Les nationalistes québécois et les passionnés d'histoire devraient toutes affaires cessantes lire un texte paru dans Le Devoir
du 29 juin dernier sous le titre « De Gaulle et l'esprit de
résistance ».
L'historien Martin Lavallée a complété à l'Université du Québec à
Montréal (UQAM) une maîtrise en histoire sur la pensée politique de
Denis-Benjamin Viger durant la première décennie de l'Union des Canadas
(1840-1850). Son article devrait rassurer ceux qui
sont convaincus de l'inutilité de l'UQAM et de son orientation à
gauche. Le prétexte du texte est l'appel lancé par une centaine de
personnalités de partout sur la planète - dont Zachary Richard, Tahar
Ben Jelloun et Jean Ziegler -s'inquiétant «de l'effacement
de la langue française « étouffée par l'anglo-américain »(Un manifeste
contre le colonialisme « anglo-américain »,
Le Devoir, 17 juin). Ces personnalités s'indignaient du fait que
l'école française française s'anglicise , que l'anglais prolifère et que
le président Emmanuel Macron prononce souvent des discours en anglais
(fait nouveau pour un président français),
[difficile icide ne pas penser à une certaine mairesse]. Elles
regrettaient aussi de voir une « majorité capitulatrice » plaider pour
un certain « réalisme » face à la langue anglo-américaine et appelaient
le président à renouer avec ce qu'elles nomment « l'esprit
de résistance de la France ».
Martin Lavallée écrit: «Lors de la
libération de Paris , un quiproquo annonciateur des années à venir a
lieu entre de Gaulle et les dirigeants américains. Les Américains
veulent entrer en libérateurs dans Paris alors que de Gaulle
insiste pour que ce soit la deuxième division blindée française du
général Leclerc qui entre en premier dans la capitale. C'est de Gaulle
qui aura gain de cause...» tout à son admiration à de Gaulle, Martin
Lavallée oublie un peu rapidement de mentionner que
la ville de Paris s'était soulevée le 17 août 1944 à l'appel du
communiste Rol-Tanguy . De Gaulle se préoccupait probablement plus de
voir les communistes tenir Paris libérée que d'y voir entrer d'abord les
Américains. La libération des territoires normands
et bretons lui avait montré l'efficacité de l'appareil politique des
Francs-tireurs et partisans (FTP). De Gaulle devra batailler sur deux
fronts , instaurer l'ordre républicain en assoyant la légitimité du
gouvernement provisoire de la République française
dans les territoires libérés et l'ordre français en contrant les
prétentions anglo-américaines qui avaient prévu la mise en place d'un
AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) afin
d'administrer les territoires libérés, initiative américaines
que de Gaulle balaiera du revers de la main, l'historien comme la
majorité des historiens de l'époque oublie de mentionner que le général
de Gaulle trouvait une administration civile en parfait état de marche
grâce au travail de l'État Français du Maréchal
Pétain. « Le général avait compris que la liberté, pour la France (et
pour tous les pays d'Europe ), ce n'était pas uniquement d'être libre
physiquement de l'occupation militaire , mais aussi d'être libre d'agir
d'agir, de penser dans sa propre logique et
par elle-même. (De Gaulle aura oublié une fois ce devoir de résistance
en « lâchant l'Algérie française », ses dizaines milliers de Pied noirs
et quelques milliers de Harkis et le pétrole du Sahara algérien, grâce à
ce pétrole la France serait une puissance
européenne capable de tenir la dragée haute à l'Allemagne, ultime et
heureuse manifestation de ce « devoir de résistance » le discours du
ministre français des affaires étrangères Jacques Chirac. Dominique de
Villepin, au Conseil de sécurité des Nations pour
faire connaître l'opposition de son pays à l'intervention en Irak,
voulue par le président américain George W. Bush). Il avait compris que
les intérêts des État-Unis n'étaient pas ceux de la France, que les
intérêts d'un empire ne pouvaient qu'être contraires
aux intérêts nationaux l'Hexagone. Depuis lors, les présidents
français, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande, font davantage
preuve d'une fidélité à l'égard des intérêts américains que d'une
pugnacité à défendre les intérêts de la France. Il faut
dire que les deux derniers présidents sont issus du programme Young
Leaders de la French-American Foundation. »Martin Lavallée fait une
inutile concession à l'air du temps en écrivant: « S'il était président
de nos jours, Charles de Gaulle serait présenté
comme un dictateur et un populiste comme le sont la plupart des
dirigeants qui veulent préserver leurs pays de l'hégémonie américaine et
qui pensent la société différemment de ce que prônent les État-Unis. »
souhaitons donc plus de chefs d'État comme De Gaulle.
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