Tuesday, July 23, 2019

Oka, prise 2

Les évènements qui se déroulent à Oka Kanesatake ne peuvent manquer de rappeler fâcheusement les évènements de 1990. Le contexte est tout à fait différent et cette fois la donne semble jouer en faveur des Autochtones du lieu. L'acquisition d'un propriétaire privé d'un terrain de 60 hectares, acquisition qui, selon le maire d'Oka, aurait pour effet d'enclaver la petite municipalité  en territoire mohawk. Cette crainte d'être enclavé a donné lieu à une déclaration du maire qui a suscité une levée de boucliers. Le maire Pascal Quévillon a affirmé: « Ce qu'on constate à Kanesatake, ce sont des cabanes de cigarettes et à cannabis , de l'enfouissement et des cours d'eau remblayés par on sait quoi» (Revendications territoriales: Québec et Ottawa rabrouent le maire d'Oka, Le Devoir, 19juillet) Le maire Quevillon affirmait alors que si les Mohawks de Kanesatake faisaient l'acquisition desdits terrains, cela « descendrait » sur Oka. Déclaration immédiatement qualifiée de « haineuse et raciste » par le grand chef de Kanesatake, Serge Simon.


Alors que les responsables politiques cherchent à calmer le jeu, la palme de la déclaration la plus insignifiante revient à Sylvie d'Amours, député de Mirabel, ministre responsable des Affaires autochtones à Québec. «C'est irresponsable , de tenir de tels propos . En tant que maire, il devrait faire en sorte de s'assurer de préserver une paix sociale.» (idem)

 Si la déclaration ne témoigne pas d'une grande considération du maire Quévillon pour les activités économiques de ses voisins mohawks, cela signifie-t-il qu'elle soit inexacte?La « paix sociale » est-elle compatible avec les « cabanes à cigarettes», la contrebande» de tabac est toujours une activité criminelle au Québec et , à moins que les « cabanes à pot » d'Oka ne soit subrepticement devenues des établissements de la Société Québécoise du cannabis (SQDC), ces « cabanes » s'adonneront donc au commerce illégal du cannabis. Voilà pour la « paix sociale » de Madame d'Amours, nous la lui laissons. Ce souci de la « paix sociale » au Québec est un utile prétexte pour éviter de faire face à certains problèmes. 
Il ne s'agit pas de prêcher la « guerre sociale » ou des affrontements à n'en plus finir, mais de demander à la classe politique un minimum de courage civique.

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