Visiblement
dépassé par l'ampleur que prend le mouvement de résistance aux mesures
sanitaires édictées par le gouvernement, un gouvernement dont la gestion
de la crise du COVID-19 apparaît de plus en plus incohérente (exemple,
la gestion de la question des écoleset celle des couleurs attribuées
auxrégions). Le gouvernement cherche visiblement à «casser» le
mouvement. Première mesure, l'obligation de porter le masque lors des
manifestations qu'ils organiseront. Mesure qui pourrait dissuader les
adhérents du mouvement de tenir de telles manifestations, quelle image
donnera une manifestation anti-masques réunissant quelques centaines
d'anti-masques docilement masqués; le ridicule ne tue pas mais, il peut
s'avérer funeste pour un mouvement socio-politique. L'effet n'est pas
garanti et il faut faire preuve d'imagination pour vaincre un tel
mouvement, il faut notamment s'attaquer à ces fondements intellectuels;
manoeuvre délicate car les opposants aux mesures imposées par la santé
publique ont pour eux le principe de la liberté d'expression et le droit
de questionner les initiatives gouvernementales. Ne diabolise qui veut,
il faut pour pour cela des motifs valables dans une société de droit. À
ce chapitre, les ressources financières gouvernementales permettront
toujours de trouver des laquais et des p****** intellectuelles prêts à
se prêter au jeu pour faire ce sale boulot.
À
ranger parmi ces mercenaires intellectuels, le Centre d'expertise et de
formations les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la
radicalisation (CEFIR) associé au Cégep Édouard-Montpetit. » Le
ministère de la Sécurité publique du Québec a accordé une subvention de
40 000$ à un centre de recherche pour étudier le mouvement
conspirationniste qui prend de l'ampleur depuis le début de la pandémie
de COVID-19. Le Centre d'expertise et de formations les intégrismes
religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR) aura
le mandat d'«étudier les processus de constructions des différents
discours conspirationnistes autour de la COVID-19 et leur incidence chez
les cégépiens».[...] Le directeur du CEFIR (Martin Geoffroy, NDA)
souligne que la population et les médias ont le droit de critiquer les
décisions du gouvernement. Mais les conspirationnistes rejettent en bloc
les consensus scientifiques, un mouvement inquiétant pour la santé
publique. « «Ce n'est pas la même chose quand tu crois que les décisions
gouvernement sont guidées par une conspiration mondiale pédosatanique.
M. Geoffroy affirme que l'adhésion aux théories du complot peut
carrément mener à la radicalisation de l'individu. Il cite l'exemple de
Mario Roy, un des leaders des mouvements anti masque et
conspirationniste, qui a récemment appelé à «l'arrestation citoyenne»de
l'ensemble des 125 députés siégeant à l'Assemblée nationale. Quand tu
dis que l'Assemblée nationale est illégale, c'est parce que tu veux
renverser le gouvernement. Le chercheur estime d'ailleurs que ce n'est
pas un hasard si Mario Roy, ex-figure de proue du groupe
ultranationaliste Storm Alliance, est aujourd'hui un leader de cette
mouvance, «Il y a du conspirationnisme aussi à l'extrême gauche.Mais au
Québec, ça adonne que c'est surtout à l'extrême droite, note-il. La
caractéristiques des mouvements extrémistes , c'est de ne pas accepter
la société telle qu'elle est et de vouloir la renverser par la force.»
(COVID -19: Québec finance une étude sur les conspirationnistes, Journal de Montréal,
7 octobre). Avant d'aller plus loin, interrogeons-nous sur le processus
en cours ; remarquons d'abord que l'enveloppe de 40 000$ ne vient pas
du ministère de la Santé et des services sociaux ce qui devrait être le
cas dans le contexte de la pandémie, mais du ministère de la Sécurité
publique, ce qui ne peut qu'accréditer l'idée d'une menace non pas à la
santé publique, mais à l'ordre public. Notons aussi que Martin Geoffroy
va vite en affaires en citant l'une des ficelles les plus excessives du
mouvement conspirationniste, celle de la «conspiration mondiale
pédosatanique» et en concluant à partir des propos d'un des leaders des
mouvements anti masque et conspirationniste que ces mouvements veulent
«renverser le gouvernement», un leader qui fort opportunément a un passé
d'activisme dans mouvement ultranationaliste. Il faut penser que nous
avons ici le coupable quasi idéal. Le genre d'homme pour »renverser le
gouvernement» et «vouloir renverser la société par la force ».
Geneviève Guilbault devra être vigilante, avec un tel homme, La
prochaine manifestation antimasques pourraient se transformer en «marche
sur Rome»et voir Mario Roy conduire ses sans masques vers Québec comme
autant de Chemises noires. La cause est entendue, les conspirationnistes
sont des extrémistes, à la rigueur des putschistes sur le point de
renverser le gouvernement, dans ce contexte, tous les coups seront
éventuellement permis. Au-delà, des masques obligatoires et des constats
d'infraction, il y a fort à parier que certains Québécois ne
reculeraient pas devant l'idée d'une rafle des participants à la
prochaine manifestation anti masques avec photographies de face et de
profil des manifestants et prise des empreintes digitales. On ne
transige pas et on ne tergiverse pas avec le diable. Dans le même ordre
d'idées, à court d'arguments, censurez, ainsi que Facebook l'a fait avec
les comptes d'Alexis-Cossette-Trudelle. À court d'arguments,
sanctionnez et affectez à des tâches administratives, comme l'a fait le
service de police de ville de Laval à l'égard d'un policier
«complotiste» (un policier de Laval complotiste, Journal de Montréal, 7 octobre). L'hiver sera long pour la liberté d'expression.
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