«À
ceux qui fuient la persécution, la terreur, la guerre, sachez que le
Canada vous accueillera»Nous avons tous en mémoire, ce gazouillis
(tweet) irréfléchi de l’adulescent qui gouverne le Canada. Irréfléchi
car il ne tenait visiblement aucun compte des capacités du Canada à
accueillir ces réfugiés, vrais ou faux, irréfléchi aussi car il ne tient
aucun compte de l’actuel équilibre démographique entre les peuples
fondateurs du Canada. Irréfléchi, car Justin Trudeau serait bien en
peine de nous expliquer comment il compte caser ces 100 millions de
nouveaux venus dans l’écoumène habitable et exploitable du Canada, un
écoumène limité, nous le savons, mais visiblement Justin Trudeau
l’ignore. à l’étroite lisière sud du pays, correspondant aux zones
tempérées habitables du pays.Ce gazouillis lancé sans réfléchir a acquis
de la substance depuis, nous savons maintenant que Justin Trudeau
souhaite faire passer la population du Canada 100 millions d’ici
2100.
L’idée n’est pas de lui, elle vient de Century Initiative. «Or, un
organisme appelé Century Iniative, qui regroupe d’influents dirigeants
de divers milieux de l’Ontario et des Prairies, milite depuis cinq ans
en faveur d’une expansion de la population du Canada de 38 millions
d’habitants en 2020 à 100millions en 2100. Le buts visés sont d’atténuer
le vieillissement dela population et de fouetter la croissance du
niveau de vie de Canadiens. Naturellement, pour grossir ainsi la
population du pays, il faudrait relever les seuils d’immigration de
manière considérable.» (100 millions de Canadiens d’ici 2010?, L’actualité,
6 octobre 2021). «Justin Trudeau aime rêver. Cela explique son
enthousiasme pour le lobby torontois Initiative du siècle, cofondé par
Dominic Barton, son grand ami - ce que ce dernier nie -, l’ancien
directeur mondial de la firme de consultants McKinsey &Company[…].Le
groupe de pression, qui défend l’idée de hausser la population du
Canada à 100 millions d’ici la fin du siècle, est composé
essentiellement de représentants du monde des affaires et
d’économistes.[…] Le Canada de 100 millions d’habitants en 2100, ou
Montréal sera une mégapole de 12 millions et Québec une métropole de 3,5
millions sera-t-il riche et prospère? Les économistes sont divisés. «Il
n’y a pas de preuves, assure l’économiste Pierre Fortin, que
l’immigration fait augmenter le niveau de vie ni qu’il le diminue. Dans
un Canada centralisé et centralisateur, il ne restera plus qu’une
francophonie folklorique et un Québec ou la majorité ne sera pas
d’origine française» (DeniseBombardier, 100 millions de Canadiens: on
achève bien les Québécois…,Journal de Montréal, 6 mai).
Même inquiétude chez Mario Dumont:«Cent millions de citoyens au Canada
en 2100 via une immigration encore plus massive, c’est toute simplement
une révolution. La plus grande transformation l’histoire du Canada. On
triplerait presque la population en 75 ans. Étonnamment, la proposition
n’a jamais été officiellement débattue. Ni en campagne électorale ni sur
la place publique. Mais on sent bien que l’idée est solidement
enracinée parmi les élites du Canada anglais. 100 millions de Canadiens
en 2100, c’est devenu le nouveau rêve canadien. Et Justin Trudeau, sans
jamais en faire officiellement la promotion, en est le porteur. Son
gouvernement pose tous les gestes qui conduisent là. Il hausse
considérablement les seuils d’immigration. Et il véhicule l’idée d’un
multiculturalisme absolu dans lequel aucun obstacle identitaire ne peut
justifier de ralentir le rythme des entrées[…]. Ce rêve de grandeur me
paraît assez déconnectée la réalité à plusieurs points de vue. Logement,
soins de santé, places dans les écoles.»(Le Québec noyé dans un Canada
de 100 millions… sans aucun débat!, Journal de Montréal,
6 mai). Il est douteux que les réflexions pleine de bon sens de Mario
Dumont suffisent à freiner ce projet délirant. À peine pouvons nous
espérer que ces réalités, ralentissent un peu ce tsunami
immigrationniste. Les élites du Canada anglais évoqués par Mario Dumont
ne connaîtront pas de crise du logement dans les quartiers cossus qu’ils
habitent probablement.
Justin
Trudeau est-il lassé de la «question québécoise»? A-t-il conclu que
«la» solution finale au «problème québécois» résidait dans ce tsunami
d’immigrants, un tsunami balayant les derniers écueils à l’émergence du
Canada rêvé par Lord Durham, John A. Macdonald et son père.
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