Thursday, October 17, 2019

Le festival de l'humour canadian



Les périodes électorales nous gâtent en déclarations plus curieuses les unes que les autres.  Celle de 2019 ne fait pas exception à la règle.  Est-ce l'air qui est respiré dans les autobus de tournée? Pour cette année, une fin de course très serrée et le fait que le Québec pourrait décider de l'issue de celle-ci et, qui sait voir, le Bloc québécois détenir la balance du pouvoir nous donne droit à certaines de ces déclarations assez fantaisistes. La palme revient ici à Justin Trudeau qui, sent probablement la soupe chaude et l'éventuel séjour sur les banquettes de l'opposition. «Justin Trudeau en a rajouté sur le Bloc, affirmant que les Québécois «n'ont pas besoin de lutter contre un gouvernement qui est d'accord avec eux». (Justin Trudeau évoque la possibilité d'une victoire conservatrice, La Presse,16 octobre).L'article du Devoir est plus explicite: « les Québécois veulent être dans l'action, pas dans l'opposition» a-t-il lancé. On a pas besoin de Québécois à Ottawa pour lutter contre un gouvernement qui est d'accord avec les Québécois, qui représente ces valeurs québécoises a lancé M.Trudeau, citant les changements climatiques et les droits linguistiques parmi «ces valeurs». (Trudeau demande aux Québécois de ne pas voter pour «une opposition progressiste», Le Devoir, 16 octobre). Nous n'avons pas de temps à perdre à attendre Justin Trudeau à la  sortie du détour. Son opinion sur une éventuelle contestation de la Loi 21 est visiblement faite et l'encre de la requête ouvrant cette procédure doit être train de sécher dans un bureau du ministère de la Justice à Ottawa. Pour ce qui est de la lutte aux changements climatiques comme «valeurs des Québécois», Trudeau en reste prudemment au plus petit dénominateur commun et compte peut-être, par cette déclaration, transformer les « marcheurs » du 27 septembre» en électeurs libéraux. Pour les «droits linguistiques», on ne sait trop des « droits linguistiques» de qui il parle, Québécois,Franco-ontariens ou Acadiens. Alors que le gouvernement Legault songe à une révision de la Loi 101 afin d 'adopter une Loi 101 plus musclée, les « droits linguistiques » dont il parle sont-ils les «droits linguistiques » des Québécois francophones ou de ceux des anglophones du Québec. Avec un Trudeau , la méfiance est de règle.
 
 
 
Autre déclaration surprenante, celle d'Andrew Scheer. Lors d'un discours à Laprairie, le 15octobre, le chef conservateur a recyclé le slogan de Jean Lesage afin de montrer à quel point, il était sensible aux demandes du Québec et peut-être accessoirement de subtiliser quelques votes au Bloc québécois avec une prise position inspirée par le caquisme le plus orthodoxe. C'est le député conservateur et candidat conservateur dans la circonscription de Louis-Saint-Laurent, Gérard Deltell qui déclare: »Tous les engagements qu'on a pris, et ça depuis deux ans là, concernant entre autres le rapport d'impôt unique, concernant plus de pouvoirs en immigration, concernant le respect de la Loi 21[...]. c'est de dire aux Québécois que vous serez maître chez vous dans la mesure ou vous aurez un gouvernement conservateur à la tête du pays a dit Gérard Deltell [...] » ( Le « maître chez vous » d'Andrew Scheer, n'est pas une tentative de rattrapage dit Gérard Deltell, Le Journal de Québec, 15 octobre). En tout respect pour Andrew Scheer et Gérard Deltell, nous pensons que les Québécois francophones connaissent la route à suivre et les moyens à prendre pour être un jour «maître chez eux» pour le reste, même réponse réponse à Justin Trudeau, de nombreux Québécois se moquent un peu de savoir s'ils seront dans « l'action ou dans l'opposition », ils veulent être ailleurs.  Le Canada demeurera un pays  dans lequel il est agréable vivre, mais lui laissons ses humoristes.

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