Saturday, October 10, 2020

À court d'arguments, diabolisez...


Visiblement dépassé par l'ampleur que prend le mouvement de résistance aux mesures sanitaires édictées par le gouvernement, un gouvernement dont la gestion de la crise du COVID-19 apparaît de plus en plus incohérente (exemple, la gestion de la question des écoleset celle des couleurs attribuées auxrégions). Le gouvernement cherche visiblement à «casser» le mouvement.  Première mesure, l'obligation de porter le masque lors des manifestations qu'ils organiseront. Mesure qui pourrait dissuader les adhérents du mouvement de tenir de telles manifestations, quelle image donnera une manifestation anti-masques réunissant quelques centaines d'anti-masques docilement masqués; le ridicule ne tue pas mais, il peut s'avérer funeste pour un mouvement socio-politique. L'effet n'est pas garanti et il faut faire preuve d'imagination pour vaincre un tel mouvement, il faut notamment s'attaquer à ces fondements intellectuels; manoeuvre délicate car les opposants aux mesures imposées par la santé publique ont pour eux le principe de la liberté d'expression et le droit de questionner les initiatives gouvernementales. Ne diabolise qui veut, il faut pour pour cela des motifs valables dans une société de droit. À ce chapitre, les ressources financières gouvernementales permettront toujours de trouver des laquais et des p****** intellectuelles prêts à se prêter au jeu pour faire ce sale boulot. 
 

 
 
À ranger parmi ces mercenaires intellectuels, le Centre d'expertise et de formations les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR) associé au Cégep Édouard-Montpetit. » Le ministère de la Sécurité publique du Québec a accordé une subvention de 40 000$ à un centre de recherche pour étudier le mouvement conspirationniste qui prend de l'ampleur depuis le début de la pandémie de COVID-19. Le Centre d'expertise et de formations les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR) aura le mandat d'«étudier les processus de constructions des différents discours conspirationnistes autour de la COVID-19 et leur incidence chez les cégépiens».[...] Le directeur du CEFIR (Martin Geoffroy, NDA) souligne que la population et les médias ont le droit de critiquer les décisions du gouvernement. Mais les conspirationnistes rejettent en bloc les consensus scientifiques, un mouvement inquiétant pour la santé publique. « «Ce n'est pas la même chose quand tu crois que les décisions gouvernement sont guidées par une conspiration mondiale pédosatanique. M. Geoffroy affirme que l'adhésion aux théories du complot peut carrément mener à la radicalisation de l'individu. Il cite l'exemple de Mario Roy, un des leaders des mouvements anti masque et conspirationniste, qui a récemment appelé à «l'arrestation citoyenne»de l'ensemble des 125 députés siégeant à l'Assemblée nationale. Quand tu dis que l'Assemblée nationale est illégale, c'est parce que tu veux renverser le gouvernement. Le chercheur estime d'ailleurs que ce n'est pas un hasard si Mario Roy, ex-figure de proue du groupe ultranationaliste Storm Alliance, est aujourd'hui un leader de cette mouvance, «Il y a du conspirationnisme aussi à l'extrême gauche.Mais au Québec, ça adonne que c'est surtout à l'extrême droite, note-il. La caractéristiques des mouvements extrémistes , c'est de ne pas accepter la société telle qu'elle est et de vouloir la renverser par la force.» (COVID -19: Québec finance une étude sur les conspirationnistes, Journal de Montréal, 7 octobre). Avant d'aller plus loin, interrogeons-nous sur le processus en cours ; remarquons d'abord que l'enveloppe de 40 000$ ne vient pas du ministère de la Santé et des services sociaux ce qui devrait être le cas dans le contexte de la pandémie, mais du ministère de la Sécurité publique, ce qui ne peut qu'accréditer l'idée d'une menace non pas à la santé publique, mais à l'ordre public. Notons aussi que Martin Geoffroy va vite en affaires en citant l'une des ficelles les plus excessives du mouvement conspirationniste, celle de la «conspiration mondiale pédosatanique» et en concluant à partir des propos d'un des leaders des mouvements anti masque et conspirationniste que ces mouvements veulent «renverser le gouvernement», un leader qui fort opportunément a un passé d'activisme dans mouvement ultranationaliste. Il faut penser que nous avons ici le coupable quasi idéal. Le genre d'homme pour »renverser le gouvernement» et «vouloir renverser la société par la force ».  Geneviève Guilbault devra être vigilante, avec un tel homme, La prochaine manifestation antimasques pourraient se transformer en «marche sur Rome»et voir Mario Roy conduire ses sans masques vers Québec comme autant de Chemises noires. La cause est entendue, les conspirationnistes sont des extrémistes, à la rigueur des putschistes sur le point de renverser le gouvernement, dans ce contexte, tous les coups seront éventuellement permis. Au-delà, des masques obligatoires et des constats d'infraction, il y a fort à parier que certains Québécois ne reculeraient pas devant l'idée d'une rafle des participants à la prochaine manifestation anti masques avec photographies de face et de profil des manifestants et prise des empreintes digitales. On ne transige pas et on ne tergiverse pas avec le diable. Dans le même ordre d'idées, à court d'arguments, censurez, ainsi que Facebook l'a fait avec les comptes d'Alexis-Cossette-Trudelle. À court d'arguments, sanctionnez et affectez à des tâches administratives, comme l'a fait le service de police de ville de Laval à l'égard d'un policier «complotiste» (un policier de Laval complotiste, Journal de Montréal, 7 octobre). L'hiver sera long pour la liberté d'expression.

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