Friday, July 12, 2019

Rire ou pleurer



 Il y a des « informations » qui suscitent cette question faut-il en rire ou en pleurer?  
puis en y songeant quelques secondes, est-ce la peine d'en parler? Oui, si un grand quotidien montréalais juge bon d'y consacrer un article et qu'une chaîne télévisuelle d'information continue y consacre un topo (LCN, dans le cadre de l'émission Le Québec matin du 10 juillet.  
 
 
 
Une certaine Alissa Bonneville donne à des touristes des cours de sacres (Cours de sacres pour les touristes sur Airbnb, Journal de Montréal, 10 juillet). « La scène se passe un dimanche soir dans le restaurant Frites Alors de la rue Rachel, dans le Plateau Mont-Royal. Trois Américaines , trois française et une Ontarienne dégustent des poutines, tandis qu'Alissa Bonneville , pendant une heure et demie , leur inculque des rudiments de joual.  « Cri...de câli... de tabar...» articule laborieusement une touriste texane avec l'accent qu'on peut imaginer.  tous les autres applaudissent.  « Cib...d'host...de Sacra... »bredouille à son tour une voyageuse originaire du New Jersey. Bravo! Une Strasbourgeoise choque tout le monde en prononçant le mot « tabernacle » de la manière la plus franco-française possible.» Hommage à cette Strasbougeoise, fière et fidèle à sa langue. « C'est sûr que les gens rient! Pas juste mon groupe , les gens autour. C'est amusant pour les Québécois d'entendre des étrangers de partout dans le monde essayer de sacrer!» lance Alissa Bonneville . Ses élèves sont un tiers anglophones , un tiers Français\Suisses\Belges et un tiers d'ailleurs. « Beaucoup de Français de Français désirent s'initier au joual! » remarque-t-elle.  Il n'est probablement pas venu à l'esprit du journaliste (Louis-Philippe Messier) que beaucoup de Québécois se désolent de la présence des sacres dans la langue française du Québec. «Mme Bonneville commence ses ateliers en résumant en vingt minutes l'histoire du Québec contemporain, notamment en ce qui a trait à la Loi 101 ou au référendum de 1995. Elle mentionne bien sûr le Frère Untel (Jean-Paul Desbiens )qui a forgé l'expression « joual »(manière populaire de prononcer cheval) pour désigner le patois national.  Originaire d'Ottawa et ayant surtout vécu dans le West Island, mentionne telle aux participants à ses « cours de sacres » que le frère Untel luttait justement pour affranchir la langue française des pesanteurs de la gangue du joual et qu'il serait aujourd'hui le premier à s'indigner de ce «cours de sacres» et du franglais pratiqué par certains de nos contemporains. Pleurer ne suffit pas. On songe que seul le mépris pour le Québec  d'une Anglophone du West Island peut conduire Madame Bonneville à donner des « cours de sacres » à des touristes en visite au Québec attablés devant cet autre fleuron québécois qu'est la poutine.  Il faut haïr le Québec pour laisser des touristes regagner leur pays d'origine avec le sentiment que deux des belles illustrations du Québec sont d'une part les sacres et d'autre part la poutine. Une suggestion, afin de demeurer dans le ridicule, nous pourrions nous inspirer du traitement réservé aux joueurs tricheurs dans les albums de Lucky Luke , il faudrait reconduire Madame Bonneville à la frontière du Québec et de l'Ontario sur un rail de chemin de fer couverte de goudron et de plumes, le ridicule à défaut de la tuer, la fera peut-être taire.

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