policiers de la pensée et les dénonciateurs au petit pied que cette crise a permis de découvrir au sujet des regroupements. Auront-ils leurs stations radio, «Les covidiots parlent aux covidiots» et leurs messages codés «Les masques sont bleus aujourd'hui» et «le jardinier ne porte pas de masque aujourd'hui», jusqu'au libérateur: »Les sanglots longs des violons de l'automne...».Ils se répandront évidemment sur les réseaux sociaux. Au fil du temps, disparaitront-ils ne laissant comme souvenir que celui de «bonhommes Sept Heures» rejoignant vampires et loup-garous dans la galerie ces personnages destinés à faire peur aux enfants. Des parents bien intentionnés pourront ainsi dire à leurs enfants: «mets ton masque, ou le covidiot va passer», cauchemar garanti.

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