Thursday, July 4, 2019

De l'importance de De Gaulle


Les nationalistes québécois et les passionnés d'histoire devraient toutes affaires cessantes lire un texte paru dans Le Devoir du 29 juin dernier sous le titre « De Gaulle et l'esprit de résistance ».  L'historien Martin Lavallée a complété à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) une maîtrise en histoire sur la pensée politique de Denis-Benjamin Viger durant la première décennie de l'Union des Canadas (1840-1850).  Son article devrait rassurer ceux qui sont convaincus de l'inutilité de l'UQAM et de son orientation à gauche. Le prétexte du texte est l'appel lancé par une centaine de personnalités de partout sur la planète - dont Zachary Richard, Tahar Ben Jelloun et Jean Ziegler -s'inquiétant «de l'effacement de la langue française « étouffée par l'anglo-américain »(Un manifeste contre le colonialisme « anglo-américain », Le Devoir, 17 juin). Ces personnalités s'indignaient du fait que l'école française française s'anglicise , que l'anglais prolifère et que le président Emmanuel Macron prononce souvent des discours en anglais (fait nouveau pour un président français), [difficile icide ne pas penser à une certaine mairesse]. Elles regrettaient aussi de voir une « majorité capitulatrice » plaider pour un certain « réalisme » face à la langue anglo-américaine et appelaient le président à renouer avec ce qu'elles nomment « l'esprit de résistance de la France ». 
 
 
 
Martin Lavallée écrit: «Lors de la libération de Paris , un quiproquo annonciateur des années à venir a lieu entre de Gaulle et les dirigeants américains. Les Américains veulent entrer en libérateurs dans Paris alors que de Gaulle insiste pour que ce soit la deuxième division blindée française du général Leclerc qui entre en premier dans la capitale. C'est de Gaulle qui aura gain de cause...» tout à son admiration à de Gaulle, Martin Lavallée oublie un peu rapidement de mentionner que la ville de Paris s'était soulevée le 17 août 1944 à l'appel du communiste Rol-Tanguy . De Gaulle se préoccupait probablement plus de voir les communistes tenir Paris libérée que d'y voir entrer d'abord les Américains. La libération des territoires normands et bretons lui avait montré l'efficacité de l'appareil politique des Francs-tireurs et partisans (FTP). De Gaulle devra batailler sur deux fronts , instaurer l'ordre républicain en assoyant la légitimité du gouvernement provisoire de la République française dans les territoires libérés et l'ordre français en contrant les prétentions anglo-américaines qui avaient prévu la mise en place d'un AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) afin d'administrer les territoires libérés, initiative américaines que de Gaulle balaiera du revers de la main, l'historien comme la majorité des historiens de l'époque oublie de mentionner que le général de Gaulle trouvait une administration civile en parfait état de marche grâce au travail de l'État Français du Maréchal Pétain. « Le général avait compris que la liberté, pour la France (et pour tous les pays d'Europe ), ce n'était pas uniquement d'être libre physiquement de l'occupation militaire , mais aussi d'être libre d'agir d'agir, de penser dans sa propre logique et par elle-même. (De Gaulle aura oublié une fois ce devoir de résistance en « lâchant l'Algérie française », ses dizaines milliers de Pied noirs et quelques milliers de Harkis et le pétrole du Sahara algérien, grâce à ce pétrole la France serait une puissance européenne capable de tenir la dragée haute à l'Allemagne, ultime et heureuse manifestation de ce « devoir de résistance » le discours du ministre français des affaires étrangères Jacques Chirac. Dominique de Villepin, au Conseil de sécurité des Nations pour faire connaître l'opposition de son pays à l'intervention en Irak, voulue par le président américain George W. Bush). Il avait compris que les intérêts des État-Unis n'étaient pas ceux de la France, que les intérêts d'un empire ne pouvaient qu'être contraires aux intérêts nationaux l'Hexagone. Depuis lors, les présidents français, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande, font davantage preuve d'une fidélité à l'égard des intérêts américains que d'une pugnacité à défendre les intérêts de la France.  Il faut dire que les deux derniers présidents sont issus du programme Young Leaders de la French-American Foundation. »Martin Lavallée fait une inutile concession à l'air du temps en écrivant: « S'il était président de nos jours, Charles de Gaulle serait présenté comme un dictateur et un populiste comme le sont la plupart des dirigeants qui veulent préserver leurs pays de l'hégémonie américaine et qui pensent la société différemment de ce que prônent les État-Unis. » souhaitons donc plus de chefs d'État comme De Gaulle.

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