Le commun des mortels ne se précipite
pas à la bibliothèque pour vérifier l'exactitude d'un récit historique,
la plupart se fieront aux affirmations des périodiques (journaux et
revues). Erreur, les lecteurs se livrent
ainsi pieds et poings liés aux préjugés idéologiques des journalistes.
Lorsqu'ils ne se livrent pas à l'ignorance de ces derniers.
Le Devoir nous fournit une belle illustration de cette entrée en matière (Le jour ou les nazis ont fait main basse sur la Pologne,
Le Devoir, 31 août). Alexandre Shields écrit sur l'entrée en
territoire polonais des armées allemandes. Ce n'est que plus loin, perdu
dans le texte, que l'article mentionne l'entrée en Pologne, le 17
septembre, des troupes soviétiques, un texte
qui devrait d'entrée de jeu que l'agression allemande avait été rendu
possible par la signature du pacte germano-soviétique quelques jours
auparavant. « Débute alors une profonde noirceur pour les Polonais,
puisque le régime nazi »utilise le pays comme laboratoire
pour expérimenter ses politiques d'occupation brutale, d'épuration
ethnique , de déportations et d'exécutions sommaires » souligne
M.Lemay » (spécialiste de l'histoire du conflit et professeur Collège
militaire royal du Canada).
Il n'est pas question ici de
nier la rigueur de l'occupation nazie de la Pologne. C'est justement
la « polonisation » de la France que voulait éviter le Maréchal Pétain
et son État français en pratiquant une politique de collaboration avec
l'occupant allemand. Benoît Lemay souligne à
grands traits les caractéristiques de l'occupation nazie en oubliant
que toute brutale qu'elle fut, elle a duré 5ans. On demeurera confondu
devant son mutisme sur les rigueurs de l'occupation soviétique,
occupation qui se prolongera bien au-delà de la fin
de la Seconde guerre mondiale et ne prendra fin qu'avec la chute du Mur
de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique. Il ne vient pas à
l'idée de Benoît Lemay de nous parler de cette « période de profonde
noirceur pour les Polonais ». À la lecture de
cet article, le lecteur conservera le seul image de l'occupation nazie,
c'est ainsi que l'on trafique l'histoire. Nous attendons, sans nous
priver de manger et dormir, un article d'Alexandre Shields titrant, "Le
jour les communistes ont fait main basse sur
la Pologne ».
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