«La
politique et ex-députée caquiste Émilie Foster s’inquiète de l’avenir
du simple député, qui perd «de plus en plus de pouvoirs» dans notre
démocratie, car il est «écrasé par le des communications» de partis
politiques toujours plus centralisateurs.» (Les simples députés
«écrasés» par la ligne de partie, selon une ex-élue caquiste, La Presse, 17 mai).
Nous
devrions nous réjouir de la lucidité d’Émilie Foster. Ce qu’il faut
craindre cependant c’est qu’elle ne soit pas entendue que l’on attribue
ses propos à l’amertume, Mme Foster a été députée de 2018 à 2022 et n’a
pas sollicité de renouvellement de mandat en 2022 (pour la
circonscription Charlevoix-Côte-de-Beaupré).
Quelle
crédibilité convient-il d’accorder aux propos de Mme Foster? Cette
dernière détient une maîtrise en science politique de l’Université Laval
et un doctorat en communication publique de la même université. En bon
québécois, on peut penser que riche de son bagage académique et de son
expérience politique, elle ne «parle pas, à travers son chapeau». Pour
intéressante qu’elle soit, l’analyse d’Émilie Foster demeure cependant
incomplète.
Au
fil des ans, les partis politiques sont devenus un incontournable
accessoire de la démocratie. Le nombre de partis politiques est même
l’un des critères habituellement retenus pour juger et qualifier la
démocratie régnant ou non dans un pays. Ainsi les pays dans lesquels
règne un parti unique ne sont pas considérés comme des démocraties (
qu’il suffise de penser à la Corée du Nord et son Parti du travail de
Corée ou à Cuba et son Parti communiste, les partisans de ses deux
régimes tentent de nous convaincre depuis des lustres que nous sommes là
en présence de démocraties «populaires», le meilleur exemple de ce
détournement de sens est, pour Cuba, l’ancien felquiste, Jacques
Lanctôt, chroniqueur au Journal de Montréal, pour
l’heure aucun partisan de la Corée du Nord ne sévit dans les média
québécois). Maurice Duverger nous a appris l’existence des partis de
cadres et des partis de masses (voir ce blogue, Les figurants, 16 mai).
Distinction intéressante, mais qui ne montre pas la vraie nature des
partis politiques.
Les
partis politiques, même dans nos démocraties, sont d’abord et avant
tout des «machines de guerre» dont l’objectif est la prise du pouvoir et
lorsque ce dernier est conquis, sa conservation. Pour les dirigeants de
ces «machines de guerre», militants et députés ne sont qu’une piétaille
qui peut être sacrifiée auge des luttes à mener. Émilie Foster a servi
quelques années au sein de cette piétaille, «écrasée» consentante au
nom probablement de l’intérêt supérieur du parti.
Dans
nos démocraties, les partis politiques s’efforcent de cacher leur
véritable nature en multipliant les structures «démocratiques», Conseils
généraux, Assemblées de comptés, cahiers de résolutions, etc..
La
vraie nature des partis politiques, apparaît à l’observation de partis
politiques comme le Parti communiste d’Union soviétique et le NSDAP. Ici
le concept de «machines de guerre» prend tout son sens. Chef
charismatique exigeant une adhésion exclusive à sa personne, structure
pyramidale et militarisée (milice de parti), idéologie unique,
contraignante et unanimiste (voir les résultats du vote de confiance
tenu à la Coalition Avenir Québec). À défaut de disposer de ces outils,
les partis démocratiques occidentaux ont recours au «contrôle des
communications» dénoncé par Mme Foster. Plus subtil et qui permet
d’entretenir la fiction de partis «démocratiques».
No comments:
Post a Comment