Les salles de rédaction montréalaises
se sont intéressées quelques minutes au décès de Johnny Clegg (le
musicien sud-africain Johnny Clegg s'est éteint, La Presse,16 juillet, Le musicien sud-africainJohnny
Clegg est décédé, Le Devoir, 17 juillet, personne n'est mort à
la tâche dans les salles de rédaction, les deux quotidiens travaillant à
partir d'un communiqué de l'Agence France-Presse (AFP). Plus vaillant
que ses confrères , le chroniqueurs,
Claude Villeneuve, se fend pour sa part d'un article qui convaincrait,
les plus septiques de demander au Vatican l'ouverture du processus de
canonisation du musicien: « Johnny Clegg est considéré comme l'un de
ceux qui auront fait le plus pour mettre fin à
l'apartheid, qui n'a toutefois pas mis fin à l'inégalité de destin
entre les Noirs et les Blancs en Afrique du Sud. Contre celle-ci, Clegg
n'a jamais cessé de lutter.» (Le Zoulou blanc,
Journal de Montréal, 18 juillet). Claude Villeneuve se rend-il
compte qu'il frôle le crime de lèse-Mandela avec ses propos. Musicien
sud-africain opposé à l'apartheid (est-ce qu'un musicien sud-africain
qui n'aurait pas été anti-apartheid susciterait
l'intérêt des journalistes montréalais, poser la question...). Le
chanteur était connu notamment chez nous pour des passages au festival
international de jazz de Montréal en 1988 et, la même année au Festival
d'été de Québec. Connu sous le surnom de « Zoulou
blanc » pour sa tentative de fusion de la musique traditionnelle
zouloue et de la musique pop occidentale. Johnny Clegg s'était aussi
fait connaître pour l'intégration de quelques pas de danse zouloue à ses
spectacles. Youtube a conservé des traces de ces
efforts, n'étant pas chorégraphe, la seule chose que je puisse dire est
que le « Zoulou blanc » ne craignait pas le ridicule. Pour demeurer
dans une thématique sud-africaine lors de cette éventuelle visite à
Youtube et tant qu'a être sur Youtube. Je vous invite
à visionner De la Rey Song interprétée par Bok van Blerk.
Le comportement de traître de Clegg
sans être excusable peut se comprendre. Clegg n'était pas Afrikaner et
était profondément acculturé. Né en 1953 au Royaume Uni d'un père
britannique et d'une mère zimbabwéenne, chanteuse
de cabaret[...]. Admirons le travail bâclé de l'AFP, la biographie de
Clegg sur Wikipedia indique que sa mère est née sur le territoire de
l'ancienne Rhodésie du Sud dans une famille de paysans juifs lituaniens
et polonais. Son père, Denis Clegg, est bien britannique.
Clegg n'avait donc rien d'africain, (pas plus qu'un veau qui naît dans
une écurie, ne devient pur-sang pour autant). C'est son beau-père issu
d'une vieille famille afrikaner qui l'initie aux cultures locales,
Johnny Clegg assure que son refus de l'apartheid
n'a rien de politique. « je n'étais pas motivé politiquement, mais
culturellement. J'aime la musique et la danse » explique-t-il.»
(conclusion: ne jamais laisser le sort d'un pays entre les mains d'un
saltimbanque). Johnny Clegg, plus chanceux que bien des
fermiers sud-africains blancs s'est éteint paisiblement entouré des
siens.
On le voit, Clegg avant de devenir le
« Zoulou blanc » était déjà largement étranger à son pays. Contrairement
à ceux qui s'extasient sur la carrière rassembleuse de Clegg, nous
devons conclure que le musicien ne fut
finalement qu'une caricature, caricature de Zoulou et caricature de
Blanc.
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