Quelle mouche a piqué Normand Lester?
La question se pose devant la thématique de certains des articles
récents de Monsieur Lester. (Depuis le début juillet, Normand Lester,
s'est fendu de trois articles, sur des sujets
« nazis »), aucune révélation, paresse attribuable à l'âge ou la
canicule. (premier en date de ces papiers, un vieux tuyau crevé :
Conquête de la Lune : les pères nazis de la mission Appollo 11,
Le journal de Montréal, 18 juillet),deuxième tuyau crevé (Ottawa a donné refuge à des milliers de criminels de guerre nazis,
Le journal de Montréal, 18 juillet), tuyau crevé car la
Commission sur les criminels de guerre au Canada présidée par le juge
Jules Deschênes et siégeant en 1985, et de fait mieux connue sous le nom
de Commission Deschênes, commission rejetant
globalement les accusations voulant que le Canada ait accueilli des
milliers de « criminels de guerre » après 1945 et libérant de ces
accusations de "crimes de guerre » la division SS Galicie. La Commission
Deschênes a plutôt conclu que le Canada avait reçu
moins d'un millier (elle propose plutôt le chiffre de 774 « criminels
de guerre» potentiels). Normand Lester aurait été plus avisé de titrer
son article : « Le Canada a donné refuge à des milliers de combattants
anticommunistes». Quelle vieille faute Normand
Lester cherche-t-il à expier? une certaine sympathie supposée pour le
nationalisme québécois à se faire pardonner par sa communauté d'origine,
c'est lui qui a révélé les accointances entre Claude Morin et la
Gendarmerie Royale du Canada, son
Livre noir du Canada pouvait aussi être tenu pour servir la cause
du nationalisme québécois avec ses rappels de certaines turpitudes
historiques du Canada anglais. Dernier en date de cette éruption de
textes « anti nazis», «Les Waffen SS canadiens
d'Hitler (Le journal de Montréal, 26 juillet). Admirons d'abord
le titre de Normand Lester et le procédé journalistique employé,
l'Histoire ne connaît pas d'autres Waffen SS que ceux d'Hitler;
qu'importe, l'attention du lecteur aura été retenue
par la mention du nom d'Hitler. Cette fois, le sujet est plus pointu
et moins susceptible d'être connu du grand public, même familier avec
l'histoire de la Seconde guerre mondiale. Il s'agit moins des Waffen SS
canadiens , que des volontaires britanniques
dans la Waffen SS. Le véritable sujet de Normand Lester est en fait le
British Free Corps (Britisches Freikorps). La Waffen SS ne
s'intéressait pas spécifiquement aux volontaires canadiens, ces
derniers (comme des Australiens et des Sud-Africains
n'étant recrutés que pour grossir les rangs du Britisches Freikorps.
L'intérêt de ce dernier n'étant d'ailleurs que de nourrir les fins
de la propagande allemande à l'effet qu'une croisade européenne
avait lieu contre le bolchévisme, croisade incluant même des volontaires
venus de Grande-Bretagne, alliée de l'Union soviétique. Lester citant
l'ouvrage essentiel sur le sujet,
Renegades:Hitler's Englismen, d'Adrian Weale rappelle que l'unité de compta jamais plus de 30 membres identifiés par un
Union Jack sur la manche gauche de leur uniforme allemand. Unité
militairement inutile (À la toute fin de la guerre le général SS, Felix
Steiner commandant alors la division
Nordland refusera de les engager en première ligne mettant un
point final sans gloire à toute cette construction absurde d'une
collaboration germano-britannique. Inutile aussi à des fins de
propagande. Recruté dans les camps de prisonniers (Oflag
et Stalag), à partir de l'ouvrage de Weale, Normand Lester
note que: «Des sympathies fascistes ont motivé certains (un seul d'entre
eux, en fait NDA), Mais la possibilité d'être libérés des camps de
prisonniers , de pouvoir consommer de
l'alcool et d'avoir accès à des prostituées y étaient sans doute aussi
pour quelque chose.» Le lapin sort du chapeau dans les dernières lignes
de l'article de Lester:» Des sites anglo-canadiens avancent que des
Canadiens français ont servi dans la « légion
Charlemagne « , la division Waffen SS française, mais cette allégation
n'est nulle part appuyée par des informations circonstanciées (noms,
dates, lieux, etc.). Pour l'anecdote, un Canadien français capturé à
Dieppe, donné pour membre du
Britisches Freikorps apparaît dans le roman, le commando des salopards, d'Alain Paris. Création littéraire aussi et probablement inspiré par le
Britisches Freikorps, l'American Free Corps mentionné dans le film, Abattoir 5 (Slautherhouse 5) de George Roy Hill(1972) oeuvre inspirée par le roman de Kurt Vonnegut,
La croisade des enfants.
Plutôt que de jouer les Simon
Wiesenthal d'opérette, suggérons à Monsieur Lester s'il est à la
recherche de sujets intéressants et contemporains, suggérons lui de se
pencher sur le casdu grand-père maternel de Chrysthia
Freeland (Michael Chomoiak)et ses sympathies pronazies pendant la
Seconde guerre mondiale, le sujet a intéressé certains journalistes
Canadiens anglais (Freeland knew her father was editor of a Nazi
newspaper,
The Globe and Mail, 7 mars 2017) , mais silence radio dans la presse québécoise.
Incroyable ! Vous jugez un de nos grands avec la petitesse de votre intellect.
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