Ceux
qui ont étudié en science politique au cours des années 1960 et 1970
dans une université francophone , ont tous eu l’occasion de se frotter à
l’oeuvre du politicologue français, Maurice Duverger, l’un des
incontournables de cette oeuvre est la distinction entre parti de masses
et partis de cadres. Distinction plus subtile qu’il n’y parait première
vue puisque la distinction ne repose pas sur le nombre de membres que
compte un parti. Distinction proprement française pensaient certains à
l’époque, puisque s’il était facile et tentant de tenir le Parti
communiste français comme le parti de masses type et les partis libéraux
et conservateurs comme le Centrdes indépendants et paysans de l’époque
comme le modèle des partis de cadres.
Probablement
en raison de la francophilie régnant au Québec dans les années 1960 et
1970 et de la formation reçue par certains journalistes québécois,
l’auteur de ces lignes se souvient d’avoir vu la distinction de Duverger
utilisée comme grille d’analyse pour le Québec. Pour les fins de
l’exercice, le Parti libéral du Québec tenait le rôle du parti de cadres
et le Parti québécois, celui du parti de masses.
Le
récent congrès de Sherbrooke de la Coalition Avenir Québec (CAQ) me
suggère un recours à la distinction de Maurice Duverger, non pour
l’appliquer mécaniquement au Québec de 2023, ou pour la «plaquer" sur ce
même Québec. Au vu du congrès de la CAQ, un Maurice Duverger québécois
et contemporain serait peut-être tenté d’ajouter un troisième type de
parti à sa typologie, au parti de cadres et de militants, ne
souhaiterait-il pas ajouter le parti de figurants à sa typologie . C’est
peut-être la conclusion à laquelle en arriverait notre Maurice Duverger
en prenant connaissance des propos de Pierre Fitzgibbon et Youri
Chassin. Pour le premier: «Le gouvernement caquiste ne se sent pas lié
aux propositions du congrès qui se déroule à Sherbrooke. C’est ce qu’ont
affirmé le ministre de l’Économie , de l’Innovation et de l’Énergie,
Pierre Fitzgibbon, et le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin. «En
mêlée de presse,M. Fitzgibbon a affirmé que les membres de la Coalition
avenir Québec(CAQ) en région avaient beaucoup travaillé et «on va les
écouter». Il a ajouté qu’il fallait «remercier ces gens-là» et qu’il
était important de « rester connectés avec le monde». Mais, il ne ce
sent pas lié aux résolutions qui seront adoptés par les militants,
laissant entendre que le gouvernement ne pouvait tout faire. «Bien
non!», le gouvernement n’est pas lié aux résolutions, a réagi M.
Chassin. « Le parti propose, puis après ça. le gouvernement dans ces
circonstances, juge aussi d’autres facteurs» a-t-il dit. (Le
gouvernement ne se sent pas lié aux résolutions des militants, La Presse,
13 mai). Pour les Pierre Fitzgibbon et your Chassin de la CAQ, le parti
propose, le gouvernement dispose. La CAQ a réussi à réunir un millier
de figurants à Sherbrooke au cours du week-end, pas un millier de
militants, mais bien un millier figurants plébiscitant François Legault
et fournissant une «claque» à bon marché aux ministres caquistes.
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