La diversité est partout et
aucune occasion ne doit être perdue pour nous convaincre de sa beauté et
de sa nécessité. Dernière occasion, un évènement qui relève d'abord de
l'actualité scientifique. Nous avons
le privilège d'être les témoins de la première sortie dans l'espace de
deux femmes. (Première sortie de deux femmes dans l'espace, Le Devoir,
18 octobre). »Les astronautes américaines Christina Koch et Jessica
Meir sont sorties ensemble de
la Station spatiale internationale (ISS) pour effectuer une réparation,
marquant la première fois en six décennies d'histoire spatiale que deux
femmes mènent une sortie dans l'espace.[...] « Christina, tu peux
ouvrir le sas » a annoncé depuis le centre de contrôle
au sol de Houston l'astronaute Stephanie Wilson.» (astronaute qui n'est
pas blanche). Réglons ici les blagues faciles sur les «réparations»
effectuées par les deux astronautes, et oublions la vieille blagues des
années 1960-1970, prédisant qu'il y aurait des
femmes dans les vaisseaux spatiaux lorsqu'il y aurait des laveuses dans
les capsules Gemini et Appolo, voilà, je me suis fait plaisir et je me
suis laissé aller à cette crise d'humour mon'ncle. . Houston devra
surveiller attentivement tous le voyants des ordinateurs
du centre de contrôle de Houston et vivre dans la crainte d'un second Houston we've got a problem.
Ce que nous devons retenir de
cette « marche dans l'espace » qui demeure un exploit scientifique,
c'est que l'exploit n'est plus la chasse gardée de mâles Alpha
trentenaires et quadragénaires, majoritairement
blancs. Réalité que la dépêche de l'Agence France-Presse ne manque pas
de nous rappeler: «L'espace a longtemps été réservé aux hommes. À la
Nasa, tous les premiers astronautes étaient des pilotes militaires, des
hommes (l'époque des premiers vols spatiaux
s'éloignant, il n'est pas inutile de rappeler que ces homme avaient
souvent été des pilotes d'essai et que l'expertise développée dans le
cadre des vols d'essai s'avéraient utile pour mieux évaluer et
comprendre les réactions de ces nouveaux engins qu'étaient
les capsules spatiales, sur ce groupe d'élite, il n'est pas inutile de
voir ou revoir le film The Right stuff. Le phénomène n'était pas qu'américain, le premier astronaute soviétique, Youri Gagarine, était aussi un pilote militaire.
Revenons à nos deux dames.
Au-delà de l'exploit scientifique , il faut noter l'exploitation
politique de l'évènement que fait la Nasa:»Nous voulons que l'espace
soit accessible à tout le monde, et ce jour
marque une nouvelle étape dans cette évolution» a dit l'administrateur
de l'agence spatiale américaine, Jim Bridenstine à la presse de bon
matin vendredi.[...] « Nous voulons que les astronautes de demain
représentent la totalité de l'Amérique ». «Jim Bridenstine
dit souvent que « le prochain homme et la première femme » à marcher
sur la Lune seront Américains. Interrogé par l'AFP pour savoir si deux
femmes pourraient composer cet équipage lunaire , il a répondu : » Ce
pourrait bien être deux femmes . Il n'y a pas
de raison que ce ne soit pas possible.»
Jim Bridenstine peut bien nous
parler de la Lune, mais le fait demeure que la Nasa a raté une belle
occasion de montrer son ouverture à la « totalité de l'Amérique». La
sortie a été le fait de deux femmes blanches
(il est vrai que Jessica Meir serait issue d'une famille juive
non-pratiquante), pourquoi ne pas avoir organisé la sortie d'une femme
afro-américaine ou Latino?. L'expédition lunaire de 2024 sera -t-elle
réservée à deux femmes blanches ou sera-t-elle menée
par des femmes afro-américaines, Latinos, autochtones(dont l'une
idéalement devrait être une lesbienne), pourquoi d'ailleurs en si bonne
route s'arrêter aux femmes cis et ne pas prévoir l'envoi vers la Lune de
transgenres. La Nasa a raté ce rendez-vous avec
la diversité, elle n'aura pas une deuxième chance de faire bonne
impression. Nous laissons la Nasa a sa gestion de la diversité, Justin
Trudeau et Valérie Plante seront peut-être disponibles à ce moment.
No comments:
Post a Comment