Il faut plaindre ceux qui se fieront à
la dépêche de presse de l'Agence France -Presse pour s'informer sur
l'exhumation du Caudillo Franco et sa relocalisation dans un caveau
familial (L'Espagne exhume le dictateur
Franco de son mausolée monumental, Le Devoir, 24 novembre). ils
liront un texte marqué par des approximations historiques et la mauvaise
foi. La dépouille du général Franco n'a pas été exhumé de «son»
mausolée monumental(ici, c'est le singulier
qui est important ), mais du mausolée de la Vallée de Los Caidos, la
Vallée des tombés.
«Rassemblés près du cimetière , environ 200 nostalgiques du régime
ont chanté l'hymne du parti fascisant de la Phalange , pilier du régime
du dictateur qui a remporté la sanglante guerre civile
espagnole(1936-1939) en faisant le salut fasciste, bras droit
tendu en avant.» L'hymne du parti fascisant de la Phalange a un nom ,
il s'agit de
Cara al Sol, «Face au soleil » des traductions sont disponibles
sur Internet. Autrement, il faut lire Face au soleil dans la superbe
traduction faite par Robert Brasillach. Publiée d'abord dans
Les sept couleurs, le texte du poème composé par le chef de la
phalange, José Antonio Primo de Rivera est magnifiquement traduit par un
autre poète. Cara al sol est aussi disponible sur Youtube. Abattu
sommairement dans les premiers jours de
la guerre alors qu'il est détenu dans une geole républicaine,. Erreur
politique car, José Antonio, deviendra le martyr dont la cause
nationaliste avait besoin.
pourtant, seul un ignorant et un
paresseux peut encore écrire aujourd'hui que la Phalange était le pilier
du régime. Franco, militaire de carrière, s'est en fait appuyé sur
l'armée et l'Église, toutes deux organisations
aux assises beaucoup plus larges que la jeune et frêle Phalange
constituée seulement deux ans avant que n'éclate le conflit et qui ne
pouvait prétendre au statut de parti de masse avant 1936, Le monument
de la Vallée de Los caidos, monument érigé en souvenir
des morts de la Gerre civile espagnole.
Le général Franco y était donc
inhumé avec des milliers d'Espagnols des deux camps, le régime
franquiste voulait ainsi marquer la réconciliation dans la mort des
Républicains et des Nationalistes qui s'étaient violemment
affrontés pendant trois ans. Ce qui devient sous la plume du
journaliste: » Au nom d'une prétendue «réconciliation nationale», Le
Caudillo y avait fait transférer les corps de 30 000 victimes de la
guerre civile - des franquistes, mais aussi des républicains
- sortis de cimetières et de fosses communes sans que leurs familles en
aient été informées. Ainsi, le redoutable dictateur d'extrême-droite,
était prêt à dormir pour l'Éternité aux côtés de dépouilles de milliers
de Républicains. La «réconciliation nationale»
apparaît comme une préoccupation des socialistes (peut-être car ils
n'ont pas su maintenir l'unité de la société espagnole sous la Première
république, 1931-1936), C'est le premier ministre socialiste Zapatero
qui le premier a fait adopter une « loi sur la
mémoire historique » en 2004. C'est aujourd'hui Pedro Sanchez qui joue
les «réconciliateurs », sans faire illusion pourtant: »À moins de trois
semaines des législatives du 10 novembre, les détracteurs de M. Sanchez ,
à droite comme gauche , l'accusent d'en
faire un argument électoral, alors qu'une semaine de manifestations
violentes en Catalogne ont mis le socialiste en difficultés.» À suivre,
est-ce que cette polémique surgie du passé, va favoriser les résultats
électoraux du petit parti nationaliste Vox?
No comments:
Post a Comment