Les évènements qui se déroulent à Oka
Kanesatake ne peuvent manquer de rappeler fâcheusement les évènements de
1990. Le contexte est tout à fait différent et cette fois la donne
semble jouer en faveur des Autochtones
du lieu. L'acquisition d'un propriétaire privé d'un terrain de 60
hectares, acquisition qui, selon le maire d'Oka, aurait pour effet
d'enclaver la petite municipalité en territoire mohawk. Cette crainte
d'être enclavé a donné lieu à une déclaration du maire
qui a suscité une levée de boucliers. Le maire Pascal Quévillon a
affirmé: « Ce qu'on constate à Kanesatake, ce sont des cabanes de
cigarettes et à cannabis , de l'enfouissement et des cours d'eau
remblayés par on sait quoi» (Revendications territoriales:
Québec et Ottawa rabrouent le maire d'Oka, Le Devoir, 19juillet)
Le maire Quevillon affirmait alors que si les Mohawks de Kanesatake
faisaient l'acquisition desdits terrains, cela « descendrait » sur Oka.
Déclaration immédiatement qualifiée
de « haineuse et raciste » par le grand chef de Kanesatake, Serge
Simon.
Alors que les responsables politiques
cherchent à calmer le jeu, la palme de la déclaration la plus
insignifiante revient à Sylvie d'Amours, député de Mirabel, ministre
responsable des Affaires autochtones à Québec. «C'est
irresponsable , de tenir de tels propos . En tant que maire, il devrait
faire en sorte de s'assurer de préserver une paix sociale.» (idem)
Si la déclaration ne témoigne pas
d'une grande considération du maire Quévillon pour les activités
économiques de ses voisins mohawks, cela signifie-t-il qu'elle soit
inexacte?La « paix sociale » est-elle compatible
avec les « cabanes à cigarettes», la contrebande» de tabac est toujours
une activité criminelle au Québec et , à moins que les « cabanes à
pot » d'Oka ne soit subrepticement devenues des établissements de la
Société Québécoise du cannabis (SQDC), ces « cabanes »
s'adonneront donc au commerce illégal du cannabis. Voilà pour la « paix
sociale » de Madame d'Amours, nous la lui laissons. Ce souci de la
« paix sociale » au Québec est un utile prétexte pour éviter de faire
face à certains problèmes.
Il ne s'agit pas de prêcher la « guerre
sociale » ou des affrontements à n'en plus finir, mais de demander à la
classe politique un minimum de courage civique.
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