Il y a des fictions qui ont la vie dure, un article du Journal de Montreal récemment paru en perpétue deux.
«
L'usine d'Olymel, à Yamachiche ,retrouve sa vitesse de croisière, après
une fermeture temporaire et des éclosions COVID-19qui avaient vu 138
travailleurs être infectés par le virus, le printemps dernier. Les
affaires vont si bien que l'entreprise doit même se tourner vers la
main-d'oeuvre étrangère pour assurer le maintien des opérations. Neuf
travailleurs de l' île Maurice viennent d'ailleurs de joindre ses rangs.
Les nouveaux venus viennent grossir le contingents d'une quarantaine de
travailleurs étrangers que compte déjà l'usine. [...] À Yamachiche, on
se réjouit également de l'arrivées des nouveaux travailleurs. Le maire
de la municipalité, Paul Carbonneau a salué la capacité d'adaptation ces
nouveaux concitoyens, eux qui parlent déjà français.» (De nouveaux
Mauriciens...en Mauricie, Journal de Montréal, 14 octobre).
Première
fiction, le simple fait d'installer des travailleurs étrangers en
Mauricie ne fait pas d'eux pour autant des Mauriciens, tout Mauriciens
fussent-ils (il faudrait rappeler au tireur ou au journaliste du Journal
de Montréal que « 'esprit qu'on veut avoir gâche celui qu'on a», et
qu'ils ne font ici que nous resservir la thèse du nationalisme civique.
Deuxième
fiction; celle véhiculée par l'ignare maire de Yamachiche voulant que
les «nouveaux Mauriciens» « parlent déjà français»; Paul Carbonneau
ignore visiblement que le français est la langues seconde de l'île
Maurice )La langue officielle étant l'anglais), pour Olymel et le maire
de Yamachiche, il s'agit visiblement d'obtenir des bras sans tenir à en
savoir plus sur ses travailleurs, belle illustration de la mobilité
d'une main d'oeuvre internationale voulu par un certain capital. Mais là
n'et pas la deuxième fiction, la deuxième fiction est celle qui
consiste à croire que le fait de parler français fait de vous un
Québécois. La langue française est l'une des composantes importantes de
l'identité québécoise, mais elle n'est pas la seule , à ce prix, Justin
Trudeau, Jean-Yves Duclos et Mélanie Joly sont nés au Québec et parlent
français, cela n'en fait pas pour autant des Québécois.
Il
faut donc se garder de ces deux fictions, celle du nationalisme civique
(«sont Québécois ceux qui vivent au Québec») et celle voulant qu'il
suffise de parler français au Québec pour être Québécois.
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