Tuesday, October 13, 2020

Petit ministre et grands principes

 


L'info n'a guère fait de vagues ici, certains diront qu'elle a reçu l'attention qu'elle méritait.
Curieusement, c'est une dépêche de l'Agence France-Presse parue dans La Presse qui nous apprend que le Canada s'est joint au groupe de soutien à la Commission contre la peine de mort. La Presse canadienne n'a pas jugé l'information digne d'une dépêche. Il est vrai que l'annonce en a été faite par l'ectoplasmique ministre des Affaires étrangères du Canada, François-Philippe Champagne.»Le Canada a annoncé samedi son intention de se joindre au groupe de soutien de la Commission internationale contre la peine de mort, un groupe de 23 pays dirigé par l'Espagne. «Aux côtés de ces pays et d'autres membres de la communauté internationale, nous nous opposons systématiquement à la peine de mort », a soulignée ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne , dans un communiqué à l'occasion de la journée mondiale contre la peine capitale. [...] Il a réaffirmé la ferme opposition du Canada à la peine capitale, une »pratique cruelle, inhumaine (qui) constitue un affront aux droits de la personne, en plus d'être un moyen de dissuasion inefficace contre le crime.» (Le Canada se joint au groupe de soutien à la Commission contre la peine de mort, La Presse, 10 octobre).
Nous laissons ses opinions à M. Champagne, la peine de mort est peut-être un moyen de dissuasion inefficace, à ce prix, pénitenciers et amendes s'avèrent aussi inefficace. Faut-il conclure des propos de M. Champagne qu'il faudrait les abolir et se satisfaire de criminels condamnés à la résidence surveillée et aux bracelets de sécurité à la cheville.  
Le principal intérêt de la peine de mort n'est pas son caractère dissuasif ou non, mais au fait qu'il couronne normalement une hiérarchie de peines, de là son nom de «peine capitale». Dans nos états de droit, la peine de mort intervient habituellement au terme d'un processus judiciaire long et complexe, un processus plus long et plus complexe que le procès auquel les victimes ont habituellement eu droit.
 

 
 
Les grands démocrates que sont Justin Trudeau et François-Philippe Champagne sont-ils prêts à soumettre la question du rétablissement de la peine de mort à la population canadienne par un référendum pan canadien et à accepter le verdict de cette population? Le débat n'a jamais eu lieu au Canada et il n'aura pas lieu parce que la gauche qui gouverne le pays (PLQ, NPD, BQ) ne soumettra jamais cette question aux Canadiens. Entretemps, F.-P. Champagne peut se pavaner dans les forums internationaux.

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