Après
avoir refusé d'appuyer et même de discuter la motion présentée par le
Parti québécois voulant que l'Assemblée nationale s'excuse pour les
arrestations arbitraires effectuées dans le cadre des évènements
d'Octobre 1970. Dominique Anglade avait déclaré, qu'elle présenterait
plutôt sa propre motion à l'Assemblée nationale; voilà qui est fait:»Un
demi-siècle plus tard, l'heure est venue pour les trois paliers de
gouvernement directement impliqués-Ottawa, Québec et Montréal- de
présenter leurs excuses pour les graves dérapages survenus lors de la
crise d'Octobre 1970, selon l'opposition libérale. (Dominique Anglade
veut des excuses, La Presse, 5 octobre).
C'est
un curieux exercice auquel Dominique Anglade convie l'Assemblée
nationale:»La cheffe de l'opposition officielle, Dominique Anglade, va
donc demander mardi aux gouvernements dirigés par Justin Trudeau, à
Ottawa, François Legault, à Québec, et Valérie Plante, à Montréal,
d'offrir publiquement des excuses pour les arrestations de centaines de
citoyens québécois, sans mandat et sans raison, à la suite de l'adoption
de la Loi des mesures de guerre et l'enlèvement de James Richard Cross
et Pierre Laporte par le Front de libération du Québec (FLQ) en octobre
1970.«Pour ces actes qui ont été commis, nous pensons, il devrait y
avoir des excuses qui soient faites par les trois paliers de
gouvernement « a fait valoir la cheffe libérale en entrevue lundi.[...]
Mme Anglade dit refuser par ailleurs de hiérarchiser les torts de
chacun, les trois paliers de gouvernement ayant à ses yeux leur part de
responsabilités dans la chaîne des évènements et le processus
décisionnel retenu.[...] Si on la compare à la motion péquiste, la
motion libérale adoptera une perspective plus large. « on voulait
raconter l'histoire au complet, parce qu'elle mérite d'être racontée au
complet, pour qu'on sache exactement à quoi s'en tenir », commente Mme
Anglade, [...] Nul doute que Justin Trudeau et les amis fédéraux de Mme
Anglade sauront apprécier ce cadeau. Bien qu'elle sache que sa motion
n'ira nulle part, le gouvernement autonomiste de François Legault ne
peut présenter des excuses au nom de Québec, il se déshonorerait, Mme
Anglade sait aussi que le Parti québécois et Québec solidaire ne peuvent
s'associer à une telle motion.
Avant
de présenter des motions fantaisistes l'Assemblée nationale, Mme
Anglade serait bien avisée de suivre quelques cours d'histoire du
Québec. Ceux qui ont vécu les évènements d'octobre se souviennent très
bien que se sont des soldats des Forces armées canadiennes qui
patrouillaient dans les rues de Montréal, personne n'y a jamais vu de
soldats québécois ou de soldats montréalais. Demeurant dans leurs rôles
la Sureté du Québec et le SPVM ont certes effectué des arrestations,
arrestations arbitraires parce qu'effectuées en vertu de la Loi sur les
mesures de guerre. Présenter autrement les choses relève d'un curieux
révisionnisme historique.
Michel
David, du Devoir, souligne à juste titre que; «Cette façon de noyer le
poisson est bien connue:dire que tout le monde est également coupable
revient à dire que personne ne l'est.» [...]Mme Anglade ne voit pas
pourquoi elle-même devrait s'excuser au nom du PLQ, [...] Il est
cependant difficile d'oublier les considérations éminemment partisanes
qui sont intervenues dans la gestion. Les libéraux étaient tout aussi
disposés que leurs grands frères fédéraux à profiter de la situation
pour discréditer le PQ et le mouvement indépendantiste en
général[...].(Noyer le poisson, Le Devoir, 6 octobre )
Aujourd'hui comme hier, Les libéraux fédéraux et provinciaux couchent dans le même lit car ils couchent avec le même électorat.
Si
nous acceptons de jouer au jeu que nous propose Dominique Anglade;
personne ne sera responsable de ces arrestations. Pourquoi d'ailleurs
s'arrêter en si bonne voie et ne pas exiger des excuses aussi du Service
de police de la ville de Montréal et de la Sureté du Québec.
Heureusement,
il y a encore des élus qui ont une tête sur les épaules à Québec:» par
la bouche de Simon Jolin-Barette, Le gouvernement Legault a refusé mardi
une motion du parti libéral (PLQ) demandant que le fédéral, le
gouvernement du Québec et la Ville de Montréal présentent leurs excuses
aux victimes de la crise d'Octobre. Mardi, la chef libérale, Dominique
Anglade a précisé que par sa motion, le PLQ voulait également rendre
hommage au ministre libéral Pierre Laporte, qui a été assassiné durant
cette crise.» (La CAQ refuse une motion libérale sur la crise d'Octobre,
La Presse, 6 octobre. L'évocation de la mort de Pierre Laporte
avait aussi servi à Justin Trudeau lorsque ce dernier a refusé
d'accepter la demande formulée par François Legault et les formations
indépendantistes à Québec et à Ottawa pour que le gouvernement canadien
présente ses excuses aux victimes de la crise d'Octobre. Demande
immédiatement refusée par Justin Trudeau qui a déclaré :»C'est certain
les évènements d'octobre 1970 ont été très difficiles pour bien des
Québécois. Je pense qu'il faut commencer par avoir une pensée pour la
famille de Pierre Laporte, pour qui cet anniversaire ramène de très
douloureux souvenirs » a offert M.Trudeau.(Trudeau ne s'excuse pas, le
PLQ refuse une motion, LaPresse, 1 octobre).
Un
Pierre Laporte qui semble en voie de canonisation dans la chapelle
libérale, un Pierre Laporte sur lequel, il faut lire la chronique de
Normand Lester (Crise d'octobre 70: Laporte, le PLQ et la mafia,Journal de Montréal, 20 septembre).
Muni des informations présentées par Normand Lester, les Québécois ne
seront pas dupes des manoeuvres des libéraux autour de la mémoire
dePierre Laporte, mais conclurons qu'hier comme aujourd'hui, les
dirigeants du Parti libéral du Québec n'ont pas de scrupules à frayer
avec le crime organisé.
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