la
cour est pleine. En matière de racisme, nous pensions avoir tout vu ou
tout lu. Nous n’étions pas au bout de nos peines et ils nous restaient à
faire la rencontre d’une nouvelle manifestation de racisme. «Les
accents étrangers influencent grandement l’opinion qu’on se fait des
nouveaux arrivants et des experts suggèrent les résultats d’une nouvelle
étude."
Le fait d’avoir un accent et d’être issu d’une minorité visible
«entrave» la possibilité d’être perçu comme légitime, digne de confiance
ou même crédible.Cette étude confirme ainsi d’autres études au Québec
sur les barrières à l’emploi et sur la «glottophobie», une forme de
discrimination linguistique qui inclut l’accent. Il est déjà connu que
la couleur de la peau , la religion et le genre des experts influencent
l’opinion qu’on s’en fait. Cette fois, «le point de départ est la
discrimination basée sur l’accent», précise le professeur Antoine
Bilodeau, il a notamment mené cette enquête avec son équipe de
l’Université Concordia[…]. «On connaît bien le concept de minorité
visible, mais beaucoup moins les minorités audibles»,affirme ce
spécialiste en science politique et en intégration des immigrants».[…]
(Des experts avec un accent sont jugés moins crédibles, Le Devoir, 9 mai).
Après
la vue et l’ouïe, quel sens faudra-t-il mettre à contribution dans la
lutte au racisme et aux discriminations qui constitue la marque de
commerce de notre époque. Après la vue et l’ouïe, le choix s’avère
limité, il reste l’odorat, le goût et le toucher.
Soucieux
d’éviter à des «chercheurs» comme Antoine Bilodeau de se casser la tête
et dépenser en vain les subventions qui ne peuvent manquer de venir
avec de telles «recherches»; pour l’odorat, je leur suggère une rapide
recherche avec les mot-clés Jacques Chirac, odeur et immigration. Ils
découvriront que l’ancien président de la République française a déjà
creusé la question. Sa déclaration mérite d’être rappelée in extenso, mes lecteurs pourront la trouver sans trop de peine sur Wikipédia:«Notre
problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est
peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais
ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que
d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez
nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des
Noirs[…] Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à
laGoutte d’Or où je me promenais avec Alain Juppé il y a trois ou quatre
jours, qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ
15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM entassée, une
famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une
vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales,
sans naturellement travailler! [applaudissements nourris] Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur [rires nourris],
eh bien le travailleur français sur le palier, il devient fou. Il
devient fou. C'est comme ça. Et il faut le comprendre, si vous y étiez,
vous auriez la même réaction. Et ce n'est pas être raciste que de dire
cela. Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial et
il faut enfin ouvrir le grand débat qui s'impose dans notre pays, qui
est un vrai débat moral, pour savoir s'il est naturel que les étrangers
puissent bénéficier, au même titre que les Français, d'une solidarité
nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu'ils ne paient pas
d'impôt![…] Il faut que ceux qui nous gouvernent prennent conscience
qu'il y a un problème de l’immigration, et que si l'on ne le traite pas
et, les socialistes étant ce qu'ils sont, ils ne le traiteront que sous
la pression de l’opinion publique, les choses empireront au profit de
ceux qui sont les plus extrémistes.[…]. La déclaration de Jacques Chirac
est restée dans l’Histoire sous le nom de Déclaration d’Orléans. Pour
le goût et le toucher, je suis convaincu que les Antoine Bilodeau de ce
monde finiront par trouver des manifestations de discrimination
imputables à ces deux sens.
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