L'annonce de la candidature de Dominique Anglade a la direction du Parti
libéral du Québec (PLQ) (Anglade se lance officiellement dans la course
à la direction du PLQ,
Le Devoir, 27 juin) ouvre officiellement la course à la direction
du PLQ, officiellement car il n'y a guère de doutes que l'on s'agite en
coulisses depuis le soir du 1er octobre dernier. La défaite décisive
du PLQ a probablement convaincu Sébastien
Proulx et André Fortin de ne pas relever le défi de rebâtir un PLQ
exsangue et de lui refaire une beauté parmi l'électorat francophone.
Vivante incarnation de cette diversité qui caractérise le PLQ, Dominique
Anglade n'en a pas moins tenu à s'assurer que sa
candidature représente bien l'actuelle clientèle du PLQ. Ainsi, elle a
déjà obtenu l'appui des députés Hélène David (Outremont), Kathleen Weil
(Notre-Dame de Grâce), Monique Sauvé (Fabre), David Birnbaum(D'Arcy
McGee), Carlos Leitao (Robert-Baldwin), Saul
Polo (Laval-des-Rapides) et Frantz Benjamin (Viau). Entourée d'un tel
aréopage de diversifiés et de multiculturalistes, elle offre toutes les
garanties aux yeux de la clientèle libérale. Avec une telle garde
rapprochée les risques d'un « virage national identitaire »
chez cette ancienne caquiste sont singulièrement diminués et les
risques de renouvellement de la clause dérogatoire dans cinq ans bien
improbables si le PLQ devait reprendre le pouvoir. C'est aussi une
habile manoeuvre qui prive d'autres candidats du recours
à la carte « diversité et inclusion». Les autres noms qui ont circulé
sont ceux de Mharwa Rizky (Saint-Laurent) (le problème ne se pose pas
pour elle, comme Dominique Anglade, elle incarne la diversité, et Marie
Montpetit (Sauvé- Maurice-Richard), Gaétan Barrette
pour sa part est toujours en réflexion. Dominique Anglade ne néglige
pas pour autant l'électorat francophone, elle utilise pour en traiter
d'un terme dans lequel il est difficile de ne pas voir un peu de ce
mépris montréalais à l'égard du Québec non-montréalais
qui croît actuellement au Québec, elle parle en effet du « Québec des
régions », comme si ce « Québec des régions » était une terre étrangère
et que le seul Québec authentique se limitait à l'Île de Montréal. On
pourrait soupçonner Mme Anglade de croire qu'en
dehors de Montréal, le Québec était peuplé de péquenots, de ploucs, de
bouseuxet de consanguins. Elle semble considère comme une corvée cette
reconquête du « Québec des régions ». Pour un peu on croirait entendre
Hillary Clinton dénoncer le
basket of deplorables disposés à voter Trump lors de la campagne électorale américaine de 2016.
Cette attitude de Madame Anglade est
peut être une bonne nouvelle, elle permet de rêver à la réélection
François Legault et de la Coalition avenir Québec en cantonnant le Plq a
ses clientèles anglophone et allochtone.
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