Les périodes électorales nous gâtent en
déclarations plus curieuses les unes que les autres. Celle de 2019 ne
fait pas exception à la règle. Est-ce l'air qui est respiré dans les
autobus de tournée? Pour cette année,
une fin de course très serrée et le fait que le Québec pourrait décider
de l'issue de celle-ci et, qui sait voir, le Bloc québécois détenir la
balance du pouvoir nous donne droit à certaines de ces déclarations
assez fantaisistes. La palme revient ici à Justin
Trudeau qui, sent probablement la soupe chaude et l'éventuel séjour sur
les banquettes de l'opposition. «Justin Trudeau en a rajouté sur le
Bloc, affirmant que les Québécois «n'ont pas besoin de lutter contre un
gouvernement qui est d'accord avec eux». (Justin
Trudeau évoque la possibilité d'une victoire conservatrice, La Presse,16 octobre).L'article du
Devoir est plus explicite: « les Québécois veulent être dans
l'action, pas dans l'opposition» a-t-il lancé. On a pas besoin de
Québécois à Ottawa pour lutter contre un gouvernement qui est d'accord
avec les Québécois, qui représente ces valeurs
québécoises a lancé M.Trudeau, citant les changements climatiques et
les droits linguistiques parmi «ces valeurs». (Trudeau demande aux
Québécois de ne pas voter pour «une opposition progressiste»,
Le Devoir, 16 octobre). Nous n'avons pas de temps à perdre à
attendre Justin Trudeau à la sortie du détour. Son opinion sur une
éventuelle contestation de la Loi 21 est visiblement faite et l'encre de
la requête ouvrant cette procédure doit
être train de sécher dans un bureau du ministère de la Justice à
Ottawa. Pour ce qui est de la lutte aux changements climatiques comme
«valeurs des Québécois», Trudeau en reste prudemment au plus petit
dénominateur commun et compte peut-être, par cette déclaration,
transformer les « marcheurs » du 27 septembre» en électeurs libéraux.
Pour les «droits linguistiques», on ne sait trop des « droits
linguistiques» de qui il parle, Québécois,Franco-ontariens ou Acadiens.
Alors que le gouvernement Legault songe à une révision
de la Loi 101 afin d 'adopter une Loi 101 plus musclée, les « droits
linguistiques » dont il parle sont-ils les «droits linguistiques » des
Québécois francophones ou de ceux des anglophones du Québec. Avec un
Trudeau , la méfiance est de règle.
Autre déclaration surprenante, celle
d'Andrew Scheer. Lors d'un discours à Laprairie, le 15octobre, le chef
conservateur a recyclé le slogan de Jean Lesage afin de montrer à quel
point, il était sensible aux demandes
du Québec et peut-être accessoirement de subtiliser quelques votes au
Bloc québécois avec une prise position inspirée par le caquisme le plus
orthodoxe. C'est le député conservateur et candidat conservateur dans la
circonscription de Louis-Saint-Laurent, Gérard
Deltell qui déclare: »Tous les engagements qu'on a pris, et ça depuis
deux ans là, concernant entre autres le rapport d'impôt unique,
concernant plus de pouvoirs en immigration, concernant le respect de la
Loi 21[...]. c'est de dire aux Québécois que vous serez
maître chez vous dans la mesure ou vous aurez un gouvernement
conservateur à la tête du pays a dit Gérard Deltell [...] » ( Le
« maître chez vous » d'Andrew Scheer, n'est pas une tentative de
rattrapage dit Gérard Deltell,
Le Journal de Québec, 15 octobre). En tout respect pour Andrew
Scheer et Gérard Deltell, nous pensons que les Québécois francophones
connaissent la route à suivre et les moyens à prendre pour être un jour
«maître chez eux» pour le reste, même
réponse réponse à Justin Trudeau, de nombreux Québécois se moquent un
peu de savoir s'ils seront dans « l'action ou dans l'opposition », ils
veulent être ailleurs. Le Canada demeurera un pays dans lequel il est
agréable vivre, mais lui laissons ses humoristes.
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