Monday, May 22, 2023

La vraie nature!

 




«La politique et ex-députée caquiste Émilie Foster s’inquiète de l’avenir du simple député, qui perd «de plus en plus de pouvoirs» dans notre démocratie, car il est «écrasé par le des communications» de partis politiques toujours plus centralisateurs.» (Les simples députés «écrasés» par la ligne de partie, selon une ex-élue caquiste, La Presse, 17 mai). 
Nous devrions nous réjouir de la lucidité d’Émilie Foster. Ce qu’il faut craindre cependant c’est qu’elle ne soit pas entendue que l’on attribue ses propos à l’amertume, Mme Foster a été députée de 2018 à 2022 et n’a pas sollicité de renouvellement de mandat en 2022 (pour la circonscription Charlevoix-Côte-de-Beaupré).
 

 
Quelle crédibilité convient-il d’accorder aux propos de Mme Foster? Cette dernière détient une maîtrise en science politique de l’Université Laval et un doctorat en communication publique de la même université.  En bon québécois, on peut penser que riche de son bagage académique et de son expérience politique, elle ne «parle pas, à travers son chapeau». Pour intéressante qu’elle soit, l’analyse d’Émilie Foster demeure cependant incomplète.

Au fil des ans, les partis politiques sont devenus un incontournable accessoire de la démocratie.  Le nombre de partis politiques est même l’un des critères habituellement retenus pour juger et qualifier la démocratie régnant ou non dans un pays. Ainsi les pays dans lesquels règne un parti unique ne sont pas considérés comme des démocraties ( qu’il suffise de penser à la Corée du Nord et son Parti du travail de  Corée ou à Cuba et son Parti communiste, les partisans de ses deux régimes tentent de nous convaincre depuis des lustres que nous sommes là en présence de démocraties «populaires», le meilleur exemple de ce détournement de sens est, pour Cuba, l’ancien felquiste, Jacques Lanctôt, chroniqueur au Journal de Montréal, pour l’heure aucun partisan de la Corée du Nord ne sévit dans les média québécois). Maurice Duverger nous a appris l’existence des partis de cadres et des partis de masses (voir ce blogue, Les figurants, 16 mai). Distinction intéressante, mais qui ne montre pas la vraie nature des partis politiques.
Les partis politiques, même dans nos démocraties, sont d’abord et avant tout des «machines de guerre» dont l’objectif est la prise du pouvoir et lorsque ce dernier est conquis, sa conservation. Pour les dirigeants de ces «machines de guerre», militants et députés ne sont qu’une piétaille qui peut être sacrifiée  auge des luttes à mener. Émilie Foster a servi quelques années au sein de cette piétaille, «écrasée» consentante au nom probablement de l’intérêt supérieur du parti.
Dans nos démocraties, les partis politiques s’efforcent de cacher leur véritable nature en multipliant les structures «démocratiques», Conseils généraux, Assemblées de comptés, cahiers de résolutions, etc..
 

 

La vraie nature des partis politiques, apparaît à l’observation de partis politiques comme le Parti communiste d’Union soviétique et le NSDAP. Ici le concept de «machines de guerre» prend tout son sens. Chef charismatique exigeant une adhésion exclusive à sa personne, structure pyramidale et militarisée (milice de parti), idéologie unique, contraignante et unanimiste (voir les résultats du vote de confiance tenu à la Coalition Avenir Québec). À défaut de disposer de ces outils, les partis démocratiques occidentaux ont recours au «contrôle des communications» dénoncé par Mme Foster. Plus subtil et qui permet d’entretenir la fiction de partis «démocratiques».

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