Saturday, October 19, 2019

Une ode manquée à la diversité


La diversité est partout et aucune occasion ne doit être perdue pour nous convaincre de sa beauté et de sa nécessité. Dernière occasion, un évènement qui relève d'abord de l'actualité scientifique. Nous avons le privilège d'être les témoins de la première sortie dans l'espace de deux femmes. (Première sortie de deux femmes dans l'espace, Le Devoir, 18 octobre). »Les astronautes américaines Christina Koch et Jessica Meir sont sorties ensemble de la Station spatiale internationale (ISS) pour effectuer une réparation, marquant la première fois en six décennies d'histoire spatiale que deux femmes mènent une sortie dans l'espace.[...] « Christina, tu peux ouvrir le sas » a annoncé depuis le centre de contrôle au sol de Houston l'astronaute Stephanie Wilson.» (astronaute qui n'est pas blanche). Réglons ici les blagues faciles sur les «réparations» effectuées par les deux astronautes, et oublions la vieille blagues des années 1960-1970, prédisant qu'il y aurait des femmes dans les vaisseaux spatiaux lorsqu'il y aurait des laveuses dans les capsules Gemini et Appolo, voilà, je me suis fait plaisir et je me suis laissé aller à cette crise d'humour mon'ncle. . Houston devra surveiller attentivement tous le voyants des ordinateurs du centre de contrôle de Houston et vivre dans la crainte d'un second Houston we've got a problem.
 
 
 
Ce que nous devons retenir de cette « marche dans l'espace » qui demeure un exploit scientifique, c'est que l'exploit n'est plus la chasse gardée de mâles Alpha trentenaires et quadragénaires, majoritairement blancs. Réalité que la dépêche de l'Agence France-Presse ne manque pas de nous rappeler: «L'espace a longtemps été réservé aux hommes. À la Nasa, tous les premiers astronautes étaient des pilotes militaires, des hommes (l'époque des premiers vols spatiaux s'éloignant, il n'est pas inutile de rappeler que ces homme avaient  souvent été des pilotes d'essai et que l'expertise développée dans le cadre des vols d'essai s'avéraient utile pour mieux évaluer et comprendre les réactions de ces nouveaux engins qu'étaient les capsules spatiales, sur ce groupe d'élite, il n'est pas inutile de voir ou revoir le film The Right stuff.  Le phénomène n'était pas qu'américain, le premier astronaute soviétique, Youri Gagarine, était aussi un pilote militaire. 
Revenons à nos deux dames.  Au-delà de l'exploit scientifique , il faut noter l'exploitation politique de l'évènement que fait la Nasa:»Nous voulons que l'espace soit accessible à tout le monde, et ce jour marque une nouvelle étape dans cette évolution» a dit l'administrateur de l'agence spatiale américaine, Jim Bridenstine à la presse de bon matin vendredi.[...] « Nous voulons que les astronautes de demain représentent la totalité de l'Amérique ». «Jim Bridenstine dit souvent que « le prochain homme et la première femme » à marcher sur la Lune seront Américains. Interrogé par l'AFP pour savoir si deux femmes pourraient composer cet équipage lunaire , il a répondu : » Ce pourrait bien être deux femmes . Il n'y a pas de raison que ce ne soit pas possible.»
Jim Bridenstine peut bien nous parler de la Lune, mais le fait demeure que la Nasa a raté une belle occasion de montrer son ouverture à la « totalité de l'Amérique». La sortie a été le fait de deux femmes blanches (il est vrai que Jessica Meir serait issue d'une famille juive non-pratiquante), pourquoi ne pas avoir organisé la sortie d'une femme afro-américaine ou Latino?.  L'expédition lunaire de 2024 sera -t-elle réservée à deux femmes blanches ou sera-t-elle menée par des femmes afro-américaines, Latinos, autochtones(dont l'une idéalement devrait être une lesbienne), pourquoi d'ailleurs en si bonne route s'arrêter aux femmes cis et ne pas prévoir l'envoi vers la Lune de transgenres. La Nasa a raté ce rendez-vous avec la diversité, elle n'aura pas une deuxième chance de faire bonne impression. Nous laissons la Nasa a sa gestion de la diversité, Justin Trudeau et Valérie Plante seront peut-être disponibles à ce moment.

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